Mon Mariage, c'est pour la vie !
Témoignages de Séparé-Divorcé Fidèles
Voici le témoignage de Philippe dont l’épouse va quitter le foyer conjugal en kidnappant ses enfants : « Comment vivre quand on est séparé de ceux qu'on aime, quand on est rejeté par celle à qui un jour nous avons promis de nous aimer jusqu'au terme de notre vie ? » Le divorce est en effet un véritable désastre pour les enfants : « ils aiment Papa, ils aiment Maman, ils ne comprennent pas ce qui se passe, ils voudraient tant que Maman et Papa revivent ensemble »
Le témoignage de Philippe : aimer comme le Père prodigue celle qui lui a dit « je pars, donne-moi ce à quoi j'ai droit » :
« Ce matin de juillet, Chantal est partie en vacances avec nos quatre enfants chez sa mère dans le Sud-Ouest, je dois la rejoindre dans quinze jours. Ce temps de solitude me fera du bien car depuis plusieurs mois le climat est excessivement tendu entre mon épouse et moi. À midi, je rentre déjeuner à la maison et je trouve dans la boîte aux lettres deux courriers. Ils proviennent du Greffe du Tribunal. Je commence à trembler, j'ouvre : convocation devant le juge aux affaires matrimoniales, mon épouse demande le divorce.
Stupeur, révolte, rage, colère. Elle est partie avec les enfants, elle m'a kidnappé les enfants. Je rejoins mon bureau un peu comme un zombie. Le soir même, je rends visite à notre médecin car je sais que je risque de flancher et j'ai besoin de son aide.
À vrai dire, je m'y attendais un peu. En février dernier, une crise très forte me laissait soupçonner que ma femme envisageait cette éventualité. D'ailleurs un soir, elle m'avait posé la question :
« Si nous divorcions, qu'en penserais-tu ? »
- Ce serait l'écroulement de ma vie
« Bien, n'en parlons plus ».
Mais alors que s'est-il passé depuis ce jour de printemps, quatorze ans auparavant où je lui avais demandé si elle voulait m'épouser ? Tous deux issus de milieu Catholique (un Prêtre, une Religieuse du côté de Chantal), élevés par des parents unis, une enfance rude pour Chantal, une jeunesse très studieuse pour moi avec un père strict au niveau de mes études et de ma réussite, nous savions ce que nous faisions en nous engageant sur le chemin du Mariage. Etudiant, j'avais suivi plusieurs Retraites de spiritualité Ignacienne : j'étais paré, quoi ! Et puis c'est sûr, j'aiderai Chantal à avancer comme moi ...
Nous avançons tendrement et courageusement, les yeux dans les yeux, un premier enfant s'annonce rapidement (ce sera un garçon), joie, bonheur. Une mutation professionnelle marque le début de ma carrière, tout va bien. Nous partons pour Sarlat tous les deux, nous y resterons six ans, nous en repartirons à cinq. Au cours de cette période, les petits grains de sable se multiplient. Je suis intransigeant souvent. J'entends tout régenter, au fond je joue (?) au Pater Familias, ce qui depuis la « révolution de 68 » est passé de mode, il faut bien le reconnaître. Chantal se montre aussi possessive, jalouse. Bref, les occasions de dispute sont fréquentes. Chantal quitte même le foyer plusieurs fois pour se réfugier chez sa mère qui, bien entendu, n'entendant qu'un son de cloche ne peut que consoler sa fille.
Nous avons quitté Sarlat pour une autre affectation dans le Sud-Ouest. Notre couple bat sérieusement de l'aile, un quatrième bébé s'annonce. Chantal l'accepte très mal car il faut bien reconnaître qu'avec trois petits en bas âge, elle a fort à faire et elle est fatiguée. Un examen médical laisse entrevoir une tumeur (cancéreuse ?) : hôpital, analyse ... Soulagement, non rien de cancéreux. Ouf !
