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Exercice du Chemin de la Croix pour la Jeunesse

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Voici les « Quatorze Méditations des Stations du Chemin de la Croix spécialement appliqué à la Jeunesse » de Monseigneur Louis-Désiré Bataille (1820-1879), archiprêtre à l'église de Saint-Jacques à Douai avant d'être nommé Évêque d'Amiens, qui montait dans la chaire de sa Cathédrale, pour dire, d'une voix vibrante et pénétrée, entre des prières et des cantiques, les récits toujours nouveaux des Quatorze Stations du Chemin de la Croix pour les Jeunes Gens et les Jeunes Filles. C'était un grand spectacle, une prédication saisissante ; des paroles enflammées faisaient jaillir de ferventes prières, après avoir inspiré de salutaires retours.



Le « Chemin de la Croix pour la Jeunesse » de Mgr Louis-Désiré Bataille :


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PREMIÈRE STATION : Jésus condamné à mort
« J'ai vu briller, le matin, la fleur des champs, dit le Psalmiste : le soir elle était flétrie ! » C'est la destinée des enfants des hommes. On a vingt ans, on est paré de tous les dons de la nature, on a des talents, des qualités brillantes, de l'avenir. On s'en glorifie peut-être, et on oublie qu'une condamnation certaine a été prononcée sur tout cela ; on perd de vue que, dans quelques jours, la maladie viendra nous saisir et nous enchaîner, comme les bourreaux ont fait de Jésus au prétoire.
Ô mon Dieu, cette condamnation qui pèse sans distinction sur tous les enfants d'Adam, rappelez-la-nous à toutes les époques de notre vie. Remettez-nous-en surtout le souvenir devant la pensée, dans les années où les illusions sont plus naturelles et plus fréquentes. Elle nous aidera à nous détacher des apparences qui passent, pour ne nous occuper que des réalités qui restent : Memorare novissima tua, et in æternum non peccabis.

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DEUXIÈME STATION : Jésus chargé de sa Croix
Les croix, elles s'appesantissent et se multiplient sans doute pour l'homme, à mesure qu'il avance dans le chemin douloureux de la vie ; mais il y en a même au début de la carrière, même à cet âge heureux où tout semble sourire à nos espérances. Et il les faut porter comme Jésus, et le secret de ne les point subir sans profit, c'est de les unir à la Sienne, c'est de penser qu'Il l'a acceptée pour nous sans l'avoir méritée, c'est d'en faire le moyen d'arriver avec Lui.
Ô Sauveur, c'est ainsi que nous nous soumettrons désormais à toutes celles qu'il Vous plaira de nous envoyer. Nous les comparerons à la Vôtre ; nous nous rappellerons que, pour Vous, ce nous est un devoir de les porter vaillamment ; nous les trouverons alors plus légères, Vous nous les rendrez ainsi plus méritoires : Si quis vult post me venire..., tollat crucem suam.

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TROISIÈME STATION : Jésus tombe une première fois
La première occasion de chute pour le jeune homme jusque-là fidèle, c'est ordinairement un camarade déjà perdu. On se laisse prendre à des dehors qui attirent, on est séduit par la franchise et l'amabilité du caractère ; sans examen, imprudemment, on se lie d'amitié. Peu à peu le cœur s'ouvre... Hélas ! Dans ce cœur il y a des doutes qui frisent l'impiété, il y a des vices peut-être ; et, quelques jours après, le Démon compte une victime de plus.
Jeune homme qui sentez en vous le besoin de vous attacher à un autre vous-même, jeune fille qui voulez une confidente et une compagne plus intime, au nom de votre avenir, choisissez bien ! On devient semblable à ceux que l'on fréquente, et il y a, dans l'Éternité malheureuse, des milliers d'âmes qui n'y sont tombées sans retour que par un mauvais camarade ou une compagne déjà pervertie : Omnibus dico : Vigilate !

