Le « Cantique du bon pauvre » de Léon-Pamphile Le May
Voici le Cantique du bon pauvre « Seigneur, j’espère en Toi car sur l’homme qui pleure Tu reposes toujours un Regard indulgent » de Léon-Pamphile Le May (1837-1918), poète chrétien, conteur, traducteur, avocat et romancier Québécois qui fut responsable de la bibliothèque de l'Assemblée législative du Québec accumulant un total de 33 804 volumes lors de son départ.
Le Cantique du bon pauvre de Pamphile Le May « Seigneur, j’espère en Toi car sur l’homme qui pleure Tu reposes toujours un Regard indulgent » :
« Quand la feuille d’ormeau tapisse la vallée, que l’enfant ne suit plus la solitaire allée pour prendre un papillon ; quand les champs sous la faux ont vu tomber leurs gerbes, que l’insecte prudent trottine sous les herbes, ou se cache au sillon, Seigneur, j’espère en Toi, car l’heure qui s’avance sur son aile glacée apporte la souffrance au seuil de l’indigent ; Seigneur, j’espère en Toi, car sur l’homme qui pleure Tu reposes toujours, de Ta sainte Demeure, un Regard indulgent. Comme un champ que l’automne a noyé dans sa brume, mon cœur est en ces jours noyé dans l’amertume, mon cœur toujours soumis. Après elle traînant sa lamentable escorte, la misère en haillons s’est assise à ma porte, je suis de ses amis. Que le riche demeure à l’abri des orages ; que la froide saison réserve ses outrages pour tous ceux qui n’ont rien ; que chaque heure qui vient m’apporte sur son aile un pénible regret, une angoisse nouvelle, si Dieu le veut, c’est bien. Celui dont le Regard veille sur tous les êtres, qui nourrit l’araignée au coin de mes fenêtres, le grillon au foyer, pourrait-Il, en voyant Son enfant, sur la terre, élever vers le ciel un cœur pur et sincère, ne pas s’apitoyer ? Si la vie à mes yeux n’offre guère de charmes, si je mange mon pain détrempé de mes larmes, mon âme est dans la paix. Quand à mon Crucifix mes regards se suspendent, des soucis dévorants, des douleurs qui m’attendent je ne crains plus le faix. Chaque saison qui fuit, chaque nouvelle année nous disent que bientôt l’on verra, terminée, notre course en ce lieu. Et le riche et le pauvre attendront, en poussière le redoutable jour où luira tout entière la Justice de Dieu. Ainsi soit-il. »
Léon-Pamphile Le May (1837-1918)
Voir également de Pamphile Le May :
Le « Pater Noster » du Poète Pamphile Le May
La Prière de Léon-Pamphile Le May « Que la Paix soit avec vous ou plutôt la Charité entre vous ! »
La Prière de Léon-Pamphile Le May « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie »
Le Poème de Pamphile Le May « Le Dimanche, on allait se jeter à genoux devant la grande Croix du Calvaire »
Le Cantique du bon pauvre de Pamphile Le May « Seigneur, j’espère en Toi car sur l’homme qui pleure Tu reposes toujours un Regard indulgent »
Le Poème de Pamphile Le May « Femme, console-toi, ton époux est venu »