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Hymne de Synésius de Cyrène

Prières > à la Sainte Trinité

Voici l’Hymne « Ô bienheureuse Trinité, c’est à Toi que je chante ces hymnes » de Synésius de Cyrène (370-414), Philosophe neo-platonicien et poète chrétien né à Cyrène en Libye qui était marié et Père de quatre enfants et fut proclamé par le peuple Evêque de Ptolémaïs (aujourd’hui « Tolmetta » au nord de la Libye actuelle).



L’Hymne de Synésius de Cyrène « Ô bienheureuse Trinité, c’est à Toi que je chante ces hymnes » :

« C’est toi qu’à l’aurore, c’est toi qu’à la montée, c’est toi qu’au milieu et c’est toi qu’au déclin du jour sacré et de la nuit divine, c’est toi que je chante, ô Père, médecin des âmes, médecin des corps, toi qui dispenses la divine sagesse, toi qui écartes toutes les maladies, et qui donnes aux âmes une existence sereine que ne traverse pas l’inquiétude terrestre, mère des douleurs, mère des passions ! Fais que ma vie soit toujours exempte de tous ces tourments, afin que je puisse célébrer par des hymnes la racine cachée de toutes choses, et que jamais mon âme ne soit entraînée par des égarements qui l’éloignent de Dieu. C’est toi, ô Bienheureux, c’est toi que je chante ! Que la terre se taise au moment de mes hymnes, et que se tienne en silence sacré à l’heure de tes louanges, tout ce que comprend le monde universel, car tout en lui, ô Père, a été fait par toi ! Que s’apaisent donc le sifflement des vents, le murmure des arbres, la rumeur des oiseaux. Que l’éther immobile et que l’air immobile écoutent mes chants. Que les chutes d’eau s’arrêtent sans bruit en tombant sur terre, et que les perturbateurs des hymnes sacrés, ces Génies, à qui les cavernes sont chères et qui habitent au milieu ces tombeaux, soient éloignés de mes saintes prières. Mais que tous les bons et les heureux ministres du Père d’intelligence, ces Génies qui résident dans le haut et le bas des profondeurs du monde, bienveillamment s’informent de nos hymnes au Père, et bienveillamment fassent monter vers Lui mes supplications. Monade des monades, père des pères, principes des principes, source des sources, racine des racines, bien des biens, astre des astres, monde des mondes, idée des idées, abîme de beauté, semence cachée, père des siècles, père des indicibles univers de l’esprit, d’où tu fais que s’échappe le souffle immortel qui, venant flotter sur les masses du corps suspend et suscite un second univers. Je te chante, ô Bienheureux par le son de ma voix ; je te chante, ô Bienheureux, par mon silence aussi, car si tu entends le son de ma voix, tu entends aussi le silence de l’âme. Je chante en outre le Fils, le Premier-né et la prime lumière. Toi donc, illustre enfant, du Père ineffable, je te chante en mes hymnes, ô Bienheureux, conjointement avec le Père tout-puissant, et je chante aussi ce qu’après toi, le Père enfanta : cette Volonté féconde principe intermédiaire, cet Esprit-Saint centre du Père et centre aussi du Fils. Tu es la mère, tu es la fille, tu es la soeur, toi qui as délivré la racine cachée. Car, pour que le Père s’épanchât sur le Fils, cet épanchement même a su trouver son germe. Son fruit se situa, Dieu sorti de Dieu, au centre intermédiaire, et, par cet enfant et par le radieux épanchement du Père immortel, le Fils aussi a su trouver son germe. Tu es l’unité, bien qu’étant trinité ; unité qui demeure et toujours trinité. Et cette division selon l’intelligence, possède indivisible ce qui est divisé. Le Fils, bien qu’il en sorte, réside dans le Père ; et, tout en dehors qu’il soit, il n’en régit pas moins tout ce qui est du Père, en faisant descendre dans les univers le bonheur de la Vie, d’où lui-même tire sa propre vie. Verbe que je chante en même temps que le Père suprême, c’est la pensée du Père ineffable qui te donne le jour, et, une fois enfanté, tu es le Verbe de ton générateur. Le premier, tu t’es élancé de la racine première, ô toi qui es la racine de tout ce qui vient après ta radieuse naissance ! L’ineffable Monade, la semence de tout, t’a semé, toi qui es la semence de tout, et par toi la nature la plus haute, la médiane et l’extrême, jouissent des dons bienfaisants de Dieu le Père et d’une vie féconde. Par toi, la sphère qui ne vieillit point, imperturbablement déroule le