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QUATRIÈME STATION : Jésus rencontre sa sainte Mère
Heureux les jeunes gens qui rencontrent aussi sur leur route une bonne et sainte mère, une mère qui aime leur âme avant tout ; une mère qui, comme la reine Blanche, préfèrerait pour eux la mort à un péché mortel ; une mère qui, après les avoir Chrétiennement élevés, les suit du regard et du cœur pendant les années difficiles ; une mère qui prie pour qu'ils ne tombent pas, qui pleure s'ils tombent, et qui sacrifie tout pour qu'ils se relèvent !
Ô Jésus, telle est votre Mère pour nous ! Telle fut celle de tant de Saints qui n'ont dû qu'à cette Grâce, ou de Vous rester fidèles, ou de le redevenir lorsqu'ils avaient eu le malheur de s'éloigner de Vous. Sauveur des hommes, qui êtes bon comme une mère, rendez les jeunes gens dociles aux enseignements, aux conseils, aux exemples, aux prières, aux larmes de celle qui leur a donné la vie ; qu'ils l'aiment, qu'ils la vénèrent, qu'ils ne se détournent jamais de son cœur ! Même ingrats envers Vous, qu'ils ne le soient jamais envers elle et, nouveaux Augustins, ils mériteront de redevenir un jour vos enfants : Fili... gemitus matris tuæ ne obliviscaris.

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CINQUIÈME STATION : Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa Croix
Simon le Cyrénéen, ô Dieu compatissant et bon, c'est Vous dans l'Eucharistie.
À tout âge, on a besoin sans doute d'y puiser le courage, la force et la vie, car, à tout âge, on est fils d'Adam, on est faible, on est en butte aux coups de l'ennemi et exposé à des dangers sans nombre.
Mais c'est aux jeunes gens surtout que ce secours est nécessaire. Dans ces années difficiles de l'adolescence et de la jeunesse, le chemin est si particulièrement glissant, les passions sont si vives, l'imagination est si ardente, les illusions sont si nombreuses et les entraînements si faciles ! Soutien divin, venez ! Par la Communion fréquente, mettez des forces dans ces cœurs qui ne savent pas et qui ne se défient de rien ; armez-les pour la périlleuse carrière qui les attend ; et, comme Élie lorsqu'il eut mangé le pain mystérieux, comme Vous quand le bras de Simon eut allégé le poids du fardeau, ils graviront avec générosité la montagne du Salut, et ce secours puissant deviendra pour eux le gage de la persévérance et de l'éternelle victoire : Et futuræ gloriæ nobis pignus datur.

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SIXIÈME STATION : Une Femme pieuse essuie la Face de Jésus
Lorsque vous êtes accablés sous le poids de vos habitudes et de vos écarts, voilà bien l'image de la sentence du pardon qui vous attend au saint Tribunal, jeunes gens qui suivez en ce moment Jésus sur la route du Calvaire. « Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, a-t-Il dit aux Apôtres et à leurs successeurs : Quorum remiseritis peccata remittuntur eis ».
Quelles que soient les fautes commises, quelque honteux qu'aient été les écarts, moyennant le repentir sincère et l'humble aveu fait à Dieu dans la personne de son représentant, l'Absolution, comme le voile de la Véronique, efface et purifie tout. L'âme retrouve avec sa première splendeur tous ses droits à l'amour de Dieu, à sa propre estime et aux récompenses du Ciel.
Ô ineffable bonté ! Et il y a des coupables qui, non seulement se détournent de cette miséricorde dont ils ont cependant tant besoin, mais l'attaquent, l'outragent et la blasphèment. Ingrats, qui ne comprennent pas qu'en agissant ainsi ils ressemblent au condamné à mort, insultant ceux qui lui ouvrent les portes de son cachot et qui veulent, par ordre supérieur, le rendre à la liberté ! Éclairez-les, mon Dieu ! Oh ! Qu'ils viennent à nous, et ils verront combien votre Cœur est bon, même pour ceux qui ont le plus abusé : Gustate et videte quoniam suavis est Dominus !

