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La Prière de l’Abbé Pierre Caussel sur la Passion et la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ « Imprimez, Seigneur Jésus, dans mon âme l'amour des mépris, des injures et de tout ce qui peut m'abaisser » :

« Ô Jésus, mon Sauveur, Dieu et homme, Fils du Très Haut, le Verbe de Dieu, la Splendeur de sa Gloire et le caractère de sa Substance, l'Eternel, le Tout-Puissant, l'Immense et l'Infini ! Est-ce donc Vous qui avez souffert tant d'outrages et tant d'humiliations ? Est-ce Vous, Messie attendu depuis tant de siècles, la Lumière des Nations, la Gloire d'Israël, la Sainteté et l'Innocence même, qui avez été traité comme le dernier des hommes ; et mis au nombre des scélérats ? Oui, je le crois, ô mon divin Rédempteur, que c'est Vous qui avez enduré tant de maux et qui êtes devenu malédiction pour moi. Ah ! Seigneur serait-il possible que je ne Vous aimasse point, m'ayant autant aimé que Vous l'avez fait ; et que je ne voulusse rien souffrir pour Vous, en voyant ce que Vous avez enduré pour moi ? Oserais-je désormais murmurer ou me plaindre d'aucun mauvais traitement ? Quand tous les hommes s'élèveraient contre moi pour me persécuter ; quand tous mes amis et mes proches m'abandonneraient, et que je serais livré entre les mains de mes ennemis, ne dois-je pas me consoler, Vous voyant tout seul dans le pressoir, où Vous êtes foulé pour m'arroser et me purifier par votre Sang ? Je sens que j'ai une opposition infinie aux humiliations et aux croix. Mon amour-propre, mon orgueil et toute ma nature se révoltent aux seules apparences d’humiliation et de souffrances, mais imprimez, Seigneur Jésus, dans mon âme l'amour des mépris, des injures et de tout ce qui peut m'abaisser. Que je regarde comme un honneur et une gloire d'être traité comme Vous et de Vous être semblable en quelque chose. Qu'on me regarde comme un ver de terre, qu'on me foule aux pieds, que je sois accablé de maux et de peines, et qu'on préfère en tous les autres à moi : je dois Vous adorer et me taire. Mais abuserai-je toujours de Vos bontés, et de l'excès de votre Amour ? Et rendrai-je inutiles tous les travaux et toutes les peines que Vous avez endurées pour moi ? Ah ! Seigneur, ne le permettez pas ; et puisque Vous me montrez vos Plaies comme autant de Sources et de Fontaines de Salut, faites ; par Votre grande Miséricorde, que je commence sincèrement à profiter de toutes ces Bontés, et que je travaille à mourir à moi-même et à tout ce qui est du monde ; que je ne me glorifie jamais qu'en votre Croix ; que je ne connaisse désormais que Jésus-Christ crucifié ; qu'Il soit toute ma sagesse et toute ma force, ma consolation dans mes peines, mon espérance dans mes abattements, ma paix dans mes troubles, richesses dans ma pauvreté, mon secours et ma ressource dans tous mes besoins, ma joie dans ma tristesse, mon salut et ma gloire dans le Ciel ».

Ainsi soit-il.


Abbé Pierre Caussel (1651-1728) - « De la connaissance de Jésus-Christ, considéré dans ses Mystères et dans ce qu’Il est par rapport à Dieu son Père, par rapport aux créatures en général, aux hommes en particulier, et aux Bienheureux dans le Ciel, avec les élévations sur chaque Mystère de Jésus-Christ, et sur chacune de Ses Qualités », p. 86-87, chez Delalain, 1780


Voir également de Monsieur l’Abbé Pierre Caussel :
- La Prière de M. l’Abbé Pierre Caussel sur la Vie cachée de Jésus-Christ « Faites-moi aimer, ô mon Dieu, la vie cachée et inconnue »
- La Prière dans le désert et sur le Thabor de M. l’Abbé Pierre Caussel « Soyez, ô mon divin Jésus, la fin et le centre de tous mes désirs »
- La Prière de Guérison de l’Abbé Pierre Caussel « Ô Jésus, mon âme est encore plus malade que n'étaient ces malades que Vous avez guéris »
- La Prière sur la Passion et la Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ de l’Abbé Pierre Caussel « Imprimez, Seigneur Jésus, dans mon âme l'amour des mépris, des injures et de tout ce qui peut m'abaisser »