Le « Chemin de la Croix avec la Très Sainte Vierge Marie » de Mgr Louis-Désiré Bataille :
PREMIÈRE STATION : Jésus condamné à mort
Comme son divin Fils, Marie a été condamnée un instant, non point par Pilate, non point par un peuple en démence, mais par Joseph, son époux bien-aimé, celui dont l'estime valait plus que tout le reste à ses yeux. Comme Jésus, elle était innocente ; comme Lui, forte de sa conscience, elle compta sur Dieu pour faire triompher sa vertu, et elle supporta en silence cette épreuve si douloureuse pour son cœur. Nous savons que cette confiance filiale ne fut point trompée.
Frères, le monde nous condamne aussi quelquefois sur de légères apparences. Cette injustice nous irrite. Nous nous agitons, nous murmurons, nous nous laissons aller à des plaintes, à des paroles amères, à des projets de vengeance peut-être.
Ô frères, souvenons-nous de Marie, de Marie condamnée bien plus douloureusement que nous ne pouvons l'être nous-mêmes. Comme elle, soyons patients et calmes ; Dieu sait notre innocence, et n'est-ce pas Lui qui a dit « Heureux serez-vous quand le monde vous attaquera injustement, une belle récompense vous attend dans le Ciel : Merces vestra copiosa est in Cœlis ? »
DEUXIÈME STATION : Jésus chargé de sa Croix
« Qu'on Le crucifie : Crucifigatur ! » avait crié la foule. C'était le supplice des esclaves. Une Croix est donc apportée, on en charge les épaules déjà épuisées du Sauveur, et c'est, fléchissant sous ce poids d'ignominie, qu'Il parcourra le chemin de ses dernières douleurs.
Voilà pourquoi, ô Marie, vous avez, vous aussi, connu la Croix ; voilà pourquoi vous l'avez rencontrée à chacun de vos pas. Pure de tout péché, n'ayant pas même, comme votre divin Fils, à expier les nôtres, il semblait que la douleur dût vous épargner. Mais non ! Elle visite particulièrement ceux que Dieu aime, parce que c'est elle qui est la grande mesure du mérite devant Lui. Aussi la Croix a pesé sur vous sous toutes les formes. Nazareth, Bethleem, Jérusalem, le désert, le prétoire, le Calvaire, l'ont tour à tour placée sur votre cœur.
Ô Mère, qui dira vos souffrances, et aurai-je encore le courage de me plaindre au milieu des croix légères que me ménage la céleste miséricorde, quand je me souviendrai de vos sept glaives, quand je contemplerai le gibet de mon divin Maître, quand j'entendrai les Saints bénir la Croix et la désirer plus lourde encore : Amplius, Domine, amplius !
TROISIÈME STATION : Jésus tombe une première fois
Il est tombé le Roi de gloire, sous les coups des bourreaux, sous les outrages de la foule, sous le fardeau honteux de la Croix ! Ah ! Dans quel abîme de tristesse et d'amertume Marie n'est-elle pas tombée elle-même, quand elle apprit que, succombant à ses douleurs, Jésus avait été vu, étendu sur la route, à demi écrasé par le gibet sur lequel Il devait mourir.
Hélas ! C'est cette désolation qui se renouvelle pour elle, lorsque nous, ses enfants, nous tombons dans le péché. Nos premières chutes, elle le sait, peuvent en amener d'autres, et rien ne saurait exprimer ses maternelles angoisses, à la pensée des malheurs qui en seront pour nous le résultat.
Vierge sainte, ô Mère, nous vous en conjurons, soutenez-nous dans la route difficile du Ciel ; si nous sommes menacés, défendez-nous ; si nous tombons, relevez-nous, et montrez que vous ne laissez jamais périr celui qui vous invoque, celui qui a mis en vous sa filiale confiance : Si Mariæ devotus exstiterit, nunquam in æternum peribit.
QUATRIÈME STATION : Jésus rencontre sa sainte Mère
Est-ce bien Lui ? Est-ce là ce cher Enfant que le Prophète avait désigné comme le plus beau des fils des hommes ? Les misérables L'ont tellement défiguré que sa tendresse Le reconnaît à peine. La boue, le sang, les crachats salissent et profanent ce visage auguste. Pauvre Mère ! C'est à travers des torrents de larmes qu'elle voit ce Fruit béni de ses entrailles ! Elle Le regarde pourtant, et ce regard rend à l'humanité sainte de Jésus les forces qui semblaient L'abandonner.
