Le Mariage dans le dessein de Dieu :

CEC 1602 : L’Écriture Sainte s’ouvre sur la création de l’homme et de la femme à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26-27 : « Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » ) et s’achève sur la vision des « noces de l’Agneau » (Ap 19, 7. 9 : « Soyons dans l'allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l'Agneau, et son épouse s'est faite belle : on lui a donné de se vêtir de lin d'une blancheur éclatante - le lin, c'est en effet les bonnes actions des saints. Puis il me dit : « Écris : Heureux les gens invités au festin de noce de l'Agneau. Ces paroles de Dieu, ajouta-t-il, sont vraies. » ). D’un bout à l’autre l’Écriture parle du mariage et de son « mystère », de son institution et du sens que Dieu lui a donné, de son origine et de sa fin, de ses réalisations diverses tout au long de l’histoire du salut, de ses difficultés issues du péché et de son renouvellement « dans le Seigneur » (1 Co 7, 39 : « La femme demeure liée à son mari aussi longtemps qu'il vit ; mais si le mari meurt, elle est libre d'épouser qui elle veut, dans le Seigneur seulement » ), dans l’Alliance nouvelle du Christ et de l’Église (cf. Ep 5, 31-32 : « Voici donc que l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair : ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église » ).


Le Mariage dans l’ordre de la Création :

CEC 1603 : « La communauté profonde de vie et d’amour que forme le couple a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. Dieu lui-même est l’auteur du mariage » (Gaudium et Spes 48 : « Sainteté du mariage et de la famille »). La vocation au mariage est inscrite dans la nature même de l’homme et de la femme, tels qu’ils sont issus de la main du Créateur. Le mariage n’est pas une institution purement humaine, malgré les variations nombreuses qu’il a pu subir au cours des siècles, dans les différentes cultures, structures sociales et attitudes spirituelles. Ces diversités ne doivent pas faire oublier les traits communs et permanents. Bien que la dignité de cette institution ne transparaisse pas partout avec la même clarté (cf. Gaudium et Spes 47, § 2), il existe cependant dans toutes les cultures un certain sens pour la grandeur de l’union matrimoniale. « Car le bien-être de la personne et de la société est étroitement lié à la prospérité de la communauté conjugale et familiale » (Gaudium et Spes 47, § 1).

CEC 1604 : Dieu qui a créé l’homme par amour, l’a aussi appelé à l’amour, vocation fondamentale et innée de tout être humain. Car l’homme est créé à l’image et à la ressemblance du Dieu (cf. Gn 1, 27 : « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » ) qui est lui-même Amour (cf. 1 Jn 4, 8-16 : « Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est Amour. En ceci s'est manifesté l'amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l'a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli. A ceci nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est Amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » ). Dieu l’ayant créé homme et femme, leur amour mutuel devient une image de l’amour absolu et indéfectible dont Dieu aime l’homme. Il est bon, très bon, aux yeux du Créateur (cf. Gn 1, 31 : « Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour » ). Et cet amour que Dieu bénit est destiné à être fécond et à se réaliser dans l’œuvre commune de la garde de la création : « Et Dieu les bénit et il leur dit : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la » (Gn 1, 28).

CEC 1605 : Que l’homme et la femme soient créés l’un pour l’autre, l’Écriture Sainte l’affirme : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18). La femme, « chair de sa chair » (cf. Gn 2, 23 : « Alors celui-ci s'écria : Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée femme, car elle fut tirée de l'homme, celle-ci ! » ), son égale, toute proche de lui, lui est donnée par Dieu comme un « secours » (cf. Gn 2, 18 : « Yahvé Dieu dit : Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie » ), représentant ainsi le « Dieu en qui est notre secours » (cf. Psaume 121, 2). « C’est pour cela que l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviennent une seule chair » (Gn 2, 24). Que cela signifie une unité indéfectible de leur deux vies, le Seigneur lui-même le montre en rappelant quel a été, « à l’origine », le dessein du Créateur (cf. Mt 19, 4 : « Il répondit : « N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme » ) : « Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair » (Mt 19, 6).


Le Mariage sous le régime du Péché :

CEC 1606 : Tout homme fait l’expérience du mal, autour de lui et en lui-même. Cette expérience se fait aussi sentir dans les relations entre l’homme et la femme. De tout temps, leur union a été menacée par la discorde, l’esprit de domination, l’infidélité, la jalousie et par des conflits qui peuvent aller jusqu’à la haine et la rupture. Ce désordre peut se manifester de façon plus ou moins aiguë, et il peut être plus ou moins surmonté, selon les cultures, les époques, les individus, mais il semble bien avoir un caractère universel.

CEC 1607 : Selon la foi, ce désordre que nous constatons douloureusement, ne vient pas de la nature de l’homme et de la femme, ni de la nature de leurs relations, mais du péché. Rupture avec Dieu, le premier péché a comme première conséquence la rupture de la communion originelle de l’homme et de la femme. Leurs relations sont distordues par des griefs réciproques (cf. Gn 3, 12 : « L'homme répondit : C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé ! » ) ; leur attrait mutuel, don propre du créateur (cf. Gn 2, 22 : « Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme » ), se change en rapports de domination et de convoitise (cf. Gn 3, 16 b : « Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi » ) ; la belle vocation de l’homme et de la femme d’être féconds, de se multiplier et de soumettre la terre (cf. Gn 1, 28 : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la » ) est grevée des peines de l’enfantement et du gagne-pain (cf. Gn 3, 16-19 : « A la femme, il dit : Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi. A l'homme, il dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise » ).

CEC 1608 : Pourtant, l’ordre de la création subsiste, même s’il est gravement perturbé. Pour guérir les blessures du péché, l’homme et la femme ont besoin de l’aide de la grâce que Dieu, dans sa miséricorde infinie, ne leur a jamais refusée (cf. Gn 3, 21 : « Yahvé Dieu fit à l'homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit » ). Sans cette aide, l’homme et la femme ne peuvent parvenir à réaliser l’union de leurs vies en vue de laquelle Dieu les a créés « au commencement ».


Le Mariage sous la pédagogie de la Loi :

CEC 1609 : Dans sa miséricorde, Dieu n’a pas abandonné l’homme pécheur. Les peines qui suivent le péché, les douleurs de l’enfantement (cf. Gn 3, 16 : « A la femme, il dit : Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi » ), le travail « à la sueur de ton front » (Gn 3, 19), constituent aussi des remèdes qui limitent les méfaits du péché. Après la chute, le mariage aide à vaincre le repliement sur soi-même, l’égoïsme, la quête du propre plaisir, et à s’ouvrir à l’autre, à l’aide mutuelle, au don de soi.

CEC 1610 : La conscience morale concernant l’unité et l’indissolubilité du mariage s’est développée sous la pédagogie de la Loi ancienne. La polygamie des patriarches et des rois n’est pas encore explicitement critiquée. Cependant, la Loi donnée à Moïse vise à protéger la femme contre l’arbitraire d’une domination par l’homme, même si elle porte aussi, selon la parole du Seigneur, les traces de « la dureté du cœur » de l’homme en raison de laquelle Moïse a permis la répudiation de la femme (cf. Mt 19, 8 : « C'est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l'origine il n'en fut pas ainsi »  ; Dt 24, 1 : « Soit un homme qui a pris une femme et consommé son mariage ; mais cette femme n'a pas trouvé grâce à ses yeux, et il a découvert une tare à lui imputer ; il a donc rédigé pour elle un acte de répudiation et le lui a remis, puis il l'a renvoyée de chez lui » ).

