Le « Chemin de la Croix avec la Sainte Église Catholique » de Mgr Louis-Désiré Bataille :
PREMIÈRE STATION : Jésus condamné à mort
Pilate hésite, mais on lui crie que le Sauveur trouble la paix, qu'Il est ennemi de César. Aussitôt, la crainte de l'impopularité s'empare du faible gouverneur, il se lave les mains, trahit ainsi sa conscience et livre le Juste aux bourreaux.
Que de Chrétiens, de nos jours, qui se rendent coupables du même forfait ? Au fond, ils savent bien que l'Église est parfaitement innocente des torts que lui imputent les préjugés, la haine, l'ignorance et la mauvaise foi. Mais son devoir l'oblige parfois à la résistance, ou à des revendications qui troublent le repos et s'opposent aux iniques prétentions de ce César qu'on appelle l'impiété. Hélas ! La peur de se compromettre saisit aussi des cœurs qui se croient fidèles ; ils condamnent l'Église et la livrent à ses bourreaux.
Ô Sauveur, prémunissez-nous contre cette ingratitude, et donnez-nous le courage de défendre, jusqu'à la mort, s'il le faut, cette Mère de nos âmes, contre laquelle l'Enfer lui-même ne doit point prévaloir : Et portæ inferi non prævalebunt.
DEUXIÈME STATION : Jésus chargé de sa Croix
La Croix, voilà aussi le partage de l'Église ; Jésus-Christ la lui a promise, Il la lui a léguée, avant de remonter à son Père. Le monde se réjouira, a-t-Il dit, vous, vous serez dans la tristesse ; vous serez haïe à cause de moi ; on se saisira de vous, on vous livrera aux synagogues, on vous jettera dans les prisons. Je vous envoie comme une brebis au milieu des loups ; souvenez-vous que le disciple n'est pas au-dessus du Maître, ni le serviteur plus que son Seigneur. Et depuis dix-huit siècles, cette promesse s'accomplit pour l'Église ; la Croix est son héritage, c'est son espérance.
Ô Chrétiens, est-ce la vôtre aussi ? Considérez-vous la Croix comme le lien nécessaire entre le Sauveur et vous ? Etes-vous assez pénétrés de cette pensée, que c'est par elle et par elle seule que vous pouvez expier le passé, sanctifier le présent et assurer les joies de l'avenir ? Ah ! Avec Jésus et à l'exemple de l'Église, prenez-la donc, portez-la généreusement, et répétez le mot de Saint Paul : « A Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu'en la Croix de mon Sauveur : Mihi autem absit gloriari, nisi in cruce Domini ! »
TROISIÈME STATION : Jésus tombe une première fois
Le Sauveur, accablé sous le poids du gibet et les coups des bourreaux, chancelle, et Le voici qui tombe dans le sang qu'on a fait jaillir de ses membres divins.
Il en devait être ainsi de votre Église, ô Jésus ! A peine entrée dans cette voie douloureuse qui durera pour elle jusqu'à la fin des siècles, les bourreaux qu'on appelle Néron, Domitien, Trajan, Dioclétien, Julien l'Apostat, la firent tomber dans le sang de ses membres, je veux dire de ses enfants les plus dévoués et les plus chers. Quelle boucherie mon Dieu ! Quelles horreurs et quelles tortures ! Mais ce sang a germé, il est devenu une semence de Chrétiens ; et, l'épreuve passée, l'Église, comme le Sauveur, s'est relevée plus courageuse et plus vaillante : Sanguis martyrum, semen christianorum.
Divin Maître, n'est-ce pas l'effet de la persécution, pour nos âmes, quand elles en supportent pour Vous les tristesses ? Elle abat la nature, mais elle fortifie la Grâce, et ces apparentes défaillances ne sont, devant Vous, que des occasions de mérite pour ce monde, de triomphe pour l'Autre : Beati qui persecutionem patiuntur !
QUATRIÈME STATION : Jésus rencontre sa sainte Mère
Quel moment pour l'un et pour l'autre, Jésus voit sa sainte Mère en larmes, succombant presque à sa douleur ; Marie voit Jésus couvert de boue et de sang, elle entend les cris de la foule et les insultes dont Il est l'objet devant elle, et son cœur est prêt à se briser. Pourtant, sa présence est une force pour le Sauveur ; Il n'est plus seul du moins à souffrir, quelqu'un compatit à ses peines, et ce quelqu'un, c'est sa Mère qui Le soutient, qui L'encourage du regard, qui L'aide ainsi à continuer jusqu'au bout cette route si pénible et si méritoire.