N'est-ce pas là l'image de ce qui se passe chaque jour sur le chemin de la vie ? Ces milliers d'âmes que le Baptême avait régénérées étaient belles autrefois. Oh ! Que leur pureté, leur douceur, leur piété, toutes leurs vertus les rendaient chères à Marie ! Pourquoi donc aujourd'hui cet or si éclatant s'est-il obscurci ? Pourquoi, dans ce cœur si limpide, de la honte, de la boue, des ténèbres et des souillures honteuses ? Ah ! Des chutes sont venues ; Satan a remplacé la Grâce, et l'enfant du Ciel se fait horreur à lui-même.
Ô Marie, vous ne vous en détournerez pas cependant, vous aurez pitié, vous lui direz aussi : « Confiance et courage ! » Vous le regarderez comme vous avez regardé Jésus dans cette rencontre et vous le sauverez : Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte !
CINQUIÈME STATION : Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa Croix
Pour Marie, Simon le Cyrénéen ce fut Joseph d'abord. Après la mort du Sauveur, ce fut Saint Jean, Saint Jean qui la recueillit et qui aida la Mère de Jésus à supporter l'absence de son Fils bien-aimé.
Comme elle, nous avons tous besoin d'un Cyrénéen, et Dieu infiniment miséricordieux veut bien nous le faire trouver : d'abord dans nos parents, parfois dans nos maîtres, souvent dans un ami fidèle, toujours dans le directeur de nos consciences. Mais, nous-mêmes, nous souvenons-nous assez que nous devons être aussi, à l'égard des autres, ce Cyrénéen compatissant ? Soulageons-nous dans la mesure possible la misère des pauvres qui vivent à nos côtés ? Il y a tant d'âmes que menacent de toutes parts des chutes bien plus lamentables que celles du Sauveur ; aidons-nous, de notre dévouement et de notre or, les œuvres qui les peuvent préserver de ce malheur ? Dans la personne du Pontife suprême, Jésus-Christ a encore besoin de notre aide pour suffire à des charges qui s'aggravent chaque jour, pour garder dans leur intégrité les droits, l'indépendance et la liberté de l'Église ; sommes-nous pour lui aussi généreux que nous pouvons l'être ?
Ô Marie, comptez sur nous désormais, et faites-nous bien comprendre qu'un jour nous recevrons beaucoup de Dieu, si nous Lui avons beaucoup donné : Eadem quippe mensura qua mensi fueritis remetietur vobis.
SIXIÈME STATION : Une Femme pieuse essuie la Face de Jésus
Il y a là une foule enivrée de sang ; il y a des soldats sans pitié ; il y a les Princes, des Prêtres qui excitent leur cruauté. Femme généreuse ! On la repoussera, on l'insultera, on la frappera peut-être... Qu'importe ? Est-ce que l'amour s'arrête jamais : Nunquam excidit ! Elle aime Jésus, cela suffit. Malgré tous les obstacles, à travers mille dangers, elle arrive jusqu'auprès de la Victime ; elle essuie de son voile sa face auguste, et emporte, avec son image, le bonheur de L'avoir soulagé.
Pauvres coupables, qui montez le calvaire de vos inexorables passions, succombant sous le poids de vos habitudes et de vos péchés ; pauvres âmes, souillées et horribles à voir ; chrétiens égarés, ne désespérez pas ! Voici Marie ! Véronique céleste, elle est témoin de votre malheur, elle se sent émue. C'est elle qui demandera, obtiendra et enverra vers vous toutes les Grâces qui, comme un voile salutaire, essuieront vos fautes en mettant l'aveu sur vos lèvres et le repentir dans vos cœurs. Ô frères, quelque bas que vous soyez tombés, encore une fois, tournez-vous vers elle ; n'est-elle point le refuge des pécheurs : Refugium peccatorum, ora pro nobis !