CEC 1611 : En voyant l’Alliance de Dieu avec Israël sous l’image d’un amour conjugal exclusif et fidèle (cf. Os 1-3 ; Is 54 ; Is 62 ; Jr 2-3 ; 31 ; Ez 16 ; 23)…

Os 1-3 : « Le Mariage d’Osée et sa valeur symbolique » : « Parole de Yahvé qui fut adressée à Osée, fils de Beéri, au temps d'Ozias, de Yotam, d'Achaz et d'Ézéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël. Commencement de ce que Yahvé a dit par Osée. Yahvé dit à Osée : « Va, prends une femme se livrant à la prostitution et des enfants de prostitution, car le pays ne fait que se prostituer en se détournant de Yahvé ». Il alla donc prendre Gomer, fille de Diblayim, qui conçut et lui enfanta un fils. Yahvé lui dit : « Appelle-le du nom de Yizréel, car encore un peu de temps, et je châtierai la maison de Jéhu pour le sang versé à Yizréel, et je mettrai fin à la royauté de la maison d'Israël. Il adviendra, en ce jour-là, que je briserai l'arc d'Israël dans la vallée de Yizréel ». Elle conçut encore et enfanta une fille. Yahvé lui dit : « Appelle-la du nom de Lo-Ruhamah, car désormais je n'aurai plus pitié de la maison d'Israël pour lui pardonner encore. Mais de la maison de Juda j'aurai pitié et je les sauverai par Yahvé leur Dieu. Je ne les sauverai ni par l'arc, ni par l'épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par les cavaliers ». Elle sevra Lo-Ruhamah, conçut encore et enfanta un fils. Yahvé dit : « Appelle-le du nom de Lo-Ammi, car vous n'êtes pas mon peuple, et moi je n'existe pas pour vous ». Le nombre des enfants d'Israël sera comme le sable de la mer, qu'on ne peut ni mesurer ni compter; au lieu même où on leur disait : « Vous n'êtes pas mon peuple », on leur dira : « Fils du Dieu vivant ». Les enfants de Juda et les enfants d'Israël se réuniront, ils se donneront un chef unique et ils déborderont hors du pays; car il sera grand le jour de Yizréel. Dites à vos frères : « Mon Peuple », et à vos sœurs : « Celle dont on a pitié ». Intentez procès à votre mère, intentez-lui procès ! Car elle n'est pas ma femme, et moi je ne suis pas son mari. Qu'elle écarte de sa face ses prostitutions, et d'entre ses seins ses adultères. Sinon je la déshabillerai toute nue et la mettrai comme au jour de sa naissance; je la rendrai pareille au désert, je la réduirai en terre aride, je la ferai mourir de soif, et de ses enfants je n'aurai pas pitié, car ce sont des enfants de prostitution. Oui, leur mère s'est prostituée, celle qui les conçut s'est déshonorée; car elle a dit : « Je veux courir après mes amants, qui me donnent mon pain et mon eau, ma laine et mon lin, mon huile et ma boisson ». C'est pourquoi je vais obstruer son chemin avec des ronces, je l'entourerai d'une barrière pour qu'elle ne trouve plus ses sentiers ; elle poursuivra ses amants et ne les atteindra pas, elle les cherchera et ne les trouvera pas. Alors elle dira : « Je veux retourner vers mon premier mari, car j'étais plus heureuse alors que maintenant ». Elle n'a pas reconnu que c'est moi qui lui donnais le froment, le vin nouveau et l'huile fraîche, qui lui prodiguais cet argent et cet or qu'ils ont employés pour Baal ! C'est pourquoi je reprendrai mon froment en son temps et mon vin nouveau en sa saison; je retirerai ma laine et mon lin qui devaient couvrir sa nudité. Puis je dévoilerai son infamie aux yeux de ses amants et personne ne la délivrera de ma main. Je ferai cesser toutes ses réjouissances, ses fêtes, ses néoménies, ses sabbats et toutes ses solennités. Je dévasterai sa vigne et son figuier, dont elle disait : « Ils sont le salaire que m'ont donné mes amants; j'en ferai un hallier et la bête sauvage les dévorera ». Je la châtierai pour les jours des Baals auxquels elle brûlait de l'encens, quand elle se parait de son anneau et de son collier et qu'elle courait après ses amants; et moi, elle m'oubliait ! Oracle de Yahvé. C'est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur. Là, je lui rendrai ses vignobles, et je ferai du val d'Akor une porte d'espérance. Là, elle répondra comme aux jours de sa jeunesse, comme au jour où elle montait du pays d'Égypte. Il adviendra, en ce jour-là - oracle de Yahvé - que tu m'appelleras « Mon mari », et tu ne m'appelleras plus « Mon Baal ». J'écarterai de sa bouche les noms des Baals, et ils ne seront plus mentionnés par leur nom. Je conclurai pour eux une alliance, en ce jour-là, avec les bêtes des champs, avec les oiseaux du ciel et les reptiles du sol; l'arc, l'épée, la guerre, je les briserai et les bannirai du pays, et eux, je les ferai reposer en sécurité. Je te fiancerai à moi pour toujours; je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et la miséricorde; je te fiancerai à moi dans la fidélité, et tu connaîtras Yahvé. Il adviendra, en ce jour-là, que je répondrai - oracle de Yahvé - je répondrai aux cieux et eux répondront à la terre; la terre répondra au froment, au vin nouveau et à l'huile fraîche, et eux répondront à Yizréel. Je la sèmerai dans le pays, j'aurai pitié de Lo-Ruhamah, je dirai à Lo-Ammi : « Tu es mon peuple » et lui dira : « Mon Dieu! ». Yahvé me dit : « Va de nouveau, aime une femme qui en aime un autre et commet l'adultère, comme Yahvé aime les enfants d'Israël, alors qu'ils se tournent vers d'autres dieux et qu'ils aiment les gâteaux de raisin ». Je l'achetai donc pour quinze sicles d'argent et un muid et demi d'orge, et je lui dis : « Pendant de longs jours tu me resteras là, sans te prostituer et sans appartenir à un homme, et j'agirai de même à ton égard ». Car, pendant de longs jours les enfants d'Israël resteront sans roi et sans chef, sans sacrifice et sans stèle, sans éphod et sans téraphim. Ensuite les enfants d'Israël reviendront; ils chercheront Yahvé leur Dieu, et David leur roi; ils accourront en tremblant vers Yahvé et vers ses biens, dans la suite des jours ».

Is 54 : « La revanche de Jérusalem » : « Crie de joie, stérile, toi qui n'as pas enfanté; pousse des cris de joie, des clameurs, toi qui n'as pas mis au monde, car plus nombreux sont les fils de la délaissée que les fils de l'épouse, dit Yahvé. Élargis l'espace de ta tente, déploie sans lésiner les toiles qui t'abritent, allonge tes cordages, renforce tes piquets, car à droite et à gauche tu vas éclater, ta race va déposséder des nations et repeupler les villes abandonnées. N'aie pas peur, tu n'éprouveras plus de honte, ne sois pas confondue, tu n'auras plus à rougir; car tu vas oublier la honte de ta jeunesse, tu ne te souviendras plus de l'infamie de ton veuvage. Ton créateur est ton époux, Yahvé Sabaot est son nom, le Saint d'Israël est ton rédempteur, on l'appelle le Dieu de toute la terre. Oui, comme une femme délaissée et accablée, Yahvé t'a appelée, comme la femme de sa jeunesse qui aurait été répudiée, dit ton Dieu. Un court instant je t'avais délaissée, ému d'une immense pitié, je vais t'unir à moi. Débordant de fureur, un instant, je t'avais caché ma face. Dans un amour éternel, j'ai eu pitié de toi, dit Yahvé, ton rédempteur. Ce sera pour moi comme au temps de Noé, quand j'ai juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre. Je jure de même de ne plus m'irriter contre toi, de ne plus te menacer. Car les montagnes peuvent s'écarter et les collines chanceler, mon amour ne s'écartera pas de toi, mon alliance de paix ne chancellera pas, dit Yahvé qui te console. Malheureuse, battue par les vents, inconsolée, voici que je vais poser tes pierres sur des escarboucles, et tes fondations sur des saphirs; je ferai tes créneaux de rubis, tes portes d'escarboucle et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes enfants seront disciples de Yahvé, et grand sera le bonheur de tes enfants. Tu seras fondée dans la justice, libre de l'oppression : tu n'auras rien à craindre, libre de la frayeur : elle n'aura plus prise sur toi. Voici : s'il se produit une attaque, ce ne sera pas de mon fait; quiconque t'aura attaquée tombera à cause de toi. Voici : c'est moi qui ai créé le forgeron qui souffle sur les braises et tire un outil à son usage; c'est moi aussi qui ai créé le destructeur pour anéantir. Aucune arme forgée contre toi ne saurait être efficace. Toute langue qui t'accuserait en justice, tu la confondras. Tel est le lot des serviteurs de Yahvé, la victoire que je leur assure. Oracle de Yahvé ».

