Prière du Jésuite Jacques Noüet
Voici une Prière pleine de résolutions pour s’abandonner à la Volonté divine « Ô mon Dieu, je suivrai toujours les règles que Vous m’avez prescrites dans l’Évangile » du Révérend Père Jacques Nouet (1608-1680), Prêtre Jésuite Recteur à Alençon et fervent défenseur du Dogme de la Présence réelle face aux protestants.
La Prière du P. Jacques Noüet « Ô mon Dieu, je suivrai toujours les règles que Vous m’avez prescrites dans l’Évangile » :
« Ô mon très aimable Sauveur, m’appuyant sur le Secours de votre Grâce, je fais une résolution irrévocable, d’accepter avec une entière résignation tout ce qui m’arrivera durant le cours de ma vie, touchant ma santé, mes forces, mes inclinaisons, les qualités de mon esprit, et tous les accidents qui peuvent survenir, sans excepter la mort-même ; je fais un ferme propos de ne m’en plaindre jamais, ni extérieurement, ni intérieurement, pour le respect que je dois à votre Providence. Je propose de palier outre, et de tâcher de m’y complaire, comme à un objet qui Vous plait et qui est conduit par votre Sagesse. Je veux désormais prier et estimer tous ces évènements, en tant qu’ils viennent de Vous, comme le plus grand Bien, qui me puisse arriver, n’y ayant en effet aucun bien créé, qui puisse être comparé au bien qui se trouve dans la soumission qui Vous est dû. J’étoufferai généreusement toutes les passions de tristesse, de trouble, d’inquiétude, de mélancolie, et de chagrin, par la considération du bien qui est dans l’exécution de Votre sainte Volonté. J’essaierai selon la mesure de votre Grâce de régler toutes mes passions d’espérance, d’amour, de désir, de joie, sur la Loi de vôtre bon Plaisir, m’accommodant doucement à tous les évènements qui ne dépendent pas de ma liberté, comme étant des effets qui procèdent des causes que Vous avez créées, et employées à dessein de m’y assujettir pour votre Amour. Et quant aux choses qui dépendent de moi, je suivrai toujours les règles que Vous m’avez prescrites dans l’Évangile, les mouvements de ma conscience, la volonté de mes supérieurs, auxquels j’obéirai comme à Vous-même, ne me réservant aucune liberté, sinon de Vous faire un sacrifice de toutes les affections et de tous les mouvements de mon âme. Je m’efforcerai d’être indifférent à tout, hormis à l’accomplissement de Votre bon Plaisir, ne me portant non plus à la santé qu’à la maladie, à la vie qu’a la mort, au bon qu’au mauvais succès des affaires ; prenant toute ma pente du coté de Votre sacré Cœur, et de Votre adorable Volonté. J’aurai la même indifférence pour mes amis, pour mes proches, et pour toutes sortes de personnes dans les accidents qui leur arrivent, ne me troublant, ni réjouissant de chose aucune avec excès, ou avec engagement de quelque affection dérèglée, mais m’étudiant à n’avoir aucun attachement qu’à Vous plaire en toutes choses. J’aurai un soin particulier de mortifier mes passions, de différer avec prudence l’exécution de mes désirs les plus ardents, de dompter ma promptitude et la violence de mes affections, de me priver des objets auxquels j’ai plus d’inclination, de supprimer mes sentiments, d’anéantir mon jugement, ma volonté, ma sensualité, mon amour propre, la liberté d’aller et venir sans sujet, le vain souci de conserver ou d’accroitre ma propre estime, pour me rendre maitre de mon cœur, sur lequel je veux avoir toujours deux yeux ouverts, l’un pour faire mourir tous les mouvements de la nature par une abnégation parfaite, l’autre pour suivre aussi exactement tous les mouvements de la Grâce, que l’ombre du cadran suit les mouvements du Soleil. Deux ou trois fois le jour je ferai réflexion particulière sur mon intérieur, pour voir si j’observe toutes ces résolutions, et si mon cœur n’est point sorti du Centre de Votre sainte Volonté. Que s’il l’est en effet, je tâcherai aussitôt de l’y ramener et de le rétablir dans la paix. Je lui dirai : « ô mon cœur, élèves-toi au-dessus de tout ce qui est créé, et de tout ce que tu peux penser, pour te fixer dans la seule Volonté de Dieu, qui est ton souverain Bien, incompréhensible et infini. Aime cette Volonté en toutes choses, soit qu’elles te semblent favorables, ou contraires ; tristes ou agréables ; heureuses ou malheureuses selon le sentiment des hommes. Car tu ne peux arriver à un plus haut point de gloire et de noblesse, ni faire rien qui soit plus excellent, que de t’unir étroitement au Cœur de Dieu ».
Ainsi soit-il.
R. Père Jacques Nouet (1608-1680) - L'homme d'oraison : ses retraites annuelles, Volume 2, « seconde retraite pour acquérir la conformité avec la Volonté de Dieu », p. 216-220
Voir également du T. R. Père Jacques Nouet :
La Prière du Père Jacques Nouet « Ô Cœur divin, Cœur amoureux »
La Prière du Père Jacques Nouet pour « Vouloir efficacement remédier aux dérèglements de nos mœurs »
La Prière du P. Jacques Nouet « Aimer et honorer Dieu dans le Cœur de Jésus »
La Prière du R. P. Noüet « Ô mon Dieu, Vous avez eu pitié de moi »
La Prière du R. P. Jacques Noüet « Ô Seigneur, enseignez-moi à faire votre Volonté parce que Vous êtes mon Dieu »
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La Prière du P. Jacques Noüet « Ô mon Dieu, je suivrai toujours les règles que Vous m’avez prescrites dans l’Évangile »