Prière du Roi de France Henri II
Voici la Prière d’un Roi mortellement blessé « Ô glorieuse Vierge Marie, je mets mon âme en Votre dévote Garde, en votre Foi et sous votre Défense » d’Henri II (1519-1559), Roi de France de 1547 à sa mort en 1559 dans d’affreuses souffrances au cours d’une joute et fervent Catholique qui lutta contre le protestantisme par les Édits de Châteaubriant, de Compiègne et d'Écouen prescrivant aux tribunaux de prononcer contre les réformés la peine de mort.
La Prière d’Henri II « Ô glorieuse Vierge Marie, je mets mon âme en Votre dévote Garde, en votre Foi et sous votre Défense » :
« Ô très certaine Espérance, Dame et Défenderesse de tous ceux qui se fient à Vous, glorieuse Vierge Marie, l'heure va venir où sur mes yeux pèsera tellement la très noire obscurité de la mort, que je ne pourrai plus voir la lumière de ce monde ; l'heure va venir où je ne pourrai plus mouvoir ma langue pour Vous prier ni pour Vous appeler à mon secours ; l'heure va venir où mon chétif corps tremblera très douloureusement à la pensée et dans la crainte des ennemis d'Enfer, et où tous mes membres s'anéantiront dans la sueur de l'angoisseuse mort. C'est alors, ô Dame très Douce et très Miséricordieuse, c'est alors que je Vous prie de me regarder en pitié et de me venir aider avec la compagnie des Anges et la chevalerie du Paradis. Faites que mes accusateurs ne puissent alors avoir aucun véritable grief contre moi, et que surtout ils n'aient pas le pouvoir de m'entraîner dans leur perdition. Qu'il Vous souvienne alors, Très débonnaire Dame, de la prière que je Vous fais aujourd'hui ; qu'il Vous souvienne que je mets mon âme en Votre dévote Garde, en votre Foi et sous votre Défense, et que je la présente dès ce moment devant le Trône de Votre glorieux Fils, où je voudrais qu'elle fût un jour revêtue de la robe de gloire, pour être associée à la Fête de tous les Anges et à la joie de tous les Saints. Dame des Anges, Porte du Paradis, Joie des Patriarches, des Prophètes, des Apôtres, des Confesseurs, des Martyrs et des Vierges, de tous les Saints et de toutes les Saintes, Étoile du matin plus resplendissante que le soleil, plus Blanche que la neige, Étoile de la mer plus Brillante que la lune et que le soleil, voici que je joins mes mains, que j'élève les yeux et fléchis les genoux devant Vous. Au nom de cette grande Joie que Vous ressentîtes quand Votre âme Très-Sainte, en présence des Anges et des Archanges, et au milieu de leurs chants, fut séparée de Votre corps, offerte à votre Fils et placée par Lui dans l'éternelle Gloire ; au nom de cette même Joie, je Vous prie de me secourir et de venir au-devant de moi à cette heure si redoutable où la mort très amère sera tout près de moi. C'est alors, Dame, qu'il faut que Vous soyez mon Refuge et mon Réconfort, afin que les très cruels ennemis d'Enfer, horribles, hideux, ne me puissent épouvanter et ne soient pas assez hardis pour alléguer contre moi les péchés que j'aurai commis ; et afin, surtout, que, défendue par Vous, mon âme soit présentée à votre Fils et mise en possession du repos éternel, de la joie et du royaume du Paradis qui n'auront jamais de fin. »
Ainsi soit-il.
Roi Henri II (1519-1559) – « Horae ad usum romanum » dites « Les Heures d’Henri II »