Voici quelques réponses en ce temps de Crise dans l’Église pour consolider notre Sainte Foi Catholique, assister au Saint Sacrifice de la Sainte Messe de Toujours et répondre à la question « Avec qui Pratiquer la Sainte Tradition Catholique ? » données par Monsieur l’Abbé Alain Delagneau, Prieur et Directeur de la Maison d’Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola au Prieuré de Notre-Dame du Pointet de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X à Broût-Vernet
Parmi ces dernières Institutions qui sont agréées par Rome, qui sont « en pleine communion avec Rome », on peut citer : la Fraternité Saint-Pierre, le Barroux, le Christ-Roi, l'Opus Mariae, la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier, ...
Les avis sur ce sujet sont partagés parmi ceux qui cherchent à garder la Foi Catholique et veulent La transmettre à leurs enfants.
La question est grave et mérite d'être étudiée, car nul n'est exempt de responsabilité dans son choix pour s'engager dans tel ou tel mouvement ecclésial. C'est un acte de la Vertu de Prudence dont nous aurons à rendre compte dans ses conséquences auprès de notre Souverain Juge.
C'est d'autant plus important qu'en tant que Catholiques, nous devons obéir à une autorité pour éviter le libre arbitre des protestants.
Certains tiennent qu'il faut continuer le combat de Mgr Lefebvre à travers sa Fraternité, car nous sommes loin d'être revenus à la Tradition immuable de l'Église.
D'autres disent : « c'est la même messe de part et d'autre, unissons-nous au lieu de nous diviser » ; « moi, je vais au plus près » ; ou encore « je vais là où les prêtres sont plus sympathiques ».
Quelques-uns préfèrent les Communautés Ecclesia Dei parce qu'on est moins exigeant sur les tenues vestimentaires, sur la morale, parce qu'on critique moins, il y a plus de charité...
Certains se refusent d'aller aux Messes de la Fraternité Saint-Pie X parce qu'Elle n'est pas « en communion avec Rome », qu'Elle n'est pas reconnue par Rome.
Quelques-uns pensent que la Fraternité Saint-Pie X a manqué des occasions d'être approuvée par Rome, par entêtement, alors qu'elle aurait pu apporter un sang nouveau à l'Église.
Que penser de tout cela ?
Tout d'abord, il est évident que c'est Monseigneur Lefebvre qui a sauvé la Messe Traditionnelle, en 1976, au prix d'une condamnation injuste et invalide de Rome !
Rappelons le discours de Paul VI au Consistoire (assemblée des cardinaux à Rome), le 24 mai 1976 :
« C'est au nom de la Tradition que nous demandons à tous nos fils, à toutes les communautés catholiques, de célébrer dans la dignité et la ferveur, la liturgie rénovée. L'adoption du nouvel Ordo Missae n'est certainement pas laissée à la libre décision des prêtres ou des fidèles… Le nouvel Ordo a été promulgué pour prendre la place de l'ancien, après une mûre délibération, et afin d'exécuter les décisions du Concile. De la même manière, notre prédécesseur, Saint Pie V, avait rendu obligatoire le Missel révisé sous son autorité après le Concile de Trente. La même prompte soumission, nous l'ordonnons, au nom de la même autorité suprême qui nous vient du Christ, à toutes les autres réformes liturgiques, disciplinaires, pastorales, mûries ces dernières années, en application des décrets conciliaires ».
Le 27 juin 1976, le Père Dhanis, envoyé par Rome, tend à Mgr Lefebvre le missel de Paul VI, en lui disant : « Monseigneur, si, aujourd'hui même, vous acceptez de dire, avec moi, cette messe, tout est aplani avec Rome » !
Monseigneur Lefebvre procède cependant, le 29 juin, aux Ordinations Sacerdotales dans la Messe Traditionnelle et pour des Prêtres qui ne célébreront que cette Messe.
La sanction tombe, le 22 juillet 1976 : la « suspens a divinis » !
Monseigneur Lefebvre ne peut plus donner les Sacrements !
Cette censure est nulle car c'est un abus de pouvoir de l'autorité, qui veut imposer une messe de saveur protestante - indigne de l'honneur dû à Dieu et qui fait perdre la Foi Catholique des pratiquants -, qui veut supprimer la Messe de Toujours, expression claire de la Foi Catholique.
Monseigneur Lefebvre continue d'ordonner des Prêtres, DANS et POUR la Messe Traditionnelle.