Is 62 : « Splendeur de Jérusalem » : « A cause de Sion je ne me tairai pas, à cause de Jérusalem je ne me tiendrai pas en repos, jusqu'à ce que sa justice jaillisse comme une clarté, et son salut comme une torche allumée. Alors les nations verront ta justice, et tous les rois ta gloire. Alors on t'appellera d'un nom nouveau que la bouche de Yahvé désignera. Tu seras une couronne de splendeur dans la main de Yahvé, un turban royal dans la main de ton Dieu. On ne te dira plus : « Délaissée » et de ta terre on ne dira plus : « Désolation ». Mais on t'appellera : « Mon plaisir est en elle » et ta terre : « Épousée ». Car Yahvé trouvera en toi son plaisir, et ta terre sera épousée. Comme un jeune homme épouse une vierge, ton bâtisseur t'épousera. Et c'est la joie de l'époux au sujet de l'épouse que ton Dieu éprouvera à ton sujet. Sur tes remparts, Jérusalem, j'ai posté des veilleurs, de jour et de nuit, jamais ils ne se tairont. Vous qui vous rappelez au souvenir de Yahvé, pas de repos pour vous. Ne lui accordez pas de repos qu'il n'ait établi Jérusalem et fait d'elle une louange au milieu du pays. Yahvé l'a juré par sa droite et par son bras puissant : « Je ne donnerai plus ton blé en nourriture à tes ennemis, les étrangers ne boiront plus ton vin, le fruit de ton labeur, mais les moissonneurs mangeront le blé et loueront Yahvé, les vendangeurs boiront le vin, dans mes parvis sacrés ». Passez, passez par les portes, frayez le chemin de mon peuple, nivelez, nivelez la route, ôtez-en les pierres. Élevez un signal pour les peuples. Voici que Yahvé se fait entendre jusqu'à l'extrémité de la terre : Dites à la fille de Sion : Voici que vient ton salut, voici avec lui sa récompense, et devant lui son salaire. On les appellera : « Le peuple saint », « Les rachetés de Yahvé ». Quant à toi on t'appellera : « Recherchée », « Ville non délaissée ».

Jr 2 : « Les plus anciennes prédications : l’apostasie d’Israël » : « La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes. Va crier ceci aux oreilles de Jérusalem. Ainsi parle Yahvé : Je me rappelle l'affection de ta jeunesse, l'amour de tes fiançailles, alors que tu marchais derrière moi au désert, dans une terre qui n'est pas ensemencée. Israël était une part sainte pour Yahvé, les prémices de sa récolte; tous ceux qui en mangeaient étaient coupables, le malheur fondait sur eux, oracle de Yahvé. Ecoutez la parole de Yahvé, maison de Jacob et toutes les familles de la maison d'Israël. Ainsi parle Yahvé : En quoi vos pères m'ont-ils trouvé injuste pour s'être éloignés de moi, pour marcher derrière la Vanité et devenir eux-mêmes vanité ? Ils n'ont pas dit : « Où est Yahvé qui nous fit monter du pays d'Egypte et nous fit marcher dans le désert, dans une terre aride et ravinée, dans une terre desséchée et obscure, terre que personne ne parcourt, où nul homme ne se fixe ? » Pourtant je vous ai conduits au pays du verger pour vous rassasier de ses fruits et de ses biens; vous êtes entrés et vous avez souillé mon pays, mon héritage, vous l'avez changé en abomination. Les prêtres n'ont pas dit : « Où est Yahvé ? » Les dépositaires de la Loi ne m'ont pas connu; les pasteurs se sont révoltés contre moi; les prophètes ont prophétisé par Baal, ils ont suivi des Impuissants. Aussi vais-je encore plaider contre vous oracle de Yahvé et plaider contre les fils de vos fils : Passez donc aux îles des Kittim et voyez, envoyez enquêter à Qédar et examinez bien, voyez si chose semblable s'est produite ! Une nation change-t-elle de dieux ? Or ce ne sont pas même des dieux ! Et mon peuple a échangé sa Gloire contre l'Impuissance ! Cieux, soyez-en étonnés, horrifiés, saisis d'une grande épouvante, oracle de Yahvé. Car mon peuple a commis deux crimes Ils m'ont abandonné, moi la source d'eau vive, pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui ne tiennent pas l'eau. Israël est-il un esclave ? Est-il un domestique pour qu'on en fasse un butin ? Contre lui des lions ont rugi, poussé leur hurlement. Ils ont réduit sa terre en solitude, ses villes incendiées n'ont plus d'habitants. Même ceux de Noph et de Tahpanhès t'ont rasé le crâne ! N'as-tu pas provoqué cela pour avoir abandonné Yahvé ton Dieu, alors qu'il te guidait sur ta route ? Et maintenant, à quoi bon partir en Egypte pour boire l'eau du Nil ? A quoi bon partir en Assyrie pour boire l'eau du Fleuve ? Que ta méchanceté te châtie et que tes infidélités te punissent! Comprends et vois comme il est mauvais et amer d'abandonner Yahvé ton Dieu et de ne plus trembler devant moi, oracle du Seigneur Yahvé Sabaot. Oui, depuis longtemps tu as brisé ton joug, rompu tes liens, tu as dit : je ne servirai pas. Et pourtant, sur toute colline élevée et sous tout arbre vert, tu t'es couchée comme une prostituée. Moi, cependant, je t'avais plantée comme un cep de choix, tout entier d'excellente semence. Comment t'es-tu changée pour moi en sauvageons d'une vigne étrangère ? Quand tu te lessiverais à la potasse, en y mettant beaucoup de savon, ton iniquité resterait marquée devant moi, oracle du Seigneur Yahvé. Comment oses-tu dire : « Je ne suis pas souillée, après les Baals je n'ai pas couru ? » Regarde tes traces dans la Vallée, reconnais ce que tu as fait. Chamelle écervelée, courant en tout sens, ânesse sauvage, habituée au désert, dans l'ardeur de son désir, elle aspire le vent; son rut, qui le freinera ? Quiconque veut la chercher n'a aucune peine il la trouve en son mois. Prends garde ! Ton pied va se déchausser et ta gorge se dessécher. Mais tu dis : « Non! Inutile ! Car j'aime les Etrangers et je veux courir après eux ». Tel un voleur honteux d'être pris, ainsi seront honteux les gens de la maison d'Israël eux, leurs rois, leurs princes, leurs prêtres et leurs prophètes, qui disent au bois : « Tu es mon père ! » et à la pierre : « Toi, tu m'as enfanté ! » Car ils tournent vers moi leur dos et non leur face; mais au temps de leur malheur ils crient « Lève-toi ! Sauve-nous ! » Où sont-ils, les dieux que tu t'es fabriqués ? Qu'ils se lèvent s'ils peuvent te sauver au temps de ton malheur ! Car aussi nombreux que tes villes sont tes dieux, ô Juda ! Pourquoi me faites-vous un procès ? Vous m'avez tous été infidèles, oracle de Yahvé. En vain j'ai frappé vos fils ils n'ont pas accueilli la leçon; votre épée à dévoré vos prophètes, comme un lion destructeur. Et vous, de cette génération, voyez la parole de Yahvé. Ai-je été un désert pour Israël, ou une terre ténébreuse ? Pourquoi mon peuple dit-il « Nous vagabondons, nous n'irons plus à toi ? » Une vierge oublie-t-elle ses parures, une fiancée sa ceinture ? Mais mon peuple m'a oublié depuis des jours sans nombre. Ah! Comme tu t'es tracé un bon chemin pour quêter l'amour ! Aussi, même avec le crime tu as familiarisé tes voies. Jusque sur les pans de ta robe on trouve le sang des pauvres, des innocents que tu n'as pas surpris à forcer des portes ! Et malgré tout cela, tu dis : « Je suis innocente, que sa colère se détourne de moi ! » Me voici pour te juger puisque tu dis : « Je n'ai pas péché ». Que tu mets de légèreté à changer de voie ! Pourtant tu auras honte de l'Egypte comme tu as eu honte de l'Assyrie. De là aussi tu devras sortir les mains sur la tête, car Yahvé a rejeté ceux auxquels tu te fies, tu n'auras pas de chance avec eux ! »

