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Le témoignage du désir de réconciliation de François fondé sur la vraie Charité « L’Amour excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout ! » :

« Je m'appelle François, j’ai quarante-sept ans. J'avais vingt-deux ans quand j’ai connu mon épouse. Nous voulions nous marier rapidement, tant la présence de l'un près de l'autre donnait sens à notre vie de jeunes adultes. Nous avons échangé nos consentements devant Dieu quelques mois plus tard. Puis nous avons donné naissance à trois magnifiques filles, auxquelles nous avons essayé ensemble de donner le meilleur de nous-mêmes.

Cependant, petit à petit, nous avons mis Dieu de côté. Pour la croissance de notre jeune couple, nous avons compté sur nos propres ressources en occultant nos fragilités. Le travail a pris une place de plus en plus importante dans nos vies respectives. En tant que commercial, j'étais souvent en déplacement et mon épouse avait repris ses études de médecine. Nous prenions de moins en moins le temps de nous asseoir ensemble. Petit à petit, j'ai cherché à combler un certain malaise intérieur par une suractivité professionnelle. Nos chemins de vie sont devenus avec le temps des chemins de solitude. La communication entre nous était de plus en plus difficile, voire tendue. Nous avons essayé de nous tendre la main pour sauver notre couple. Ce fut en vain. Nous étions seuls, nous comprenant de moins en moins. Nous étions aussi habités par cet orgueil d'essayer de posséder l'autre.

Et, un jour, mon épouse m'a demandé de mettre fin à notre vie commune. J'étais perdu. J'étais conscient de nos difficultés, mais je ne savais pas comment les résoudre. Au bout de plusieurs mois, après avoir envisagé ensemble ce qu'il était possible de faire ou pas, j'ai consenti à respecter sa liberté. Connaissant les raisons de son choix, je n'ai pas cherché à lui imposer une vie commune dont elle ne voulait plus. Nous avons divorcé civilement deux ans après sa demande. Cependant ce « Oui » que je lui avais librement donné le jour de notre Mariage restait et reste inscrit au fond de mon cœur.

Après notre séparation et avant notre divorce, je suis allé boire à la source de l'Amour, comme la Samaritaine. J'ai redécouvert la fidélité de Dieu à mon égard, à notre égard, alors que j'avais mis Dieu de côté dans ma vie de père et d'époux. Quelques mois après, j'ai pris une décision qui a transformé ma relation avec les autres. J'ai recommencé à participer à la Célébration dominicale et j'ai ressenti le besoin de mettre de la lumière sur mes zones d'ombre et mes fractures intérieures en allant me confesser. J'ai réalisé que Jésus m'aimait, que sa Miséricorde était infinie et qu'Il ne me jugeait pas. J'ai reçu un encouragement à être ce que je suis et à devenir ce que je reçois. Cet Amour m'a rendu indulgent envers moi-même, m'acceptant tel que je suis. Mon regard sur mon épouse et sur notre couple a changé. Je ne me sens plus coupable de l'échec de notre vie commune, que je vois maintenant plutôt comme une épreuve. Les difficultés, les souffrances que nous avions pu vivre, je ne les portais plus seul. Ce fidèle compagnon de route, à la fois discret et présent, me proposait de les porter avec nous. Dieu sait si ce compagnon, j'ai pu l'abandonner en cherchant à tracer ma route en solitaire, à rentrer dans une recherche de fausse perfection, de faux bonheur à atteindre. Son Regard miséricordieux a provoqué un décentrage progressif de moi-même. Sa Miséricorde s'étend sur tous et d'abord sur mon épouse et nos enfants. J'ai pu me pardonner, ainsi qu'à mon épouse. J'ai retrouvé la confiance en Lui, en moi et en elle. Un jour, un Prêtre m'a dit : « Tu es marié ! » J'avais besoin d'entendre cette parole pour retrouver du sens à mon chemin, à notre chemin. Et le nier aujourd'hui serait me mentir et mentir à mon épouse.

Par la suite, j'ai fait connaissance d'un ami qui m'a parlé de la Communion Notre-Dame de l'Alliance. Ce mouvement propose aux époux chrétiens séparés ou divorcés un chemin de vie en Église. J'y ai trouvé un soutien fraternel, des conseils et la vraie joie, dans des temps d'amitié et de rencontres spirituelles. Dans ma paroisse également j'ai été aidé à me remettre debout et en marche. C'est ainsi qu'un dialogue se reconstruit jour après jour entre mon épouse et moi, dans le respect de l'identité et de la liberté de l'autre. C'est un beau chemin non exempt de chutes ou de rechutes.

Le Seigneur creuse en mon cœur profond ce désir de réconciliation fondé sur la charité. « La charité excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » nous dit Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens (13, 7). Nous avions choisi cette lecture pour notre Mariage. C'est une invitation à purifier mon regard sur mon épouse et à éloigner de mon esprit toute tentation légaliste de me percevoir supérieur à elle. C'est aussi sortir de la spirale du ressenti, de la défiance, des non-dits qui ne font qu'alimenter nos souffrances à tous les deux.

J'ai retrouvé ma place de père de nos enfants dans le cœur de mon épouse, même si aujourd'hui elle ne m'accepte pas comme son mari. Et nous continuons à être fidèles dans la manière de prendre nos décisions en commun pour nos enfants, dans le respect de l'avis de l'autre et pour leur bien.

Chaque jour devient pour moi une action de grâce à Notre Seigneur de nous avoir unis en Lui pour la vie. Cette confiance retrouvée est source de paix et de joie. Et grandit en moi cette espérance que Jésus désire notre bonheur pour toujours, tout en respectant avec délicatesse nos libertés. Ainsi soit-il ».


François - « L’Amour excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout ! » - Témoignage du livre « Séparés, Divorcés à cœur ouvert » diffusé sur Radio Maria France le 18 janvier 2017




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