L’hymne à la Vierge Marie en latin « Ave Maris Stella » et en français « Salut, Étoile de la mer » :

Ave maris stella, Dei Mater alma atque semper Virgo felix cæli porta.
Salut, Étoile de la mer, Mère nourricière de Dieu et toujours Vierge, Bienheureuse Porte du Ciel.

Sumens illud Ave Gabrielis ore funda nos in pace mutans Evæ nomen.
En recevant cet Ave de la bouche de Gabriel et en changeant le nom d’Ève, établis-nous dans la paix.

Solve vincla reis profer lumen cæcis mala nostra pelle bona cuncta posce.
Enlève leurs liens aux coupables, donne la lumière aux aveugles, chasse nos maux, réclamez-nous tous ces biens.

Monstra Te esse Matrem sumat per Te preces qui pro nobis natus tulit esse tuus.
Montre-Toi notre Mère, qu’Il accueille par Toi nos prières, Celui qui, né pour nous, voulut être ton Fils.

Virgo singularis inter omnes mitis nos culpis solutos mites fac et castos.
Vierge sans égale, Douce entre tous, quand nous serons libérés de nos fautes, rendez-nous doux et chastes.

Vitam præsta puram iter para tutum ut videntes Jesum semper collætemur.
Accorde-nous une vie innocente, rends sûr notre chemin pour que, voyant Jésus, nous nous réjouissions éternellement.

Sit laus Deo Patri summo Christo decus Spiritui Sancto tribus honor unus.
Louange à Dieu le Père, Gloire au Christ Roi et à l’Esprit saint, à la Trinité entière un seul hommage.

Ainsi soit-il.


L'origine de l’incipit « Ave Maris Stella », « Salut, Étoile de la mer » vient du Premier livre des Rois où la Très Sainte Vierge Marie apparait « du côté de la mer » comme « un nuage qui monte de la mer, gros comme le poing »  : « Le prophète Élie dit au roi Acab : « Monte, tu peux maintenant manger et boire, car j’entends le grondement de la pluie ». Acab monta pour aller manger et boire. Élie, de son côté, monta sur le sommet du Carmel, il se courba vers la terre et mit son visage entre ses genoux. Il dit à son serviteur : « Monte, et regarde du côté de la mer ». Le serviteur monta, regarda et dit : « Il n’y a rien. » Sept fois de suite, Élie lui dit : « Retourne ». La septième fois, le serviteur annonça : « Voilà un nuage qui monte de la mer, gros comme le poing ». Alors Élie dit au serviteur : « Va dire au roi Acab : « Attelle ton char et descends de la montagne, avant d’être arrêté par la pluie ». Peu à peu, le ciel s’obscurcit de nuages, poussés par le vent, et il tomba une grosse pluie. Acab monta sur son char et partit pour la ville de Yizréel » (1 Rois 18, 41-45).
La Salutation « Ave » à « Maris Stella », l’Étoile de la mer, nous rappelle à la salutation de l’Archange Gabriel « Ave Maria gratia plena » à la Très Sainte Vierge Marie : « Je Vous salue Marie, pleine de Grâce ».
L’auteur de cette Hymne « Ave Maris Stella » est vraisemblablement Saint Venance Fortunat (530-609), Évêque de Poitiers et auteur de nombreuses Hymnes Catholiques dont « Pange lingua gloriosi », « O Gloriosa Domina », « Vexilla Regis prodeunt », « Ô Crux fidelis », …et certainement pas à Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) car le manuscrit « De fide ad Gratianum contra perfidiam Arianorum » conservé à l’abbaye de Saint-Gall en Suisse (Ms 95, f°2) est daté du IXe siècle.


L’hymne « Ave Maris Stella » est chantée dans l'Office divin de la Liturgie des Heures, priée sept fois par jour, qui sanctifie le jour et la nuit et dans le petit Office de la Sainte Vierge, ainsi qu'aux Vêpres et dans le Bréviaire Romain lors des Fêtes de la Vierge Marie. L’Ave Maris Stella est également récité dans la prière quotidienne du Chapelet.
Comme pour l’Hymne Corse « Dio vi salvi Regina » inspiré du « Salve Regina », l’Hymne national de l'Acadie composé en 1884 a sa source dans L’Ave Maris Stella.

Voir également sur l’« Ave Maris Stella » :
L’Ave Maris Stella de Louis-Isaac Le Maître de Sacy « Éclaire, Astre divin, les noirs flots de ce monde »
Le « Maris Stella » de José Maria de Heredia « L’Étoile sainte, espoir des marins en péril »
L’Ave Maris Stella de l’Abbé Combalot « Sur cette mer, ô ma fidèle Étoile »
La Prière de Charles Péguy en pèlerinage à Chartres « Étoile de la mer, nous naviguons vers Votre cathédrale »