SEPTIÈME STATION : Jésus tombe une seconde fois
Que de souffrances renouvelées pour le Sauveur, dans cette seconde chute ! Vous les ressentez avec Lui, ô Marie, quand, après nous avoir vus tomber dans le péché, vous nous voyez tomber dans l'indifférence ; car, en vérité, il y a quelque chose de pire qu'une chute, c'est de ne point comprendre ce qu'elle a de compromettant et de honteux, c'est de s'accoutumer au mal, au lieu de réagir et de s'en corriger.
Que de Chrétiens cependant qui en sont là ! Que de malheureuses âmes, après avoir lutté quelque temps contre la violence de leurs passions, se laissent aller, deviennent victimes des plus tristes habitudes et finissent, selon l'énergique expression de nos saints livres, par boire l'iniquité comme l'eau !
Ô Vierge sans tache, Mère très pure, réveillez de ce sommeil de mort les infortunés qui restent ainsi dans leur chute ; rappelez-les à leurs sublimes destinées et tendez-leur une main compatissante, afin qu'ils comprennent, qu'ils se remettent debout et qu'ils marchent avec une ardeur nouvelle vers vous, ô Marie, qui êtes la Mère des suprêmes espérances : Mater sanctæ spei, ora pro nobis !
HUITIÈME STATION : Jésus console les femmes d'Israël qui Le suivent
Femmes chrétiennes qui pleurez, la Sainte Vierge se tourne aussi vers vous, dans sa bonté maternelle. Vous montrant ses larmes, elle vous dit comme le Sauveur : « Le bois sec doit-il prétendre à être mieux traité que le bois vert ? Moi l'Immaculée par la Grâce de Dieu, moi, la Vierge sans tache, vois, j'ai connu toutes les douleurs qui peuvent affliger le cœur d'une épouse et d'une mère, et pas une plainte n'est sortie de mes lèvres. Ah ! Je me suis rappelé, au sein de mon martyre, que la vie est une épreuve, que malheur à celui qui ne connaît ici-bas que des joies, que la souffrance est la condition du mérite, et le mérite, la condition de la couronne ! Toi aussi, lève ton cœur plus haut que ce monde misérable, songe à l'Éternité. Un jour, tu béniras ce qui t'attriste aujourd'hui, car, sache-le bien, c'est en échange de nos épreuves que la récompense nous sera donnée : Si tamen compatimur, ut et conglorificemur. »
NEUVIÈME STATION : Jésus tombe une troisième fois
Elle L'a suivi de loin, l'inconsolable Mère ; elle a entendu le bruit de cette dernière chute, et son cœur s'est brisé sous cette nouvelle et cruelle secousse.
Quand un Chrétien, insensible jusqu'à la fin de sa vie aux appels de la miséricorde et aux saintes influences de la Grâce, a persisté à dire Non, quelle angoisse encore pour vous, ô Marie ! Je le vois étendu sur son lit de douleur ; la dernière chute est venue pour lui en ce monde, chute dans une maladie sans remède. Les médecins ne l'ont point caché ; on l'a fait entendre à l'endurci. Il résiste toujours, il refuse les Sacrements, il éloigne le Prêtre. Dieu, il Le redoute, il en a peur, il n'en veut pas ; il sent que c'est un Juge pour lui.
Ô parents Chrétiens, parlez-lui de sa Mère du Ciel. Une mère ! Ce mot réveille de si douces pensées de pardon, de tendresse et d'espérance ! Priez-la avec lui ; et vous, ô Secours des Chrétiens, venez ! Cette âme, c'est pour son Salut qu'a coulé votre sang, puisque le Sang de Jésus c'est celui de Marie. Venez ! D'un de vos célestes sourires relevez-le, et que ce soit pour l'Éternité : Auxilium christianorum, ora pro nobis !
DIXIÈME STATION : Jésus dépouillé de ses vêtements
Cette robe sans couture qu'on arrache sanglante à des plaies qui se rouvrent, Marie l'avait tissée elle-même, dans des jours plus heureux. Sous ses yeux, les bourreaux se la disputent et la tirent au sort : Super vestem meam miserunt sortem.
