Voici l’Exhortation aux Vrais Catholiques pour le Dimanche des Rameaux à se Confesser au moins une fois par an au Saint Tribunal de la Pénitence avant Pâques sous peine que l'entrée de l'Église leurs soient défendue pendant le reste de leur vie et qu'après leur mort, ils soient privés de la sépulture Chrétienne et jetés dans les flammes éternelles de l’Enfer, écrite par Monseigneur Antoine-Xavier Maynaud de Pancemont (1756-1807), curé de Saint-Sulpice puis Évêque de Vannes, qui explique pourquoi un Sacrement aussi avantageux et aussi nécessaire est négligé pour trois causes principales : on doute de l'institution du Sacrement, on craint l'accusation qu'exige le Sacrement et on désespère du Pardon promis dans le Sacrement de la Confession.
L’Exhortation aux Vrais Catholiques à « Se Confesser au moins une fois par an » de Mgr Maynaud de Pancemont :
Omnis utriusque sexus fidelis, omnia sua solus peccata confiteatur, saltem inanno,proprio sacerdoti.
Que tout fidèle de l'un et de l'autre sexe, confesse tous ses péchés, au moins une fois chaque année, à son propre Prêtre.
Nous vous l'annonçons tous les ans dans la chaire de vérité, le célèbre canon du quatrième concile de Latran (Conc. Later. IV. can. 21), que toutes les églises Catholiques de l'univers ont adopté, et que la discipline de ce diocèse nous oblige de publier pendant trois Dimanches consécutifs : le Dimanche de la Passion, le Dimanche des Rameaux et le saint Jour de Pâques.
Nous commencerons cette exhortation par le mettre sous vos yeux que tout fidèle de l'un et de l'autre sexe, étant parvenu à l'âge de discrétion, confesse seul, fidèlement, tous ses péchés à son propre Prêtre, au moins une fois l'an ; qu'il prenne soin d'accomplir de tout son pouvoir, la pénitence qui lui aura été enjointe ; qu'il reçoive avec révérence, au moins à la Fête de Pâques, le Sacrement de l'Eucharistie, si ce n'est que, suivant l'avis de son propre Prêtre, pour quelque cause raisonnable, il jugeât qu'il dût s'en abstenir pendant quelque temps, autrement que l'entrée de l'église lui soit défendue pendant sa vie, et qu'après sa mort, il soit privé de la sépulture Chrétienne.
C'est donc une Loi générale de l'Église, d'approcher, au moins une fois l'année, du Sacrement de Pénitence ; Loi pleine de sagesse ; car la Confession est un frein à la licence des passions ; elle est une source féconde d'utiles conseils, et, pour les âmes bien disposées, elle est la plus vraie et la plus sensible consolation ; Loi pleine de justice ; l'homme coupable de révolte envers Dieu, doit être humilié, et Dieu, dont la justice est rigoureuse, doit être vengé ; Loi pleine de miséricorde ; l'aveu que l'on fait de ses iniquités, joint à la douleur de l'âme, efface les crimes les plus énormes, les prévarications les plus honteuses, et l'homme qui, aux yeux de la foi, était un vase de colère et d'ignominie, devient un vase d'élection et de gloire.
Pourquoi un Sacrement aussi avantageux, aussi nécessaire est-il négligé ? Nous en découvrons trois causes principales, auxquelles nous nous proposons de remédier :
1º. On doute de l'institution du Sacrement.
2°. On craint l'accusation qu'exige le Sacrement.
3º. On désespère du Pardon promis dans le Sacrement.
Reprenons et instruisons-nous.
