Signe-de-Croix Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.




PREMIÈRE STATION : JÉSUS EST CONDAMNÉ À MORT

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« De nouveau, les grands prêtres crièrent: « Crucifie-le ! » Pilate leur disait : « Qu'a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! » Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié » (Mc 15, 13-15)

Jésus se livre volontairement à la mort. Il donne sa vie pour ses amis, pour chacun de nous et pour toute l'humanité, par amour. Son amour « fait front », il n'est pas que belles paroles. Sainte Thérèse disait qu'on ne peut pas aimer seulement en paroles celui qui nous a aimés de tout son être, en nous donnant sa vie. Jésus Christ, condamné à mort comme un agneau conduit à l'abattoir (Is 53, 7), nous montre comment vivre. Au-delà des événements, au-delà de l'apparente injustice, des arrangements humains, lui voit le dessein du Père : La coupe que m'a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? (Jn 18, 11)

Seigneur, je suis faible, je vis dans une civilisation de mort faite de crime, de guerre, de peine, de drogue ... Comme tu le vois, Seigneur, notre monde aussi est condamné à mort. Merci, Seigneur, parce que toi qui es la vie, tu nous offres la civilisation de la vie, de l'amour. Cette civilisation commence au cœur de chaque homme, quand il en arrache le péché et l'obscurité. Mon Dieu, tout seul je ne peux rien, aide-moi à être vainqueur du mal par le bien. Aide-moi à faire front avec toi dans la lutte contre tout ce qui n'est pas la vie. Vivre loin de toi, ce n'est pas vivre.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




DEUXIÈME STATION : JÉSUS EST CHARGÉ DE SA CROIX

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera » (Lc 9, 23-24)

Jésus qui porte sa croix, c'est le bon Berger qui porte l'humanité. Par sa croix, il donne la vie et il en prend soin. Il prend la croix, il l'embrasse même, non pour elle-même, mais parce qu'elle est le signe de sa fidélité au Père et de son amour pour les hommes. Sur la croix, le Christ vient accomplir la volonté du Père. Il ne fuit pas la douleur : il n'a pas caché sa face devant les outrages et les crachats (Is 50, 6). Jésus avait dit à ses disciples : La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu'un être humain soit venu au monde (Jn 16, 21). Jésus souffre avec la certitude qu'il donnera au monde de nouveaux enfants, engendrés dans la douleur et dans l'amour de sa Passion et de sa résurrection.

Seigneur Jésus, aide-moi à accepter ma croix – même s'il m'en coûte de la porter - et à voir celles qui pèsent sur ceux qui m'entourent. Le trésor caché dont tu parles se dévoile peut-être dans notre capacité à savoir porter la croix dans la paix et la sérénité. J'accepte, Seigneur, ma croix. Je sais qu'il n'est pas une de nos croix que tu n'aies faite tienne. Je te rends grâce car la douleur me fait grandir en humilité et m'ouvre davantage aux autres.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




TROISIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA PREMIÈRE FOIS

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, et la mort de la croix » (Ph 2, 6-8)

Jésus tomba une première fois sur notre terre, semence dans la terre virginale de Marie. Ici commence l'offrande de sa Passion : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté (He 10, 9). A partir de l'Incarnation, il aime avec un cœur humain et vit jusqu'au bout car il a pris la condition de serviteur et sa vie, personne ne la prend, il la donne. Il tombe car l'amour, toujours, se fait faiblesse ; amour de faiblesse, incompréhensible et scandaleux pour les Apôtres. Nous ne le comprenons pas mieux ! Dieu aime avec miséricorde. En Jésus Christ, image de son amour aimant, il donne son cœur. Il est faible car il ne peut cesser d'aimer.