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SEPTIÈME STATION : Jésus tombe une seconde fois
La seconde cause des chutes que prépare le chemin de la vie à la jeunesse qui ne prend pas garde, c'est le plaisir et c'est le luxe. Le plaisir, c'est-à-dire les fêtes mondaines ; c'est à dire le théâtre ; c'est-à-dire certaines danses qui, dit-on, portent avec elles le péril dans une telle mesure que les Anges mêmes y perdraient leur vertu.
Il y a sans doute des récréations honnêtes ; mais, sérieusement, pouvons-nous mettre dans cette catégorie ces réunions où rien n'est respecté, où tout est mis en jeu pour surexciter des passions déjà trop ardentes ? Le théâtre ! Saint Jean Chrysostome disait déjà de son temps que c'est du feu et de la boue. On ne va pas dans le feu sans se brûler ; on ne va pas dans la boue sans se souiller. Que dirait-il, mon Dieu, s'il vivait dans ce siècle, et s'il savait ce que nous savons tous sur la plupart des pièces qui se jouent aujourd'hui ! Et le luxe ! Combien de pauvres jeunes filles qui sacrifient à cet amour désordonné de la toilette leur piété, leur temps, leur probité parfois, souvent leur devoir et leurs plus chères vertus ! Sauveur Jésus, relevez-les de ces défaillances et, avant qu'il soit trop tard, montrez-leur que le dernier mot de toutes ces imprudences, c'est le péché : Qui amat periculum in illo peribit.

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HUITIÈME STATION : Jésus console les femmes d'Israël qui Le suivent
Mon Dieu, ces femmes qui pleurent devant les ravages que nos prévarications ont produits sur votre Personne adorable, sont encore un symbole. Elles me rappellent en ce moment l'innocence, les joies, toutes les vertus qui parfumaient autrefois ces jeunes cœurs fatigués, meurtris, souillés maintenant par le péché. Que de bonheur alors ! Le calme, la paix, les plus suaves espérances y entretenaient comme une fête continuelle. Elles pleurent aujourd'hui, comme les saintes femmes de Sion, elles pleurent en voyant les ruines, et les désastres, et les tristesses, et le vide, et les dégoûts, et les ennuis, et les mécomptes qui leur ont succédé !
Mon Dieu, ne les consolerez-Vous pas en ramenant au devoir, à la pureté, à la grâce, ces cœurs qui Vous sont si chers ? Nous qui les aimons aussi, nous Vous en conjurons, touchez-les dans votre miséricorde, relevez-les, ramenez-les, afin qu'en déplorant leurs égarements ils Vous retrouvent, et qu'ils retrouvent avec Vous le bonheur qu'ils n'ont plus : Beati qui lugent, quoniam ipsi consolabuntur.

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NEUVIÈME STATION : Jésus tombe une troisième fois
Il est, pour tous, mais surtout pour les cœurs encore jeunes, une troisième occasion de chute dans la carrière que nous devons tous parcourir, je veux parler des lectures imprudentes.
Quel que soit le sexe, quelle que soit la condition, enfants ou adolescents, mariés ou non, oh ! Que je plains ceux qui s'y exposent ! Un peu plus tôt, un peu plus tard, ils tomberont ; ils tomberont dans le dégoût des choses sérieuses, dans l'abandon des exercices de piété, dans l'horreur du devoir et de la vie réelle, dans le doute, puis dans l'incroyance, puis dans l'impiété, puis dans l'endurcissement ! Je ne parle pas des désordres où ils glissent infailliblement ; le bon sens le dit assez. En vain on se promettra de ne pas accepter tout ce qu'on lit ; en vain on se persuadera qu'on est assez fort pour dominer, et les impressions coupables, et les émotions malsaines, et les troubles honteux qui sont la conséquence nécessaire de ce poison quotidien ; en vain on voudra prétendre qu'on a une foi que rien ne peut ébranler ; l'expérience est là : quelques mois de ces lectures dans un mauvais journal, dans des livres légers, dans des romans faciles, l'ange est vaincu et il n'y a plus que des ruines ! Et des parents se rencontrent qui prétendent aimer leurs enfants et qui laissent pénétrer, chaque matin, à leur foyer Chrétien, ces faux prophètes, bourreaux des âmes !
Ô frères, au nom de votre bonheur, arrière, arrière désormais : Intrinsecus autem sunt lupi rapaces !

