La Prière de Goethe « Ô Mère de douleurs, abaisse miséricordieusement Tes yeux sur ma souffrance » :

« Ô Mère de douleurs, abaisse miséricordieusement Tes yeux sur ma souffrance. Le glaive dans le cœur, et déchirée de mille peines, Tu élèves Ton regard vers le Ciel, quand ton Fils expire. Tu élèves Ton regard vers le Père, et Tu demandes avec gémissement qu’Il Vous assiste tous deux. Qui donc pourrait comprendre quel désespoir ronge mes os ? Tout ce que mon cœur éprouve de tortures, de craintes, d'espérances, Toi seule, Toi Seule peux le savoir. Partout où je vais, combien mal, combien mal, combien mal est mon cœur ! A peine seule, je pleure, je pleure ; mon âme se brise en moi. Ce matin, en les cueillant pour Toi, j'arrosais de mes larmes ces fleurs qui croissaient sur ma fenêtre. Les premiers rayons du jour, qui pénètrent dans mon réduit, me trouvent assise sur la couche confidente de ma douleur. Viens à mon secours, sauve-moi de la honte et de la mort ; ah ! Mère de douleurs, abaisse miséricordieusement Tes yeux sur ma souffrance ».

Ainsi soit-il.


Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) – « Faust »

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