Frères, n'est-ce pas ce qui se passe chaque jour pour l'Église ? Sa route aussi est longue et douloureuse. Les clameurs et les outrages la poursuivent avec la même injustice. Ah ! Malgré les promesses divines qui sont avec elle, elle se découragerait parfois, si Marie, sa mère, la mère de son Dieu, n'était là devant elle. Elle la regarde ; elle n'oublie pas qu'elle est soutenue par elle ; elle sait que cette divine protectrice compatit à ses souffrances, qu'elle lui obtiendra toutes les Grâces dont elle sent si vivement le besoin, et cette pensée lui donne le secret de ne point connaître le découragement.
Ô Vierge, ô Mère, veillez toujours sur l'Église, et n'abandonnez pas ses enfants : Monstra te esse Matrem !
CINQUIÈME STATION : Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa Croix
Chrétiens, nous pouvons aussi aider l'Église à porter les siennes. Par nos paroles d'abord, en prenant sa défense quand les coups de l'incrédulité tombent devant nous sur sa divine origine, sur ses membres, sur ses enseignements, sur son culte ; par nos écrits ensuite, en la faisant connaître à tant d'ignorants qui s'en éloignent ou qui la défigurent ; par notre action enfin, en nous montrant toujours ses fils dévoués, en donnant à nos familles et au monde l'exemple des vertus qu'elle enseigne, en soutenant de nos sacrifices, de nos aumônes et de notre cœur, ces œuvres innombrables et si belles qu'elle a fondées et qu'elle bénit, en visitant le pauvre, en prêtant notre concours aux cercles Catholiques, aux patronages, aux orphelinats, aux associations charitables. Il nous en coûtera peut-être... N'importe, ou plutôt tant mieux ! Il en a coûté à Simon le Cyrénéen de prêter son assistance à Jésus. Ce fut son mérite et ce sera le vôtre, ô frères bien-aimés ! Dieu compte tout. C'est en se faisant violence pour son Église et pour Lui qu'on est digne de Lui et qu'on arrive avec Lui : Regnum Cælorum vim patitur.
SIXIÈME STATION : Une Femme pieuse essuie la Face de Jésus
Quel touchant spectacle au milieu de tant d'horreurs ! Au moment où des ennemis acharnés sont là qui accablent le Fils de Dieu, une femme puise dans son dévouement la force de protester contre ces traitements indignes, et de donner au bon Maître une marque de filiale tendresse.
Cette femme compatissante, ô Jésus, est-ce que, grâce à Vous, l'Église ne la trouve pas aussi sur le chemin de son martyre ? C'est la mère, c'est l'épouse Chrétienne qui se lève avant l'aurore, qui, chaque jour, répand devant le tabernacle ses adorations et son âme, qui charme son mari par ses douces vertus. La Véronique pour la sainte Église, c'est cette jeune fille qui se détache de tout ce qui n'est pas Vous, ô mon Dieu, méprise tout ce qui détourne de Vous, ne prend du monde où elle vit que ce que la conscience autorise, que ce que les convenances exigent, pratique la vigilance et garde ainsi son angélique pureté. La Véronique, je la retrouve dans ces milliers d'âmes qui, plus généreuses encore, ont, au printemps même de la vie, dit adieu aux plaisirs, à la fortune, à la famille en larmes, à toutes les espérances de la terre, pour aller jeûner, prier, souffrir, expier, et Vous servir plus fidèlement dans la solitude, dans une salle d'asile, dans une prison, à l'hôpital.
Ô Sauveur, si nous n'aimons pas jusque-là votre Église, nous voulons du moins que nos sentiments soient pour elle un dédommagement qui la soulage, et notre vie une protestation qui la console !
SEPTIÈME STATION : Jésus tombe une seconde fois
La première chute pour l'Église fut la chute dans le sang. A peine remise debout, elle eut une autre douleur. Les hérésies vinrent la déchirer, et une partie de ses membres tomba dans l'erreur : c'est la seconde chute.