Jr 3 : « La conversion » : « Si un homme répudie sa femme, et que celle-ci le quitte et appartient à un autre, a-t-il encore le droit de revenir à elle ? N'est-elle pas totalement profanée, cette terre-là ? Et toi qui t'es prostituée à de nombreux amants, tu prétends revenir à moi ! Oracle de Yahvé. Lève les yeux vers les monts chauves et regarde. Où ne t'es-tu pas livrée ? Tu étais là, pour eux, le long des chemins, comme l'Arabe au désert. Tu as profané le pays par tes prostitutions et tes forfaits; aussi les pluies furent-elle retenues et l'ondée tardive ne vint plus. Mais tu conservais un front de prostituée, refusant de rougir. Dès maintenant, ne me cries-tu pas : « Mon père! L'ami de ma jeunesse, c'est toi ! Gardera-t-il toujours sa rancune, va-t-il éterniser son courroux ? » Tu parles ainsi en commettant tes crimes, obstinée que tu es. Yahvé me dit au temps du roi Josias : As-tu vu ce qu'a fait Israël la rebelle ? Elle se rendait sur toute montagne élevée, sous tout arbre vert, et s'y prostituait. Je me disais : « Après avoir fait tout cela, elle reviendra à moi »; mais elle ne revint pas. Juda, sa sœur perfide, a vu cela. Elle a vu aussi que j'ai répudié la rebelle Israël pour tous ses adultères et lui ai donné son acte de divorce. Or la perfide Juda, sa sœur, n'a pas eu de crainte; elle est allée, elle aussi, se prostituer. Et avec sa prostitution éhontée, elle a profané le pays; elle a commis l'adultère avec la pierre et le bois. En plus de tout cela, Juda, sa sœur perfide, n'est pas revenue à moi de tout son cœur, mais avec imposture, oracle de Yahvé. Et Yahvé me dit : Israël la rebelle est juste, comparée à Juda la perfide. Va donc crier ces paroles du côté du Nord; tu diras Reviens, rebelle Israël, oracle de Yahvé. Je n'aurai plus pour vous un visage sévère, car je suis miséricordieux oracle de Yahvé je ne garde pas toujours ma rancune. Reconnais seulement ta faute tu t'es révoltée contre Yahvé ton Dieu, tu as couru en tous sens vers les Etrangers, sous tout arbre vert, et vous n'avez pas écouté ma voix, oracle de Yahvé. Revenez, fils rebelles oracle de Yahvé car c'est moi votre Maître. Je vous prendrai, un d'une ville, deux d'une famille, pour vous amener à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur, qui vous paîtront avec intelligence et prudence. Et quand vous vous serez multipliés et que vous aurez fructifié dans le pays, en ces jours-là oracle de Yahvé on ne dira plus : « Arche de l'alliance de Yahvé »; on n'y pensera plus, on ne s'en souviendra plus, on ne s'en préoccupera plus, on n'en construira plus d'autre. En ce temps-là, on appellera Jérusalem : « Trône de Yahvé »; toutes les nations convergeront vers elle, vers le nom de Yahvé, à Jérusalem, et elles ne suivront plus l'obstination de leur cœur mauvais. En ces jours-là, la maison de Juda ira vers la maison d'Israël; ensemble elles viendront du pays du Nord, vers le pays que j'ai donné en héritage à vos pères. Et moi qui m'étais dit Comment te placerai-je au rang des fils ? Je te donnerai une terre de délices, l'héritage le plus précieux d'entre les nations. Je me disais : Vous m'appellerez « Mon Père » et vous ne vous séparerez pas de moi. Mais comme une femme qui trahit son compagnon, ainsi m'avez-vous trahi, maison d'Israël, oracle de Yahvé. Sur les monts chauves, un cri s'est fait entendre pleurs et supplications des enfants d'Israël; car ils ont gauchi leur voie, oublié Yahvé leur Dieu. Revenez, fils rebelles, je veux guérir vos rébellions ! Nous voici, nous venons à toi, car tu es Yahvé notre Dieu. En vérité, les collines ne sont que duperie, ainsi que le tumulte des montagnes. En vérité, c'est en Yahvé notre Dieu qu'est le salut d'Israël. La Honte a dévoré le travail de nos pères depuis notre jeunesse, leur petit et leur gros bétail, leurs fils et leurs filles. Couchons-nous dans notre honte, que nous couvre notre confusion ! Car contre Yahvé notre Dieu, nous avons péché, nous et nos pères, depuis notre jeunesse jusqu'à ce jour même, et nous n'avons pas écouté la voix de Yahvé notre Dieu ».

Jr 31 du Livre de la Consolation : « En ce temps-là oracle de Yahvé je serai le Dieu de toutes les familles d'Israël, et elles seront mon peuple. Ainsi parle Yahvé : Il a trouvé grâce au désert, le peuple échappé à l'épée. Israël marche vers son repos. De loin Yahvé m'est apparu D'un amour éternel je t'ai aimée, aussi t'ai-je maintenu ma faveur. De nouveau je te bâtirai et tu seras rebâtie, vierge d'Israël. De nouveau tu te feras belle, avec tes tambourins, tu sortiras au milieu des danses joyeuses. De nouveau tu seras plantée de vignes sur les montagnes de Samarie ils planteront, les planteurs, et ils cueilleront. Oui, ce sera le jour où les veilleurs crieront sur la montagne d'Ephraïm « Debout! Montons à Sion, vers Yahvé notre Dieu ! » Car ainsi parle Yahvé : Criez de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites-vous entendre ! Louez ! Proclamez « Yahvé a sauvé son peuple, le reste d'Israël ! » Voici que moi je les ramène du pays du Nord, je les rassemble des extrémités du monde. Parmi eux l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la femme qui enfante, tous ensemble : c'est une grande assemblée qui revient ici ! En larmes ils reviennent, dans les supplications je les ramène. Je vais les conduire aux cours d'eau, par un chemin tout droit où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël et Ephraïm est mon premier-né. Nations, écoutez la parole de Yahvé ! Annoncez-la dans les îles lointaines; dites « Celui qui dispersa Israël le rassemble, il le garde comme un pasteur son troupeau ». Car Yahvé a racheté Jacob, il l'a délivré de la main d'un plus fort. Ils viendront, criant de joie, sur la hauteur de Sion, ils afflueront vers les biens de Yahvé le blé, le vin et l'huile, les brebis et les bœufs; ils seront comme un jardin bien arrosé, ils ne languiront plus. Alors la vierge prendra joie à la danse, et, ensemble, les jeunes et les vieux; je changerai leur deuil en allégresse, je les consolerai, je les réjouirai après leurs peines. Je fournirai aux prêtres abondance de graisse et mon peuple sera rassasié de mes biens, oracle de Yahvé. Ainsi parle Yahvé A Rama, une voix se fait entendre, une plainte amère; c'est Rachel qui pleure ses fils. Elle ne veut pas être consolée pour ses fils, car ils ne sont plus. Ainsi parle Yahvé : Cesse ta plainte, sèche tes yeux ! Car il est une compensation pour ta peine oracle de Yahvé ils vont revenir du pays ennemi. Il y a donc espoir pour ton avenir oracle de Yahvé ils vont revenir, tes fils, sur leur territoire. J'ai bien entendu le gémissement d'Ephraïm « Tu m'as corrigé, j'ai subi la correction, comme un jeune taureau non dressé. Fais-moi revenir, que je revienne, car tu es Yahvé, mon Dieu ! Car après m'être détourné je me suis repenti, j'ai compris et je me suis frappé la poitrine. J'étais plein de honte et je rougissais; Oui, je portais sur moi l'opprobre de ma jeunesse ». Ephraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellement préféré, que chaque fois que j'en parle je veuille encore me souvenir de lui ? C'est pour cela que mes entrailles s'émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse, oracle de Yahvé. Dresse-toi des jalons, mets en place des bornes; remarque bien la route, la voie où tu as marché. Reviens, vierge d'Israël, reviens vers ces villes qui sont tiennes ! Jusques à quand tourneras-tu de-ci, de-là, fille rebelle ? Car Yahvé crée du nouveau sur la terre la Femme recherche son Mari. Ainsi parle Yahvé Sabaot, le Dieu d'Israël. On dira encore cette parole au pays de Juda et dans ses villes quand je ramènerai leurs captifs Que Yahvé te bénisse, toi, demeure de justice, toi, sainte montagne ! Dans ce pays s'installeront Juda et toutes ses villes ensemble, les laboureurs et ceux qui conduisent le troupeau. Car je donnerai l'abondance à celui qui était épuisé et je rassasierai tout être qui languit. Sur ce, je me suis éveillé et je vis que mon sommeil avait été agréable. Voici venir des jours oracle de Yahvé où j'ensemencerai la maison d'Israël et la maison de Juda d'une semence d'hommes et d'une semence de bétail. Et de même que j'ai veillé sur eux pour arracher, pour renverser, pour démolir, pour exterminer et pour affliger, de même je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter, oracle de Yahvé. En ces jours-là on ne dira plus Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils sont agacées. Mais chacun mourra pour sa propre faute. Tout homme qui aura mangé des raisins verts, ses propres dents seront agacées. Voici venir des jours oracle de Yahvé où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle. Non pas comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères, le jour où je les pris par la main pour les faire sortir du pays d'Egypte mon alliance qu'eux-mêmes ont rompue bien que je fusse leur Maître, oracle de Yahvé ! Mais voici l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël après ces jours-là, oracle de Yahvé. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l'écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple. Ils n'auront plus à instruire chacun son prochain, chacun son frère, en disant : « Ayez la connaissance de Yahvé ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu'aux plus grands oracles de Yahvé parce que je vais pardonner leur crime et ne plus me souvenir de leur péché. Ainsi parle Yahvé, lui qui établit le soleil pour éclairer le jour, commande à la lune et aux étoiles pour éclairer la nuit, qui brasse la mer et fait mugir ses flots, lui dont le nom est Yahvé Sabaot. Si jamais cet ordre venait à faillir devant moi oracle de Yahvé alors la race d'Israël cesserait aussi d'être une nation devant moi pour toujours ! Ainsi parle Yahvé : Qu'on parvienne à mesurer le ciel là-haut et à sonder en bas les fondations de la terre, alors moi aussi je rejetterai toute la race d'Israël pour tout ce qu'ils ont fait, oracle de Yahvé. Voici venir des jours oracle de Yahvé où la Ville sera reconstruite pour Yahvé, depuis la tour de Hananéel jusqu'à la porte de l'Angle. Puis le cordeau à mesurer sera encore tendu tout droit sur la hauteur de Gareb, pour tourner vers Goa. Et toute la vallée, avec ses cadavres et sa cendre, et tous les terrains attenants au ravin du Cédron jusqu'à l'angle de la porte des Chevaux, vers l'est, seront consacrés à Yahvé. Il n'y aura plus jamais de destruction ni de démolition ».