Notre dernier enfant vient au monde, c'est un garçon, il fera, tout comme les autres, le bonheur de ses parents. Il est accueilli avec grande joie alors qu'il n'était pas désiré ! Nouveau déménagement, encore plus au sud puisque nous partons pour Pau. Les enfants grandissent (ils ont entre huit et un an), le déracinement est difficile mais une carrière dans la banque entraîne de fréquentes mutations. Notre vie de couple se dégrade lentement, mais sûrement. Certes, nous avons intégré la chorale paroissiale locale, certes, nous allons à la Messe chaque Dimanche et nos enfants sont scolarisés dans l'enseignement privé. Les apparences sont sauves, mais trompeuses. Une dispute sérieuse va allumer le feu. Il couvera pendant cinq mois pour aboutir à cette surprise au début de l'été.
La procédure civile enclenchée, il faut trouver un avocat. Lequel quand on n'en connaît aucun ? Il faut s'acclimater au vocabulaire juridique qu'utilise mon conseil. Je ne comprends pas tout mais il n'y a qu'une chose que je souhaite : que Chantal revienne. « Une réconciliation devant le Juge, c'est possible, Maître ? Vous l'avez déjà vu, Maître ?» Mon avocat me répond de façon évasive, il est lucide, lui. Cependant il comprend mon désarroi.
Conciliation : échec. C'est affreux, Chantal refuse de revenir alors que je le lui demande. Le juge en prend acte. Modalités pratiques, pensions, droits de visite, tout va très vite. Je dois quitter le domicile conjugal d'ici un mois car la rentrée scolaire est proche. Il faut que je trouve un logement mais comment faire : dans trois jours, les enfants me sont confiés pour trois semaines de vacances et nous partons à l'autre bout de la France. Je demande à un collègue de chercher pour moi ; ce qu'il fera d'ailleurs avec beaucoup de gentillesse et à mon retour je pourrai emménager dans un deux pièces tout neuf... mais vide, car je partirai avec un lit, une table, une armoire. À ce moment, première étape importante pour moi : mon appartement est vide alors que nous avions jusqu'à présent vécu dans un certain confort, mais je m'en moque totalement. J'y suis complètement indifférent car je commence à réaliser que j'ai perdu l'essentiel : mon épouse.
La Providence veille. Je me rends à l'église la plus proche de mon nouveau domicile : il s'agit de la paroisse où j'ai été baptisé 39 ans plus tôt. J'entre et demande au Prêtre qui m'accueille si je peux rendre quelque service, car je lui expose ma situation : « je suis seul, mes enfants ne sont plus là, il faut bien que je m'occupe de quelqu'un, non ?» Il me regarde, laisse s'écouler un temps de silence, je m'effondre en larmes devant lui. Il me laisse pleurer... le temps nécessaire. Il me regarde avec douceur et me dit : « Avant d'aider les autres, ne pensez-vous pas que vous auriez besoin d'être aidé ? » Il me propose alors d'intégrer une Fraternité Charles de Foucauld et me remet en partant le texte de la prière d'abandon. À mon retour, je lis ce texte et l'enfouis aussitôt dans un tiroir : « non, c'est trop dur, je ne peux pas ». Je mettrai de même beaucoup de temps à réciter la deuxième partie du Notre Père : « Pardonne-nous ... comme nous pardonnons », impossible à articuler dans les premiers temps.
Grâce à ce Prêtre, j'intégrerai une Fraternité Charles de Foucauld et j'y trouverai de vrais amis qui, comme j'aime souvent le dire, m'ont à ce moment-là porté à bout de bras. C'était le Seigneur qui, avec une infinie délicatesse, me portait alors dans Ses bras. Mais comment vivre quand on est séparé de ceux qu'on aime, quand on est rejeté par celle à qui un jour nous avons promis de nous aimer jusqu'au terme de notre vie ? Comment gérer le temps ? Droit de visite du père : 1, 3, 5. Premier, troisième et cinquième week-end du mois (il n'y en a pas souvent de cinquième !), plus la moitié des vacances scolaires. Me voilà avec mon almanach des PTT, je souligne les week-ends où j'aurai les enfants. Chaque semaine, je vais vivre dans l'attente de ces deux jours. Le cœur broyé en permanence et le cinéma qui défile : « si tu n'avais pas fait ça, si tu n'avais pas dit cela, Chantal ne serait pas partie ». C'est le film dramatique. Romantique maintenant : ce sont tous les moments heureux qui reviennent en mémoire, comment se fait-il que cela m'arrive à moi ? À MOI ? Film d'angoisse et d'épouvante : « Chantal va revenir c'est sûr, mais quand ? Dans deux mois ? Mais comment vais-je pouvoir tenir d'ici là ? » Une amie bien intentionnée me dit en souhaitant m'encourager : «Philippe, il faut deux ans pour supporter un divorce. Je pensais en moi-même : « Elle est folle, je ne tiendrai pas deux mois ».
