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Vous ne commettrez point d'Adultère

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Voici la Sainte Catéchèse sur le Sixième Commandement du Décalogue « Vous ne commettrez point d'Adultère » donnée par le Catéchisme du Concile de Trente en 1566 appelé aussi le Catéchisme Catholique Romain pour l’instruction des Chrétiens sur les Vérités de la Sainte Foi Catholique



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Catéchisme du Concile de Trente

Chapitre trente-quatrième,
Sixième Commandement du Décalogue :
« Vous ne commettrez point d'adultère »

SOMMAIRE

D. Qu'est-ce que défend le Sixième Commandement ?
R. L'adultère d'abord, et en même temps tout ce qui blesse la chasteté.

D. Quels sont les remèdes contre ces péchés ?
R. Réfléchir sur l'infamie et les suites funestes qui en sont inséparables ; sur l'opposition qu'ils ont à Jésus-Christ, au Saint-Esprit, à la justice ; sur les châtiments que Dieu en tire ; et surtout éviter l'oisiveté, l'intempérance, les parures recherchées, la trop grande curiosité, les entretiens libres et déshonnêtes, etc.

Vous ne commettrez point d'Adultère :
Le mari et la femme sont unis par des liens très-étroits ; et rien ne peut leur être plus agréable que de sentir qu'ils s'aiment réciproquement d'un amour tendre et sincère. Au contraire, c'est pour eux le motif d'un profond chagrin, s'ils s'aperçoivent que l'amour qui leur est dû par les lois du mariage, s'accorde à d'autres personnes. C'est donc avec beaucoup de raison qu'après la loi qui protège la vie de l'homme, Dieu a placé aussitôt celle qui défend l'adultère, afin que personne n'osât violer ou détruire cette sainte et honorable union du mariage, qui est une source de charité et d'amour entre les hommes.
Mais, en traitant cette matière, il faut que le pasteur parle avec beaucoup de précaution et de prudence, et en termes couverts ; parce que le sujet demande à être expliqué plutôt en peu de mots qu'en de longs discours. Il serait à craindre, s'il voulait montrer en détail les diverses manières de transgresser ce précepte, qu'il ne vint à parler de choses plus propres à enflammer les passions, qu'à les réprimer et à les éteindre.
Or ce précepte est très-étendu dans son objet, et le pasteur doit en expliquer toutes les parties avec soin, et chacune en son lieu. D'une part, il défend expressément l'adultère ; et, de l'autre, il nous commande la chasteté de l'âme et du corps. Mais parlons d'abord de la première chose.


§ I. - De l'Adultère
L'Adultère est la violation du lit nuptial, soit qu'un homme marié commette le crime avec une femme libre, soit qu'un homme libre pèche avec une femme mariée.
Dans le premier cas, il viole sa propre couche ; dans le second, il viole celle d'autrui mais il commet également un adultère.
Mais, en défendant l'adultère, Dieu a défendu en même temps tout ce qui est contraire à la pureté. Ainsi l'enseignent saint Ambroise et saint Augustin ; et l'Écriture même, tant dans l'ancien que dans le nouveau Testament, en fournit la preuve évidente. Nous voyons dans le Pentateuque que les autres espèces d'impuretés sont punies aussi bien que l'adultère. Ainsi Juda condamne à mort sa belle-fille ; et le Deutéronome défend positivement qu'aucune des filles d'Israël ne se prostitue. Gardez-vous de toute fornication, disait Tobie à son fils ; et l'Ecclésiastique veut que l'homme rougisse à la vue d'une femme prostituée.
Dans le nouveau Testament, Notre-Seigneur Jésus-Christ assure que du cœur sortent les adultères et les fornications qui souillent l'homme; et l'Apôtre saint Paul parle souvent avec horreur de ces crimes honteux et détestables. La volonté de Dieu, dit-il, est votre sanctification, afin que vous vous absteniez de la fornication. Fuyez la fornication. Ne vous mêlez point aux fornicateurs. Que la fornication et toute impureté, et l'avarice ne soient pas même nommées parmi vous. Ni les fornicateurs, ni les adultères, ni les impudiques, ni ceux qui se livrent à des amours infâmes, ne possèderont point le royaume de Dieu.
Si donc l'adultère a été expressément nommé dans la loi, c'est parce que, outre le caractère de turpitude qui lui est commun avec les autres espèces d'impuretés, il est encore un acte d'injustice, et contre le prochain, et contre la société elle-même. Il est certain d'ailleurs que celui qui ne s'abstient pas des autres crimes de ce genre, est très-près de tomber dans l'adultère.
Ainsi donc en proscrivant l'adultère, Dieu a visiblement proscrit toute espèce d'impureté, soit du corps, soit de l'âme. Les sentiments intérieurs sont aussi bien défendus que les actes extérieurs ; car la loi est essentiellement spirituelle. Et d'ailleurs Jésus-Christ n'a-t-il pas dit : « Vous savez qu'il a été dit aux anciens de ne point commettre d'adultère ; mais je vous dis, moi, que quiconque regarde une femme avec un mauvais désir, a déjà commis l'adultère dans son cœur ».
Voilà ce qu'il nous a semblé que le pasteur pouvait dire en public sur cette matière, en y ajoutant cependant ce que le saint concile de Trente a ordonné contre les adultères et ceux qui entretiennent des femmes de mauvaise vie. Quant aux diverses espèces d'impuretés, il en parlera en particulier à chacun, dans l'occasion, eu égard aux personnes et aux circonstances.
Il reste à expliquer maintenant ce qui est ordonné par ce précepte.


