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Les Leçons des Matines du 8 mars avant 1960 sur la Vie de Saint Jean de Dieu :

Quatrième leçon. Jean de Dieu naquit de parents Catholiques et pieux, dans la ville de Monte-Mayor, au royaume de Portugal. Au moment de sa naissance une clarté extraordinaire parut sur sa maison, et une cloche sonna d’elle-même ; ces prodiges firent clairement présager que le Seigneur avait choisi cet enfant pour de glorieuses destinées. Dans sa jeunesse il fut retiré, par la puissance de la Grâce divine, d’une vie trop relâchée et il commença à donner l’exemple d’une grande Sainteté. Un jour, entendant la Parole de Dieu, il se sentit tellement excité au bien, que dès lors il sembla avoir atteint une perfection consommée, quoiqu’il ne fût encore qu’au début d’une vie très Sainte. Après avoir donné tout ce qu’il avait aux pauvres prisonniers, il devint pour tout le peuple un spectacle de Pénitence, et de mépris de soi-même, ce qui lui attira les plus mauvais traitements de la part de beaucoup de personnes qui le regardaient comme un fou, et on alla jusqu’à l’enfermer dans une maison de santé. Mais Jean, enflammé de plus en plus d’une Charité céleste, parvint à faire construire dans la ville de Grenade, avec les aumônes des personnes pieuses, deux vastes hôpitaux, et jeta les fondements d’un nouvel Ordre, donnant à l’Église l’Institut des Frères Hospitaliers, qui servent les malades au grand profit des âmes et des corps, et qui se sont répandus dans le monde entier.

Cinquième leçon. Il ne négligeait rien pour procurer le Salut de l’âme et du corps aux pauvres malades, que souvent il portait chez lui sur ses épaules. Sa charité ne se renfermait pas dans les limites d’un hôpital : il procurait secrètement des aliments à de pauvres veuves, à des jeunes filles dont la Vertu était en danger, et mettait un soin infatigable à délivrer du vice ceux qui en étaient souillés. Un grand incendie s’étant déclaré dans l’hôpital de Grenade, Jean se jeta intrépidement au milieu du feu, courant ça et là dans l’enceinte embrasée jusqu’à ce qu’il eût transporté sur ses épaules tous les malades, et jeté les lits par les fenêtres pour les préserver du feu. Il resta ainsi pendant une demi-heure au milieu des flammes qui s’étendaient avec une rapidité extraordinaire ; il en sortit sain et sauf par le Secours divin, à l’admiration de tous les habitants de Grenade ; montrant par cet Exemple de Charité que le feu qui le brûlait au dehors était moins ardent que Celui qui l’embrasait intérieurement.

Sixième leçon. Jean de Dieu pratiqua, dans un degré éminent de perfection, des mortifications de tous genres, la plus humble obéissance, une extrême pauvreté, le zèle de la prière, la contemplation des choses divines ainsi que la dévotion à la Sainte Vierge ; il fut aussi favorisé du Don des larmes. Enfin, atteint d’une grave maladie, il reçut, selon l’usage, tous les Sacrements de l’Église dans ses plus saintes dispositions, puis, malgré sa faiblesse, il se leva de son lit, couvert de ses vêtements, se jeta à genoux, et, pressant sur son cœur l’image de Jésus-Christ crucifié, il mourut ainsi dans le baiser du Seigneur, le huit des ides de mars, l’an mil cinq cent cinquante. Même après son dernier soupir, ses mains retinrent encore le Crucifix, et son corps resta dans la même position pendant environ six heures, répandant une odeur merveilleusement suave jusqu’à ce qu’on l’eût enlevé de ce lieu. La ville entière fut témoin de ces prodiges. Illustre par de nombreux Miracles, pendant sa vie et après sa mort, Jean de Dieu a été mis au nombre des Saints par le souverain Pontife Alexandre VIII. Léon XIII, agissant selon le désir des saints Évêques de l’Univers Catholique et après avoir consulté la Congrégation des Rites, l’a déclaré le céleste Patron de tous les hospitaliers et des malades du monde entier, et il a ordonné qu’on invoquât son nom dans les Litanies des Agonisants.


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La Prière à Saint Jean de Dieu de Dom Guéranger « Qu’elle est belle, ô Jean de Dieu, votre vie consacrée au soulagement de vos frères ! » :

« Qu’elle est belle, ô Jean de Dieu, votre vie consacrée au soulagement de vos frères ! Qu’elle est grande en vous, la puissance de la Charité ! Sorti, comme Saint Vincent de Paul, de la condition la plus obscure, ayant comme lui passé vos premières années dans la garde des troupeaux, la Charité qui consume votre cœur arrive à vous faire produire des œuvres qui dépassent de beaucoup l’influence et les moyens des puissants selon le monde. Votre mémoire est chère à l’Église ; elle doit l’être à l’humanité tout entière, puisque vous l’avez servie au Nom de Dieu, avec un dévouement personnel dont n’approchèrent jamais ces économistes qui savent disserter, sans doute, mais pour qui le pauvre ne saurait être une chose sacrée, tant qu’ils ne veulent pas voir en lui Dieu Lui-même. Homme de Charité, ouvrez les yeux de ces aveugles, et daignez guérir la société des maux qu’ils lui ont faits. Longtemps on a conspiré pour effacer du pauvre la ressemblance du Christ ; mais c’est le Christ Lui-même qui l’a établie et déclarée, cette ressemblance ; il faut que le siècle la reconnaisse, ou il périra sous la vengeance du pauvre qu’il a dégradé. Votre zèle, ô Jean de Dieu, s’exerça, avec une particulière prédilection, sur les infirmes ; protégez-les contre les odieux attentats d’une laïcisation qui poursuit leurs âmes jusque dans les asiles que leur avait préparés la Charité Chrétienne. Prenez pitié des nations modernes qui, sous prétexte d’arriver à ce qu’elles appelaient la sécularisation, ont chassé Dieu de leurs mœurs et de leurs institutions : la société, elle aussi, est malade, et ne sent pas encore assez distinctement son mal ; assistez-la, éclairez-la, et obtenez pour elle la santé et la vie. Mais comme la société se compose des individus, et qu’elle ne reviendra à Dieu que par le retour personnel des membres qui la composent, réchauffez la Sainte Charité dans le cœur des Chrétiens : afin que, dans ces jours où nous voulons obtenir Miséricorde, nous nous efforcions d’être miséricordieux, comme Vous l’avez été, à l’Exemple de Celui qui, étant notre Dieu offensé, s’est donné Lui-même pour nous, en qui il a daigné voir ses frères. Protégez aussi du Haut du Ciel le précieux institut que vous avez fondé, et auquel vous avez donné votre esprit, afin qu’il s’accroisse et puisse répandre en tous lieux la bonne odeur de cette Charité de laquelle il emprunte son beau nom ».

