Prière de M. l’Abbé Noël Courbon
Voici la Prière du soir « Bénissez, ô mon Dieu, le repos que je vais prendre pour réparer mes forces afin de mieux Vous servir demain » de Monsieur l’Abbé Noël Courbon (16..-1710), Prêtre, Docteur en théologie, Doyen rural de Poissy, Curé de Saint-Cyr dans les Yvelines puis Supérieur du petit Séminaire de Saint-Cyr (aujourd'hui Saint-Cyr-l'École), du Monastère des Ursulines de Mantes et auteur du livre « Les Colloques du Calvaire ou Méditations sur la Passion de N. S. Jésus-Christ » d’où est extraite cette prière.
La Prière de l’Abbé Courbon « Bénissez, ô mon Dieu, le repos que je vais prendre pour réparer mes forces afin de mieux Vous servir demain » :
« Je Vous adore, ô mon Dieu, avec la soumission que m'inspire la Présence de Votre souveraine Grandeur. Je crois en Vous, parce que Vous êtes la Vérité même. J'espère en Vous, parce que Vous êtes infiniment Bon. Je Vous aime de tout mon cœur, parce que Vous êtes souverainement Aimable ; et j'aime mon prochain comme moi-même pour l'amour de Vous. Quelles actions de grâces Vous rendrai-je, ô mon Dieu, pour tous les biens que j'ai reçus de Vous ? Vous avez songé à moi de toute éternité ; Vous m’avez tiré du néant ; Vous avez donné votre Vie pour me racheter et Vous me comblez encore tous les jours d'une infinité de Faveurs. Hélas, Seigneur, que puis-je faire en reconnaissance de tant de Bontés ? Joignez-Vous à moi, Esprits bienheureux, pour louer le Dieu des Miséricordes, qui ne cesse de faire du bien à la plus indigne et la plus ingrate de Ses créatures. Source Éternelle de lumières, Esprit-Saint, dissipez les ténèbres qui me cachent la laideur et la malice du péché. Faites-m’en concevoir une si grande horreur, ô mon Dieu ! Que je le haïsse, s'il se peut, autant que Vous le haïssez Vous-même, et que je ne craigne rien tant que de le commettre à l’ avenir. Me voici, Seigneur, tout couvert de confusion, et pénétré de douleur à la vue de mes fautes. Je viens les détester devant Vous, avec un vrai déplaisir d'avoir offensé un Dieu si Bon, si Aimable, et si Digne d'être aimé. Etait-ce donc-là, ô mon Dieu ! Ce que Vous deviez attendre de ma reconnaissance, après m’avoir aimé jusqu'à répandre votre Sang pour moi ? Oui, Seigneur, j'ai poussé trop loin ma malice et mon ingratitude. Je Vous en demande très humblement pardon ; et je Vous conjure, ô mon Dieu ! Par cette même Bonté dont j'ai ressenti tant de fois les effets, de m'accorder la Grâce d'en faire dès-aujourd'hui et jusqu'à la mort une sincère pénitence. Que je souhaiterais, ô mon Dieu ! Ne Vous avoir jamais offensé : mais puisque j'ai été assez malheureux que de Vous déplaire, je vais Vous marquer la douleur que j'en ai, par une conduite toute opposée à celle que j'ai gardée jusqu'ici. Je renonce dès-à-présent au péché, et à l'occasion du péché, surtout de celui où j'ai la faiblesse de retomber si souvent. Et si Vous daignez m'accorder votre Grâce, ainsi que je La demande, et que je L'espère, je tâcherai de remplir fidèlement mes devoirs, et rien ne sera capable de m’arrêter, quand il s'agira de Vous servir. Bénissez, ô mon Dieu ! Le repos que je vais prendre pour réparer mes forces, afin de mieux Vous servir. Vierge Sainte, Mère de mon Dieu, et après Lui mon unique espérance ; mon bon ange, mon saint Patron, intercédez pour moi : protégez-moi pendant cette nuit, tout le temps de ma vie et à l'heure de ma mort ! »
Ainsi soit-il.
Abbé Noël Courbon (16..-1710) - « Les Colloques du Calvaire ou Méditations sur la Passion de N. S. Jésus-Christ », Chez Jean Mossy imprimeur, 1830, p. 34-39
Voir également de Monsieur l’Abbé Noël Courbon :
La Prière de l’Abbé Courbon au réveil « Ô mon Dieu, faites que je mène aujourd'hui une vie toute nouvelle »
La Prière de l’Abbé Courbon avant la nuit « Bénissez, ô mon Dieu, le repos que je vais prendre pour réparer mes forces afin de mieux Vous servir demain »