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« Exercice Spirituel N°23 » de Saint Ignace

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Voici l’Exercice Spirituel N°23 de Saint Ignace de Loyola « Principe et Fondement » de la première semaine d'une Retraite Ignacienne : « L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme... » pour se vaincre soi-même et régler sa vie sans se déterminer par aucune affection désordonnée



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La Prière préparatoire :

« Ut et quae agenda sunt videant, et ad implenda quae viderint, convalescant. Per Dominum nostrum Jesum Christum »

« Seigneur, faites-nous la grâce de comprendre ce que nous devons faire, et donnez-nous la force de mettre en pratique ce que nous aurons compris. Nous Vous le demandons par Notre Seigneur Jésus-Christ »


L’Exercice Spirituel N°23 de Saint Ignace de Loyola « Principe et Fondement »

« L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme. Et les autres choses qui sont sur la terre sont créées à cause de l'homme et pour l'aider dans la poursuite de la fin que Dieu lui a marquée en le créant. D'où il suit qu'il doit en faire usage autant qu'elles le conduisent vers sa fin, et qu'il doit s'en dégager autant qu'elles l'en détournent. Pour cela, il est nécessaire de nous rendre indifférents à l'égard de tous les objets créés, en tout ce qui est laissé au choix de notre libre arbitre et ne lui est pas défendu; en sorte que, de notre côté, nous ne voulions pas plus la santé que la maladie, les richesses que la pauvreté, l'honneur que le mépris, une longue vie qu'une vie courte, et ainsi de tout le reste ; désirant et choisissant uniquement ce qui nous conduit plus sûrement à la fin pour laquelle nous sommes créés ».


Cette vérité fondamentale règle mes relations avec les autres hommes, et en général, avec tous les êtres parmi lesquels je vis. Elle commande aussi mes attitudes à l'égard de toutes les situations et de tous les événements auxquels je suis mêlé. Il faut qu'avec tout ce « créé » j'établisse des relations ordonnées selon l'ordre de Dieu. Ordonnées selon le caractère absolu, exclusif de son Plan d'Amour : « Une seule chose est nécessaire » (Luc 10, 42). Tout le créé attend de moi que je lui donne un sens : « En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu » (Rom 8, 19-21).
« En tant qu'enfant de Dieu, je sentis que tout ce que possède le Père céleste est mien. Je sentis que tout ce qui existe, est exclusivement mien, mais je n'avais de cela aucun désir, car Dieu seul me suffit » (Saint Faustine, journal)

Quels choix je dois faire actuellement pour donner à Dieu la première place dans ma vie ?

Je prends un instant pour méditer toutes ces choses dans mon cœur (cf Luc 2, 19 : « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur »)


Pour nous aider à méditer les deux premières phrases : « L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme. Et les autres choses qui sont sur la terre sont créées à cause de l'homme et pour l'aider dans la poursuite de la fin que Dieu lui a marquée en le créant ».


« Dieu est Amour, l'homme est donc créé pour aimer, et c'est par son cœur qu'il ressemble à Dieu. Dieu a créé l'homme pour qu'il L'aime de tout son cœur, de tout son esprit, de toutes ses forces » (Deut. 6, 4-10)

« L'amour envers Dieu n'est pas matière d'enseignement. Car personne ne nous a enseigné à jouir de la lumière, à aimer la vie, à chérir ceux qui nous ont mis au monde ou qui nous ont élevés. De même, ou plutôt à plus forte raison, le désir de Dieu ne s'apprend pas par un enseignement venu de l'extérieur ; dès que l'homme est vivant et commence à exister, une sorte de germe est déposé en nous qui possède en lui-même le principe interne de l'Amour. C'est à l'école des Commandements de Dieu qu'il nous convient de L'accueillir, de Le cultiver avec soin, de Le nourrir avec intelligence et, par la Grâce de Dieu, de Le conduire à sa perfection » (Saint Basile)

« Qui donc pourra combler les désirs de mon cœur, répondre à ma demande d'un amour parfait ? Qui sinon Toi, Seigneur, Dieu de toute bonté » (Saint Agustin)

« Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme Te cherche Toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant » (Psaume 41)

« Qu'est-ce que l'homme pour que Tu penses à lui, le fils d'un homme, que Tu en prennes souci ? » (Psaume 8, 5)

« Seigneur, faites-moi connaître ma fin, pour que je sache ce qui me manque » (Psaume 38, 5)


Pour nous aider à méditer la deuxième partie de l’exercice : « D'où il suit qu'il doit en faire usage autant qu'elles le conduisent vers sa fin, et qu'il doit s'en dégager autant qu'elles l'en détournent. Pour cela, il est nécessaire de nous rendre indifférents à l'égard de tous les objets créés, en tout ce qui est laissé au choix de notre libre arbitre et ne lui est pas défendu; en sorte que, de notre côté, nous ne voulions pas plus la santé que la maladie, les richesses que la pauvreté, l'honneur que le mépris, une longue vie qu'une vie courte, et ainsi de tout le reste ; désirant et choisissant uniquement ce qui nous conduit plus sûrement à la fin pour laquelle nous sommes créés ».