L'avenir lui donnera raison de cette ténacité ; en 2007, le pape Benoît XVI écrira : « Il est permis de célébrer le Sacrifice de la Messe suivant l'édition type du Missel Romain promulgué par Jean XXIII en 1962 et jamais abrogé ». (Motu proprio du 7 juillet)
Le nouvel Ordo n'est qu'un fruit empoisonné de la nouvelle théologie du Concile ! Ce fruit est, certes, de taille, car il regarde le Culte dû à Dieu, la Source des Grâces, la Pratique des fidèles.
Mais, hélas, il n'est pas le seul !
Comme l'écrit si bien le futur pape Benoît XVI, théologien au Concile : « Il y a eu une tentative de réconciliation officielle de l'Église avec le monde tel qu'il était devenu depuis 1789 ».
Autrement dit, la trilogie révolutionnaire « liberté-égalité-fraternité » a inspiré certains textes du Concile !
Ainsi, le libéralisme condamné par les Papes pendant deux siècles - depuis Pie VI, au moment de la Révolution Française, jusqu'à Pie XII -, triomphe dans l'Église.
Le pape Paul VI pourra dire, dans son discours de clôture du Concile : « Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme; nous aussi, plus que quiconque, nous avons le culte de l'homme ». (7 décembre 1965)
Quel aveu !
C'est un grand mystère et une immense souffrance de voir les plus hautes autorités de l'Église épouser les idées de la Révolution et adapter la Religion à l'esprit du monde.
Comment a-t-on pu en arriver là !
Par l'illusion de penser qu'en se faisant l'ami du monde, on allait pouvoir le convertir. C'est pure illusion, car le Prince de ce monde c'est le Démon, et Saint Jacques dit très justement : « Celui qui veut être l'ami du monde se constitue ennemi de Dieu » 4, 4.
Par la peur de la Croix, peur de la persécution du monde, oubliant que Notre-Seigneur nous a dit : « Le serviteur n'est pas plus grand que son Maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jn 15, 20).
Chercher à plaire au monde, c'est tout simplement cesser de travailler au Règne de Notre-Seigneur dans les âmes, les familles et les sociétés.
Monseigneur Lefebvre a très bien vu cela : « Le mal du Concile, c'est l'ignorance de Jésus-Christ et de son Règne » (Itinéraire Spirituel).
Dès lors, les grandes réformes issues du Concile vont ruiner le Règne de Notre-Seigneur, Règne de « Grâce et de Vérité ».
Des millions d'âmes vont perdre la Pratique religieuse, la Foi Catholique. C'est dramatique !
Et d'abord à travers le document sur la liberté religieuse. Paul VI va imposer le laïcisme dans les États Catholiques. Notre-Seigneur ne doit plus Régner sur les lois, sur les sociétés chrétiennes.
Pourtant, quelle est la Mission de l'Église ? « Allez enseigner toutes les nations ... » (Mt 28, 19).
Dès lors, les âmes faibles se laissent séduire par les fausses religions pour des questions d'argent, de morale ... Des millions de Catholiques, n'étant plus soutenus dans leur Foi, apostasient. C'est dramatique !
Comment se taire devant un tel affront fait au Roi des rois, devant cet abandon des âmes faibles ?
Il y a aussi le faux œcuménisme qui va être vulgarisé par Assise.
Le pape est mis sur un pied d'égalité avec les responsables des fausses religions.
C'est piétiner le Premier Commandement de Dieu : « Tu n'auras pas d'autre Divinité en ma Présence ». C'est le scandale par excellence, c'est mettre sur un pied d'égalité Notre-Seigneur et les fausses religions.
Depuis, les cérémonies et dialogues œcuméniques se multiplient dans l'Église. C'est dramatique, car les Catholiques Pratiquants relativisent la Foi et se font peu à peu leur religion, une religion humaine et sentimentale qui n'est pas source de Salut.
Léon XIII écrivait : « La Religion Catholique étant la Seule véritable, Elle ne peut, sans subir la dernière des injures et des injustices, tolérer que les autres religions Lui soient égalées » (Humanum genus, 1884).
Comment se taire devant cette erreur gravissime qui tue l'esprit missionnaire de l'Église et éloigne les fidèles de la Foi Catholique ?
Aujourd'hui, c'est la morale qui est mise en cause à travers les ouvertures pratiquées par le pape François.
Sommes-nous pour ou contre le Règne de Notre-Seigneur, Règne de Grâce et de Vérité ?
Tout le problème est là !
La Royauté de Notre-Seigneur EST le programme de l'Église, nul ne peut s'y dérober !
Pour les autorités romaines, le concile Vatican II est la référence incontournable, alors que certaines orientations sont en rupture évidente avec la Mission de l'Église, avec la Tradition bimillénaire de l'Église, comme on vient de le rappeler brièvement.
