La Prière d’Abel Sammarthanus « Ô Vierge qui n'es point entachée des honteuses souillures du siècle » :

« Vierge, la plus illustre des vierges, Toi qui fus annoncée par les Prophètes à la bouche d'or, et chantée sur la lyre brillante du saint Roi ! Ô Vierge, née de ton Fils, ô noble Mère de ton Père, ô Femme heureuse d'un gage si grand ! Mère excellente, qui donne au monde un Fils excellent, un Fils qui, dans Sa bonté, efface les péchés de Son peuple ! Fille merveilleuse du Père, Toi que Dieu a enfantée, pour se renfermer ensuite dans Ton chaste Sein ! Ô Femme, qui, bien que vêtue de notre corps mortel, n'es point entachée néanmoins des honteuses souillures du siècle ! Ô Héroïne, la Gloire des Cieux, Toi qui es plus Puissante et plus Auguste que les têtes couronnées du sacré diadème ! Ô Bienheureuse, qui T'élèves au-dessus de toutes les bienheureuses du Ciel, et qui es investie d'une éclatante Majesté ! Épouse du grand Roi, gracieuse Souveraine, dont le Visage se colore de la fraîcheur des roses et brille d'une rayonnante Lumière ! Sainte amie du Père céleste, Toi qui embrases Son cœur par les chastes flammes que Tu nourris dans le Tien ! Noble Servante, qui étudies avec un soin religieux les Volontés de ton Maître, et qui Les suis avec un aimable empressement ! Auguste Souveraine des Cieux, qui Te revêts de l'éclat du soleil, qui vois la lune sous Tes pieds et qui marches sur les astres radieux ! Illustre Champ de lys, Rose mystique du jardin, Toi qui embaumes les airs de l'odeur la plus suave ! Porte du Ciel, toujours ouverte, Étoile brillante, qui luis toujours, Voie lactée, qui, par un doux sentier, nous mènes au Paradis ! Toi, qui T'assieds sur un trône d'astres, présente mes prières à Dieu, afin que, par sa Miséricorde, Il me couvre de Son ombre, moi, infortuné ».

Ainsi soit-il.


Abel Sammarthanus (1566-1652)

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