Jésus rencontre sa Mère…
Voici une méditation sur la quatrième Station du Chemin de Croix où Jésus rencontre sa Mère « Marie, Douceur de Dieu au Chemin de Croix » de Don Emmanuel Lemière (1961-....), Prêtre de la Communauté Saint-Martin à Gênes en Italie dans les paroisses de Santa Maria Assunta del Serro et de San Quirico.
La IVème Station du Chemin de Croix où Jésus rencontre sa Mère « Marie, Douceur de Dieu au Chemin de Croix » de Don Emmanuel Lemière
Le Prêtre : « Nous T’adorons, ô Christ et nous Te bénissons ! »
Les Fidèles : « Parce que Tu as racheté le monde par Ta sainte Croix ! »
« Des femmes qui L'avaient suivi de Galilée, étaient là et, parmi elles, Marie, Sa mère » (Mc 15, 40) ; « Votre mère est là, dehors, qui vous cherche » (Mc 3, 32).
« À la Quatrième Station du Chemin de Croix, Jésus rencontre sa Mère. Cet échange bouleversant est pour nous l'occasion d'entrer plus profondément dans le Mystère de la Passion, grâce à la douceur qu'apporte la Vierge Marie dans ces instants d'intenses souffrances ».
Dès l'aube radieuse de la Nativité, un glaive traverse le Cœur de la Vierge. Dans sa méditation sur « Notre Dame des Sept Douleurs » écrite en 1955, le Cardinal Journet écrit que la prophétie de Siméon « La comble d'amertume... Pourtant Elle n'est point abattue. Du fond même de son amertume monte en Elle la lumière d'une aurore inouïe. Elle est sûre désormais d'être divinement associée à la Souffrance de son Fils. Elle est sûre qu'il y aura, pour adoucir la cruelle Passion de l'Enfant, la tendre Compassion de la Mère ... »
La tendre Compassion de la Mère
Voilà bien ce qui est indispensable pour affronter la cruelle Passion du Fils. De cette Tendresse maternelle, nous avons tous besoin dans nos épreuves personnelles. Et nous en avons besoin lorsque nous prions le « Chemin de Croix », c'est-à-dire lorsque nous acceptons de porter la Croix avec Jésus, afin que Jésus porte nos croix quotidiennes. Ainsi Marie nous aide à accepter le joug du Christ qui, loin d'être un poids de plus dans notre vie, est au contraire le levier qui nous permet d'en tirer avec Lui le fardeau. Au cœur d'une Jérusalem survoltée par les passions adverses, par les cris de la haine attisée par la vue du sang, spectacle hélas si souvent répété et qui fait douter de la Présence de Dieu, la Vierge unie au Christ, femme incroyablement forte, silencieuse et intérieure, est cette Présence de Dieu qui se révèle en l'émouvante rencontre de la Quatrième Station, qui culmine dans le « Stabat Mater dolorosa » de la Douzième Station, au pied de la Croix, et qui trouve dans la « Piéta » de la Treizième son douloureux point d'orgue.
Complicité du Fils et de la Mère
Dans le simple échange de Regards que la tradition chrétienne a placé au début du portement de la Croix, il y a toute la force et toute la tendresse, toute la complicité dont ont besoin et le Fils et la Mère pour monter là-haut, sur le sommet obscur et vertigineux de l'inexplicable Volonté divine. Marie est là, au pied de la Croix, les doigts enlacés dans une muette acceptation, telle que la peignit Matthias Grünewald au Retable d'Issenheim. Le disciple bien-aimé La soutient, mais c'est Elle qui le soutient de toute la force de sa foi inébranlable. Les Paroles de Jésus qui les confient l'un à l'autre sont dures pour cette Mère aimante, mais elles Lui ouvrent la perspective de la corédemption, et c'est ainsi que toutes les générations La pourront proclamer Bienheureuse. Les hommes ont tué le Fils ; avant même qu'Il ressuscite, la Mère aimante qui Le reçoit dans ses bras en cette émouvante Pietà qui traversera les âges les plus sombres du christianisme, demeure l'icône de cette Tendresse de Dieu qui reste fidèle, malgré toutes les apparences, à ses promesses de vie et d'amour.
Ainsi soit-il.
Don Emmanuel Lemière (1961-....), Prêtre de la Communauté Saint-Martin