1°. On doute de l'institution divine du Sacrement : il y a deux siècles que les chefs de la religion prétendue réformée s'efforçaient de prêcher que la Confession était une pratique nouvelle, instituée par l'Église romaine, inconnue aux premiers fidèles, un joug intolérable, l'ouvrage de l'ambition et de la curiosité des Prêtres ; nous avons encore la douleur d'entendre aujourd'hui ces erreurs, et c'est pour les dissiper, que nous avançons, au nom de l'Église la dépositaire de la vérité, que la Confession a été instituée par J. C. ; qu'elle n'a pu être instituée que par Jésus-Christ ; qu'elle a été en usage depuis le temps des Apôtres jusqu'à nos jours, d'où nous concluons que soutenir que la Confession est l'ouvrage du despotisme et de la curiosité des Prêtres, c'est non pas seulement contredire des faits incontestables mais heurter les premiers principes de la raison et du bon sens.
Nous ouvrons devant vous, le premier et le plus sublime de tous les livres, parce qu'il a l'Esprit Saint pour auteur, le livre des Saints Évangiles : nous y voyons consignés en caractères ineffaçables, le pouvoir admirable de remettre les péchés : Je vous mets entre les mains les clefs du Royaume des Cieux, dit le fils de Dieu à ses apôtres et à leurs successeurs, les péchés que vous remettrez, seront remis, ceuх que vous retiendrez, seront retenus ; parlez et le Ciel ratifiera les sentences que vous prononcerez. Quorum remiseritis peccata, remittentur eis, quorum retinueritis, retenta sunt (Jean 20).
Ces paroles sont-elles claires et précises ? Ont-elles besoin de quelque interprétation ? C'est en vertu de ces paroles que les Prêtres sont établis les juges et les médecins des âmes ; de même qu'un juge ne prononce point sur ce qu'il ignore, et que le médecin ne peut guérir des maux qu'il ne connaît pas, de même les Prêtres de la Nouvelle Alliance ne peuvent porter un jugement d'absolution ou de condamnation sans connaissance de cause, et cette connaissance leur est acquise, et ne peut leur être acquise que par l'accusation volontaire du pécheur.
Nous ne nous contenterons pas de vous avoir exposé cette preuve des Livres saints, quelque frappante qu'elle puisse être ; et après avoir cité la pratique des premiers fidèles qui venaient confesser leurs péchés, non pas à Dieu seulement, puisqu'ils s'adressaient à Saint Paul, ainsi que l'observe l'évangéliste Saint Luc, nous interrogerons les pères et les docteurs de l'église, nos maîtres dans la Foi, en même temps qu'ils sont des témoins irréprochables de la pratique de leur temps.
Nous lisons dans Tertullien, que c'est à l'observation des trois parties qui forment le Sacrement de Pénitence, la contrition, la confession et la satisfaction, que J. C. a promis la rémission des péchés de quelque nature, et de quelque espèce qu'ils soient ; qu'il est des Chrétiens dans une grande erreur de ne vouloir pas confesser leurs péchés, par honte ; semblables à ceux qui ayant contracté une maladie secrète, cachent leur mal au médecin et se laissent ainsi mourir par une malheureuse honte. Quel avantage retireront-ils d'avoir celé leurs péchés ; pensent-ils que, pour les avoir dérobés à la connaissance de l'homme, ils échapperont à celle de Dieu ? (Tert. de pœn.)
Nous lisons dans Origène, que la Confession est établie sur les saintes Écritures ; qu'il faut un grand discernement pour choisir un médecin spirituel, auquel on découvre les maladies de son âme ; qu'après en avoir fait choix, il faut lui obéir en tout ; que si nous confessons nos péchés, non pas seulement à Dieu, mais encore à ceux qui peuvent guérir nos plaies, nos péchés seront effacés par celui qui a dit : Je dissiperai vos péchés ainsi que je dissipe les nuées. (Hom, 2. In ps. 37. Hom. 3. In Levit. Hom. 17. In Luc).
Nous lisons dans Saint Cyprien, que les hommes, comme enfants d'Adam, ne sont point impeccables, mais qu'ils doivent se confesser exactement de leurs péchés ; avec quelle éloquence ne rapporte-t-il pas l'exemple d'une fille qui fut punie de Dieu pour n'avoir pas expié son péché avant de communier ; elle avait trompé l'homme de Dieu, et elle éprouva toute la vengeance du souverain Juge. Quae fefellerat hominem, Deum sensi tultorem. (S. Cypr. serm. de laps).