Divine Mère, vous avez d'autres enfants qu'on dépouille sous vos yeux, en ce moment, d'une robe qui vous est bien plus chère encore, la robe d'innocence et d'immortalité dont le Baptême et la Grâce les avaient revêtus. Les bourreaux qui s'acharnent à cette œuvre meurtrière, hélas ! Nous les connaissons tous, c'est le monde, c'est le Démon, ce sont les plaisirs dangereux vers lesquels des parents aveugles poussent eux-mêmes parfois les jeunes âmes confiées à leur sollicitude, ce sont les théâtres, ce sont les mauvais journaux et les mauvais livres surtout. Sous prétexte qu'on est assez fort pour ne pas se laisser influencer par de telles lectures, des familles qui se croient Chrétiennes ouvrent, chaque matin, leur porte et leur bourse à ces bourreaux des âmes, et bientôt, au lieu des plus pures vertus, l'incroyance, le désordre, une nudité horrible, deviennent le partage des imprudents qui n'ont pas pris garde.
Vierge très prudente, ô Mère de la Pureté, parlez pour moi à ces cœurs qui se préparent tant de regrets, et ayez pitié d'eux : Virgo prudentissima, ora pro nobis !
ONZIÈME STATION : Jésus attaché à la Croix
La vie a été aussi pour Marie une Croix. Comme les clous qui ont traversé les pieds et les mains du Sauveur, des glaives de douleur ont transpercé son Cœur de mère. Comment raconter ses déchirements et ses angoisses, lorsqu'elle perdit son Fils à Jérusalem, quand elle apprit plus tard qu'on L'avait saisi et traîné devant les tribunaux, quand elle Le rencontra sur la route du Calvaire, maudit, couvert d'opprobres, arrosant de son sang le chemin de la mort ?
Et vous, Chrétiens, ne connaissez-vous pas ces clous aigus, et, pour vous comme pour elle, l'existence n'est-elle pas trop souvent une croix ? Ne vous en étonnez pas ; le disciple n'est pas plus que le Maître, et si le Sauveur a voulu passer par ce crucifiement douloureux, n'est-ce pas pour nous aider à le subir nous-mêmes ! Aimons donc la Croix, attachons-nous-y comme à une espérance. Nous avons des fautes à faire oublier, c'est elle qui les réparera ; nous avons des vertus à acquérir, c'est elle qui nous les donnera ; nous avons des parents qui ont besoin de conversion, c'est elle qui la leur obtiendra ; nous avons des enfants à préserver, c'est elle qui les gardera ; nous avons le Ciel à gagner, c'est elle qui nous le méritera : O crux, ave, spes unica !
DOUZIÈME STATION : Jésus-Christ meurt
L'agonie est à son terme. Le Sauveur pardonne à ceux qui L'ont tué, Il nous donne Marie pour Mère, Il remet son âme entre les mains de son Père céleste, et Il expire...
Ô Vierge, vous aussi avez voulu passer par la mort, et pour vous, ainsi que pour Jésus, la mort a été pieuse, résignée, parce que la vie avait été merveilleusement fidèle. Doucement, sans regret, vous avez fait votre sacrifice, heureuse de voir finir pour vous les années de la séparation et de l'exil. Vous avez aussi remis entre les mains du Père céleste votre âme enrichie de tant de mérites ; vous avez dit, comme Jésus : « J'ai soif ; j'ai soif de mon Fils et du Ciel ! » Un dernier élan d'amour vous a, sans effort, délivrée de ce monde, et vous vous êtes endormie, calme, rayonnante, le sourire sur les lèvres, comme la mère dévouée, le soir, après une journée bien remplie.
Ô vous, qui êtes la patronne de la bonne mort, je vous en supplie, obtenez-nous cette Grâce suprême de nous endormir un jour, comme vous, dans l'amour de Jésus. Faites, par votre intercession, que nous nous en rendions dignes par une vie toujours fidèle, et à cette fin, ô bonne Mère, priez pour nous maintenant et à l'heure du départ : Nunc et in hora mortis nostræ.
TREIZIÈME STATION : Jésus détaché de la Croix est remis à sa sainte Mère
Perdre sa fortune et tomber dans la pauvreté, elle et ses enfants, c'est bien triste pour une mère ; voir sa santé s'affaiblir lorsqu'elle aurait besoin de ses forces pour les soigner et les nourrir, c'est navrant ; mais quelle douleur, pour elle, a jamais été comparable à la douleur de voir étendu sur un lit funèbre, un enfant, objet de toutes ses espérances ; un jeune homme, une jeune fille, heureux fruit d'un ménage béni du Ciel ; un mari, qui ne lui avait donné que des joies ! Le langage humain est impuissant à exprimer les angoisses qui doivent alors déchirer son cœur.