Arius, Eusèbe, Photius, Priscille, Pélage, Nestorius, Eutichés, entraînent après eux de nombreux égarés ; le trouble est dans la société Chrétienne. Mais les conciles sont convoqués, les doctrines des sectaires confondues ; la vérité, dégagée des doutes et des incertitudes que l'orgueil avait soulevés autour d'elle, apparaît plus brillante et plus forte, et l'Église se relève dans une nouvelle splendeur.
Nous qui sommes ses enfants, prenons garde de renouveler pour elle cette épreuve. Des erreurs de tout genre circulent et nous menacent aussi à l'heure qu'il est : c'est le monstrueux athéisme, c'est le matérialisme, c'est le naturalisme, le positivisme, la doctrine de la morale indépendante et de la prétendue raison pure, misérables élucubrations de l'esprit de révolte qui veut se donner le droit de ne croire à rien, pour acquérir celui de tout faire. Ah ! Chrétiens, arrière de nous ces chutes de l'intelligence ; défions-nous de nous-mêmes ; fuyons les livres, les journaux et les hommes qui nous seraient un danger sous ce rapport ; et, debout jusqu'ici dans la Foi, ne nous exposons pas à tomber : Attende in illis, ne forte cadas.
HUITIÈME STATION : Jésus console les femmes d'Israël qui Le suivent
Des femmes pleurent à la suite du Sauveur. Il se tourne vers elles dans sa bonté ; par son regard, par ses paroles, Il les réconforte, les encourage, et leur rend, avec l'espérance, la paix du cœur qu'elles n'avaient plus.
L'Église rencontre ainsi chaque jour, sur le chemin de ses douleurs, des cœurs affligés et des yeux pleins de larmes, et comme son divin Maître, elle a pitié, se tourne vers eux et les soutient dans leurs tristesses. « Confiance, leur dit-elle, vous bénirez plus tard ces tribulations d'un jour. Il faut souffrir pour être glorifié comme Jésus. Malheur à ceux qui sont toujours dans la joie ; ils ont reçu leur récompense ! Votre Dieu a souffert, sa sainte Mère a souffert, ses Saints ont souffert, tous ceux qu'Il aime souffrent ; n'ai-je pas souffert moi-même ? ajoute l'Église. La vie est une épreuve pour le Chrétien, et la Couronne ne se gagne que par le sacrifice. Levez les yeux, songez qu'elle vous attend, et rappelez-vous qu'elle sera d'autant plus belle que vous aurez dû souffrir davantage pour la mériter : Qui seminant in lacrymis, in exultatione metent.
NEUVIÈME STATION : Jésus tombe une troisième fois
C'était prédit : les destinées de l'Église devaient ressembler à celles de son divin Fondateur. Ce n'était pas assez pour ses membres de tomber dans le sang par les persécutions, de tomber dans l'erreur par les hérésies ; il y eut pour son cœur une épreuve bien plus cruelle c'est, lorsqu’aux jours de sa prospérité, elle se sentit tomber dans la boue par le désordre de ses enfants.
Oui, l'humiliation de cette troisième chute ne lui fut pas épargnée. Ô sainte Église de Jésus-Christ, quels déchirements pour vous, lorsque vous vites cette dégradation étendre ses ravages jusqu'au sanctuaire lui-même ; et que de Saints ne vous a-t-il pas fallu susciter en ces tristes époques, pour vous relever de ces hontes dont, à tort sans doute, mais en réalité pourtant, la malice humaine faisait rejaillir la responsabilité jusqu'à vous.
Ah ! Nous voulons que, de notre part du moins, ces moments ne renaissent jamais pour vous. Lavés dans le Sang de l'Agneau, nous vous promettons de mettre une garde à nos yeux, à nos sens, à nos cœurs ; d'écarter de notre vertu toutes les occasions qui pourraient nous entraîner dans cette troisième chute ; et, moyennant la Grâce, de rester toujours dignes de Dieu, de vous, et du Ciel où seuls peuvent prétendre les cœurs purs : Beati mundo corde, quoniam ipsi Deum videbunt.
DIXIÈME STATION : Jésus dépouillé de ses vêtements
La rage des bourreaux n'est point satisfaite. Cédant à des instincts dont la cupidité le dispute au cynisme, ils dépouillent le Sauveur et se partagent ses vêtements.
