Prière de Saint Dimitri de Rostov
Voici la Prière extraite d'une homélie sur l'Annonciation « La Toute-Bénie et Toute-Pure Vierge Marie » de Dimitri de Rostov (1651-1709), parfois latinisé en Démétrius ou Démètre de Rostov, Higoumène (abbé) en Ukraine au monastère de Saint-Cyrille de Kiev puis métropolite de Rostov-sur-le-Don où il fonda un séminaire pour la formation théologique des Prêtres, reconnu Saint par l'Église orthodoxe russe qui avait une ardente dévotion à la Passion du Christ et qui fut aussi un fervent dévot de la Très Sainte Vierge Marie.
La Prière de Saint Dimitri de Rostov « La Toute-Bénie et Toute-Pure Vierge Marie » :
« Lorsque le temps fut accompli, la libération de l’humanité qui devait être réalisée par l’Incarnation de Dieu, s’approcha. Il fallait trouver une Vierge pure, sainte, et immaculée, qui fût digne de servir le Mystère de notre Salut, en cachant dans son sein l’Incarnation de l’Incorporel. Et voici qu’une telle Vierge fut trouvée ! Plus pure que toute pureté, plus sainte que toute sainteté, c’était la plus immaculée de toutes les créatures douées d’intelligence : la Toute-Bénie et Toute-Pure Vierge Marie, le Rameau d’une racine infructueuse, l’Enfant des saints et justes ancêtres de Dieu Joachim et Anne, le Fruit de la prière et du jeûne ! Dieu dépêcha l’un des esprits qui se tiennent le plus près de Son trône, l’Archange Gabriel, afin qu’il servît le Mystère caché de toute éternité, que les anges mêmes ignoraient. A l’Archange Gabriel fut confiée la mission d’annoncer à la Vierge Toute-Pure l’étonnante conception du Fils de Dieu, Mystère qui surpasse la nature humaine et toute intelligence. Six mois après la conception de Saint Jean le Précurseur, l’Ange, qui avait annoncé à Zacharie la bonne nouvelle de la naissance de Jean, fut envoyé à la Vierge Toute-Pure pour lui annoncer une autre bonne nouvelle : la conception du Christ. L’ange fut envoyé dans une ville de Galilée appelée Nazareth (Luc 1, 26). Voyez avec quelle révérence l’archange s’approche de la Vierge divine, avec quelle crainte et quel respect il entreprend d’aborder la Souveraine du monde entier ! Voyez comme il s’exerce à lui dire les paroles de joie ! Mais il y a encore bien d’autres sujets d’émerveillement : remarquons qu’il ne l’a pas trouvée en dehors de sa maison ou de sa chambre, sur une place de la ville, au milieu du peuple et des conversations séculières, qu’il ne l’a pas trouvée non plus à réfléchir dans sa chambre à une cause mondaine ! Il l’a trouvée dans le silence, la prière et la lecture. Les icônes de l’Annonciation ne la représentent-elles pas parfois devant un livre ouvert, à l’étude, les pensées tournées vers Dieu ? C’est alors que le messager céleste, l’archange Gabriel, s’approcha d’elle doucement, comme le décrit Saint André : « Il entra dans la maison, s’avança vers la chambre intérieure où demeurait la Vierge, s’approcha petit à petit des portes, et, une fois à l’intérieur, s’adressa à la Vierge d’une voix douce : « Réjouis-toi, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi ! Celui qui était avant toi est à présent avec toi, et bientôt, sortira de toi ! Avant, c’était avant le temps, à présent, c’est dans le temps ! Ô amour sans mesure de Dieu pour l’homme ! Ô miséricorde ineffable ! Il ne suffisait pas que l’ange manifestât une simple joie, il fallait encore qu’il exprimât la joie du Créateur qui s’apprête à descendre dans le sein de la Vierge. Le Seigneur est avec toi ! Voilà la présence royale ouvertement manifestée ! Tout en prenant de la Vierge un corps d’homme, Dieu ne s’est en rien éloigné de Sa gloire naturelle ! Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ! Réjouis-toi, instrument de joie, digne de tous les honneurs ! Par toi le coup porté par la triste malédiction se change en un joyeux édit d’allégresse ! Réjouis-toi, car en vérité, Tu es bénie ! Réjouis-toi, Vierge exquise ! Réjouis-toi, temple merveilleux de la gloire céleste ! Réjouis-toi, palais sanctifié du Roi ! Réjouis-toi, chambre nuptiale dans laquelle le Christ se fiance, et épouse l’humanité ! Tu es bénie entre toutes les femmes, toi qu’Isaïe a vue de ses yeux de Prophète, toi qu’il a nommée prophétesse, vierge, livre mystérieusement scellé ! Tu es bénie, en vérité, Toi qu’Ezéchiel a appelée étoile du matin et porte fermée par laquelle Dieu seul est passé ! Tu es bénie, en vérité, toi que l’homme des désirs et le merveilleux Habacuc ont nommée montagne ombragée, toi que le roi David ton ancêtre a chantée comme la montagne de Dieu, la montagne fertile, la montagne féconde sur laquelle Dieu a bien voulu habiter ! Tu es bénie entre toutes les femmes, toi que Zacharie, qui contempla jadis les mystères divins, vit comme un chandelier d’or surmonté d’un vase à sept lampes : les sept dons du Saint Esprit ! Tu es bénie en vérité, car à l’instar du Paradis, tu loges en toi le Christ, nouveau jardin d’Eden, qui, dans sa puissance ineffable, jaillit de ton sein comme une rivière d’eau vive, pour abreuver la face de la terre de ses quatre sources évangéliques ! Amen. »
Saint Dimitri de Rostov (1651-1709)
Voir les autres Prières de Saint Dimitri de Rostov :
La Prière de Dimitri de Rostov « Je te salue, très sainte Mère de Dieu »
La Prière de Saint Dimitri de Rostov « Ô mon Roi, enflamme mon cœur avec la flamme de Ton Amour »
La Prière de Saint Dimitri de Rostov « Ô miséricordieux Jésus, garde-moi avec Toi et en Toi »
La Prière de Saint Dimitri de Rostov « La Toute-Bénie et Toute-Pure Vierge Marie »
La Prière de Saint Dimitri de Rostov « Mon très doux Jésus, douceur de mon cœur »
La Prière de Saint Dimitri de Rostov « Divinité du Christ, illumine-moi, aie pitié de moi ! »