cercle de sa révolution. C’est sous ta direction que par la violente rotation de la grande cavité du ciel, le chœur des septs planètes danse en sens inverse. Et, si les éclats, sans nombre des étoiles embellissent l’unique cavité du monde, c’est par ta volonté, ô très illustre Fils ! Tu circules, en effet, au sein du creux du ciel, et tu maintiens le cours indissoluble des siècles. Ce sont, ô Bienheureux, tes saintes lois qui, dans les flancs du ciel aux infinies profondeurs, conduisent le troupeau des astres éclatants. C’est toi qui, aux êtres qui résident aux cieux, toi qui, à ceux qui habitent les airs, toi qui, à ceux qui séjournent sur terre, toi qui, à ceux qui vivent sous la terre, c’est toi qui assignes leurs tâches respectives, et qui leur attribue la vie. Roi de l’Intelligence, c’est toi qui la dispenses aux dieux et à tous ceux des êtres mortels qui ont bu les ondées du destin de l’esprit. Tu donnes l’âme, à ceux dont la vie et dont l’activité de la pleine vigueur, dépendent de l’Âme. Les créatures même qui sont dénuées d’âme, se relient à ta chaîne ; et tout ce qui est privé de la vigueur de ton souffle, cueille aussi de ton sein la force qui le conserve, force que ta puissance leur transmet du sein de ton Père ineffable, la Monade cachée. C’est de là que s’échappe le ruisseau de vie et qu’il se répand, grâce à ta puissance, jusque sur la Terre, à travers les mondes sans bornes de l’esprit. Et c’est de là que reçoit la source descendante des biens, le monde visible : image apparente du monde intelligible. Ce monde visible a un second soleil : c’est le générateur de la lumière qui brille aussitôt après le soleil de l’esprit, et l’ordonnateur aux yeux éclatants de la matière qui naît et de celle qui meurt. Fils et sensible image du soleil de l’esprit, il octroie tous les biens qui naissent dans le monde. Et cela arrive par ta volonté ô très illustre Fils ; et par la tienne aussi, ô Père inconcevable, ô Père inexprimable : inconcevable à l’esprit, inexprimable en paroles. Tu es, en effet, l’intelligence de toute intelligence, l’âme des âmes et la nature des natures. Regarde, je fléchis le genou devant toi, et je tombe à terre, moi, ton serviteur et ton suppliant aux yeux aveuglés. Ô toi qui accordes la lumière de l’esprit, prends en pitié, ô Bienheureux, mon âme implorante ! Bannis les maladies, bannis les chagrins qui rongent les âmes. Bannis aussi ce Chien, cet infernal effronté, ce démon de la terre, loin de mon âme, loin de ma prière, loin de ma vie et loin de mes actes. Qu’il reste, ce Démon, extérieur à mon corps, extérieur à mon âme et extérieur à tout ce qui nous appartient. Qu’il me laisse en repos et qu’il fuie loin de moi, ce Démon de la matière, cette énergie des passions, qui barre, comme d’un mur, la route qui monte, et qui fait obstacle aux élans qui portent à la quête de Dieu. Donne-moi pour ami, pour compagnon, ô Roi, l’Ange saint de la sainte énergie, l’Ange de la prière illuminée par Dieu, le cher dispensateur des nobles biens, le gardien de l’âme, le gardien de la vie, le surveillant des prières, le surveillant des actes ! Qu’il conserve mon corps pur des maladies ; qu’il garde mon esprit pur de toute tache, et qu’il apporte à mon âme l’oubli des passions, afin que, dans l’existence même que je mène sur cette terre, l’aile de mon âme soit sustentée par tes hymnes, et afin que je puisse, autant qu’il est possible, après le trépas et après les liens qui rivent à la terre, obtenir cette vie déliée de la matière, qui me fera monter jusqu’en tes résidences et au sein d’où s’échappe la source de mon âme. Tends-moi la main ; rappelle à toi, ô Bienheureux, et sors de la matière une âme suppliante ! Amen. »

Synésius de Cyrène (370-414) - Hymne II (IV)

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Voir également de Synésius de Cyrène :
La Prière de Synésius de Cyrène « Christ, Seigneur, Sauveur des hommes »
La Prière de Synésius de Cyrène « Chantons le Fils de l’épouse qui demeure sans tache »
L’Hymne de Synésius de Cyrène « Souviens-Toi, ô Christ, du malheureux coupable qui composa ces hymnes »
L’Hymne de Synésius de Cyrène « Ô bienheureuse Trinité, c’est à Toi que je chante ces hymnes »
La Prière sur la Sagesse de Synésius de Cyrène « Ô mon âme, que la Sagesse soit ma compagne »