Prière du Père Victor Poucel
Voici la Prière de Louange au Crucifix « Ô Dieu, nous Vous louons et nous Vous bénissons, de ce que par votre sainte Croix Vous avez racheté le monde » du Père Jésuite Victor Poucel (1872-1953), Professeur de rhétorique et auteur de nombreux livres spirituels dont « La Mystique de la Terre ».
La Prière du Père Victor Poucel « Ô Dieu, nous Vous louons et nous Vous bénissons, de ce que par votre sainte Croix Vous avez racheté le monde » :
« Ô Dieu, nous Vous louons et nous Vous bénissons, de ce que par votre sainte Croix Vous avez racheté le monde, et de ce que Vous n'avez pas craint la mort. Mais Vous avez embrassé la souffrance pour nous ; Vous avez affronté l'opprobre ; avec courage Vous avez vidé le calice très amer. Ô Dieu, nous Vous louons et nous Vous bénissons de ce que vous eussiez pu agir d'autre sorte, mais Vous ne l'avez pas voulu. Le pied sur notre terre, de là nous tendre la main, Vous le pouviez. Sans peine Vous nous eussiez tiré du lac de misère, mais Vous avez préféré y descendre Vous-même jusqu'au fond. Vous avez fait ce qui n'était pas nécessaire. Vous avez voulu, ô Dieu, goûter la mort ; et compatir dans la chair, non seulement par l'esprit. Vous avez revêtu votre Sainteté de la tunique adhérente qui brûle les os, Vous avez reçu sur l'épaule l'empreinte ; Vous Vous êtes fait l'image du péché, épuisant en Vous notre malice, lassant en Vous notre démon, absorbant tout mal, fixant à votre Cœur l'aiguillon de la mort. Et Vous avez été fait homme perdu, Vous perdant pour nous. Ô Dieu, Vous n'avez pas agi suivant la justice, ni la miséricorde ne Vous aurait mené par de telles voies. Mais Vous avez suivi une vertu que nous ne savons pas nommer, devant laquelle les anges s'égarent dans l'étonnement, et pour laquelle nous Vous louons et bénissons, ô Dieu sorti de sa sagesse et entré dans la folie. Ô Verbe de Dieu, glaive pénétrant, qui Vous a enseigné ces voies, de descendre à nos moelles dans une ardeur insensée de passion, jusqu'aux divisions de l'âme et de l'esprit, d'appréhender la douloureuse mort, ce que Vous ne connaissiez pas, et d'y créer un salut que nulle intelligence ne pouvait atteindre ? Par la création paraissait votre Main ; mais ici dans la mort surgit votre Bouche et votre Visage. Ailleurs, Vous aviez pris en Vous notre sang, mais ici dans la passion Vous le donniez en le mêlant. De votre ciel de sainteté Vous aviez eu pitié de nous ; mais ici, Seigneur, sur le Calvaire, c'est nous qui avons pitié de Vous ! En sorte que nous Vous avons connu dans la douleur plus que dans toutes vos merveilles. La boue et le sang nous ont attirés à Vous plus que toutes vos grâces d'enfant. Nous Vous avons possédé dans la mort, nous Vous avons trouvé dans la perte. Nous Vous avons embrassé dans notre péché plus que dans votre Sainteté. Lorsque nous Vous avons vu ainsi, non seulement dépouillé de Dieu et semblable à l'homme, mais dépouillé de l'homme, semblable au ver de terre et dans la forme du lépreux, dans la forme de notre péché, perdu dans la même perte, alors nous Vous avons connu comme un de nous-mêmes, nous nous sommes pris à Vous aimer plus qu'on a coutume d'aimer Dieu. Comme la mère tremble sur le fruit de son sein, et l'amant sur sa propre chair, et l'ami sur la moitié de son âme, de la manière que l'on souffre et que l'on pleure, ainsi nous avons aimé notre Dieu. Avec tous nos effrois de la mort nous avons tremblé pour Lui ; De toutes nos fièvres et nos folies, de toutes les forces de notre péché, ô Dieu, c'est Vous seul que nous avons aimé. Ainsi Vous avez établi la Croix entre Vous et nous, ô Dieu, comme le sceau salutaire, refermant l'évangile d'amour qui, sans elle, n'aurait pas eu de secrets, nous enseignant la folie que dans l'éternité les sagesses ne nous auraient jamais apprises, nous sauvant plus qu'il n'était nécessaire, plus que ne le demandait l'homme, plus que ne le comprend la hauteur des cieux. Soyez donc béni et loué, ô Dieu, pour votre Sainte Croix, sois bénie et louée, ô Sainte Croix, sois bénie, mort douloureuse, qui signes nos fronts de la Croix par laquelle le salut surabonde parmi nous, et un amour inconnu nous est laissé en héritage. Amen ! »
Père Victor Poucel (1872-1953)
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