Je m'efforce de bien accueillir les enfants. Je n'ai jamais fait la cuisine : bienheureuses boîtes de cassoulet et de raviolis (le régal du petit dernier) qui m'ont si souvent dépanné. Sur le plan financier, je surveille mes dépenses car la procédure est coûteuse et je n'en connais pas l'issue. Enfin pour le « petit », j'achète du foie de veau, me privant par ailleurs. Peine perdue : « Je n'aime pas ça ! » - Qu'est-ce que tu aimes mon chéri ? « Je veux du steak en rond ». Allons bon, j'ai l'air malin avec mon foie de veau !
Nous nous promenons au parc, quelquefois nous allons au cinéma. Ils regardent la télé, je regarde ma montre : il faut que les enfants soient de retour chez leur mère à 19 heures. Ils y seront le plus souvent à 18 h 45 tant je crains de me mettre en porte-à-faux. Je regarde ma montre et pense que déjà il va falloir se séparer. En fait je mens : dès le vendredi ou le samedi, dès que je récupère mes enfants, je pense déjà à la séparation. C'est fou, lorsqu'ils sont absents, j'attends le prochain week-end, souffrant de ne pas les avoir avec moi chaque jour et dès qu'ils sont près de moi, je souffre à l'idée de la prochaine séparation. Il en sera ainsi tout au long des deux premières années.
C'est très dur pour un père de ne pouvoir être auprès de ses enfants, de ne pouvoir partager leurs soucis scolaires, leurs joies, leurs camarades, bref de ne pouvoir parler avec eux. Parler ... parlons-en ! Je suis curieux, je pose des questions, trop de questions sur Maman. Mes interrogations les gênent. En ce qui me concerne, je mettrai beaucoup trop de temps à le comprendre. Mais j'aimerais tant savoir ce qu'ils font avec Maman et qui vient à la maison. Le cinéma, toujours le cinéma dans ma tête. Je mettrai du temps à comprendre que pour les enfants, il n'est pas question de choisir : ils aiment Papa, ils aiment Maman, ils ne comprennent pas ce qui se passe, ils voudraient tant que Maman et Papa revivent ensemble !
Ce que je vis au cours des premières années de notre séparation est très dur, je souffre, je pleure seul chez moi, je ne parviens pas à me contenir et je m'imagine que je suis seul à souffrir, auto-alimentant mon chagrin. C'est faux : eux aussi souffrent, et je ne l'entends pas. Je le découvrirai cinq ou six ans après. Désastre du divorce pour nos enfants !
La procédure sera très rapide (moi qui n'étais pas pressé) : première instance, cour d'appel. En quinze mois tout sera tranché, le divorce définitivement prononcé. Le jour où je reçois l'arrêt de la Cour, c'est l'effondrement complet. Une enclume me tombe sur le crâne. Le monde ne présente plus d'intérêt. Je tiens le coup, je ne sais comment. Une chose est certaine, je dois vivre car il y a les enfants. C'est pour eux que je vais vivre, mais ils me le rendront bien : c'est aussi grâce à eux que je vais vivre.