Ainsi soit-il.


Dom Prosper Guéranger (1805-1875) - Prière à Saint Jean de Dieu, le 8 mars

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Voir la « Prière pour les Personnes Malades » de Saint Jean de Dieu

Voir également de Dom Prosper Guéranger :
- La Prière de Dom Prosper Guéranger « Esprit de Lumière et de Sagesse »
- La Prière pour la « Béatification de Dom Guéranger »
- Les « 7 Dons du Saint-Esprit » par Dom Prosper-Louis-Paschal Guéranger
- La Prière de Dom Guéranger « Ayez pitié de la France malheureuse »
- La Prière de Dom Prosper Guéranger « Ô Christ, donnez à votre Église la fermeté de la Foi »
- La Prière de Dom Prosper Guéranger « Reine du Carmel, agréez les vœux de l’Église de la terre »
- La Prière de Dom Guéranger « Daignez, ô Mère, veiller sur nous en ces jours »
- La Prière de Dom Guéranger à Saint Bonaventure « Ô Docteur séraphique, défendez tout l'Ordre religieux plus que jamais battu en brèche de nos jours »
- Le « Mercredi des Cendres » selon Dom Guéranger dans l’Année Liturgique
- L’acte de Foi de Dom Prosper Guéranger avant la Communion au Temps de Noël « Ô Dieu Enfant, je viens à Vous sans raisonner comme vinrent les bergers »
- L’Acte d’Humilité de Dom Prosper Guéranger « Ô mon Jésus, abattez-moi au pied de Votre crèche afin que je ne me relève plus dans mon orgueil »
- L’Acte de Contrition de Dom Prosper Guéranger « Ô Dieu de Sainteté, je renonce de tout mon cœur au péché ! »
- La Prière de Dom Prosper Guéranger pour l'Épiphanie « Instruisez-nous, ô Marie, comme Vous avez instruit les Mages »
- La Prière de Dom Guéranger devant la Crèche « Je Vous aime, ô Jésus enfant ! »
- La Prière de Dom Guéranger pour l’Octave de l'Épiphanie « Ô Emmanuel, ces Mages aux yeux desquels Vous fîtes apparaître l’Étoile »
- La Prière de Dom Guéranger pour gagner en humilité « Abaissez donc, ô Jésus, toutes mes hauteurs »
- La Prière de Dom Guéranger à Sainte Clotilde « Votre gloire est grande sur la terre et au Ciel, Clotilde, mère des peuples »
- La Prière de Dom Guéranger pour le patronage de Saint Joseph « Ô Joseph, nous déposons entre vos mains tous nos intérêts de ce monde, nos espérances, nos vœux et nos craintes »
- La Prière pour le Temps de l’Avent de Dom Guéranger « Reposez encore, ô Jésus, dans les chastes entrailles de Marie »
- La Prière de Dom Guéranger sur la Conversion de Saint Paul « Ô Jésus, convertissez-nous, comme Vous avez converti l’Apôtre Paul »
- La Prière de Dom Guéranger pour la Chandeleur « Ô Emmanuel, en ce Jour où Vous faites votre Entrée dans le Temple de votre Majesté »
- La Prière de Dom Guéranger à la Sainte Croix « Ô Sauveur, Vous êtes le Fils de Dieu et c'est la Croix qui nous le prouve »
- La Prière de Dom Guéranger pour le Troisième Dimanche de l’Avent « Dès le point du jour nous nous réveillons pour songer à Vous : Venez, Seigneur Jésus ! »
- La Prière de Dom Guéranger pour le Quatrième Dimanche de l’Avent « Elle sera donc bien Grande, ô Jésus, la Joie de votre Venue »
- La Prière à Saint Michel Archange de Dom Guéranger « Ô Saint Archange Michel, Protecteur de nos âmes au moment de leur passage du temps à l'Éternité »
- La Prière à Sainte Claire d’Assise de Dom Guéranger « Ô Claire, montrez-nous ce que valent cette vie qui passe et l’Autre qui ne doit pas finir »
- La Prière à Saint Joachim de Dom Guéranger « Ô Saint Joachim, sanctifiez la famille et relevez nos mœurs »
- La Prière à Saint Philippe Néri de Dom Guéranger « Ô Philippe, obtenez-nous de l’Esprit-Saint cette vive sympathie pour la Vérité Catholique »
- La Prière à Saint Jean de Dieu de Dom Guéranger « Qu’elle est belle, ô Jean de Dieu, votre vie consacrée au soulagement de vos frères ! »