§ II. - Ce qui est ordonné par le Sixième Commandement
Il faut apprendre aux fidèles qu'ils sont obligés par ce commandement de garder la chasteté et la continence, et de se tenir purs de tout ce qui souille la chair et l'esprit, achevant l'œuvre de leur sanctification dans la crainte de Dieu.
Les pasteurs doivent à cet égard leur faire de vives exhortations, et leur faire observer que, si la vertu de chasteté brille d'un éclat plus particulier dans ceux qui gardent religieusement l'excellente et divine vertu de virginité, elle ne laisse pas de pouvoir être aussi pratiquée par ceux qui vivent dans le célibat, et même par ceux qui, étant engagés dans le mariage, s'abstiennent avec soin de tout plaisir défendu.
Les saints Pères ont donné plusieurs remèdes et plusieurs moyens pour réprimer les passions et les dompter entièrement. Il faut que le pasteur ait soin de les enseigner aux fidèles et de les expliquer avec beaucoup de diligence.


§ III. - Remèdes contre les mauvaises pensées
Il y a deux sortes de remèdes : les uns qui dépendent uniquement de l'esprit, et les autres qui consistent dans des actions extérieures.
Les premiers sont principalement de réfléchir sur l'infamie et les suites funestes de ce péché, pour en concevoir plus facilement de l'horreur. Et ce qui fait sentir aisément combien il est funeste, c'est qu'il fait exclure du ciel ceux qui s'en rendent coupables. C'est là, en effet, le plus grand des maux.
Que si ce malheur est commun à tous les péchés mortels, le péché dont nous parlons a cela de particulier, que ceux qui le commettent, pèchent contre leurs propres corps. Fuyez la fornication, dit l'Apôtre. Tous les autres péchés se commettent hors du corps ; mais celui qui commet la fornication, pèche contre son corps, c'est-à-dire qu'il lui fait injure en le souillant et en en violant la sainteté. D'où vient que le même Apôtre dit encore aux Thessaloniciens : « La volonté de Dieu, c'est votre sanctification, afin que vous vous absteniez de la fornication, et que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l'honnêteté, et non point suivant les désirs de la chair, comme les nations qui ignorent Dieu ».
Ensuite, ce qui est plus criminel encore, c'est que le chrétien, en se livrant à ce vice honteux, en se prostituant, fait de ses membres, qui sont les membres de Jésus-Christ, les membres d'une prostituée. Ne savez-vous pas, dit saint Paul, que vos corps sont les membres de Jésus-Christ ? Prendrai-je donc les membres de Jésus-Christ pour en faire ceux d'une prostituée ? À Dieu ne plaise ! Ignorez-vous que celui qui s'attache à une prostituée, devient une même chair avec elle ?
Le chrétien d'ailleurs est le temple du Saint-Esprit, dit encore saint Paul, souiller ce temple, n'est-ce pas en chasser l'Esprit Saint ?