Seigneur, si nous ne nous consumons pas d'amour, le monde mourra de froid. Nous ignorons ce que c'est qu'aimer. Fais-nous comprendre qu'il s'agit d'autre chose que de ressentir de simples émotions ou sensations, qu'aimer ce n'est ni profiter de l'autre ni échange un plaisir égoïste. Dis-nous qu'aimer c'est nous relever de nos chutes, que le saint n'est pas celui qui n'est jamais tombé, mais celui qui se laisse toujours relever. Seigneur, lorsque nous te contemplons à terre, nous te sentons proche de nos chutes. Apprends-nous à aimer comme toi.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




QUATRIÈME STATION : JÉSUS RETROUVE SA MÈRE

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19, 25-27)

Marie est présente dans tous les moments clés de la vie du Christ - Bethléem, Nazareth, Cana, le Calvaire. Elle est mère, disciple, croyante, et fait totalement confiance au dessein du Père. Elle a partagé entièrement la vie de son fils. Elle était là au Calvaire. Pour aimer, il faut absolument être près de la croix, s'associer à l'œuvre de salut du Christ. La jeune femme de Nazareth est la femme croyante qui se donne corps et âme aux projets du cœur de son fils. À cause de cette identification, son âme est transpercée. Son amour est plus fort que la douleur. Image idéale du chrétien, elle s'ouvre à la Parole et une épée la transperce ; elle donne sa vie sur le chemin de la croix.

Seigneur Jésus, je suis sur le Calvaire, je n'ai d'autre pain que mes larmes, le jour, la nuit (Ps 41, 4). Que puis-je faire ? Dieu, si humain en Jésus, par ta mère qui est aussi la mienne, tu m'as montré la fidélité, vécue avec simplicité dans la profondeur de la foi. Je te rends grâce pour ce chemin de croix qui me permet de comprendre qu'en Marie j'aurai toujours près de moi la présence maternelle de celle qui a vécu de la foi, de l'espérance et de la charité.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




CINQUIÈME STATION : LE CYRÉNÉEN AIDE JÉSUS À PORTER LA CROIX

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus » (Lc 23, 26)

Pascal a écrit que « Jésus est en agonie jusqu'à la fin des temps ». En effet, le Christ prolonge sa Passion et sa résurrection, c'est-à-dire l'œuvre du salut à travers l'Église, qui est son Corps. Ainsi souffre-t-il à travers la chair des chrétiens. Il nous unit à son offrande tandis qu'il s'offre dans l'eucharistie : Prenez et mangez, ceci est mon corps. Il se donne dans chaque chrétien qui s'offre en s'identifiant à lui. Sans le savoir, Simon inaugurait le chemin de ceux qui, tout au long de l'histoire, s'associent au Seigneur pour prolonger l'œuvre de la rédemption. En se laissant aider, Jésus, unique Rédempteur, montre que l'œuvre de la rédemption s'accomplit dans nos vies lorsque nous accueillons ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ (Col 1, 24).

Seigneur, aide-moi à reconnaître et apprécier des valeurs plus grandes que celle de l'argent, de la gloire ou du pouvoir. Mon Dieu, je suis en permanence tenté de croire en « l'agir » plutôt qu'en « l'être ». Par toi, je réalise qu'aimer c'est donner sa vie. Être cyrénéen, ce n'est pas faire la couverture d'une revue, être reconnu dans les restaurants à la mode ou avoir son nom écrit en lettres lumineuses sur les affiches de la ville. Aimer, c'est tellement simple ! Aimer, c'est se donner tout entier et être humble à l'image de Jésus qui accepte l'aide d'un autre.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




SIXIÈME STATION : SAINTE VÉRONIQUE ESSUIE LE VISAGE DE JÉSUS

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps - votre personne tout entière -, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c'est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (Rm 12, 1-2)

La contemplation du Christ au Calvaire nous donne du courage. Véronique, la première de l'histoire est restée pénétrée de la beauté de celui dont elle a contemplé un instant le visage altéré. Elle a franchi les barrières pour s'approcher de lui. Elle ne craignait ni le jugement des hommes ni le ridicule. C'est le visage souffrant de l'humanité qu'elle contemplait sur le visage défiguré de Jésus. Elle savait que l'on est proche de Dieu si l'on est proche de ses frères. Voir la souffrance l'a fait sortir d'elle-même et elle a trouvé la Terre promise en la personne du Seigneur. En retour, le Christ a gravé son image sur son cœur. Ainsi agit le Seigneur !