Nous lisons dans Saint Bazile, qu'il faut nécessairement confesser ses péchés à ceux qui ont reçu la dispensation des Mystères de Dieu : ne cessarium est confiteri eis quibus credita est dispensatio mysteriorum Dei. (S. Bazil. Reg. 288).
Nous lisons dans Saint Ambroise, qu'il a été ordonné par le Seigneur d'admettre les plus grands pécheurs à la participation des dons célestes, pourvu qu'ils fassent pénitence de leurs péchés de tout leur cœur, en s'avouant coupables par une Confession sincère. (Saint Amb. lib. 2. de pœnit).
Nous sommes arrivés au temps de Saint Augustin. Combien son autorité devrait être imposante pour nos frères égarés dans la foi ? Dans tous ses écrits ce saint Docteur recommande les avantages de la Confession et sa nécessité. Ce n'est pas inutilement que Jésus-Christ a dit à ses Apôtres et à leurs successeurs, tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le Ciel ; celui qui a la conscience chargée de péchés mortels, n'a point de Salut à espérer, s'il n'a recours aux clefs de l'Église. (S. Aug. Homil. 49. t. 10. Hom. 50. t. 10).
2º. On craint l'accusation de ses fautes, accusation nécessaire pour la validité du Sacrement, second prétexte qui éloigne de la Confession. Comme la honte est le propre caractère de tout vice, dit Tertulien, c'est une torture et un vrai supplice de s'avouer coupable. De-là ces expressions ambiguës, ces détours artificieux, pour dissimuler ses propres égarements ; de-là ces réticences criminelles ; delà enfin, la désertion du plus salutaire de tous les Sacrements.
Puissions-nous comprendre combien cette honte est fausse et déplorable ? Vous craignez l'accusation de vos fautes ? Mais, pourquoi tant de honte à confesser des crimes que vous n'avez pas rougi de commettre, des crimes dont vous vous êtes fait gloire devant les hommes, des crimes que vous avez commis avec une facilité incroyable, une licence effrénée, des crimes qui sont en quelque sorte les crimes de tous les hommes, puisqu'il n'est personne qui n'en sente la racine dans le cœur des crimes qui seront révélés à toute la terre au grand Jour du Jugement, s'ils ne sont pas humblement déclarés au Ministre de la Pénitence ?
C'est Dieu Lui-même, dit le grand Apôtre, qui produira à la lumière ce qui a été caché dans les ténèbres, et qui manifestera les plus secrètes pensées du cœur. Quelle contradiction de n'avoir pas craint l'ignominie qui accompagne le péché et de craindre la honte inséparable de la guérison du péché.
Que penseriez-vous d'un malade qui, frappé d'un de ces maux secrets, fruits trop ordinaires de la débauche, aimerait mieux périr que de révéler la honte de sa maladie à un habile médecin ? Vous le traiteriez d'insensé : il est vrai que nous n'en avons pas d'exemple ; l'amour de la vie suffit pour faire surmonter toutes les répugnances, tandis que l'amour de la justice Chrétienne et le désir du Ciel ne seront pas assez puissants pour découvrir la plaie dont nos âmes sont blessées. Y pensons-nous, à qui croyez-vous donc faire l'humble aveu de vos fautes ? Ce n'est pas à un homme, c'est à Jésus-Christ Lui-même, c'est à son Ministre, qui est environné d'infirmités, qui peut devenir plus grand pécheur que vous, et qui a besoin comme vous d'implorer l'indulgence de l'Église.
A qui déclarez-vous encore vos péchés ? C'est à un ami qui ne vous donnera que des conseils salutaires ; c'est au meilleur de tous les amis ! En est-il un seul sur la terre, à qui nous voulussions, comme à lui, révéler le secret de nos cœurs ; l'histoire de nos désordres, le mystère de nos iniquités ?
