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La Prière de Mgr de Cosnac « Ô mon adorable Sauveur, regardez encore en pitié la France arrosée et encore fumante du sang de tant de glorieux martyrs » :

« Serait-il donc arrivé, ô mon Sauveur, ce temps où Vous deviez à peine trouver un Chrétien, animé de l'esprit de la Foi, persévérant dans la prière ? Auriez-Vous par un effrayant, mais juste effet de Votre colère, retiré de dessus nous la Main toute-puissante de Votre protection adorable ? Les crimes de Vos enfants, parvenus à leur comble, auraient-ils provoqué sans rappel Vos vengeances sur un pays ingrat, pour qui tant de fois Vos grâces ont coulé comme à torrents ? Oui, nous les méritons ces trop juste vengeances ; et si nous considérons l'énormité de notre ingratitude et de nos crimes, la grandeur du châtiment est encore trop légère. Mais, ô mon divin Sauveur, Auteur et Consommateur de notre Foi, nous venons dans la plus profonde amertume de nos cœurs reconnaître devant Vous, confesser notre ingratitude, notre infidélité, notre indocilité, notre incrédulité, le mépris et l'abus que nous avons fait de Vos grâces ; nous venons confesser nos iniquités sans nombre, reconnaître au pied de votre Croix, que nous sommes les auteurs des maux dont Votre main nous accable ; des outrages déchirants, des sacrilèges, des blasphèmes, des profanations et des insultes que les impies font à votre saint Nom ; des outrages que reçoit Votre divine Mère, que nous osons aussi appeler la Nôtre ; des mépris dont vos Saints sont couverts : nous confessons que nous sommes les auteurs des maux qui désolent votre Eglise. Mais si nos iniquités sont grandes, Vos miséricordes sont infinies, ô mon doux Jésus ! Pénétrés de douleur et de confusion, accablés sous le poids de nos iniquités, nous recourons à la pénitence. Nous abhorrons notre endurcissement dans le péché, et pleins de la plus tendre confiance, nous venons arroser de nos larmes votre Croix adorable ; agréez notre repentir et le pardon que nous Vous demandons, et pour nous et pour nos frères, devenus Vos persécuteurs et les nôtres. Souvenez-Vous, ô mon Dieu, de Vos anciennes Miséricordes ; regardez encore en pitié la France, la plus riche portion de l'héritage que Vous a donné votre Père céleste, cette terre abreuvée des larmes de tant de généreux pénitents, fécondée par les sueurs de tant de laborieux apôtres, fertilisée par les prières de tant de vierges innocentes, arrosée et encore fumante du sang de tant de glorieux martyrs. Divin Médiateur, jetez les yeux sur ces âmes ferventes, dont les mains pures élevées vers Vous crient miséricorde : arrêtez, Dieu des vengeances, arrêtez la main de l'ange exterminateur que Vous avez chargé de nous frapper dans la rigueur de Votre justice. Au milieu même de nos infidélités nous n'avons cessé d'espérer en Vous. Laissez-Vous donc fléchir par la sincérité de notre douleur et de nos larmes. Coupables, criminels, nous osons nous présenter à Vos pieds, ô Dieu d'amour, pour Vous faire amende honorable ; ce sont Vos enfants, ô le plus tendre des Pères ! C’est le prix de votre Sang, le fruit de votre Amour, que Vous voyez abîmés dans la plus profonde misère. Nos cris s'élèveront jusqu'à Vous, daignez les écouter et exaucer nos prières. C'est en votre Nom que nous espérons la Miséricorde. Nous avons trop différé ; mais nous venons aujourd'hui réparer nos torts envers Vous, ô mon aimable Jésus ; nous venons Vous demander pardon de nos égarements, pardon de l'oubli de Vos bontés, pardon de nos iniquités et de nos ingratitudes, pardon de nos infidélités et de nos offenses, pardon des blasphèmes et des outrages qui sont faits à votre Amour, pardon des abominations, des profanations, des sacrilèges si souvent réitérés, pardon des mépris, des insultes et des attentats contre votre Croix, pardon de l'impiété, de l'incrédulité et de l'audace avec laquelle Vos ennemis s'élèvent contre Vous, pardon, ô mon Dieu, pour, tout ce que chacun de nous a fait contre votre Amour. Consultez votre Cœur, ô mon adorable Sauveur ; écoutez votre Amour : ils sollicitent notre grâce. Calmez Votre courroux, et détournez Vos regards de-dessus nos crimes, pour les fixer sur ce Sang adorable qui, coulant sur la Croix, obtint notre salut, et le demande encore tous les jours sur Vos autels. Venez à notre secours, délivrez-nous, sauvez-nous : Vous êtes notre Libérateur, notre Sauveur, Vous en conservez les titres et la puissance. Vierge Sainte, notre Mère, notre plus puissante Protectrice auprès de Dieu, Vous à qui notre patrie est redevable de tant de Grâces, ne nous abandonnez pas, soutenez-nous dans la Foi, soyez touchée de nos maux, sollicitez notre réconciliation, nous sommes assurés d'obtenir notre pardon par Votre intercession. Saints et Saintes du Paradis, et vous surtout qui avez acquis votre couronne dans la même patrie où nous combattons, joignez-vous à nous, et vos prières aux nôtres, pour désarmer le Bras de Dieu, si justement appesanti sur nous. Obtenez pour nous, que si nous succombons sous le poids de nos maux, notre mort soit le commencement de la vie dont Dieu a couronné Vos travaux ».

Ainsi soit-il.

Parce, Domine, parce populo tuo !
Pardonnez, Seigneur, pardonnez à votre peuple !


Mgr Jean Joseph Marie-Victoire de Cosnac (1764-1843) – « Recours à la prière pour apaiser la Colère de Dieu »


Voir également de Mgr Jean Joseph de Cosnac :
La Prière de Mgr de Cosnac pour implorer la Miséricorde Divine « Nous voilà à Vos pieds, tremblants devant votre Face, ô mon doux Jésus, Sauveur des hommes ! »
La Prière postcommunion de Mgr Jean Joseph de Cosnac « Ô mon Dieu, donnez-nous le temps de faire pénitence »
La Prière de Mgr de Cosnac « Ô mon adorable Sauveur, regardez encore en pitié la France arrosée et encore fumante du sang de tant de glorieux martyrs »