Seigneur, je suis souvent hypocrite. Dans ma vie de tous les jours, je n'ose pas défendre ton Évangile. Pourquoi, Seigneur, suis-je silencieux quand je devrais témoigner de ma foi ? Cette femme attentive m'aide à être vaillant. Elle t'a vu, a été émue et son émoi l'a jetée à ta rencontre avec une confiance absolue. Permets qu'à son exemple, je trouve en toi le trésor de ma vie.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




SEPTIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA DEUXIÈME FOIS

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Nous demandons à Dieu de vous combler de la pleine connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Ainsi votre conduite sera digne du Seigneur, et capable de lui plaire en toutes choses ; par tout le bien que vous ferez, vous porterez du fruit et vous progresserez dans la vraie connaissance de Dieu » (Col 1, 9-10)

Dieu s'est fait faible ! Les chutes de Jésus sur le chemin du calvaire sont la preuve que Dieu est devenu semblable aux hommes par amour. Saint Ignace de Loyola parlait de la divinité qui se cache. Auparavant, Dieu manifestait sa force en apparaissant au milieu des nuées, du tonnerre et des sonneries de trompettes. Maintenant, Dieu, dans le Christ, a revêtu sa force de faiblesse. Nous ne pourrons plus dire que la faiblesse nous empêche de venir à lui, puisque c'est la voie qu'il a choisie pour s'approcher de nous. Comment craindre un Dieu qui se fait faible et dont l'amour le fait « tomber » pour nous rejoindre ?

Je suis, Seigneur, trop craintif. Tous les obstacles, toutes mes chutes sont des prétextes pour ne pas aller de l'avant. Au fond, je préfère rester au sol qu'arriver au but. Seigneur, viens à mon aide ! Je suis trop préoccupé de moi-même. Qu'il est facile de dire « je ne peux pas » quand on pense « je ne veux pas » ! À l'inverse, je m'inquiète parfois de dire « je ne veux pas » alors qu'en réalité « je ne peux pas ». Donne-moi, Seigneur, de faire ce que je peux et, par ta grâce, de faire le bien que je ne veux pas.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




HUITIÈME STATION : JÉSUS CONSOLE LES FILLES DE JÉRUSALEM

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n'as de répulsion envers aucune de tes œuvres » (Sg 11, 23-24a)

Jésus s'arrête sur le chemin. Il n'est pas indifférent aux lamentations des femmes de Jérusalem. Il accueille leurs larmes ... mais il veut qu'elles jaillissent d'un cœur qui s'attendrit. Il ne veut pas que nous restions en dehors de l'événement, dans la compassion facile. Dieu accepte toujours les larmes. Le Christ demande à ces femmes de vivre dans la vérité, de quitter leur vie superficielle. Le chemin de croix exige que l'on se défasse de tous les mensonges, de toutes les incohérences qui nous empêchent d'aller au fond des choses. Gardons à l'esprit que nous allons être jugés sur l'amour, l'amour vécu dans la vérité. Et cette vérité, c'est Jésus, vie et amour, qui nous appelle à nous identifier totalement à lui en dépassant l'aspect contingent du chemin de croix.

Seigneur, je parle mais mon cœur n'est pas présent. Je pleure au lieu de vivre, je me plains au lieu d'agir. Je suis comme ces femmes qui te regardent de l'extérieur : je m'approche de toi, mais je ne m'identifie pas à toi. Je te cherche, mais je me fatigue vite. Je t'aime, mais pas comme tu le désires. Donne-moi la force de vivre de ta croix, de ton cœur, pour pleurer sur mes péchés avec une confiance infinie en ta miséricorde.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




NEUVIÈME STATION : JÉSUS TOMBE POUR LA TROISIÈME FOIS

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s'il était possible, cette heure s'éloigne de lui. Il disait : Abba ... Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » (Mc 14, 35-36)

S’Il tombe pour la troisième fois, c'est que le Christ se livre à la mort dans toute sa fragilité, avec toutes les conséquences que cela implique. Pour pénétrer ce mystère d'amour, rappelons-nous qu'à Gethsémani, Jésus est déjà tombé à terre. Alors qu'il s'offre avec toute la passion de son cœur, Jésus se heurte à l'incompréhension des hommes et au rejet de son amour. On comprend, ici, le prologue de Jean: Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas reçu (Jn 1, 11). L'Amour se donne jusqu'à « tomber à terre » tandis que l'humanité, qui n'a pas reconnu l'Amour, le méprise et le rejette. Lorsqu'ils découvrent cette vérité, les saints pleurent sur l'Amour qui n'est pas aimé.