Oh ! Si dans cette assistance il s'en trouve qui ait passé par cette cruelle épreuve, je ne leur dirai pas : « Séchez vos larmes » ; Marie a pleuré dans un moment semblable : Juxta Crucem lacrymosa ; mais je leur dirai : « Regardez, comparez, espérez ! Regardez : voici une Mère comme vous, souverainement aimée de Dieu ; ce Fils dont elle a le cadavre sous les yeux, c'était la Sainteté même, Il avait passé en faisant le bien, et voyez dans quel état ils L'ont mis ! Comparez votre enfant, votre mari, votre frère, ils sont morts, honorés, près de vous, entourés de vos soins, vous avez pu adoucir leur départ et leur fermer les yeux ; Jésus est mort, accablé d'insultes, sur une Croix comme les grands criminels, couvert de plaies, sans que sa pauvre Mère, témoin de ses souffrances, ait pu même Lui présenter à boire, lorsqu'Il criait : J'ai soif ! Mort sans que même elle ait pu Lui donner le baiser de l'adieu ! Espérez enfin : celui que vous pleurez, s'il est mort Chrétien, il est près de Dieu, près de Marie, il jouit de l'éternel repos, il vous attend ; vous le reverrez et ce sera pour jamais ! Oh ! Que cette pensée doit être douce à votre cœur ; oh ! Que cette assurance doit mettre de consolation dans vos larmes Memor fui... et consolatus sum !
QUATORZIÈME STATION : Jésus déposé dans le Sépulcre
Saint Jean, Joseph d'Arimathie et les autres déposèrent pieusement le corps du divin Maitre dans une grotte préparée par leurs soins. Les saintes Femmes y placèrent des aromates ; mais quand, le surlendemain, elles revinrent pour pleurer encore près de la sainte dépouille, la pierre était renversée et le Christ, qui est la Résurrection et la Vie, avait triomphé du tombeau.
Et par la puissance divine, il en fut ainsi pour vous, ô Marie. De même que le corps d'un Dieu fait homme ne pouvait point devenir la pâture des vers, au fond de son cercueil ; le vôtre, exempt de la souillure originelle, et si merveilleusement sanctifié par le séjour qu'y avait fait le Sauveur durant neuf mois, devait aussi échapper à la corruption et aux ravages de la mort. La Tradition nous raconte que, quand les Apôtres ouvrirent votre tombe pour permettre à Saint Thomas, venu de loin, de contempler une dernière fois vos traits vénérables et si chers, cette tombe était vide, et qu'ils n'y trouvèrent que des fleurs.
Mère admirable, vous aviez, comme Jésus, vaincu la mort. Par un privilège particulier, les Anges, sur l'ordre de votre divin Fils, vous avaient portée près de Lui tout entière dans ce beau Ciel, éternelle Patrie, dont vous serez à jamais l'ornement et dont vous êtes la Reine. Oh ! Qu'il en soit ainsi un jour pour mon âme ! Puisse-t-elle, après avoir vécu comme vous, être comme vous portée par les Anges au Tribunal de l'éternelle miséricorde, et trouver là pour jamais la lumière, le repos, la gloire et les ineffables ravissements qui sont devenus votre partage :
Iter para tutum,
Ut videntes Jesum,
Semper collatemur.
Amen !
Monseigneur Louis-Désiré Bataille (1820-1879) –
« Vingt Exercices du Chemin de la Croix » :
Chemin de la Croix avec la Très Sainte Vierge Marie, pages 394-415, à la librairie Bataille à Lille en 1880
Voir de Monseigneur Louis-Désiré Bataille, Évêque d'Amiens :
- Le
« Chemin de la Croix du Vendredi Saint » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix avec la Sainte Église Catholique » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix avec la Très Sainte Vierge Marie » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour tous les Fidèles » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Mères Chrétiennes » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour la Jeunesse » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Riches » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Pauvres » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Âmes pieuses et ferventes » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Âmes du Purgatoire » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix comme préparation à la Mort » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les personnes endeuillées » de Mgr Louis-Désiré Bataille