Sur la terre tout est créé pour l'homme en vue de l'aider dans la poursuite de son destin de Fils de Dieu. On doit user des choses créées dans la mesure où elles sont une aide pour réaliser notre destinée et nous en dégager dans la mesure où elles sont un obstacle. En d'autres termes je dois aimer tout cela avec un cœur de fils, comme Dieu mon Père, les veut pour moi ; et je dois m'en détacher avec un cœur de fils, selon que Dieu, mon Père, ne les veut pas pour moi.

Il s'agit de chercher ce qui est la Volonté de Dieu. Il me La manifeste :
- Par sa Providence de Créateur
- Par les Commandements
- Par les Béatitudes…
- Par les Exemples de vie de son Fils Jésus-Christ,
- Par les événements de la vie


Quelque mots sur « il est nécessaire de nous rendre indifférents »  : Etre indifférent, c'est préférer Dieu à tout et à tous !

- L'indifférence c'est l'Amour de Dieu placé au-dessus de tout autre amour et de toute autre aversion. C'est l'acte de charité vécu. L'indifférence, c'est un choix libre et résolu « je choisis Dieu, et avec sa Grâce, je serai toujours fidèle à ce choix ».

- L'indifférence n'est donc pas impassibilité ni insensibilité : je peux avoir horreur de la maladie et de la mort, pourtant les aimer, parce qu'elles sont la Volonté de Dieu pour moi, etc…

- L'indifférence n'abolit pas mes attraits et mes répugnances spontanés de caractère ou de tempérament, mais je les « accepte » parce qu'elles coïncident avec la Volonté de Dieu pour moi.

- L'indifférence est une disposition de ma liberté qui ne choisit rien avant de savoir si Dieu veut qu'elle le choisisse. Sera-t-elle une bonne « passion » ordonnée selon Dieu ou une mauvaise « passion » non ordonnée selon Dieu. Orienter nos passions selon l'Amour du Christ ?

- L'indifférence, loin d'amenuiser mon ardeur pour les tâches de ma vie personnelle, familiale, professionnelle, sociale la stimule au contraire : c'est la Volonté de Dieu que « je vive », et que je tende, pour moi, pour les autres, pour le monde vers le mieux. Mais en même temps si la Volonté de Dieu est que j'échoue, l'indifférence me fait accepter l'échec, la déchéance ou la mort comme une réussite mystérieuse : le Christ aurait-Il moins sauvé le monde par sa Passion que par son travail à Nazareth ou par ses Miracles et sa Prédication ?


« En construisant sur le Roc inébranlable, non seulement votre vie sera solide et stable, mais elle contribuera aussi à projeter la Lumière du Christ sur toute l'humanité, en présentant une alternative valable à tous ceux dont les fondements de leur existence étaient inconsistants » (Benoit XVI, août 2011)

« Mon bonheur, c'est la Loi de ta Bouche, plus qu'un monceau d'or ou d'argent. Tes mains m'ont façonné, affermi ; éclaire-moi, que j'apprenne tes Volontés ... ta Loi fait mon plaisir » (Ps 118, 73-78)

« Que sert à l'homme de gagner l'univers, s'il vient à perdre son âme ? » (Math 16, 26)

« Saint Paul exhorte aux Chrétiens de Corinthe à fuir le culte des idoles (1 Co 10, 14). Très présentes à Corinthe, les erreurs du paganisme devaient être dénoncées, car elles constituaient une puissante aliénation et détournaient l'homme de sa véritable destinée. Cet appel à fuir les idoles reste pertinent aujourd'hui. Le monde contemporain ne s'est-il pas créé ses propres idoles ? N'a-t-il pas imité, peut-être à son insu, les païens de l'Antiquité, en détournant l'homme de sa fin véritable, du bonheur de vivre éternellement avec Dieu ? C'est là une question que tout homme, honnête avec lui-même, ne peut que se poser. Qu'est-ce qui est important dans ma vie ? Qu'est-ce que je mets à la première place ? Le mot « idole » vient du grec et signifie « image », « figure », « représentation », mais aussi « spectre », « fantôme », « vaine apparence ». L'idole est un leurre, car elle détourne son serviteur de la réalité pour le cantonner dans le royaume de l'apparence. Or n'est-ce pas une tentation propre à notre époque ? Tentation d'idolâtrer un passé qui n'existe plus, en oubliant ses carences, tentation d'idolâtrer un avenir qui n'existe pas encore, en croyant que, par ses seules forces, l'homme réalisera le bonheur éternel sur la terre. L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable, de sa propre vérité ? » (Benoît XVI, à Paris 14 septembre 2008)

« Si vous accordez à votre âme ses convoitises, elle vous rendra la joie de vos ennemis » (Livre de Ben Sira le Sage 18, 31)


Saint Ignace de Loyola (1491-1556) – Exercice Spirituel N°23 « Principe et Fondement », première semaine

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