La Prière de Léon Bloy « Ma Souveraine bien-aimée » :

« Ma Souveraine bien-aimée, je ne sais pas ce que c'est que de vous honorer dans tel ou tel de vos mystères, selon qu'il fut enseigné par quelques-uns de vos amis. Je ne veux savoir qu'une chose, c'est que vous êtes la Mère douloureuse, que votre vie terrestre n'a été que douleur, et que je suis un des enfants de votre douleur. Je me suis mis à votre service comme un esclave, je vous ai confié ma vie temporelle et spirituelle pour obtenir par vous ma sanctification et celle des autres. C'est de cette manière seulement, à ce titre seul, que je peux vous parler. Je manque de foi, d'espérance et d'amour. Je ne sais pas prier et j'ignore la pénitence. Je ne peux rien et je ne suis rien qu'un fils de douleur. Je ne me connais aucun mérite, aucun acte vraiment bon qui puisse me rendre agréable à Dieu, mais je suis cela, un fils de douleur. Vous savez qu'autrefois, obéissant à une impulsion qui me venait certainement de vous, j'ai appelé sur moi toute la douleur possible. A cause de cela, Je me persuade que ma douleur, qui a été grande et continuelle, peut vous être offerte. Puisez dans ce trésor pour payer mes dettes et celles de tous les êtres que j’aime. Et puis, si Dieu le permet, donnez-moi d’être votre témoin dans les tourments de la mort. Je vous le demande par votre très doux nom de Marie. Ainsi soit-il. »

Léon Bloy (1846-1917)

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Voir également de Léon Bloy :
La Prière de Léon Bloy « Ma Souveraine bien-aimée »
La Prière de Léon Bloy « Plus on s'approche de Vous, mon Dieu, plus on est seul »