De quoi est fait mon quotidien de solitaire ? Le travail bien sûr et c'est très important. Au bureau, le cinémascope personnel est interrompu. L'angoisse commence à me reprendre en fin de journée au moment où je signe le courrier. Je rentre chez moi, je rends parfois visite à une voisine de palier âgée, histoire d'essayer de me rendre utile à quelqu'un (en fait, c'est cette charmante grand-mère qui m'écoutant, me remonte le moral avec son beau sourire), puis je vais à la Messe. Oui, durant deux ans, je suis allé à la Messe chaque soir. Pourquoi ? Un besoin. Besoin d'entendre la Parole de Dieu, besoin de recevoir Jésus, besoin de Lui confier tous les miens, besoin de Le supplier pour que l'impossible se réalise : le retour de Chantal. Par ailleurs, quand on est seul, on n'arrête pas de réfléchir, de penser, de prier aussi. Certes la révolte est là : pourquoi ? Pourquoi cela m'arrive à moi ? Nous avions fait partie des Équipes Notre-Dame, nous avions confié notre union au Seigneur. Comment est-il possible que Chantal, en demandant le divorce, m'ait dit d'une certaine façon : « Va-t-en ! Je ne t'aime plus ». Ne plus être aimé de celle avec qui j'ai tout partagé, à qui j'ai tout confié. Alors ? Durant cette période, j'ai comme le sentiment que le Seigneur me catéchise. Il me donne des cours de rattrapage intenses. Dur, c'est dur, et pourtant, c'est à travers cette épreuve, à travers le refus d'amour de mon conjoint que je découvre l'amour, l'Amour infini que le Seigneur a pour moi. Alors cet amour que Chantal me refuse, je peux continuer à le vivre, en restant disponible à un éventuel retour. Que fait le père de l'enfant prodigue dans St-Luc ? Son fils parti : il l'aime tout autant que le fils aîné resté auprès de lui. Plus fort même. Non seulement il aime celui qui lui a dit « je pars, donne-moi ce à quoi j'ai droit », mais il l'attend, il guette son retour pour ... se précipiter au-devant de lui quand il revient. Jésus est venu sur terre pour nous proposer un chemin de vie : le Sermon sur la Montagne, les Béatitudes (le texte que nous avions choisi pour notre Messe de Fiançailles puis de Mariage), tout est là.
Du temps. Il m'a fallu du temps pour comprendre. Mais dès le début de notre séparation, j'ai vécu avec le profond désir de vivre mon Mariage jusqu'au bout. Nous nous sommes promis fidélité, nous nous sommes engagés à vivre ensemble les moments heureux mais aussi à nous soutenir dans les difficultés. Eh bien, ce moment difficile le voici, il m'est offert de le vivre. Simultanément, j'ai le désir de partager cela avec d'autres : existe-t-il un mouvement pour les divorcés ? Pour les divorcés qui souhaitent continuer à vivre de leur Sacrement de Mariage ? J'interroge : non, on ne sait pas.
Certes, il existe « Renaissance », mais c'est un mouvement exclusivement féminin. Rien pour les hommes. Au bout d'un an, des amis de la Fraternité Charles de Foucauld que j'ai intégrée me proposent de venir le 1er mai faire avec eux le pèlerinage Pau - Lourdes à pied. De nature, je suis peu sportif et physiquement à ce moment, je ne suis guère brillant. À force d'insister, ils finissent par me persuader. Me voilà sur le chemin Henri IV en route pour Lourdes. Manque d'entraînement, je suis rapidement fatigué, mais comme j'ai promis à Marie de faire ce pèlerinage si Chantal revenait, j'avance en me disant qu'ainsi j'aurai « payé » d'avance. Matinée dure, mais les derniers kilomètres, je ne vous en parle même pas. Enfin la grotte : j'ai tenu bon. Je suis heureux, crevé mais heureux, confiant à Marie mon désir le plus fou : le retour de mon épouse.
Le retour sur Pau est bien organisé: des voitures nous attendent. Je me retrouve avec un des Prêtres de ma paroisse, il me connaît, il sait l'épreuve que je suis en train de vivre. Nous bavardons. Plein de compassion, il me dit, juste avant d'arriver : « Oui, je comprends que le divorce soit une telle souffrance que certains puissent envisager de se remarier ». Surprise, déception. Je pense, sans le lui dire : « Si tu t'imagines que j'ai fait ce pèlerinage, que je me suis crevé pour entendre cela, tu te trompes lourdement ! » Oui vraiment, ce n'est pas du tout le genre de propos que je souhaite recevoir à ce moment-là. Mon Mariage, c'est pour la vie. Si Chantal est partie, peu importe, je dois continuer à le vivre et à en vivre seul pour nous deux.
Le temps passe, ma carrière professionnelle m'entraîne à partir dans l'Est puis plus tard à redescendre dans le Poitou. Ma situation de divorcé connue de mes collègues, l'Alliance que je porte toujours à la main gauche provoquent parfois des interrogations et des sourires. Certains se veulent bienveillants : « Comment tu n'as pas une copine ? T'es pas normal. Ce n'est pas possible ». Pendant un an, j'ai retiré mon Alliance. Mais je l'ai reprise, pour moi, pour Chantal, pour me protéger également. La tentation existe, il n'est pas facile de vivre seul : le manque de tendresse, c'est dur à supporter. Une main qui se pose affectueusement sur votre épaule... Comment avancer ? Comment poursuivre sa vie, et non pas « refaire sa vie » comme me le propose tout mon entourage compatissant ?