À ce propos, il est indispensable de lire quelques livres :
- « Ils L'ont découronné », Monseigneur Lefebvre
- « 1962, Révolution dans l'Église », Don Andrea Mancinella
- « Catéchisme Catholique de la crise dans l'Église », Abbé Matthias Gaudran
Le problème des Communautés Ecclesia Dei est que, pour pouvoir célébrer la Messe Saint-Pie V dans une église, elles doivent SE TAIRE PUBLIQUEMENT sur les applications du Concile qui sont mortifères pour les âmes.
Ce silence est une infidélité au devoir de tout Prêtre, d'annoncer la Voie du Salut et de dénoncer les erreurs qui mettent en danger la Foi ou les mœurs.
À des erreurs graves et publiques de la part des autorités, correspond chez les Pasteurs un devoir grave de les dénoncer publiquement, sinon elles s'infiltrent peu à peu dans les âmes.
C'est ce que fit Saint Paul à l'égard de Saint Pierre : Ga 2, 14 - II II q. 33, a. 4, ad 2.
Rome, non seulement impose le silence à ces Communautés, mais cherche à les amener peu à peu à l'esprit du Concile.
Pour empêcher la critique de la « nouvelle messe », montrer qu'elle est légitime et bonne, Benoît XVI emploiera l'expression « Rite ordinaire et extraordinaire » ; c'est donc la même Doctrine (!)
Pour aider ces Communautés dans une étude constructive du Concile, ce pape parlera de « l'herméneutique de la continuité », Vatican II et ses réformes ne sont pas en rupture avec la Tradition, aidez-nous à le prouver (!)
Enfin, pour ceux qui hésiteraient encore, il y a les canonisations forcées (qui sont nulles) des papes du Concile pour porter Vatican II sur les Autels.
Comment faire confiance à de telles Communautés qui se sont laissées lier dans leur devoir de Vérité !
Pour défendre et répandre le Règne de Notre-Seigneur, Monseigneur Lefebvre n'a pas hésité à consacrer des Évêques afin qu'une lignée de Prêtres bien formés continuent la Mission de l'Église.
- L'excommunication qui a suivi était nulle, c'est pourquoi elle a été retirée sans condition en 2007.
Si aujourd'hui Mgr Lefebvre est considéré comme le sauveur de la Messe Traditionnelle, demain, avec sa Fraternité, il sera honoré comme l'apôtre du Règne de Notre-Seigneur.
Voulons-nous participer à cette Victoire plénière sur le libéralisme qui a envahi l'Église depuis Vatican II ?
Pour cela, il ne faut pas avoir peur des injustices. Le monde et ceux qui ne veulent pas lui déplaire nous persécuteront.
Avec les Vendéens, l'Histoire nous apprend qu'une victoire n'est pas la Victoire. C'est pourquoi, il faut ruiner les fondements de la Révolution dans l'Église.
Ne nous laissons pas arrêter par des arguments humains qui nous feront honte au moment du Jugement Général !
Les tenues vestimentaires !
Mais c'est l'Enseignement de l'Église et des Évêques avant Vatican II, en application du Droit Canon.
Le manque de Charité !
Mais la Charité implique avant tout l'Amour de Dieu et de la Vérité ; « Elle ne craint donc pas de tirer le glaive du fourreau pour l'intérêt de la Cause Divine » (Cardinal Pie).
La Fraternité a manqué des occasions d'être reconnue !
Elle aurait perdu sa Mission en étant assimilée aux Mouvements Ecclesia Dei.
Le problème de l'Obéissance !
« Nul n'est exempt de responsabilité pour avoir obéi aux hommes plutôt qu'à Dieu, en acceptant des ordres d'une autorité supérieure s'ils se révèlent contraires à la Volonté de Dieu telle que la Tradition nous la fait connaître avec certitude » (Mgr Lefebvre).
La Fraternité n'est pas en pleine communion avec Rome !
Cette notion de « communion imparfaite » vient du Concile pour faciliter l'œcuménisme actuel. La Fraternité, tout en reconnaissant la hiérarchie ecclésiastique, refuse et dénonce tout ce qui est contraire à l'enseignement et à la pratique immuable de l'Église ; elle est tout simplement Catholique.
Veillons à ne pas mériter ce reproche de l'Évangile (Jn 12, 43) : « Ils préféraient la gloire des hommes à la Gloire de Dieu ! »
Ainsi soit-il.
Monsieur l’Abbé Alain Delagneau - Prieur et Directeur de la Maison d’Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola au Prieuré de Notre-Dame du Pointet de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X à Broût-Vernet
Lire également la Réponse critique argumentée à la question « Que penser de la Nouvelle Messe, dite de Paul VI ? » donnée par Monsieur l’Abbé Alain Delagneau