Jésus, mon cœur saigne de te voir tomber pour la troisième fois. Ta faiblesse, qui est la mienne, me fait honte et je m'endurcis pour ne pas te suivre. Marcher vers toi, c'est prendre le chemin de l'humilité, de la pauvreté, de l'anéantissement que tu as choisi. Seigneur, nombreux sont les hommes et les femmes qui aimeraient que l'inclination au péché disparaisse de leur vie, mais ils se découragent lorsqu'ils tombent. Malgré tout, nous découvrons que, peu à peu, tu transformes nos vies lorsque nous acceptons notre faiblesse.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




DIXIÈME STATION : JÉSUS EST DÉPOUILLÉ DE SES VÊTEMENTS

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Lorsqu'ils furent arrivés au lieu-dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Jésus disait : « Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu'ils font ». Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort » (Lc 23, 33-34)

Donner sa vie, c'est la donner en pauvreté, en simplicité et en abandon. Le Christ sait voir en tout la volonté aimante du Père. Il voit dans chaque événement, non pas un enchaînement absurde, mais le battement de l'amour du cœur du Père. À présent, il est dépouillé de tout : sa tunique, son prestige, ses amis et sa mère. Il se retrouve nu, comme le jour de sa naissance. Il n'a plus d'endroit où reposer la tête. Celui qui a dit : Bienheureux les pauvres, est lui-même le Pauvre mendiant la miséricorde. Le Christ cache sa divinité pour manifester l'homme dans toute sa nudité. Sur le Calvaire, il ne parle pas, il ne récite pas les Béatitudes, il les accomplit totalement. Il est le « Bienheureux », le pauvre, le cœur pur, celui qui pleure, qui souffre, qui a faim et soif de justice. Sa pauvreté devient alors richesse pour les hommes.

Jésus, mon ami, mon compagnon de route, aide-moi à devenir pauvre pour n'avoir - comme toi - que l'amour des autres comme unique richesse dans ma vie. Fais que je me laisse dépouiller et qu'une fois débarrassé du superflu, la sève de ta vie circule dans tout mon être. Ne permets pas que je succombe à la tentation de croire en la force facile du divertissement, du pouvoir, de l'argent et du succès.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




ONZIÈME STATION : JÉSUS EST CLOUÉ SUR LA CROIX

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages » (1 Co 1, 25-27a)

Au désert, les Israélites mordus par les serpents étaient guéris en regardant l'étendard que brandissait Moïse. En contemplant le Christ crucifié, nous guérissons de nos maladies. Le venin du péché ne peut rien si nous nous laissons regarder par le Sauveur. Le Christ, cloué sur la croix est le bon Pasteur qui donne vie à ses brebis ; il est le baiser du Père à tous les fils prodigues. Contempler Jésus crucifié c'est voir, Seigneur, que je voie ! C’est écouter, Écoute, Israël ; c'est marcher, Venez à moi ; c'est savoir, comme il l'a dit, qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime (Jn 15, 13). Jésus sur la croix nous appelle ses amis et nous révèle l'amour du Père : Dieu a tellement aimé le monde qu'il lui a donné son Fils unique (Jn 3, 16).

Père, apprends-moi à regarder avec les yeux du Christ, à me laisser pénétrer d'une beauté plus grande que celle du monde. Livrer sa vie, s'offrir avec simplicité, servir avec le sourire, espérer avec patience, profiter des choses de tous les jours, serrer les mains, ne juger personne, aimer sans frontière ... voilà, Seigneur, la vraie beauté, celle qui dure toujours et ne s'érode pas avec les années, celle que tu nous as montrée à travers ton Fils bien-aimé.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




DOUZIÈME STATION : JÉSUS MEURT SUR LA CROIX

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Les soldats allèrent briser les jambes du premier, puis de l'autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau » (Jn 19, 32-34)

Saint Jean voit dans le Christ cloué sur la croix la source du salut, l'eau vive qui ne cesse de jaillir et qui féconde celui qui s'en approche. Nous ne pouvons contempler le Christ mort sur la croix sans ressentir le frémissement de celui qui écoute une déclaration d'amour. Le Christ mort sur la croix, c'est la déclaration d'amour du Père. Son côté transpercé dévoile une intériorité qui n'occulte ni ne dissimule aucun secret. La croix nous révèle que la source d'amour jaillie du cœur du Christ est l'expression de la tendresse du Père. Il n'existe aucune croix qu'il n'ait connue et portée auparavant dans son cœur, ce lieu intime que la lance a transpercé.