Ne dirait-on pas l'histoire d'hier pour l'Église de Dieu ; et, malgré les protestations soulevées par tout ce qui restait de foi et d'équité dans les âmes, n'avons-nous pas tous été les témoins d'un dépouillement semblable ? Ce pouvoir temporel, possédé par elle depuis tant de siècles et dont le maintien assurait l'exercice de son autorité spirituelle, a tenté des convoitises que je ne veux pas qualifier ; on le lui a ravi. Quatre-vingts ans auparavant, elle avait des biens dont la meilleure part servait à vêtir les malheureux et à nourrir les pauvres ; on les lui a arrachés. Dans les pays qui avoisinent le nôtre, est-ce que cette douleur ne s'est pas récemment renouvelée pour elle, et n'en avions-nous pas, hier soir dans cette chaire même, un témoignage vivant et une victime éloquente ? (Mgr Mermillod, Evêque d'Hébron, in partibus Infidelium, Vicaire Apostolique de Genève). Partout ailleurs, elle possède encore sur les consciences des droits imprescriptibles qu'elle tient de Dieu même ; que d'efforts, tous les jours, l'impiété ne multiplie-t-elle pas pour les lui enlever et se les partager, au mépris de ce qu'il y a de plus Sacré dans le monde ?
Ô Sauveur, ce n'est pas nous qui couvrirons jamais de notre approbation ces spoliations déplorables, indignes, sacrilèges ! Nous nous souviendrons que l'Église, c'est notre Mère, notre courageuse parole la défendra toujours ; et de notre or, et de notre amour, et de notre dévouement, et de notre vie, s'il le faut, nous lui referons un vêtement d'honneur que l'injustice des hommes sera impuissante à lui ravir : Induere vestimenta gloriae tuae, Jerusalem !
ONZIÈME STATION : Jésus attaché à la Croix
On prend les pieds et les mains du divin Condamné, on les étend sur le gibet ; des clous traversent ses chairs frémissantes, et des torrents de sang rougissent le Calvaire.
Les clous qui redoublent les souffrances de l'Église, crucifiée comme Jésus à l'heure qu'il est, c'est le blasphème, c'est la profanation du Dimanche, c'est l'amour effréné du plaisir, c'est l'abandon des Sacrements. N'entendons-nous pas, à tout instant, les plus hideuses formules retentir à nos oreilles attristées ? L'enfant lui-même les répète, à un âge où il comprend à peine la portée de l'insulte que ses lèvres envoient à la Religion et à Dieu ! Que d'ouvriers, que de maîtres, que de marchands qui ne connaissent plus le Jour du Seigneur ? Pour mieux outrager la suprême Volonté qui commande, on travaille le Dimanche, on s'arrête le lundi ! De son côté, le désordre des sens, la soif des jouissances, atteint des proportions qui épouvantent les plus indifférents ; et des multitudes de Chrétiens, au mépris d'un des plus graves préceptes de la Loi divine, ne connaissent plus la Table sainte, une fois la Première Communion faite.
Mon Dieu, ce sont là les plaies de votre Église, ce sont aussi les plaies des âmes. Ah ! Par compassion pour elles, faites-leur comprendre qu'en enfonçant ces pointes aiguës dans le cœur de leur mère spirituelle, c'est à leur propre malheur qu'elles travaillent ; touchez-les de votre Grâce, ramenez-les, sauvez-les, sauvez-nous avec elles : Et secundum multitudinem miserationum tuarum dele iniquitatem.
DOUZIÈME STATION : Jésus-Christ meurt
C'est l'humanité qui meurt en Lui ; la Divinité ne saurait mourir ; et voilà pourquoi l'Église, qui est divine, est immortelle comme Dieu. Même le dernier jour du monde ne la verra point passer ; seulement, d'Église souffrante et militante, elle deviendra dès lors l'Église triomphante, et ce sera pour jamais. Et c'est notre destinée à tous, ô Chrétiens ! Le corps, ce qu'il y a de terrestre en nous, s'affaiblit, tombe malade et s'éteint : voilà pourquoi c'est folie de donner tant d'importance à cette poussière que le trépas va dévorer bientôt. Mais l'âme échappe à la mort. Comme l'Église, elle est ici-bas militante et souffrante ; comme elle, elle sera, si nous le voulons, triomphante dans le Royaume qui lui est réservé. Là, pour l'une et l'autre, plus de persécutions, plus d'angoisses, plus d'humiliations, plus de tristesses, plus de larmes ; mais le bonheur dans sa plénitude, des délices dont le monde ne réussira jamais à nous donner l'idée, une incomparable gloire, la vie, ô mon Dieu, et le rassasiement de tout notre être dans des extases sans cesse renouvelées, toujours plus ravissantes et éternelles comme Vous-même : Satiabor, cum apparuerit gloria tua !
