Prière de la Bienheureuse Mariam Baouardy
Voici la Prière « Esprit Saint, venez, éclairez-moi » de la Bienheureuse Mariam Baouardy (1846–1878), en religion Sœur Marie de Jésus Crucifié, Mystique et Religieuse Carmélite Libanaise du Carmel de Bethléem après avoir été au Carmel de Pau et Novice chez les Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition à Marseille.
La Prière de la Bienheureuse Mariam Baouardy « Esprit Saint, venez, éclairez-moi » :
« Esprit Saint, venez, éclairez-moi pour trouver la Source où je dois me désaltérer. Venez, ma Consolation ; venez, ma Joie ; venez, ma Paix, ma Force, ma Lumière. Esprit-Saint, inspirez-moi ; Amour de Dieu, consumez-moi ; au vrai chemin conduisez-moi ; Source de paix, Lumière, venez m’éclairer. J’ai faim, venez me nourrir ; j’ai soif, venez me désaltérer ; je suis aveugle, venez m’enrichir ; je suis ignorante, venez m’instruire. Esprit-Saint, je m’abandonne à Vous… Amen. »
Bienheureuse Mariam Baouardy (1846–1878)
La vie de Sainte Maryam Baouardy :
Galilée : l'enfance de Sainte Maryam Baouardy
Mariam Baouardy est née le 5 janvier 1846, à Ibillin, un petit village de Galilée à mi-chemin entre Nazareth et Haïfa. Ses parents, profondément croyants, portent une lourde épreuve : ils ne parviennent pas à mettre au monde d'enfant qui survive ; l'un après l'autre, douze garçons sont morts tout petits. Dans leur profonde douleur et confiance en Dieu, ils décident alors de faire un pèlerinage à pied à Bethléem pour aller prier à la crèche et demander à la Vierge Marie la grâce d'une fille. Mariam naît neuf mois plus tard. Elle est baptisée et confirmée selon la tradition gréco-catholique de sa famille.
L'année suivante, un petit frère, Boulos, vient ajouter à la joie de la famille. Mais Mariam n'a pas encore 3 ans lorsque son père meurt, puis quelques jours plus tard sa mère, emportée par la douleur. Voyant la mort arriver, son père avait pris Mariam dans ses bras, demandant à St Joseph d'être désormais son père et de veiller sur elle.
A bien des reprises cette prière sera exaucée. Boulos est adopté par une tante maternelle, habitant un village voisin, et Mariam par un oncle paternel, de condition aisée. Quelques années plus tard, celui-ci s'installera à Alexandrie en y emmenant Mariam. De ses années d'enfance en Galilée, il restera à Mariam tout à la fois l'émerveillement devant la beauté de la Création, la lumière, les paysages où tout lui parle de Dieu (cet émerveillement se reflètera plus tard dans les hymnes jaillis spontanément de son cœur au cours de certaines extases) et le sentiment profond que tout passe. Un petit incident la marque profondément : deux petits oiseaux meurent dans ses mains alors qu'elle entreprend de les laver énergiquement ; elle doit donc les enterrer, tristement, lorsqu'elle entend intérieurement cette parole qui la marquera pour toujours : « Vois, c'est ainsi que tout passe ; mais si tu veux me donner ton cœur, je te resterai toujours ».
Alexandrie : le martyre de Sainte Maryam Baouardy
1858 : Mariam a 12 ans, elle est depuis quelques années à Alexandrie, quand elle apprend que son oncle veut la marier. Mais elle est décidée à se donner tout entière au Seigneur et refuse. Menaces, humiliations et mauvais traitements ne peuvent entamer sa résolution. Au bout de trois mois de cette situation, elle va trouver un ancien serviteur de la maison pour tenter de transmettre une lettre à son frère resté en Galilée. En entendant le récit de ses souffrances, le serviteur qui est musulman l'exhorte à quitter les chrétiens et à embrasser sa religion. Mariam refuse. En colère, l'homme tire son cimeterre et lui tranche la gorge, puis abandonne son corps dans une ruelle sombre. Nous sommes le 8 septembre 1858.
C'est alors que le surnaturel va faire irruption dans sa vie. Elle racontera plus tard qu'elle est vraiment morte à ce moment-là, et qu'il lui a semblé entrer au Paradis, voir la Vierge, les saints et ses parents, la glorieuse Trinité ...