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DIXIÈME STATION : Jésus dépouillé de ses vêtements
Ô mon Sauveur, je me suis demandé, devant cette Dixième Station, pourquoi Vous avez voulu passer par ce dépouillement brutal. Je me suis rappelé ce qui m'a été dit des usages auxquels se soumet le monde dans certaines réunions, et j'ai compris.
Dieu trois fois Saint, s'il est ici quelqu'une de ces Chrétiennes dont Vous avez alors voulu condamner la parure trop peu modeste, parlez en ce moment à sa conscience et à son cœur. Dites-lui que, de tous les malheurs, le plus grand serait de devenir pour d'autres une occasion de tentation et de péché. C'est là le scandale ; et n'avez-Vous pas assuré Vous-même que, plutôt que de le donner, mieux vaudrait être jeté à la mer avec une meule au cou ! Mon Dieu, rappelez-lui que ces âmes qu'elle peut perdre, Vous les avez aimées jusqu'à verser votre Sang pour elles ; persuadez-la bien que l'exemple des autres ne la justifiera pas devant Vous, et qu'elle sache, dans l'avenir, que la plus stricte décence est la compagne obligée de la Piété vraie : Modestia vestra nota sit omnibus hominibus, Dominus prope est.

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ONZIÈME STATION : Jésus attaché à la Croix
Accepter le Croix, disions-nous tout à l'heure, la porter sans murmure, c'est le devoir de tout Chrétien. Nos véritables intérêts demandent que nous fassions quelque chose de plus, c'est-à-dire que nous nous attachions avec Jésus-Christ.
Souvenez-vous-en, ô chers jeunes gens qui êtes ici. Humainement, quand on voit, comme à dix-huit ans, la vie et le monde à travers le prisme des illusions, on croit à peine aux épreuves. Qui songe aux tempêtes et aux orages de la journée, lorsque le soleil se lève frais et radieux à l'aurore ? Vous souffrirez pourtant. En avançant dans le chemin, vous y trouverez des déceptions, des amertumes, des séparations déchirantes : voilà vos croix. Les repousser et les maudire, c'est les rendre inutiles et mille fois plus amères. Ah ! Comme Jésus votre Modèle, préparez-vous-y plutôt. Voyez dans chacune d'elles une espérance, une expiation salutaire, un gage du bonheur que l'avenir vous prépare ; alors, vous bénirez votre croix, quelle qu'elle soit, vous remercierez Dieu de vous en avoir jugés dignes, vous vous y attacherez avec amour, vos lèvres, votre regard, votre cœur s'y fixeront avec délices ; c'est elle qui fécondera toutes vos minutes, elle qui, avec Celle du Sauveur, recevra votre dernier baiser, elle qui adoucira votre dernier soupir, elle qui, au cimetière, sanctifiera votre dernière demeure, elle enfin qui, devant Dieu, assurera votre immortelle Couronne : Compatimur ut et conglorificemur !

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DOUZIÈME STATION : Jésus-Christ meurt
Il avait trente-trois ans. On meurt donc quand on est jeune. Oui, hélas ! Et c'est souvent sur cet âge plein de promesses que la mort aime à frapper. Beauté, force, talent, vertus rien n'y fait. L'heure est venue de partir ; on dit adieu et l'on part ; Siccine separat amara mors ?
Oh ! L'horrible séparation, séparation affreuse tel est alors le regret et le cri de l'homme qui a vécu loin de Dieu, et qui ne voit rien au-delà du tombeau. Il a aimé le monde, le monde le délaisse et disparaît ; les plaisirs, ils sont remplacés par d'intolérables douleurs ; les louanges, elles ont fait place à l'oubli. De quelque côté qu'il se tourne, il n'y a plus pour lui d'espérance, et son dernier soupir s'exhale dans une malédiction ou un blasphème : Mors peccatorum pessima.
« Mon Père, mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains ! » Voilà au contraire le calme, voilà la sainte résignation qui adoucissent, qui sanctifient la dernière heure du jeune homme fidèle, de la pieuse jeune fille, lorsque Dieu les appelle à la récompense. Cette récompense, ah ! Ils savent qu'elle est prête, qu'ils n'ont rien négligé pour la mériter, qu'elle sera belle, puisque c'est Vous-même, ô mon Dieu, qui deviendrez l'objet de leurs éternelles délices ; et, comme les Saints, ils devancent de leurs impatients désirs le moment de s'unir à Vous ! Une jeune fille agonisante voit des larmes dans les yeux de sa mère : « Ma mère, demande-t-elle étonnée, est-ce donc un péché que de mourir ? « Non, je ne pensais pas que ce fut si doux » disait une autre.
Ô mort des justes, comme celle du Sauveur sur la Croix, que vous êtes ravissante, que vous êtes précieuse devant Dieu : Pretiosa in conspectu Domini mors Sanctorum ejus !