TREIZIÈME STATION : Jésus détaché de la Croix est remis à sa sainte Mère
Jésus-Christ est le Chef invisible de l'Église ; elle a pour chef visible, en ce moment, l'auguste, le saint, le bien-aimé Pie IX.
Comme dans cette Treizième Station, un jour aussi, la Volonté divine le détachera de cette croix qui a été le partage de sa vie, sa vie même Crux de cruce, et rendra à la mère commune, la terre, ses membres que la vieillesse, le malheur et la vertu ont faits si vénérables. De leur côté, les Anges remettront sa grande âme à la Mère du Ciel, à cette divine Vierge dont il a eu la gloire de proclamer la sainte et Immaculée Conception. Ah ! Notre douleur, en ce moment si redouté par nous tous, sera immense sans doute, comme celle des disciples lorsque le Corps de Jésus tomba du gibet dans les bras de Marie ; mais, à l'exemple de cette Mère admirable, nous nous dirons que la mort, pour celui que nous aimions de tant d'amour, c'est la délivrance ; nous nous rappellerons que le bonheur aura enfin succédé pour lui à près d'un siècle de tribulations ; nous n'oublierons pas que, près de Dieu, il sera plus puissant encore à obtenir pour l'Église et ses enfants les Grâces dont ils ont besoin ; nous songerons à la joie de le revoir ; et ces pensées, ô Marie, seront, comme pour Vous au Calvaire, notre consolation et notre espoir : Memor fui... et consolatus sum !
QUATORZIÈME STATION : Jésus déposé dans le Sépulcre
Alors on mit le Sauveur dans le sépulcre ; ses ennemis firent sceller la pierre qui en fermait l'entrée ; et, trois jours après, le Fils de Dieu Ressuscité apparaissait à ses disciples et les comblait de joie.
Lorsque le grand Pontife, son représentant sur la terre, aura fermé les yeux, l'impiété dit-on, se prépare aussi à sceller le tombeau de l'Église, à déclarer qu'elle n'est plus, et à entonner sur elle le chant des funérailles. L'impiété se trompe ; nous l'avons dit, l'Église est immortelle ; Celui qui est la toute-puissance et la vérité l'a promis Lui-même. Elle vivra jusqu'à la fin des siècles, malgré le monde, malgré Satan et malgré l'Enfer : Vobiscum sum, usque ad consummationem sæculi.
Ce tombeau du successeur de Pierre, comme celui de son Maître, ne se fermera que pour se rouvrir plus glorieux. Pie IX peut mourir et être enseveli ; le Pape ne meurt pas et ne connaît pas de sépulture. Quelques jours aussi après que la pierre aura été posée, non pas sur le tombeau du Pape, mais sur celui de Pie IX, la puissance de Dieu la renversera, et l'Église apparaîtra plus jeune, plus vivante et plus belle, dans la personne du successeur. Tous les cœurs Chrétiens s'inclineront avec reconnaissance et avec amour ; l'Hosanna céleste répondra aux Te Deum de la terre ; et l'œuvre de Dieu malgré les attaques et les persécutions, continuera sa marche victorieuse à travers les siècles, jusqu'à ce qu'elle aille se confondre avec l'Église du Ciel. Donnez-nous, ô Jésus, d'y arriver tous un jour avec Elle. Ainsi soit-il.
Monseigneur Louis-Désiré Bataille (1820-1879) –
« Vingt Exercices du Chemin de la Croix » :
Chemin de la Croix appliqué à la Sainte Église Catholique, pages 209-230, à la librairie Bataille à Lille en 1880
Voir de Monseigneur Louis-Désiré Bataille, Évêque d'Amiens :
- Le
« Chemin de la Croix du Vendredi Saint » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix avec la Sainte Église Catholique » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix avec la Très Sainte Vierge Marie » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour tous les Fidèles » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Mères Chrétiennes » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour la Jeunesse » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Riches » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Pauvres » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Âmes pieuses et ferventes » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les Âmes du Purgatoire » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix comme préparation à la Mort » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le
« Chemin de la Croix pour les personnes endeuillées » de Mgr Louis-Désiré Bataille