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La Prière du Prince impérial Napoléon IV « Mon Dieu, je Vous donne mon cœur, mais Vous, donnez-moi la Foi » :

« Mon Dieu, je Vous donne mon cœur, mais Vous, donnez-moi la Foi. Sans Foi, il n'est point d'ardentes prières, et prier est un besoin de mon âme. Je Vous prie, non pour que Vous écartiez les obstacles qui s'élèvent sur ma route, mais pour que Vous me permettiez de les franchir. Je Vous prie, non pour que Vous désarmiez mes ennemis, mais pour que Vous m'aidiez à me vaincre moi-même, et daignez, ô Dieu, exaucer mes prières. Conservez à mon affection les gens qui me sont chers. Accordez-leur des jours heureux. Si Vous ne voulez répandre sur cette terre qu'une certaine somme de joies, prenez, ô Dieu, la part qui me revient. Répartissez-la parmi les plus dignes, et que les plus dignes soient mes amis. Si Vous voulez faire aux hommes des représailles, frappez-moi. Le malheur est converti en joie par la douce pensée que ceux que l'on aime sont heureux. Le bonheur est empoisonné par cette pensée amère : je me réjouis et ceux que je chéris mille fois plus que moi sont en train de souffrir. Pour moi, ô Dieu, plus de bonheur. Je le fuis. Enlevez-le de ma route. La joie, je ne puis la trouver que dans l'oubli du passé. Si j'oublie ceux qui ne sont plus, on m'oubliera à mon tour, et quelle triste pensée que celle qui Vous fait dire : le temps efface tout ! La seule satisfaction que je recherche, c'est celle qui dure toujours, celle que donne une conscience tranquille. Ô mon Dieu, montrez-moi toujours où se trouve mon devoir ; donnez-moi la force de l'accomplir en toute occasion. Arrivé au terme de ma vie, je tournerai sans crainte mes regards vers le passé. Le souvenir n'en sera pas pour moi un long remords. Alors je serai heureux. Faites, ô mon Dieu, pénétrer plus avant dans mon cœur la conviction que ceux que j'aime et qui sont morts sont les témoins de toutes mes actions. Ma vie sera digne d'être vue par eux, et mes pensées les plus intimes ne me feront jamais rougir. Si je dois mourir, Seigneur, faites que ce soit pour sauver un des miens ! Si je dois vivre, que ce soit au milieu des meilleurs ».

Ainsi soit-il.


Louis-Napoléon Bonaparte (1856-1879) - Napoléon IV, fils de Napoléon III et d’Eugénie de Montijo

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