Ez 16 : « Histoire symbolique de Jérusalem » : « La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes : Fils d'homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations. Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Yahvé à Jérusalem. Par ton origine et par ta naissance, tu es du pays de Canaan. Ton père était amorite et ta mère hittite. A ta naissance, au jour où tu vins au monde, on ne te coupa pas le cordon, on ne te lava pas dans l'eau pour te nettoyer, on ne te frotta pas de sel, on ne t'enveloppa pas de langes. Nul n'a tourné vers toi un regard de pitié, pour te rendre un de ces devoirs par compassion pour toi. Tu fus jetée en pleine campagne, par dégoût de toi, au jour de ta naissance. Je passai près de toi et je te vis, te débattant dans ton sang. Je te dis, quand tu étais dans ton sang : « Vis ! » et je te fis croître comme l'herbe des champs. Tu te développas, tu grandis et tu parvins à l'âge nubile. Tes seins s'affermirent, ta chevelure devint abondante; mais tu étais toute nue. Alors je passai près de toi et je te vis. C'était ton temps, le temps des amours. J'étendis sur toi le pan de mon manteau et je couvris ta nudité; je m'engageai par serment, je fis un pacte avec toi - oracle du Seigneur Yahvé - et tu fus à moi. Je te baignai dans l'eau, je lavai le sang qui te couvrait, je t'oignis d'huile; je te donnai des vêtements brodés, des chaussures de cuir fin, un bandeau de lin et un manteau de soie. Je te parai de bijoux, je mis des bracelets à tes poignets et un collier à ton cou. Je mis un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles, et sur ta tête un splendide diadème. Tu étais parée d'or et d'argent, vêtue de lin, de soie et de broderies. La fleur de farine, le miel et l'huile étaient ta nourriture. Tu devins de plus en plus belle et tu parvins à la royauté. Tu fus renommée parmi les nations pour ta beauté, car elle était parfaite, grâce à la splendeur dont je t'avais revêtue, oracle du Seigneur Yahvé. Mais tu t'es infatuée de ta beauté, tu as profité de ta renommée pour te prostituer, tu as prodigué tes débauches à tout venant. Tu as pris de tes vêtements pour t'en faire des hauts lieux aux riches couleurs, et tu t'y es prostituée. Tu as pris tes parures d'or et d'argent que je t'avais données et tu t'es fait des images d'hommes pour servir à tes prostitutions. Tu as pris tes vêtements brodés et tu les en as couvertes, et c'est mon huile et mon encens que tu as offerts devant elles. C'est le pain que je t'avais donné, la fleur de farine, l'huile et le miel dont je te nourrissais que tu as offerts devant elles en parfum d'apaisement. Et il est arrivé - oracle du Seigneur Yahvé - que tu as pris tes fils et tes filles que tu m'avais enfantés, et que tu les leur as sacrifiés pour qu'elles s'en nourrissent. Était-ce donc trop peu que ta prostitution ? Tu as égorgé mes fils et tu les as livrés pour les faire passer par le feu en leur honneur. Et dans toutes tes abominations et tes prostitutions, tu ne t'es pas souvenue des jours de ta jeunesse, quand tu étais toute nue, te débattant dans ton sang. Et pour comble de méchanceté, - malheur, malheur à toi ! oracle du Seigneur Yahvé - tu t'es bâti un tertre, tu t'es fait une hauteur sur toutes les places. A l'entrée de chaque chemin, tu t'es bâti une hauteur pour y souiller ta beauté et livrer ton corps à tout venant; tu as multiplié tes prostitutions. Tu t'es prostituée chez les Égyptiens, tes voisins au corps puissant, tu as multiplié tes prostitutions pour m'irriter. Et voici que j'ai levé la main contre toi; j'ai rationné ta nourriture, je t'ai livrée à la merci de tes ennemies, les filles des Philistins, rougissant de l'infamie de ta conduite. Faute d'être rassasiée, tu t'es prostituée chez les Assyriens. Tu t'es prostituée sans pourtant te rassasier. Tu as multiplié tes prostitutions au pays des marchands, chez les Chaldéens, et cette fois non plus, tu ne t'es pas rassasiée. Comme ton cœur était faible - oracle du Seigneur Yahvé - en commettant toutes ces actions dignes d'une véritable prostituée ! Lorsque tu te bâtissais un tertre à l'entrée de chaque chemin, que tu te faisais une hauteur sur toutes les places, en méprisant le salaire, tu n'étais pas comme la prostituée. La femme adultère, au lieu de son mari, accueille les étrangers. A toutes les prostituées, on donne un cadeau. Mais c'est toi qui donnais des cadeaux à tous tes amants et qui leur as offerts des présents, pour que, de tous côtés, ils viennent à toi dans tes prostitutions. Pour toi, ce fut le contraire des autres femmes dans tes prostitutions : nul ne courait après toi, c'est toi qui payais et l'on ne te payait pas; tu faisais le contraire. Eh bien, prostituée, écoute la parole de Yahvé ! Ainsi parle le Seigneur Yahvé. Pour avoir dilapidé ton argent, découvert ta nudité au cours de tes prostitutions avec tes amants et avec tes ordures abominables, pour le sang de tes fils que tu leur as donnés, pour cela, je vais rassembler tous les amants à qui tu as plu, tous ceux que tu as aimés et tous ceux que tu as haïs, je vais les rassembler d'alentour contre toi, et je vais découvrir ta nudité devant eux, pour qu'ils voient toute ta nudité. Je vais t'infliger le châtiment des femmes adultères et sanguinaires : je te livrerai à la fureur et à la jalousie, je te livrerai entre leurs mains; ils nivelleront ton tertre et démoliront tes hauteurs, ils t'arracheront tes vêtements et te prendront tes parures, ils te laisseront toute nue. Puis ils exciteront la foule contre toi, ils te lapideront et te perceront à coups d'épée, ils mettront le feu à tes maisons et feront justice de toi, sous les yeux d'une multitude de femmes; je mettrai fin à tes prostitutions et tu ne donneras plus de salaire. J'assouvirai ma fureur contre toi, puis ma jalousie se retirera de toi, je m'apaiserai et ne me mettrai plus en colère. Puisque tu ne t'es pas souvenue des jours de ta jeunesse et qu'en tout cela tu m'as provoqué, voici qu'à mon tour je vais faire retomber ta conduite sur ta tête, oracle du Seigneur Yahvé. N'as-tu pas commis l'infamie avec toutes tes pratiques abominables ? Voici que tous les faiseurs de proverbes en diront un à ton sujet : « Telle mère, telle fille ». Tu es bien la fille de ta mère qui détestait son mari et ses enfants; tu es bien la sœur de tes sœurs qui ont détesté leur mari et leurs enfants. Votre mère était hittite et votre père amorite. Ta sœur aînée, c'est Samarie, qui habite à ta gauche avec ses filles. Ta sœur cadette, qui habite à ta droite, c'est Sodome, avec ses filles. Tu n'as pas manqué d'imiter leur conduite ni de commettre leurs abominations. Tu t'es montrée plus corrompue qu'elles dans toute ta conduite. Par ma vie, oracle du Seigneur Yahvé, Sodome, ta sœur, et ses filles n'ont pas agi comme vous avez agi, toi et tes filles. Voici quelle fut la faute de Sodome ta sœur : orgueil, voracité, insouciance tranquille, telles furent ses fautes et celles de ses filles; elles n'ont pas secouru le pauvre et le malheureux, elles se sont enorgueillies et ont commis l'abomination devant moi, aussi les ai-je fait disparaître, comme tu l'as vu. Quant à Samarie, elle n'a pas commis la moitié de tes péchés. Tu as multiplié bien plus qu'elle tes abominations. En commettant autant d'abominations, tu as justifié tes sœurs. Mais toi, porte le déshonneur dont tu as innocenté tes sœurs : à cause des péchés par lesquels tu t'es rendue bien plus odieuse qu'elles, elles sont plus justes que toi. Toi donc, sois dans la honte et porte ton déshonneur, tout en justifiant tes sœurs. Je les rétablirai. Je rétablirai Sodome et ses filles, je rétablirai Samarie et ses filles, puis je te rétablirai au milieu d'elles, afin que tu portes ton déshonneur et que tu rougisses de tout ce que tu as fait, pour leur consolation. Tes sœurs, Sodome et ses filles, seront rétablies en leur état ancien; Samarie et ses filles seront rétablies en leur état ancien. Toi et tes filles, vous serez rétablies en votre état ancien. De Sodome, ta sœur, n'as-tu pas fait des gorges chaudes, au jour de ton orgueil, avant que ne fût découverte ta nudité ? Comme elle, tu es maintenant l'objet de la raillerie des filles d'Édom et de toutes celles d'alentour, des filles des Philistins, qui t'accablent de leur mépris, tout autour de toi. Ton infamie et tes abominations, c'est toi qui t'en es chargée, oracle de Yahvé. Car ainsi parle le Seigneur Yahvé. J'agirai envers toi comme tu as agi, toi qui as méprisé le serment jusqu'à violer une alliance. Mais moi, je me souviendrai de mon alliance avec toi au temps de ta jeunesse et j'établirai en ta faveur une alliance éternelle. Et toi, tu te souviendras de ta conduite et tu en rougiras, quand tu accueilleras tes sœurs, les aînées avec les cadettes, et que je te les donnerai pour filles, sans que j'y sois tenu par mon alliance avec toi. Car c'est moi qui rétablirai mon alliance avec toi, et tu sauras que je suis Yahvé, afin que tu te souviennes et que tu sois saisie de honte et que, dans ta confusion, tu sois réduite au silence, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, oracle du Seigneur Yahvé ».

