Prière de Saint François de Borgia
Voici la Prière « Faites donc, ô mon Dieu, que je connaisse ma misère » de Saint François de Borgia (1510-1572), Vice-Roi de Catalogne et Duc de Gandie qui à la mort de son épouse Éléonore de Castro en 1546 va devenir le Supérieur Général des Jésuites en 1565 a 54 ans. François Borgia a été canonisé en 1671 par le Pape Clément X et est fêté le 10 octobre.
La Prière de Saint François de Borgia « Faites donc, ô mon Dieu, que je connaisse ma misère » :
« Ô profondeur de la Sagesse divine ! Je puis bien dire, Seigneur, que Votre route est dans la mer, que Vos sentiers sont sur les grandes eaux, et qu'on ne peut reconnaître les traces de Vos pas. Je devrais être dans l'étonnement lorsque je sens en moi quelque bon désir, et beaucoup plus encore lorsque je l'exécute. Comment se peut-il faire que Vous vouliez bien répandre la semence de Vos grâces dans une terre si stérile, et qu'elle puisse produire quelque fruit. Si j'étais bien persuadé que j'étouffe cette divine Semence, que je la foule aux pieds, dès qu'elle commence à s'élever, et que je dissipe les fruits qu'elle produit, je m'humilierais en toutes choses ; et le bien même que Vous faites en moi me remplirait de confusion. Faites donc, ô mon Dieu, par votre Bonté, que je connaisse ma misère et que je glorifie Votre saint Nom éternellement. Ainsi soit-il. »
Saint François de Borgia (1510-1572)
Saint François de Borgia, quatrième duc de Gandie, fils de Jean de Borgia et de Jeanne d’Aragon, petite-fille de Ferdinand le Catholique, après avoir passé au sein de sa famille une enfance admirable d’innocence et de piété, se montra plus admirable encore par la pratique exemplaire des Vertus Chrétiennes et l’austérité de sa vie, à la cour de l’empereur Charles-Quint, et ensuite dans le gouvernement de la Catalogne. A la mort de l’impératrice Isabelle, il fut chargé de conduire son corps à Grenade, pour y recevoir la sépulture. En voyant le changement opéré sur le visage de l’impératrice, il réfléchit à la vanité de tout ce qui est mortel, et s’engagea par vœu à se dépouiller de tous ses biens dès qu’il le pourrait, pour ne plus servir que le Roi des rois. Dès lors il avança tellement dans la Vertu, qu’au milieu des affaires du siècle, il reproduisait tous les traits de la perfection religieuse, et qu’on l’appelait le prodige des princes. Éléonore de Castro, son épouse étant morte, il entra dans la Compagnie de Jésus, afin d’y mener plus sûrement une vie cachée, et de s’interdire l’accès aux dignités par l’engagement sacré d’un vœu. Il mérita que son exemple portât plusieurs princes à embrasser un genre de vie plus austère, et que Charles-Quint lui-même, en abdiquant l’empire, déclarât que François avait été son inspirateur et son guide. Dans cette profession de vie rigoureuse, François réduisit son corps à une maigreur extrême par le jeûne, les chaînes de fer, le cilice, des flagellations longues et sanglantes et la privation de sommeil. D’ailleurs, il ne s’épargnait aucune fatigue pour se vaincre et pour sauver les âmes. Orné de tant de Vertus, il fut nommé, par Saint Ignace, commissaire général de la Compagnie en Espagne, et quelques années après, on l’élut, malgré lui, troisième Général de la Compagnie. Dans cette charge, il se rendit extrêmement cher aux princes temporels et aux souverains Pontifes, par sa prudence et sa sainteté. Il fonda ou développa en divers lieux nombre d’établissements, envoya des membres de sa Compagnie en Pologne, dans les îles de l’Océan, au Mexique et au Pérou, dirigea vers d’autres contrées des missionnaires qui, par leurs prédications, leurs sueurs et leur sang, propagèrent la Foi Catholique et Romaine. Il avait de lui-même une si basse opinion qu’il s’appropriait le nom de pécheur, comme étant le sien. Il refusa avec une humilité qui ne se démentit jamais, la pourpre romaine que les souverains Pontifes lui offrirent à différentes reprises. Balayer la maison, mendier son pain aux portes, servir les malades dans les hôpitaux, par mépris de soi-même et du monde, il en faisait ses délices. Tous les jours il consacrait de longues heures, ordinairement huit et quelquefois dix, à la méditation des choses du Ciel. Cent fois par jour, il faisait la génuflexion pour adorer Dieu. Jamais il n’omit de célébrer la Sainte Messe. L’ardeur divine qui le consumait, se manifestait par l’éclat de son visage lorsqu’il offrait le Saint Sacrifice, et quelquefois même pendant qu’il prêchait. Un instinct céleste lui marquait les lieux où le Très Saint Corps de Jésus Christ, caché dans l’Eucharistie, se trouvait en réserve. Sur l’ordre de Saint Pie V, il accompagna le Cardinal Alexandrin, légat du Siège apostolique, que le Pape envoyait auprès des princes chrétiens, pour former une ligue contre les Turcs. Ce fut donc par obéissance qu’il entreprit ce long voyage, malgré l’affaiblissement de ses forces. Il mourut à son retour à Rome, où il avait désiré achever sa vie, à l’âge de soixante-deux ans, en l’année mil cinq cent soixante-douze. Sainte Thérèse, qui recourait à ses conseils, l’appelait un Saint, et Grégoire XIII, un fidèle administrateur. Enfin, de nombreux et grands miracles l’ayant glorifié, Clément X l’inscrivit au nombre des Saints.
Dómine Iesu Christe, veræ humilitátis et exémplar et prǽmium : quǽsumus ; ut, sicut beátum Francíscum in terréni honóris contémptu imitatórem tui gloriósum effecísti, ita nos eiúsdem imitatiónis et glóriæ tríbuas esse consórtes.
Seigneur Jésus-Christ, Vous qui êtes le Modèle et la Récompense de la véritable Humilité, et qui avez fait du Bienheureux François Votre glorieux imitateur dans le mépris des honneurs terrestres, accordez-nous la Grâce de l’imiter et de partager sa Gloire.