La Prière d'Isaac d'Antioche « La Foi m’invita à jouir de ses apprêts » sur la Sainte Communion :

« La Foi m’invita à jouir de ses apprêts ; Elle me fit asseoir à sa table et disposa devant moi les fruits de l'Esprit. Elle aplanit la route qui m'introduit chez elle afin que je marche facilement avec elle. Elle me tint dans la voie droite pour que je ne m'égare pas dans l'erreur odieuse. J’entrai avec elle dans ses demeures et je parvins au lieu du repos. Je contemplai toutes les bonnes choses amassées qu'elle avait préparées à ses invités. Je contemplai sa maison qu'elle avait ornée, de paix, d'amour et de concorde, et les paroles des prophètes étendues comme des tapis. Je contemplai versée dans sa cruche (la boisson) douce : elle était pleine de sang au lieu de vin. Elle avait placé au milieu de sa table, au lieu de pain, un corps immolé. Je contemplai le sang, je fus terrifié ; le corps immolé, la stupeur me saisit. Elle me fit signe : mange el sois silencieux ; mange enfant et ne parle pas. Elle me plaça à la tête de ses convives et m'offrit une place élevée. Et elle me dit : « Pour un bon salaire, reste à côté de moi el travaille avec moi ». Elle m'offrit sa coupe d'amour et elle rafraichit ma bouche desséchée. Je pris, je reçus de ses mains, au lieu de vin, le sang très saint. Sous ma tête elle plaça ses bras, elle me soutint comme un enfant sevré. Elle m'offrit le corps et le sang et me dit : « Prends, réjouis-toi ». A table, elle me chuchota des paroles fines et sublimes. Elle me chanta des paroles d'amour pour me charmer par ses cantiques. Comme un enfant, elle m'invita, comme un petit, elle me flatta. Elle m'apprit la louange avec des instruments placés devant moi. Elle me montra le corps immolé et en plaça entre me lèvres. Elle me dit aimablement : « contemple ce que tu manges ». Elle me tendit la plume de l'Esprit et m'exhorta à la saisir. Je la pris, j'écrivis et je confessai : ceci est le corps de Dieu. Je fis de même avec la coupe : je pris, je bus à son banquet. De la coupe s'exhala l'odeur de ce corps dont j'avais mangé. Et ce qui fut dit à propos du corps, qu'il était le corps de Dieu, je le dis aussi à propos de la coupe : c'est le sang de notre sauveur. Tout cela, à son repas, la foi me le montra. Elle m'envoya pour aller prêcher la vérité certaine dans le monde. Ainsi soit-il. »

Isaac d'Antioche (mort vers 460)



Voir également d'Isaac d'Antioche :
La Prière d'Isaac d'Antioche « Il est beau de chanter le Seigneur »
La Prière d'Isaac d'Antioche « La Foi m’invita à jouir de ses apprêts » sur la Sainte Communion
La Prière de Conversion des hérétiques « Ô effronté, pourquoi scrutes-tu Celui qui s'abaissa pour te sauver ? » d'Isaac d'Antioche
La Prière sur l’incarnation de Dieu « S'Il n'était pas Dieu et s'Il n'était pas un homme » d'Isaac d'Antioche
La Prière sur le « monde », lieu de trouble pour la foi « Je vis le monde dans la confusion et dans les discussions effrontées » d'Isaac d'Antioche