Prière de Louise de Ballon
Voici une Prière d’abandon jusque dans le désir de la sainteté « J'aurais bien envie, mon Dieu, de Vous dire que je voudrais être Sainte » de Louise Perrucard de Ballon (1591-1668), Religieuse Cistercienne entrée à sept ans à l'Abbaye Royale de Sainte-Catherine près d'Annecy, cousine de Saint François de Sales, qui par la suite fonda ou réforma une quinzaine de Monastères lors de la réforme des Bernardines de l'Ordre de Cîteaux.
La Prière de M. Louise de Ballon « J'aurais bien envie, mon Dieu, de Vous dire que je voudrais être Sainte » :
« J'aurais bien envie, mon Dieu, de Vous dire que, pour votre Gloire, je voudrais être Sainte. Mais j'aime mieux Vous laisser à Vous-même cette volonté, pour n'avoir que celle de me tenir perdue en Vous, et que Vous fassiez de moi ce qu'il Vous plaira. Que Votre seul bon Plaisir soit absolument accompli dans cette pauvre créature, dont Vous pouvez disposer entièrement. Ainsi soit-il. »
« Comme je n’ai plus de corps que pour Le servir, je n’ai plus aussi de cœur que pour L’aimer. Et si je ne le puis faire comme il faut, je me servirai de l’Amour même qu’Il me porte, pour aller à Lui. Dieu m’aime, et son Amour me tient abandonnée à Le suivre, à Lui être fidèle, à me laisser conduire selon sa Volonté et à son Gré, à m’oublier moi-même jusqu’à ne prendre nul soin de ma vie, jusqu’à ne vouloir plus vivre, si mon Sauveur ne règne en moi. »
« Je l'ai déjà dit ailleurs, je le redis ici, et je ne le saurais assez redire, comme Dieu me fait voir que sans Lui on ne peut rien du tout, quelque bien avantagé que l'on soit, et combien il importe de comprendre bien cette vérité, et de la conserver vive en soi. Il est vrai que la foi nous l'apprend à tous, mais elle est souvent morte et comme anéantie en nous, attendu que, dans un sens, elle n'est rien sans les bonnes œuvres, que c'est comme si nous ne l'avions pas. Or un des moyens de la tenir vive en nous par les bonnes œuvres, c'est de voir en Dieu tout notre bien, de Le regarder Lui-même comme notre vrai Bien, et de recourir en tout à Lui, surtout dans l'entreprise de nos bonnes oeuvres, d'y recourir, dis-je, comme à Celui qui les veut commencer par nous, qui peut Seul faire réussir tous nos desseins, et sans qui nous ne pouvons que tout gâter et tout ruiner. Aussi cela a souvent été une de mes plus grandes consolations, de voir et de considérer que Dieu peut tout et que je ne puis rien. Cela m'a servi de force pour surmonter les difficultés que je trouvais dans le bien que je voulais faire. Car sans cette vérité, que j'ai tâché de me rendre toujours présente, je me fusse souvent rebutée, au lieu que je me suis raidie contre les obstacles à la faveur de la même vérité, laquelle, comme maitresse de son Esprit, m'a fait rejeter les regards d'appréhension, les respects humains, et autres semblables considérations »
Mère Louise de Ballon (1591-1668)