A qui déclarez-vous encore vos péchés ? C'est à un Père, et à un Père plein d'amour pour l'enfant qui est à ses pieds ; hélas ! en vous présentant au sacré Tribunal, vous nous appelez de ce doux nom de Père : hélas, qu'il est cher à nos cœurs, nous n'en voulons pas d'autre ; oui, nous sommes véritablement vos Pères nous en avons la sollicitude, nous partageons vos peines, nous entrons dans votre douleur, nous mêlons nos gémissements aux vôtres ; pouvez-vous verser des larmes de repentir, que nous n'en versions nous-mêmes ; et pour parler le langage du grand Apôtre, nous avons pour vous les entrailles d'une mère, qui sent renouveler toute sa tendresse et toute son affection, lorsqu'elle presse et réchauffe son enfant sur son sein : tanquàm si nutrix foveat pullos suos.
Si dans le sacré Tribunal, il nous arrive quelquefois d'élever la voix et de reprendre, ne vous y trompez pas ; ce sont vos vices que nous attaquons, mais nous aimons, nous respectons vos personnes ; et quand nous reprenons, nous imitons le charitable Samaritain qui versa de l'huile et du vin sur les plaies du voyageur de Jéricho : car, remarquez-le, s'il n'eut versé que de l'huile, il n'eut pas guéri les plaies de ce malheureux ; s'il n'avait versé que du vin il eut aigri son mal. C'est ainsi qu'à son exemple nous mêlons le vin du zèle avec l'huile de la douceur ; et pourrions-nous jamais oublier que Jésus-Christ, en mettant sa puissance dans nos mains, a prétendu mettre dans notre âme sa tendresse pour les pécheurs, et se substituer Lui-même en nous, selon l'expression du grand Saint Ambroise, en nous faisant les Vicaires de sa charité : Vicarios charitatis Christi.
Craignez-vous encore, et la honte retient-elle vos péchés sur les lèvres ? Que dira mon confesseur, que pensera-t-il ? Ah ! il ne dira rien, il ne pensera rien qu'à votre honneur ; il sera plus édifié de votre humilité et de votre profonde religion, qu'il n'aura été étonné de vos faiblesses multipliées ; il pensera que vous n'avez pas moins de courage dans le repentir, que vous avez montré d'audace dans le crime ; l'excès de vos misères le rendra plus sensible, plus compatissant, plus patient à vous entendre, plus ardent et plus appliqué à vous guérir ; plus d'une fois il portera sa prière à l'autel, il conjurera le Père des miséricordes de vous pardonner ; et plus d'une fois dans les gémissements de son âme, il s'écriera en s'adressant à Dieu : Seigneur, celui que Vous aimez, est malade, venez, guérissez-le, déployez en sa faveur toutes les richesses de votre bonté : Domine eccè quem amas, infirmatur...
3°. En troisième lieu on désespère du Pardon promis dans le Sacrement. Oui, il est une classe de pécheurs qui se dispensent de la Confession, parce qu'ils désespèrent du Pardon ; c'est ici que nous avons besoin de leur rappeler les considérations les plus importantes de la Religion. Et pourquoi désespéreriez-vous, lorsque la Foi vous présente les motifs de confiance les plus solides et les plus puissants ; motifs pris de l'efficacité du Sacrement, de la miséricorde immense de Dieu, de la mort de J. C. et de la valeur infinie de son sang. Que nous regrettons de ne pouvoir donner un certain développement à cette consolante Doctrine !
- Motifs d'espérance et de confiance, pris de l'efficacité du Sacrement. C'est un article de Foi, qu'il remet tous les péchés, de quelque nature qu'ils puissent être ; qu'il les remet et qu'il les efface pleinement, promptement, infailliblement, irrévocablement. Après une Confession bien faite, dit Saint Isidore, il est aussi certain que le péché est remis, qu'il est certain que Dieu ne peut manquer à sa Parole. J. C. l'a dit, et sa Parole est formelle, elle n'est susceptible d'aucune exception : Tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le Ciel ; dès que le débiteur implore la clémence de son maître, on lui remet toute sa dette. A l'instant où le père voit le prodigue à ses pieds, il lui rend toutes ses faveurs, il le fait rentrer dans ses droits. Dans le jour même où le pécheur se convertira, ses iniquités seront oubliées. Avec quel zèle l'Église n'a-t-elle pas frappé d'anathème le téméraire Novat, qui voulait exclure du pardon certains crimes ? Non, non, il n'est point de péchés irrémissibles sur la terre ; le plus grand pécheur peut être du nombre des élus, si, par une Confession sincère, exacte, pleine de componction, il apaise la colère du Seigneur et fléchit sa justice : Quorum remiseritis, etc.