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TREIZIÈME STATION : Jésus détaché de la Croix est remis à sa sainte Mère
Pauvres jeunes gens, qui avez eu le malheur de voir aussi, dans votre maison si vide depuis, le cadavre d'un père, d'une mère tendrement aimés ; vous êtes orphelins, et cette pensée vous désole ! Vous pleurez, et quand Vous voyez un jeune homme, une jeune fille passer joyeux dans la compagnie de leurs chers parents, vous vous dites, la douleur dans l'âme « J'avais un père, j'avais une mère aussi ; hélas ! Et me voici seul ! »
Seul, cher enfant, ne le croyez pas ! L'est-on jamais quand on a Dieu pour Père, la Sainte Vierge pour Mère, les Anges pour frères, et pour amis les Saints ? Même ici-bas, est-ce que la charité, est-ce que le dévouement ne vous ont pas fait retrouver ceux dont vous pleurez le départ prématuré ? Croyez-vous qu'eux-mêmes vous oublient, là-Haut, et vous abandonnent ? Au Ciel, le cœur s'élargit encore et aime bien mieux. Oui, ils vivent ceux qui vous étaient si chers, ils veillent sur vous, ils vous protègent, ils intercèdent pour vous près de ce Dieu qui a promis de ne point délaisser les enfants qui n'ont plus de mère. Vous les reverrez, chers enfants ; c'est l'espérance qui soutenait Marie devant le Corps inanimé de Jésus, ce sera la vôtre : Spe gaudentes !

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QUATORZIÈME STATION : Jésus déposé dans le Sépulcre
Qu'est-ce qu'un sépulcre ? Si je le demande à ce jeune homme mondain qui ne vit que pour la terre, qui ne songe qu'aux honneurs, aux plaisirs, aux succès, je le vois pâlir ; son regard s'assombrit ; il songe aux ossements, aux vers, à la nuit du cercueil, et, avec un geste d'horreur, il me répond : « Ne m'en parlez pas ! »
Mais si je pose cette même question devant vous, ô jeune homme Chrétien qui aimez Dieu de tout votre cœur ; devant vous, vierge pieuse, ornement du cloître ou exemple du monde ; devant vous, jeune femme qui, dans le Mariage, n'avez cherché qu'un moyen de mieux vous dévouer : « Un sépulcre, me répondrez-vous en levant vers le Ciel un regard animé par la Foi, un sépulcre, c'est un berceau, c'est un lit de repos, c'est une espérance ! »
Oui, pour le Chrétien, c'est tout cela, ô mon Dieu. Le corps du Juste n'y est qu'en passant ; vienne le Jugement, il se lèvera glorieux, resplendissant et immortel ! Son âme, ah ! Elle est allée à Vous, en quittant ce corps qui la doit retrouver. Il n'y a point de sépulcre pour elle après la mort. Si elle est pure, à l'Heure suprême, elle échappera même à celui du Purgatoire ; et, tandis que la moindre partie de nous-mêmes dort au cimetière, c'est au Ciel qu'elle vit, qu'elle Vous contemple et qu'elle Vous possède ! Mon Dieu, mon Dieu, qu'il en soit ainsi pour la mienne, pour celle de tous ces chers fidèles qui sont là ! Ainsi soit-il.

Monseigneur Louis-Désiré Bataille (1820-1879) – « Vingt Exercices du Chemin de la Croix » : Chemin de la Croix spécialement appliqué à la Jeunesse, pages 333-353, à la librairie Bataille à Lille en 1880

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Voir de Monseigneur Louis-Désiré Bataille, Évêque d'Amiens :

- Le « Chemin de la Croix du Vendredi Saint » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix avec la Sainte Église Catholique » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix avec la Très Sainte Vierge Marie » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour tous les Fidèles » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour les Mères Chrétiennes » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour la Jeunesse » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour les Riches » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour les Pauvres » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour les Âmes pieuses et ferventes » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour les Âmes du Purgatoire » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix comme préparation à la Mort » de Mgr Louis-Désiré Bataille
- Le « Chemin de la Croix pour les personnes endeuillées » de Mgr Louis-Désiré Bataille