Prière de Silvio Pellico
Voici la Prière « Que dois-je faire, ô mon Dieu, pour obtenir votre Amour ? » de Silvio Pellico (1789-1854), Professeur italien de français au collège des orphelins militaires de Milan qui fut arrêté pour conspiration et emprisonné plus de dix années pendant lesquelles il fit connaitre ses conditions de vie en prison et sa foi catholique dans son livre « Mes prisons ».
La Prière de Silvio Pellico « Que dois-je faire, ô mon Dieu, pour obtenir votre Amour ? » :
« Ô mon Dieu, faites que je Vous sente toujours près de moi ! La solitude causée par Votre absence me fait trop souffrir ; je veux poser toujours mon cœur sur votre Cœur divin ; je veux, à toute heure, épancher en Vous mes plus intimes sentiments ; entraînez-moi où Vous voudrez ; faites-moi marcher, si c’est votre Désir, dans les voies les plus pénibles pour la nature ; j’y consens, pourvu que je vive avec Vous, et que je meure avec Vous ; auprès de Vous j’accepte de grand cœur toutes les souffrances ; une seule chose me fait horreur, et je la repousse : c’est de vivre dans votre inimitié. Que dois-je faire, ô mon Dieu, pour obtenir votre Amour ? Dois-je me contenter de prier ? Oh ! Non, la prière ne suffit pas ; mais il faut que je sois sur la terre l’image de Dieu même, que je lutte contre ma nature viciée, que j’allume dans mon âme un désir sincère de la justice ; il faut que je ne permette à mon cœur aucun ressentiment contre ceux qui me sont contraires ; il faut que j’aime tous les hommes, sans exclure de mon affection mes ennemis les plus coupables, et que, selon tout mon pouvoir, je travaille à leur félicité. Ô Seigneur, avec Vous, oui, avec Vous, je fais un pacte ; je pardonnerai à tous les hommes, mais à votre Tour daignez me pardonner ; j’aimerai tous les hommes, puisqu’en tous je contemple Votre ressemblance ; de Votre côté, donnez-moi votre Amour, puisque je suis l'ouvrage de Vos mains. Oui, Seigneur, j’aimerai tous les hommes ; j’aimerai néanmoins avec plus de bonheur ceux qui s’abandonnent avec une confiance plus filiale entre les bras de votre Tendresse ; j’aimerai tous les hommes, mais j’aimerai d’un amour plus ardent ceux dont le cœur me paraîtra plus semblable à Votre divin Cœur. Je veux aimer, Seigneur, je veux aimer, mais de cet Amour qui consume votre Cœur et qui brûle dans le cœur de Vos plus grands Saints ; de cet Amour qui arrache l’âme aux pièges du péché ; de cet Amour qui guide et fortifie au milieu des tourments ; de cet Amour qui est allumé comme une lampe mystérieuse dans l’Église infaillible des Chrétiens, pour réchauffer de ses rayons le monde entier ; de cet Amour enfin si tendre, si sincère, si fort, qui embellit l'existence, qui donne à toutes les joies de nouvelles douceurs, et qui même répand des charmes sur les supplices et sur la mort. »
Ainsi soit-il.
Silvio Pellico (1789-1854) – « Le Cœur de Jésus », Ascétisme et littérature d’après le R-P Eugène Desjardins, pages 505-507, aux éditions Julien-Lanier, 1855
Voir également de Silvio Pellico :
La Prière de Silvio Pellico en prison « Ô Vierge, Tu ne repousses pas les cœurs souillés qui s'adressent à Toi du fond de leur triste exil »
La Prière de Silvio Pellico « Ô Marie, Ton invisible Main essuya mes pleurs aux jours les plus malheureux de ma vie »
La Prière de Silvio Pellico « Que dois-je faire, ô mon Dieu, pour obtenir votre Amour ? »