Seigneur, je viens devant toi et je veux te contempler sur la croix, te reconnaître dans chacun de mes frères qui souffrent. Tu as dit qu'aimer c'est donner sa vie et tu montres l'exemple par ton abandon et ta mort sur la croix. Je te rends grâce au nom de toute l'humanité, car tu es un Dieu proche, tu es Dieu-avec-nous jusqu'à la fin des temps. Je te rends grâce parce que tu t'approches de nous chaque jour, discrètement, mais avec la force impétueuse de ton amour, ton amour sauveur manifesté sur la croix.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




TREIZIÈME STATION : JÉSUS EST REMIS À SA MÈRE

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m'advienne selon ta parole ». Alors l'ange la quitta » (Lc 1, 38)

Marie embrasse son fils mort. Elle croit et elle adore le mystère dont Dieu l'a enveloppée. Elle sait que Bethléem et la Croix se rejoignent dans l'obéissance de la foi. Son cœur de mère est déchiré par l'affront qu'a subi son fils. Elle l'avait offert à Bethléem et elle l'offre encore, sur la croix avec le même amour. Celle qui a cru que rien n'est impossible à Dieu a gardé les mêmes dispositions de cœur. Elle continue à dire Fiat, comme à Nazareth, parce qu'elle sait en qui elle a mis sa confiance. Marie recevant son fils au pied de la croix est l'image de l'Église. La foi de Marie engendre l'Église, le nouveau peuple de Dieu, comme la foi d'Abraham avait autrefois engendré le peuple des croyants. Elle est le modèle de ce que l'Église entière aspire à être. En s'ouvrant totalement à la Parole et en acceptant le dessein du Père, elle s'associe à la rédemption du monde.

Mère, à ton image, je veux être transformé par le Saint-Esprit et vivre avec fidélité le chemin de la croix. Toi, qui par ton courage et ton acceptation t'es tenue debout au pied de la croix viens à notre secours et prie pour nous « maintenant et à l'heure de notre mort ». Mère de Dieu et mère des hommes, donne-nous le courage de l'obéissance de la foi, le désir de la pauvreté et de vivre la chasteté du cœur comme plénitude de la force l'amour.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria




QUATORZIÈME STATION : JÉSUS EST MIS AU TOMBEAU

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Nous T'adorons, ô Christ et nous Te bénissons, car Tu as racheté le monde par Ta Sainte Croix

« Prenant le corps de Jésus, Joseph l'enveloppa dans un linceul immaculé, et le déposa dans le tombeau neuf qu'il s'était fait creuser dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla » (Mt 27, 59-60)

Le Christ sur la Croix, c'est la Parole muette et silencieuse du Père. Le Christ au tombeau, c'est le silence de Dieu qui éclate: Parole vivante que jamais personne ne pourra faire taire. Jésus l'avait annoncé : il faut que le grain de blé meure pour porter du fruit. Il est, lui, le fruit éclos sous l'amour du Père et mûri au feu ardent de l'Esprit. Certains chrétiens s'arrêtent à cette station, au tombeau. Leur foi ne dépasse pas l'émotion du Vendredi saint. Nous devons affirmer haut et fort que c'est uniquement dans la résurrection du Christ qu'il est possible de comprendre et d'accepter le mystère de la croix. Parce que le Christ est la Vie, la mort n'a plus de pouvoir sur lui (Rm 6, 9). Son silence fécond s'offre comme une réponse à toutes les interrogations des hommes.

Seigneur, je vis plongé dans le bruit, j'ai peur de me retrouver seul, j'ai peur du silence. Aide-moi à entendre que c'est, justement, dans ton silence éloquent que tu communiques ta Parole. Nous avons tant besoin d'écouter ! Savoir que tu vis caché au fond de nous-mêmes, que tu es présent dans cela même que nous prenons pour ton absence ... Seigneur, apprends-moi à vivre de ton amour pour mieux aimer ceux qui sont à mes côtés en leur faisant, comme toi, le don silencieux de ma vie.


1 Pater Noster + 1 Ave Maria + 1 Gloria