Pour ce qui concerne l'adultère en particulier, il renferme en soi une très-grande injustice. Car, suivant la doctrine de saint Paul, ceux qui sont unis par le mariage, sont réciproquement soumis l'un à l'autre, et ne sont point maîtres de leur propre corps. Ils sont au contraire assujettis et comme asservis l'un à l'autre, de manière que le mari doit se conformer à la volonté de la femme, et la femme à celle du mari. Et par conséquent, si l'un des deux sépare son corps de celui à qui il doit être uni, il commet une injustice très criminelle. Et, d'ailleurs, comme la crainte de l'infamie est un motif très-puissant pour porter les hommes au bien et pour les éloigner du mal, le pasteur ne manquera pas de faire sentir aux fidèles que l'adultère couvre d'opprobre ceux qui s'en rendent coupables.
Celui qui est adultère, dit l'Écriture, perdra son âme pour la folie de son cœur ; il s'attirera l'opprobre et l'ignominie, et sa honte ne s'effacera point.
Mais la sévérité des châtiments qui sont réservés aux adultères, suffit bien pour démontrer la grandeur de leur crime.
La loi de Moïse les condamnait à être lapidés. Et nous voyons même, dans une occasion, une ville entière, celle des Sichimites, détruite et ruinée pour le crime d'un seul. Les saintes lettres fournissent encore plusieurs exemples des châtiments que Dieu a exercés contre les adultères, et le pasteur fera bien de les rapporter, pour éloigner de plus en plus les fidèles d'un si grand crime.
Ainsi furent détruits les habitants de Sodome et des villes voisines ; les Israélites, qui avaient péché avec les filles de Moab dans le désert, et les Benjamites. Quant à ceux qui échappent à la mort, ils n'échappent point également aux douleurs insupportables dont ils sont souvent la victime.
Ils sont punis du plus terrible des châtiments, de l'aveuglement de l'esprit ; et alors ils ne pensent plus ni à Dieu, ni à leur réputation, ni à leur dignité, ni à leurs enfants, ni à eux-mêmes. Ils deviennent ainsi tellement pervers et incapables, qu'on ne peut plus leur confier rien d'important, et qu'ils sont dans l'impuissance de remplir aucuns de leurs devoirs comme il convient.
N'en avons-nous pas des exemples dans David et dans Salomon ? Le premier, ayant commis un adultère, se trouva tout à coup si différent de lui-même, que de très-doux qu'il était, il devint barbare, et qu'il fit exposer à une mort certaine un de ses plus zélés serviteurs, le fidèle Urie. L'autre s'étant livré à l'amour des femmes, en vint jusqu'à abandonner sa religion et à adorer les faux dieux.
C'est donc avec raison que le prophète Osée a dit, de ce péché, qu'il emporte le cœur de l'homme, et qu'il l'aveugle le plus souvent.