Mais son temps n'est pas encore venu, et elle se réveille dans une grotte, auprès d'une jeune femme qui ressemble à une religieuse habillée en bleu. Durant quatre semaines, celle-ci la soigne, la nourrit, l'instruit. Puis lorsqu'elle est guérie, celle qu'elle présentera plus tard comme la Vierge Marie elle-même, l'emmène dans une église et l'y laisse.
A partir de ce jour, elle va de ville en ville (Alexandrie, Jérusalem, Beyrouth, Marseille ...) comme servante, choisissant de préférence des familles pauvres, les aidant, partant dès qu'elle se trouve trop honorée. Mais elle va devenir aussi de façon toute particulière témoin de cet « univers invisible » auquel nous croyons sans le voir, et qu'elle a expérimenté tout au long de sa vie.
Marseille : les Sœurs de Saint Joseph
A Marseille, Mariam est mise en contact avec les Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition. Elle a 19 ans et n'en paraît que 12 ou 13. Elle parle mal le français, est de petite santé après tout ce qu'elle a vécu, mais elle est accueillie comme postulante, et sa joie est grande de pouvoir ainsi se donner au Seigneur. Toujours prête pour les travaux les plus fatigants, elle passe la plus grande partie de son temps à la lessive ou à la cuisine. Mais chaque semaine elle revit la Passion de Jésus, reçoit les stigmates (que, dans sa simplicité elle prend pour une maladie), et toute sorte de grâces extraordinaires commencent à se manifester. Certaines sœurs en sont bien déconcertées, et au bout de 2 ans de noviciat, Mariam n'est pas admise à s'engager dans la congrégation. Il se trouve alors qu'une sœur de St Joseph, mère Véronique, a demandé à entrer au Carmel mais doit attendre un peu au couvent de Marseille. Durant ce temps elle remplace la maîtresse des novices malade et fait ainsi la connaissance de Mariam qu'elle comprend et apprécie, si bien qu'elle lui propose de l'emmener au Carmel avec elle.
Pau : le Carmel
Mariam y est reçue avec joie en juin 1867, et y trouvera toujours amour et compréhension au milieu de tout ce qu'elle aura à traverser. Elle prend l'habit le mois suivant et reçoit le nom de Sr Marie de Jésus Crucifié. Elle insiste pour être sœur converse, se sentant toujours plus à l'aise dans le service des autres, et ayant du mal à réciter l'Office divin en raison de son ignorance de la lecture. Sa simplicité, sa générosité lui conquièrent les cœurs. Cette parole, au sortir d'une extase, illustre son comportement : « Où est la charité, Dieu est aussi. Si vous pensez à faire le bien pour votre frère, Dieu pensera à vous. Si vous faites un trou pour votre frère, vous y tomberez; il sera pour vous. Mais, si vous faites un ciel pour votre frère, il sera pour vous ». Elle n'est pas parfaite pour autant, et se reproche par moments ses vivacités. Don de prophétie, attaques du démon ou extases ... parmi toutes les Grâces divines dont elle est comblée, il y a la perception très forte de son néant en face de Dieu, et lorsqu'elle parle d'elle-même en s'appelant « le petit rien », c'est vraiment l'expression profonde de son être. C'est ce qui lui fait pénétrer l'insondable profondeur de la Miséricorde divine où elle trouve sa joie et ses délices, sa vie. « L'humilité est heureuse d'être un rien, elle ne s'attache à rien, elle ne se fatigue jamais du rien. Elle est contente, heureuse, partout heureuse, satisfaite de tout... Bienheureux les petits ». Là est la source de son abandon au cœur des grâces les plus étranges comme au cœur des événements humains les plus déconcertants.
En Inde : la fondation du Carmel de Mangalore
A l'issue de 3 ans passés au Carmel de Pau, en 1870, Mariam est envoyée avec un petit groupe fonder le premier monastère de carmélites en Inde, à Mangalore. Le voyage en bateau jusque-là est toute une aventure, et trois sœurs meurent avant d'arriver. Malgré tout, on peut inaugurer la vie cloîtrée à la fin de l'année, et au printemps suivant plusieurs sœurs arrivent de France en renfort. Les expériences extraordinaires de Mariam continuent sans l'empêcher pour autant d'affronter les travaux les plus lourds et les troubles toujours liés à une nouvelle fondation dont elle est d'ailleurs vraiment l'âme. Durant ses extases, tantôt on la voit avec un visage rayonnant à la cuisine ou ailleurs ; tantôt elle participe en esprit à ce qui se passe dans l'Église ; tantôt le démon semble prendre possession d'elle, lui faisant vivre de terribles tourments et combats. Elle émet ses vœux au terme de son noviciat le 21 novembre 1871, mais des incompréhensions commencent à naître autour d'elle, mettant en doute l'authenticité de ce qu'elle vit, et les tensions créées dans son entourage finissent par provoquer son renvoi au Carmel de Pau en 1872.