Ez 23 : « Histoire symbolique de Jérusalem et de Samarie » : « La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes : Fils d'homme, il était une fois deux femmes, filles d'une même mère. Elles se prostituèrent en Égypte; dès leur jeunesse, elles se prostituèrent. C'est là qu'on a porté la main sur leur poitrine, là qu'on a caressé leur sein virginal. Voici leurs noms : Ohola l'aînée, Oholiba sa sœur. Elles furent à moi et elles enfantèrent des fils et des filles. Leurs noms : Ohola, c'est Samarie, Oholiba, c'est Jérusalem. Or Ohola se prostitua alors qu'elle m'appartenait. Elle s'éprit de ses amants, les Assyriens, ses voisins, vêtus de pourpre, gouverneurs et magistrats, tous jeunes et séduisants, habiles cavaliers. Elle leur accorda ses faveurs - c'était toute l'élite des Assyriens - et chez tous ceux dont elle s'éprit, elle se souilla au contact de toutes leurs ordures. Elle n'a pas renié ses prostitutions commencées en Égypte, quand ils avaient couché avec elle dès sa jeunesse, caressé son sein virginal en lui prodiguant leurs débauches. Aussi l'ai-je livrée aux mains de ses amants, aux mains des Assyriens dont elle s'était éprise : ce sont eux qui ont dévoilé sa nudité, qui ont pris ses fils et ses filles, et elle-même, ils l'ont fait périr par l'épée. Elle fut célèbre parmi les femmes, car on en avait fait justice. Sa sœur Oholiba en fut témoin, mais elle éprouva une passion plus scandaleuse encore, et ses prostitutions furent pires que les prostitutions de sa sœur. Elle s'éprit des Assyriens, gouverneurs et magistrats, ses voisins, vêtus magnifiquement, habiles cavaliers, tous jeunes et séduisants. Et je vis qu'elle s'était souillée, que toutes les deux avaient eu la même conduite. Elle ajouta à ses prostitutions : ayant vu des hommes gravés sur leur mur, images de Chaldéens colorées au vermillon, portant des ceinturons autour des reins et de larges turbans sur la tête, ayant tous la prestance d'un écuyer, représentant les Babyloniens originaires de Chaldée, elle s'éprit d'eux au premier regard et leur envoya des messagers en Chaldée. Et les Babyloniens vinrent à elle pour partager le lit nuptial et la souiller de leurs prostitutions. Et quand elle eut été souillée par eux, elle se détourna d'eux. Mais elle s'afficha dans ses prostitutions, elle dévoila sa nudité; alors je me suis détourné d'elle comme je m'étais détourné de sa sœur. Elle a multiplié ses prostitutions en souvenir de sa jeunesse, lorsqu'elle se prostituait au pays d'Égypte, qu'elle s'y éprenait de ses débauchés dont la vigueur est comme celle des ânes et le rut comme celui des étalons. Tu recherchais l'inconduite de ta jeunesse, du temps où, en Égypte, on caressait ton sein en portant la main sur ta poitrine juvénile. Eh bien ! Oholiba, ainsi parle le Seigneur Yahvé. Voici que je vais dresser contre toi tes amants dont tu t'es détournée; je vais les ramener contre toi de tous côtés, les Babyloniens et tous les Chaldéens, ceux de Peqod, de Shoa et de Qoa, et tous les Assyriens avec eux, jeunes et séduisants, tous gouverneurs et magistrats, tous écuyers renommés et habiles cavaliers. Du nord viendront contre toi chars et chariots, avec un rassemblement de peuples. De tous côtés, ils t'opposeront le bouclier, l'écu et le casque. Je les chargerai de ton jugement, et ils te jugeront selon leur droit. Je dirigerai ma jalousie contre toi, ils te traiteront avec fureur, ils t'arracheront le nez et les oreilles, et ce qui restera des tiens tombera par l'épée; ils prendront eux-mêmes tes fils et tes filles et ce qui restera de toi sera dévoré par le feu. Ils te dépouilleront de tes vêtements et s'empareront de tes ornements. Je mettrai fin à ton inconduite et à tes prostitutions commencées en Égypte; tu ne lèveras plus les yeux vers eux et tu ne te souviendras plus de l'Égypte. Car ainsi parle le Seigneur Yahvé. Voici que je te livre aux mains de ceux que tu détestes, aux mains de ceux dont tu t'es détournée. Ils te traiteront haineusement, ils s'empareront de tout le fruit de ton travail et te laisseront toute nue. Ainsi sera dévoilée la honte de tes prostitutions, de tes impudicités et de ton inconduite. Ils te feront cela parce que tu t'es prostituée avec les nations en te souillant avec leurs ordures. Tu as imité la conduite de ta sœur, je mettrai sa coupe dans ta main. Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Tu boiras la coupe de ta sœur, coupe profonde et large, qui fera rire et se moquer tant sa contenance est grande. Tu seras remplie d'ivresse et de douleur. Coupe de désolation et de dévastation, la coupe de ta sœur Samarie ! Tu la boiras, tu la videras, puis tu en mordras les morceaux et tu te déchireras le sein. Car moi j'ai parlé, oracle du Seigneur Yahvé. C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Yahvé. Parce que tu m'as oublié et que tu m'as rejeté derrière toi, porte, toi aussi, le poids de ton infamie et de tes prostitutions. Et Yahvé me dit : Fils d'homme, veux-tu juger Ohola et Oholiba et leur reprocher leurs abominations ? Elles ont été adultères, leurs mains sont ensanglantées, elles ont commis l'adultère avec leurs ordures. Quant aux enfants qu'elles m'avaient enfantés, elles les ont fait passer par le feu pour les consumer. Elles m'ont encore fait ceci : elles ont souillé mon sanctuaire en ce jour, et profané mes sabbats. Et tout en immolant leurs enfants à leurs ordures, elles sont allées, le même jour, à mon sanctuaire pour le profaner. Voilà ce qu'elles ont fait dans ma propre maison. Bien plus, elles ont fait appeler des hommes venant de loin, invités par un messager, et ils sont venus. Pour eux tu t'es baignée, tu t'es fardée les yeux, tu as mis tes bijoux, tu t'es assise sur un lit d'apparat, devant lequel une table était dressée où on avait mis mon encens et mon huile. On y entendait la voix d'une foule insouciante, à cause de la multitude d'hommes, de buveurs amenés du désert; ils ont mis des bracelets aux mains des femmes et une couronne splendide sur leur tête. Et je me disais : cette femme usée par les adultères, maintenant on use de ses prostitutions à elle aussi, et on vient chez elle comme chez une prostituée. C'est ainsi qu'on est venu chez Ohola et Oholiba, ces femmes dépravées. Mais il y a des hommes justes qui les jugeront comme on juge les adultères et comme on juge celles qui répandent le sang, car elles sont adultères et leurs mains sont ensanglantées. Ainsi parle le Seigneur Yahvé. Que l'on convoque contre elles une assemblée et qu'on les livre à la terreur et au pillage; l'assemblée les lapidera et les frappera de l'épée, on tuera leurs fils et leurs filles et on mettra le feu à leurs maisons. Je purgerai le pays de l'infamie; toutes les femmes seront ainsi averties et n'imiteront plus votre infamie. On fera retomber sur vous votre infamie, vous porterez le poids des péchés commis avec vos ordures et vous saurez que je suis le Seigneur Yahvé ».

