Prière de Johann Habermann
Voici une Prière contre la tentation du désespoir « Ô Esprit de Dieu, venez, consolez moi et relevez mon espérance » de Johann Habermann (1516-1590) dit « Avenarius », Théologien de l'Ancien Testament et protestant hébraïsant allemand auteur d’un livre sur les prières du matin et du soir pour tous les jours de la semaine.
La Prière de J. Avenarius « Ô Esprit de Dieu, venez, consolez moi et relevez mon espérance » :
« Bien souvent, et de propos délibéré, ô Dieu de Bonté, j'ai transgressé Vos saints Commandements ; je Vous ai méprisé et gravement offensé, ô mon Seigneur et mon Dieu. Ma conscience est blessée et lourde, et j'ai l'esprit tout épouvanté et tremblant. Je sais que, de Votre Très Sainte Bouche, Vous m'avez promis, irrévocablement et par une Grâce toute gratuite, le Pardon entier de tous mes péchés. Et cependant ma foi est chancelante, et le Démon, de plus en plus fort contre moi, cherche à m’arracher du cœur toute consolation et toute espérance. Je reviens donc à Vous, Père Très Saint, afin que Vous ne permettiez pas que je me défie de votre Grâce, ni que je désespère jamais de votre Miséricorde. Le désespoir est le plus haïssable de tous les crimes : faites que je ne tombe jamais dans cet abîme. Donnez-moi ce qu'il me faut d'énergie pour qu'au milieu même de la mort, je ne cesse d'attacher toute mon espérance en Vous qui êtes ma Vie, Seigneur, et pour que je ne consente jamais à me séparer de votre Miséricorde et de votre Appui. Puissé-je ne point devenir semblable à Caïn l'impie ! Et le moyen de lui ressembler, c'est de trouver ses péchés plus grands que votre Bonté. Ô Christ, Fils du Dieu vivant, Source vivante de toute Grâce, d'où sort avec une abondance infinie le fleuve de la Miséricorde, je Vous invoque du plus profond de mon cœur, afin que Vous dilatiez et augmentiez ma foi en votre Passion et en votre Mort très Saintes. Ce qu'il y a de certain, ce qu'il y a d'irréfragable, c'est que la plus petite Gouttelette de votre Sang, une Seule, répandue pour moi, est infiniment plus efficace et plus puissante que tous mes péchés, les plus grands et les plus odieux. Jetez donc sur moi de ces Regards pleins de tendresse, semblables à Celui que Vous avez jeté sur Pierre ô mon Dieu, lorsqu'il venait dc Vous renier avec serment. Que je ne désespère pas comme Judas, et que comme ce traître, je ne commette pas en désespérant le péché contre le Saint-Esprit. Esprit-Saint, Trésor vraiment incomparable, secourez-moi en cette extrémité où je suis. Venez à mon aide, quand Satan m'accusera devant Vous, quand il dénoncera ma conscience, quand je verrai tout à coup l'Enfer et tremblerai ; quand je serai intimement pénétré d'angoisses et de tentations horribles ; quand le monde entier m'abandonnera ou se tournera contre moi. Venez alors, Esprit de Dieu : venez et consolez moi ; venez et relevez mon espérance. »
Ainsi soit-il.
Johannem Avenarium (1516-1590) – « Le livre de tous ceux qui souffrent : recueil de prières d'après les manuscrits du Moyen-Age » de Léon Gautier, pages 253-257, chez Victor Palmé (1872)
Voir également de Johannes Avenarius :
La Prière d’un mari de Johann Habermann « Ô Dieu qui avez Vous-même institué le Saint Mariage »
La Prière d’une épouse de Johannem Avenarium « Ô Dieu qu'après Vous, je craigne, honore et aime mon mari »
La Prière de Johannes Avenarius pour tenir dans les épreuves « Ô mon Dieu, je Vous demande avant tout de me conserver dans la Foi »
La Prière de Johann Habermann « Ô mon Dieu, je confesse d'un cœur contrit et humilié tous les innombrables péchés que j'ai commis contre Vous »
La Prière d’Avenarius « Ô Dieu Miséricordieux, qui m'avez délivré de la vraie et éternelle servitude »
La Prière de J. Avenarius « Ô Esprit de Dieu, venez, consolez moi et relevez mon espérance »
La Prière de Johann Habermann dit Avenarius « Penchez Vous, ô Dieu Très-Saint, sur les cœurs des jeunes gens »