La réponse se trouve dans la prière et la réception fréquente des Sacrements : Eucharistie, Sacrement de Réconciliation. Il y a des chutes mais confiance, Jésus me tend la main ! À vrai dire, Il n'a jamais cessé de me tenir la main, c'est moi parfois qui la retire comme le petit enfant capricieux quitte celle de ses parents. Dans le cadre de mes divers déplacements, une distance très grande parfois me sépare de mes enfants. Pendant trois ans, je ne pourrai les retrouver qu'aux vacances de Pâques et durant un mois l'été. Ils grandissent, les aînés passent au stade de l'adolescence. Il est certain que lorsque nous nous retrouvons, j'ai tendance à fermer les yeux sur quelque carnet scolaire moyen ... Je ne souhaite pas me fâcher. Profiter d'eux, de leur présence, de leur affection, c'est ce que je m'efforce de vivre. L'été, nous faisons de belles balades dans le Jura où ma sœur aînée qui dispose d'un chalet nous accueille tous avec son grand cœur. De grandes marches au cours desquelles nous chantons, nous blaguons. Quelques semaines de bonheur. J'en fais provision. Ma famille comprend ma peine, mes amis aussi. Ils s'étonnent de mon choix de vie, ne comprennent pas toujours, et même avec les plus proches, la communication est difficile, j'ai parfois l'impression que nous ne parlons pas la même langue. La séparation, ils ne l'appréhendent que de l'extérieur.
Un jour triste et gris de novembre (il faisait aussi triste et gris dans mon cœur), je me balade à l'Abbaye de Ligugé. Après un rapide temps de prière, j'erre à la librairie. Je feuillette les derniers ouvrages proposés aux visiteurs. Un livre retient mon attention : « Séparés, divorcés, une possible espérance » de Paul Salaün... Je l'achète par curiosité. En fait, je vais le dévorer car il traite de la séparation et du divorce, c'est sûr, mais vécu par des hommes et des femmes qui restent fidèles à leur conjoint et se proposent d'avancer sur le chemin du pardon. Etonné, interloqué, je réalise que je ne suis pas seul à choisir ce chemin. Je ne suis pas fou, je ne suis pas un extraterrestre. À travers l'ouvrage, je découvre que d'autres vivent la même situation et... le plus fort : y trouve paix et joie ! Un contact est proposé à Rennes. Je prends rendez-vous et me déplace au siège de la Communion Notre-Dame de l'Alliance. Je suis accueilli, écouté, compris comme un frère. Les personnes que je rencontre parlent la même langue que moi... Grande joie pour moi et début d'un chemin de résurrection que je continue de vivre aujourd'hui. Toutes les difficultés ne sont pas effacées, la solitude est toujours là, mais c'est une solitude habitée par Jésus. Le Seigneur ne vient pas me délivrer de la déchirure que je porte toujours dans mon cœur, Il lui donne un sens. Oui, Chantal est ma femme pour toujours. Je prends conscience qu'au moment de la rupture, le Seigneur, tout comme au jeune homme riche de l'Écriture, m'a dit : « Si tu veux, viens, suis-moi ». Il n'y avait rien de contraignant dans cette invitation mais un appel à vivre, humblement ancré sur la Parole de Dieu. Le jour de notre Mariage, nous nous sommes unis Chantal et moi, nous nous sommes donnés l'un à l'autre, non pour une période déterminée (car, comme le dit un Prêtre que j'aime bien, dans ce cas, nous nous serions prêtés l'un à l'autre) mais pour toujours. Dieu a scellé cette union, Il s'est engagé, Lui aussi. Il s'est engagé avec nous pour toujours. Je peux l'oublier, Chantal peut l'oublier, Lui, le Seigneur nous restera fidèle pour toujours. Ainsi soit-il ».
Philippe - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés à cœur ouvert » diffusé à Radio Maria le 21 décembre 2016
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