Les prophètes ont préparé la conscience du Peuple élu à une intelligence approfondie de l’unicité et de l’indissolubilité du mariage (cf. Ml 2, 13-17 : « Voici une deuxième chose que vous faites: vous couvrez l'autel de Yahvé de larmes, de pleurs et de gémissements, de sorte qu'il ne prête plus attention aux offrandes et qu'il ne peut rien accepter de vos mains, et vous dites: « Pourquoi ? » Parce que Yahvé a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, que tu as trahie. Et pourtant, elle était ta compagne et la femme avec laquelle tu étais lié par une alliance. Personne n'a fait cela, avec un reste de bon sens. Un seul l'a fait, et pourquoi ? Parce qu'il recherchait la descendance que Dieu lui avait promise. Veillez sur votre esprit: que personne ne trahisse la femme de sa jeunesse, car je déteste le divorce, dit Yahvé, le Dieu d'Israël, et celui qui couvre son habit de violence, dit Yahvé, le maître de l'univers. Veillez sur votre esprit et ne commettez pas cette trahison ! » ). Les livres de Ruth et de Tobie donnent des témoignages émouvants du sens élevé du mariage, de la fidélité et de la tendresse des époux. La Tradition a toujours vu dans le Cantique des Cantiques une expression unique de l’amour humain en tant qu’il est reflet de l’amour de Dieu, amour « fort comme la mort » que « les torrents d’eau ne peuvent éteindre » (Ct 8, 6-7).


Le Mariage dans le Seigneur :

CEC 1612 : L’alliance nuptiale entre Dieu et son peuple Israël avait préparé l’alliance nouvelle et éternelle dans laquelle le Fils de Dieu, en s’incarnant et en donnant sa vie, s’est uni d’une certaine façon toute l’humanité sauvée par lui (cf. Gaudium et Spes 22), préparant ainsi « les noces de l’Agneau » (Ap 19, 7- 9 : « Soyons dans l'allégresse et dans la joie, rendons gloire à Dieu, car voici les noces de l'Agneau, et son épouse s'est faite belle : on lui a donné de se vêtir de lin d'une blancheur éclatante - le lin, c'est en effet les bonnes actions des saints. Puis il me dit : « Écris : Heureux les gens invités au festin de noce de l'Agneau. Ces paroles de Dieu, ajouta-t-il, sont vraies » ).

CEC 1613 : Au seuil de sa vie publique, Jésus opère son premier signe – à la demande de sa Mère – lors d’une fête de mariage (cf. Jn 2, 1-11 : « Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. Or il n'y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont pas de vin ». Jésus lui dit : « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore arrivée ». Sa mère dit aux servants : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le ». Or il y avait six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit : « Remplissez d'eau ces jarres ». Ils les remplirent jusqu'au bord. Il leur dit : « Puisez maintenant et portez-en au maître du repas ». Ils lui en portèrent. Lorsque le maître du repas eut goûté l'eau changée en vin - et il ne savait pas d'où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l'eau - le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout homme sert d'abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent ! » Tel fut le premier des signes de Jésus, il l'accomplit à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui » ). L’Église accorde une grande importance à la présence de Jésus aux noces de Cana. Elle y voit la confirmation de la bonté du mariage et l’annonce que désormais le mariage sera un signe efficace de la présence du Christ.

CEC 1614 : Dans sa prédication, Jésus a enseigné sans équivoque le sens originel de l’union de l’homme et de la femme, telle que le Créateur l’a voulue au commencement : la permission, donnée par Moïse, de répudier sa femme, était une concession à la dureté du cœur (cf. Mt 19, 8 : « C'est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l'origine il n'en fut pas ainsi » ) ; l’union matrimoniale de l’homme et de la femme est indissoluble : Dieu lui-même l’a conclue : « Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni » (Mt 19, 6).