§ IV. - Autres remèdes contre l'impureté
Venons maintenant aux remèdes qui consistent dans l'action.
Le premier est d'éviter l'oisiveté. Ce fut l'oisiveté qui précipita les habitants de Sodome dans les désordres infâmes qui leur furent si funestes : Ézéchiel le dit expressément.
Le second est d'éviter l'intempérance dans le boire et le manger. Je les ai rassasiés, dit le Prophète, et ils ont commis l'adultère. En effet, c'est une cause d'impureté, que de prendre des aliments avec excès. Prenez garde à vous, dit Notre-Seigneur, et ne laissez point appesantir vos cœurs par l'excès des viandes et du vin. Ne vous enivrez pas, dit encore l'Apôtre, parce que le vin est une source de dissolution.
Mais ce sont surtout les regards qui sont une des grandes causes des passions impures. C'est pourquoi Jésus-Christ a dit « Si votre œil vous scandalise, arrachez-le, et jetez-le loin de vous ». Les prophètes ont parlé souvent dans le même sens. J'ai fait un pacte avec mes yeux, dit Job, afin de ne pas même penser à une vierge. Et d'ailleurs les exemples des désordres produits par la curiosité des regards, ne sont-ils pas innombrables ? Qu'on se rappelle les péchés de David, du roi de Sichem, et des vieillards qui calomnièrent Susanne.
La trop grande richesse dans les habits, si propre à attirer les regards, est encore une des grandes sources de l'impureté. Aussi l'ecclésiastique veut-il que l'on détourne ses yeux de la femme parée. Et, comme les femmes sont ordinairement fort attachées aux ornements du corps, il faut que les pasteurs les avertissent de temps en temps d'éviter ce défaut, et même les en reprennent fortement.
Voici la manière sévère dont saint Pierre leur parle là-dessus Que les femmes ne se parent point au-dehors par l'art de leur chevelure, par les ornements d'or, ni par la beauté des vêtements. Et saint Paul leur défend les cheveux frisés, les ornements d'or, les pierres précieuses, les habits recherchés. Souvent, en effet, ces ornements extérieurs ont fait perdre le véritable ornement de l'âme et du corps.
Mais, si la recherche dans les ornements porte au vice impur, les discours et entretiens déshonnêtes n'y conduisent pas moins. Les paroles obscènes sont comme un flambeau ardent qui allume dans le cœur des jeunes gens le feu de l'impureté. Les mauvais entretiens corrompent les bonnes mœurs, dit l'Apôtre. Il en est de même des chants trop tendres, des danses, des livres qui parlent d'amour d'une manière peu chaste, et des tableaux qui représentent quelque chose d'obscène. Toutes ces choses sont très-propres à inspirer aux jeunes gens des désirs impurs, à enflammer leurs cœurs de l'amour déshonnête. Il faut donc qu'ils les évitent avec soin. A cet égard, les pasteurs doivent recommander soigneusement aux fidèles d'observer ce que le saint concile de Trente a ordonné sur ce sujet. Rien de plus respectable ni de plus saint.
Que si les fidèles observent avec soin, avec zèle, avec désir de bien faire, tout ce que nous venons de dire, ils auront par là même retranché presque toutes les tentations de l'impureté. Mais, pour les détruire entièrement, point de remède plus efficace que l'usage fréquent de la confession et de la communion ; des prières assidues et ferventes ; l'aumône et le jeûne. La chasteté est un don de Dieu ; il ne le refuse jamais à ceux qui le demandent bien ; car Dieu ne permet pas que nous soyons tentés au-dessus de nos forces.
Enfin, il est bon d'exercer le corps non-seulement par des jeunes et spécialement par ceux que l'Église prescrit, mais encore par des veilles, par des pèlerinages pieux, et par d'autres mortifications. Toutes ces choses répriment efficacement les appétits de la chair, et sont des actes très-méritoires de la vertu de tempérance.
Ceux qui combattent dans l'arène, dit saint Paul en parlant de la mortification, s'abstiennent de toutes choses, et cela, pour obtenir une couronne corruptible, mais la nôtre est incorruptible ; puis il ajoute peu après : Je châtie mon corps, et je le réduis en servitude, de crainte qu'après avoir prêché aux autres, je ne sois réprouvé moi-même. Il dit encore ailleurs : « Ne cherchez pas à contenter votre chair dans ses désirs ».


Catéchisme du Concile de Trente – Chapitre trente-quatrième, Sixième Commandement du Décalogue : « Vous ne commettrez point d'adultère » - Nouvelle traduction de l’Abbé Jean Marie Doney, Tome II, pages 188-198, imprimerie de L. Grandmont-Donders (1847)


Voir « Toutes les Prières sur les Commandements de Dieu », « Toutes les Prières sur la Chasteté », « Toutes les Prières pour les Époux » (une centaine), « Tous les Sermons, Homélies et Méditations sur le Mariage » et « Tout sur le Sacrement du Mariage »

Voir également sur le Catéchisme du Concile de Trente :
- La Sixième Demande de la Prière du Notre Père « Ne nous induisez point en tentation » selon le Catéchisme du Concile de Trente
- Le Sixième Commandement du Décalogue « Vous ne commettrez point d'Adultère » selon le Catéchisme du Concile de Trente