Retour à Pau de Sainte Maryam Baouardy
Là, Mariam retrouve sa vie simple de converse au milieu de l'affection de ses sœurs, et son âme se dilate. Lors de certaines extases, alors qu'elle est presque illettrée, elle improvise dans l'élan de sa reconnaissance envers Dieu des poésies d'une grande beauté, pleines de fraîcheur et d'un charme tout oriental, où la création entière chante son Créateur ; ou bien, en un clin d'œil, la voici attirée au sommet d'un arbre, sur une branche qui ne supporterait pas même un oiseau, par l'élan de son âme vers le Seigneur ... Elle est alors comme un témoin de cet univers transfiguré décrit par le prophète Isaïe (le loup habitera avec l'agneau ...), ou par l'auteur de l'Apocalypse (la Femme qui a pour manteau le soleil, la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles ...). « Tout le monde dort. Et Dieu, si rempli de bonté, si grand, si digne de louanges, on l'oublie ! Personne ne pense à lui ! Vois, la nature le loue ; le ciel, les étoiles, les arbres, les herbes, tout le loue ; et l'homme, qui connaît ses bienfaits, qui devrait le louer, il dort ! Allons, allons réveiller l'univers ! »
Nombreux sont ceux qui viennent chercher auprès d'elle réconfort, conseils, prières, et qui repartent éclairés, fortifiés par sa rencontre. Peu après son retour de Mangalore, elle commence à parler de la fondation d'un Carmel à Bethléem. Les obstacles sont nombreux, mais se lèvent progressivement, parfois contre toute attente.
Une bienfaitrice, Berthe Dartigaux, lui sera toute dévouée. Son confesseur, le Père Estrate, de la congrégation de Bétharram, l'encourage et la soutiendra jusqu'au bout.
Bethléem, Nazareth, Emmaüs, et son entrée au Ciel
Enfin, l'autorisation est donnée par Rome de fonder un Carmel à Bethléem, et le 20 août 1875 un petit groupe de carmélites part pour la Terre Sainte. Le Seigneur lui-même guide Mariam pour le lieu et la construction. Comme elle est seule à parler l'arabe, elle est plus particulièrement chargée de suivre les travaux : « plongée dans le sable et la chaux », elle s'attire vite la sympathie des ouvriers ; la communauté peut venir habiter le monastère dès le 21 novembre 1876, pendant que les travaux se poursuivent. Mariam se préoccupe aussi de la fondation d'un Carmel à Nazareth, où elle se rend pour l'acquisition d'un terrain en août 1878. C'est au cours de ce voyage que lui est révélé le lieu d'Emmaüs, qu'elle fait acheter par Berthe Dartigaux pour le Carmel.
De retour à Bethléem, elle reprend la surveillance des travaux sous une chaleur étouffante. En portant à boire aux ouvriers, elle tombe dans un escalier et se brise un bras. La gangrène va s'y installer très rapidement et Mariam meurt en quelques jours, le 26 août 1878, à 32 ans. Elle fut béatifiée le 13 novembre 1983 par saint Jean-Paul ll et canonisée le 17 mai 2015 par le Pape François.
Voir également de la Bienheureuse Sœur Marie de Jésus Crucifié :
La Prière de la Bienheureuse Mariam Baouardy « Esprit Saint, venez, éclairez-moi »
La Prière de la Bienheureuse Sœur Marie de Jésus Crucifié « Aux pieds de Marie, j'ai retrouvé la vie »
La Prière de la Bienheureuse Sœur Mariam Baouardy « Le Seigneur frappe à toutes les portes »
La Prière de la Bienheureuse Mariam Baouardy « Ô Jésus, mon Amour, je ne puis pas vivre sans Vous »