CEC 1615 : Cette insistance sans équivoque sur l’indissolubilité du lien matrimonial a pu laisser perplexe et apparaître comme une exigence irréalisable (cf. Mt 19, 10 : « Les disciples lui disent : « Si telle est la condition de l'homme envers la femme, il n'est pas expédient de se marier » ). Pourtant Jésus n’a pas chargé les époux d’un fardeau impossible à porter et trop lourd (cf. Mt 11, 29-30 : « Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger » ), plus pesant que la Loi de Moïse. En venant rétablir l’ordre initial de la création perturbé par le péché, il donne lui-même la force et la grâce pour vivre le mariage dans la dimension nouvelle du Règne de Dieu. C’est en suivant le Christ, en renonçant à eux-mêmes, en prenant leurs croix sur eux (cf. Mc 8, 34 : « Appelant à lui la foule en même temps que ses disciples, il leur dit : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive » ) que les époux pourront « comprendre » (cf. Mt 19, 11 : « Il leur dit : « Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux-là à qui c'est donné » ) le sens originel du mariage et le vivre avec l’aide du Christ. Cette grâce du Mariage chrétien est un fruit de la Croix du Christ, source de toute vie chrétienne.

CEC 1616 : C’est ce que l’Apôtre Paul fait saisir en disant : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église ; il s’est livré pour elle, afin de la sanctifier » (Ep 5, 25-26), en ajoutant aussitôt : « Voici donc que l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair : ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église » (Ep 5, 31-32).

CEC 1617 : Toute la vie chrétienne porte la marque de l’amour sponsal du Christ et de l’Église. Déjà le Baptême, entrée dans le peuple de Dieu, est un mystère nuptial : il est, pour ainsi dire, le bain de noces (cf. Ep 5, 25-27 : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Église : il s'est livré pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d'eau qu'une parole accompagne ; car il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée » ) qui précède le repas de noces, l’Eucharistie. Le Mariage chrétien devient à son tour signe efficace, sacrement de l’alliance du Christ et de l’Église. Puisqu’il en signifie et communique la grâce, le mariage entre baptisés est un vrai sacrement de la Nouvelle Alliance (cf. can. 1055, § 2 : « C'est pourquoi, entre baptisés, il ne peut exister de contrat matrimonial valide qui ne soit, par le fait même, un sacrement » ).


La Virginité pour le Royaume :

CEC 1618 : Le Christ est le centre de toute vie chrétienne. Le lien avec Lui prend la première place devant tous les autres liens, familiaux ou sociaux (cf. Lc 14, 26 : « Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple »  ; Mc 10, 28-31 : « Pierre se mit à lui dire : « Voici que nous, nous avons tout laissé et nous t'avons suivi ». Jésus déclara : « En vérité, je vous le dis, nul n'aura laissé maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou champs à cause de moi et à cause de l'Évangile, qui ne reçoive le centuple dès maintenant, au temps présent, en maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers et les derniers seront premiers » ). Dès le début de l’Église, il y a eu des hommes et des femmes qui ont renoncé au grand bien du mariage pour suivre l’Agneau partout où il va (cf. Ap 14, 4 : « Ceux-là, ils ne se sont pas souillés avec des femmes, ils sont vierges ; ceux-là suivent l'Agneau partout où il va ; ceux-là ont été rachetés d'entre les hommes comme prémices pour Dieu et pour l'Agneau » ), pour se soucier des choses du Seigneur, pour chercher à Lui plaire (cf. 1 Co 7, 32 : « Je voudrais vous voir exempts de soucis. L'homme qui n'est pas marié à souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur » ), pour aller au devant de l’Epoux qui vient (cf. Mt 25, 6 : « Mais à minuit un cri retentit : « Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre ! » ). Le Christ lui-même a invité certains à le suivre en ce mode de vie dont Il demeure le modèle : « Il y a des eunuques qui le sont de naissance, dès le sein de leur mère ; il y a aussi des eunuques qui le sont devenus par la main des hommes ; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes à cause du Royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre, comprenne » (Mt 19, 12).

CEC 1619 : La virginité pour le Royaume des Cieux est un déploiement de la grâce baptismale, un signe puissant de la prééminence du lien au Christ, de l’attente ardente de son retour, un signe qui rappelle aussi que le mariage est une réalité de l’éon présent qui passe (cf. Mc 12, 25 : « Car, lorsqu'on ressuscite d'entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans les cieux »  ; 1 Co 7, 31 : « ceux qui usent de ce monde, comme s'ils n'en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde » ).

CEC 1620 : Les deux, le sacrement du Mariage et la virginité pour le Royaume de Dieu, viennent du Seigneur lui-même. C’est Lui qui leur donne sens et leur accorde la grâce indispensable pour les vivre conformément à sa volonté (cf. Mt 19, 3-12 : « Des Pharisiens s'approchèrent de lui et lui dirent, pour le mettre à l'épreuve : « Est-il permis de répudier sa femme pour n'importe quel motif ? » Il répondit : « N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès l'origine, les fit homme et femme, et qu'il a dit : Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair ? Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer ». Pourquoi donc, lui disent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner un acte de divorce quand on répudie ? « C'est, leur dit-il, en raison de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; mais dès l'origine il n'en fut pas ainsi. Or je vous le dis : quiconque répudie sa femme - pas pour « prostitution » - et en épouse une autre, commet un adultère ». Les disciples lui disent : « Si telle est la condition de l'homme envers la femme, il n'est pas expédient de se marier ». Il leur dit : « Tous ne comprennent pas ce langage, mais ceux-là à qui c'est donné. Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l'action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Qui peut comprendre, qu'il comprenne ! » ). L’estime de la virginité pour le Royaume et le sens chrétien du Mariage sont inséparables et se favorisent mutuellement : Dénigrer le mariage, c’est amoindrir du même coup la gloire de la virginité ; en faire l’éloge, c’est rehausser l’admiration qui est due à la virginité ... Car enfin, ce qui ne paraît un bien que par comparaison avec un mal ne peut être vraiment un bien, mais ce qui est mieux encore que des biens incontestés est le bien par excellence (Saint Jean Chrysostome) ; cf. Familiaris Consortio 16 : « Mariage et virginité » : « La virginité et le célibat pour le Royaume de Dieu ne diminuent en rien la dignité du mariage, au contraire ils la présupposent et la confirment. Le mariage et la virginité sont les deux manières d'exprimer et de vivre l'unique mystère de l'Alliance de Dieu avec son peuple. Là où il n'y a pas d'estime pour le mariage, il ne peut pas y avoir non plus de virginité consacrée; là où l'on ne considère pas la sexualité humaine comme un grand don du Créateur, le fait d'y renoncer pour le Royaume des cieux perd son sens. Dans la virginité, l'homme est en attente, même dans son corps, des noces eschatologiques du Christ avec l'Eglise, et il se donne entièrement à l'Eglise dans l'espérance que le Christ se donnera à elle dans la pleine vérité de la vie éternelle. Il anticipe ainsi dans sa chair le monde nouveau de la résurrection à venir. Grâce à ce témoignage, la virginité garde vivante dans l'Eglise la conscience du mystère du mariage et elle le défend contre toute atteinte à son intégrité et tout appauvrissement. En rendant le cœur de l'homme particulièrement libre « pour qu'il brûle davantage de l'amour de Dieu et de tous les hommes », la virginité atteste que le Royaume de Dieu et sa justice sont cette perle précieuse que l'on doit préférer à toute autre valeur, si grande qu'elle soit, et qu'il faut même rechercher comme l'unique valeur définitive. C'est pour cela, en raison du lien tout à fait singulier de ce charisme avec le Royaume de Dieu, que l'Eglise, tout au long de son histoire, a toujours défendu sa supériorité par rapport à celui du mariage. Tout en ayant renoncé à la fécondité physique, la personne vierge devient féconde spirituellement, père et mère d'un grand nombre, coopérant à la réalisation de la famille suivant le dessein de Dieu. Les époux chrétiens ont donc le droit d'attendre des personnes vierges le bon exemple et le témoignage d'une fidélité à leur vocation jusqu'à la mort. De même que pour les époux la fidélité peut devenir parfois difficile et exiger sacrifice, mortification et oubli de soi, ainsi peut-il en être également pour les personnes vierges. Leur fidélité, même dans l'épreuve, doit édifier celle des époux. Enfin, ces réflexions sur la virginité peuvent éclairer et aider ceux qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, n'ont pas pu se marier et ont accepté leur situation en esprit de service » ).

Pour Tout savoir sur le « Sacrement du Mariage »