- Motifs de confiance, pris de l'immense miséricorde de Dieu. Pourriez-vous l'ignorer, que le Dieu que nous servons, est le Dieu de clémence et de miséricorde, le Dieu libéral et bienfaisant ; que l'univers entier est rempli de ses bienfaits ; que tous les jours les plus grands pécheurs doivent leur parfaite conversion à cette grande bonté ; que les cœurs où le péché a abondé davantage, sont ceux où la Grâce est encore plus abondante ; et que refuser à Dieu la puissance ou la volonté de pardonner, même les crimes les plus énormes, ce serait, dit Saint Jean Chrysostôme, détruire toute la foi en la Divinité même : Ille Deum negat, qui eum peccata dimittere non credit. N'est-il pas écrit, sans distinction, que le Seigneur ne rejettera point un cœur contrit et humilié, qu'Il le recevra avec bonté, qu'Il accordera à son premier soupir le pardon, qu'Il se fera une joie et un triomphe de son renoncement au péché, et que même le retour d'un seul pécheur à la Grâce, portera plus d'allégresse et de joie dans toute la Cour céleste, que la persévérance de la multitude des Justes: Ita erit gaudium, super uno peccatore pænitentiam agente, quam supra non agenta novem justis.
- Troisième motif de confiance, pris de la mort de Jésus-Christ et de l'efficacité de son sang. C'est ici, le plus solide, le plus inébranlable fondement de notre espérance. Jésus-Christ, dit le grand Apôtre, est le Sauveur de tous, et spécialement des fidèles. C'est par son sang précieux que nous avons été rachetés. Oui, ce sang est le prix de notre rançon ; cette seule hostie, dit Origène, a suffi au Salut de tous ; tous, sans exception, étaient morts ; et c'est parce qu'ils étaient morts, que la mort de Jésus-Christ s'est étendue à tous. Judas même, oui, l'exécrable Judas ne s'est perdu, que parce qu'il ne reconnut pas le prix du sang qui l'avait racheté : Christus mortuus est, ergò omnes mortui sunt.
Pécheurs, comprenez ce que vaut votre âme, rachetée du sang d'un Dieu ? Puisez sans crainte à cette source sacrée, vous ne la tarirez jamais ; creusez, si vous le pouvez, cet abyme de Grâces, jamais vous n'en mesurerez la profondeur. Tant que vous respirerez ici-bas, vous pouvez vous approprier tous les mérites de la mort du Sauveur ; et dire avec Saint Paul : C'est moi qu'Il a aimé, c'est pour moi-même qu'Il s'est livré ; ni la violence des tentations, ni la contagion du mauvais exemple, ni la multitude de mes péchés, ni leur énormité, ne pourront m'enlever ce trésor inépuisable. Et si, contre l'intention de l'Homme-Dieu et contre les desseins de sa bonté, je venais à perdre mon âme, hélas ! au milieu du brasier ardent, je serais forcé d'avouer que ce Sang divin avait coulé pour moi, sur moi ; et qu'il n'en fallait qu'une goutte pour éteindre les flammes éternelles, et m'assurer toutes les félicités du Ciel. Allons tous au trône de la Grâce ; jetons-nous sans délai dans le bain sacré de la Pénitence ; nous y trouverons des juges de paix, pleins de miséricorde et de douceur, des médecins habiles, qui, pour guérir les plaies de nos âmes, ont la puissance de juridiction ; car, pourriez-vous l'ignorer, que pour absoudre validement, il faut, outre la puissance d'ordre, inséparable du caractère de Prêtre, la puissance de juridiction, qui est l'autorité légitime qui établit un Prêtre supérieur au for de la conscience sur les fidèles ; c'est en vertu de la puissance de juridiction, ordinaire ou déléguée, que le Prêtre exerce validement et licitement sur ceux qui lui sont sujets, le pouvoir de remettre les péchés; et comme vous n'êtes pas accoutumés, à entendre parler de la juridiction ordinaire ou déléguée, il faut vous expliquer ces termes : La juridiction ordinaire est celle qu'on a en vertu d'un bénéfice auquel est attaché le soin des âmes : telle est la juridiction du pape sur tous les fidèles, des évêques sur leurs diocésains, des curés sur leurs paroissiens, des supérieurs réguliers sur leurs religieux. La juridiction déléguée est celle qu'en a par la concession de celui à qui elle appartient en vertu du bénéfice à charge d’âmes ; ils ont donc la juridiction déléguée, ceux que les évêques commettent pour l'administration du Sacrement de Pénitence. Pourriez-vous ignorer que le saint concile de Trente a déclaré que nul Prêtre ne peut entendre les Confessions, ni absoudre validement hors le cas de mort et à défaut de tout Prêtre approuvé, s'il n'a un bénéfice portant titre ou fonction de pasteur, ou s'il n'a été jugé capable par l’évêque, et s'il n'en a obtenu l'approbation, nonobstant toute sorte de privilèges et de coutume même immémoriale (Conc. Trid. Sess. 23, cap. 15).
Je vous conseille de penser chaque jour de cette semaine à l'examen de votre conscience, de commencer le plus tôt que vous pourrez, votre Confession, et de réciter à cet effet les psaumes Miserere mei Deus et Domine ne infurore tuo arguas me, ainsi que des prières avant la Confession.
Monseigneur Antoine-Xavier Maynaud de Pancemont (1756-1807) – « Exhortation aux Vrais Catholiques pour le Dimanche des Rameaux », chez Crapart, 1792
Voir sur le Sacrement de Pénitence :
- L’Enseignement sur le « Sacrement de Pénitence » du Cardinal Pierre Gasparri
- L’Exhortation aux Vrais Catholiques à « Se Confesser au moins une fois par an » de Mgr Maynaud de Pancemont
- La « Catéchèse sur le Sacrement de Pénitence » de M. l’Abbé Gabriel Billecocq
- Le « Sacrement de Pénitence » selon le Catéchisme de l’Église Catholique de Vatican II
- La Conférence « Comment se Confesser ? » donnée par Don Edouard de Vregille
- Les Conseils pour « identifier et lutter contre notre défaut dominant » de Sœur Marie du Sacré-Cœur Bernaud
- L’Examen de Conscience d’après « les Béatitudes » selon Saint Matthieu V, 1-12
- Le Questionnaire détaillé de « l’Examen de Conscience sur nos devoirs d’état »
- « Examen de Conscience » d’après les 10 Commandements de Dieu
- Les 10 Commandements de Dieu selon le Livre de l’Exode (Ex 20, 12-24)
- Les 10 Commandements de Dieu selon le Livre du Deutéronome (Dt 5, 6-21)
- Les 10 Commandements de Dieu selon le Catéchisme du Concile de Trente (1562)
- Les 10 Commandements de Dieu selon le Catéchisme de l’Église Catholique de Vatican II (CEC n°2052 à 2055)
- Toutes les « Prières avant, pendant et après le Sacrement de Pénitence » (plus d’une centaine)
- Toutes les « Prières sur la Repentance » (plus d’une centaine)
- Toutes les « Prières sur le Pardon » (plus d’une centaine)
- Toutes les « Prières sur la Pénitence » (plus d’une centaine)
- Le Sermon sur le Sacrement de Pénitence « Comment se Confesser ? » de Monsieur l’Abbé Pierpaolo Petrucci
- Le Sermon sur le Sacrement de Pénitence « Comment se Confesser ? » de Monsieur l’Abbé Michel Frament