Prière du R. P. François Nepveu (s. j.)
Voici une Prière au Dieu créateur « Qui peut donc être l’Architecte de la structure du monde, sinon Vous, ô mon Dieu » du Révérend Père François Nepveu (1639-1708), Prêtre jésuite professeur de philosophie dans plusieurs collèges à Blois, La Flèche, Tours et Paris, Recteur du Collège de Rennes et Supérieur de la résidence de Nantes où il institua une « Association de l'Amour de notre Seigneur Jésus-Christ » pour faire des œuvres de piété et de charité. C'est pour cette Association qu'il publie en 1681 l'opuscule qui devint le thème de tous ses ouvrages pendant plus d'un quart de siècle : « De l'Amour de notre Seigneur Jésus-Christ et des moyens de L'acquérir ».
La Prière du R. P. François Nepveu « Qui peut donc être l’Architecte de la structure du monde, sinon Vous, ô mon Dieu » :
« Qui peut donc être l’Architecte de la structure du monde, sinon Vous, ô mon Dieu ! Et l’attribuer à un aveugle hasard, n’est-ce pas être encore plus aveugle ? L’homme, pour Vous connaitre, Seigneur, n'a qu'à ouvrir ses yeux et à se regarder lui-même. Quoi de plus admirable que cette multitude, cette délicatesse, cet arrangement, cette proportion, ce rapport qu'ont entr’eux tant d’organes si différents dans leur matière, dans leur figure, dans leur situation, dans leurs mouvements, leurs fonctions, qui concourent pourtant avec un concert si merveilleux et si infaillible à une même fin. Qui ne Vous voit pas, mon Dieu, en tout cela que voit-il ? Mais si je rentre dans moi-même pour y considérer mon âme, quelles traces, et quelles preuves encore plus convaincantes de la Vérité d'un Dieu n'y trouve-je pas ? Ce penchant universel, et par conséquent naturel, pour le bien, cette aversion universelle pour le mal, ne prouvent-ils pas qu’il y a un premier et universel Moteur qui imprime ce mouvement à tous les hommes ? Ces reproches de la conscience, qui fait que nous nous condamnons en secret dans de certaines actions, quoique personne ne nous accuse, ne font-ils pas sentir que nous reconnaissons un Juge Souverain dont il n'y a point d'appel ? Ce regard vers le Ciel, qui échappe à tout misérable dans sa peine, sans même qu’il y pense, ne marque-t-il pas qu’on sent qu’il y a un Dieu dans le Ciel qui nous peut secourir ? Ce mouvement continue du cœur, qui le porte à chercher toujours son bonheur, sans que pourtant tous les biens que nous possédons sur la terre le contentent ; n'est-il pas une preuve sensible que son cœur a une capacité en quelque manière infinie, et qu’il n'y a qu'un Bien infini, qu’un souverain Bien qui le puisse remplir ? Et quel est ce souverain Bien, sinon Vous, mon Dieu, qui Seul nous pouvez contenter ? »
Ainsi soit-il.
Père François Nepveu (1639-1708) – « Pensées ou Réflexions Chrétiennes pour tous les jours de l'année », p. 149-151, Chez Hérissant (1759)
Voir également du Révérend Père François Nepveu :
La Prière du R. Père Nepveu « Ô Dieu infini dans toutes Vos perfections adorables »
La Prière du R. P. Nepveu sur l'Humilité « Ôtez-moi, ô mon Dieu, cet esprit d'orgueil qui est si fort enraciné dans mon cœur »
La Prière du R. P. François Nepveu « Ô mon Sauveur, Vous m’offrez votre Amitié avec tant de Bonté »
La Prière du R. P. François Nepveu au Dieu créateur « Qui peut donc être l’Architecte de la structure du monde, sinon Vous, ô mon Dieu »