La Prière d’Érasme « Réjouissez-Vous Marie d'avoir été virginalement la Mère de Celui qui est la Source de toutes les joies célestes » :

« Salut, Marie, Reine des vierges sages, qui avez changé pour nous en Bénédiction cette malédiction prononcée jadis contre la vierge folle, contre Eve ! Salut, Honneur des mères pudiques, qui avez enfanté le Salut du monde ! Réjouissez-Vous, Gloire des Anges et de tous les Saints, réjouissez-Vous d'avoir été virginalement la Mère de Celui qui est la Source de toutes les joies célestes. Votre pudicité très modeste a été si agréable à Dieu qu'il Vous a préférée à des milliers d'autres vierges et Vous a seule jugée digne de donner au Fils de Dieu, pour racheter le monde, l'asile de Vos chastes entrailles. Dieu sans doute est près de toutes les âmes pieuses ; mais Vous avez été de Sa part l'objet d'une Faveur extraordinaire, et ce Dieu ne s'est jamais uni à personne d'aussi près, ni aussi merveilleusement. Le Père Vous a choisie pour fille, le Saint-Esprit pour épouse et le Fils a daigné prendre un corps humain de la substance de Votre corps virginal. Oui, Il a daigné se cacher neuf mois dans le Sanctuaire de Votre sein ; Il a bien voulu se laisser nourrir de Votre lait ; Il a consenti à se laisser réchauffer sur votre Cœur. Il est Dieu, Il est Fils de Dieu et de la Vierge ; Il veut bien être appelé de ce Nom. Et, de même que Dieu a été avec Vous d'une façon toute spéciale ; de même c’est par Vous que ce Dieu a commencé d’être plus particulièrement avec nous. On L'a vu plus de trente ans sur la terre, homme vivant dans le commerce des hommes. Aujourd’hui, Il habite par son Esprit-Saint dans tous les cœurs des justes. Et, dans l'Eucharistie enfin, Il nous nourrit de Sa chair vivante et nous abreuve de Son sang sacré. Le monde, le monde entier sait de quel honneur Dieu Vous a revêtue, et il sait aussi tout ce qu’Il Vous doit de biens. Les deux Noms que le monde vénère le plus, c'est Celui de Jésus, votre Fils, devant qui tout genou fléchit dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ; et c'est le Vôtre, ô Vierge Marie. On n'a qu'à Le prononcer, et soudain tout devient joyeux dans les âmes qui aiment le Nom de Jésus. Jésus, c'est le Soleil qui, par la vivacité de Sa splendeur, obscurcit pour ainsi dire la gloire des Saints. Et Vous, entre toutes les Saintes femmes, Vous apparaissez, Vous brillez comme la Lune entre les autres astres. Et l'éclat de Votre nom est tellement lié à la Gloire de votre Fils que, toutes les fois qu'on rencontre le Nom vénérable de Jésus, tout aussitôt se présente le souvenir de Sa Très Bienheureuse Mère, la pensée de Marie. Vous avez jadis partagé les douleurs de votre Fils qui souffrait pour nous ; aujourd'hui, Vous êtes assise auprès de Lui dans le ciel, et partagez avec ce Roi la Gloire et la Joie éternelles ».

Ainsi soit-il.


Erasme de Rotterdam (1469-1536)

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Voir également d’Erasme :
La Prière d’Érasme « Réjouissez-Vous Marie d'avoir été virginalement la Mère de Celui qui est la Source de toutes les joies célestes »
La Prière d’Érasmus pour l'Église Catholique « Ô Seigneur Jésus, Prince de Paix, endureras-Tu que quelques mauvais esprits exercent leur tyrannie en Ton royaume ? »