Voici une Hymne en l’honneur de la Sainte Croix pour sa Vénération le Vendredi Saint « Ô Crux fidelis » ( Ô Croix fidèle) composée par Saint Venance Fortunat (530-609), Poète, Évêque de Poitiers et ami de la Reine Radegonde qui fonda l'Abbaye Sainte-Croix de Poitiers pour y adorer une parcelle de la Sainte Croix reçue de l'empereur de Byzance. Cette Hymne retrace la chute de l’homme et son salut par le Verbe incarné, souffrant et mourant pour nous sur la Croix.
L’Hymne à la Sainte Croix de Saint Venance Fortunat en latin « Ô Crux fidelis » et en français « Ô Croix fidèle » :
R/. Crux fidélis, inter omnes arbor una nóbilis : nulla silva talem profert fronde, flore, gérmine. Dulce lignum dulces clavos, dulce pondus sústinet.
R/. Ô Croix, objet de notre confiance, arbre illustre entre tous : nulle forêt n’en produit de semblable par le feuillage, les fleurs et les fruits. Ô doux bois aimable, ô doux clous, quel doux fardeau vous supportez !
Pange, lingua, gloriosi / prœlium certaminis, et super Crucis trophæum / dic triumphum nobilem : qualiter Redemptor orbis / immolatus vícerit.
Chante, ma langue, le combat, la glorieuse lutte ; sur le trophée de la Croix, proclame le noble triomphe : le Rédempteur du monde fut vainqueur en s'immolant.
R/. Crux fidélis, inter omnes arbor una nóbilis : nulla silva talem profert fronde, flore, gérmine.
R/. Ô Croix, objet de notre confiance, arbre illustre entre tous : nulle forêt n’en produit de semblable par le feuillage, les fleurs et les fruits.
De parentis protoplasti / fraude factor condolens, quando pomi noxialis / morsu in mortem corruit : Ipse lignum tunc notavit, / damna ligni ut solveret.
Attristé de l'égarement de notre premier père, qui tomba dans la mort en mordant le fruit néfaste, le Créateur choisit Lui-même un arbre pour réparer la malédiction de l'arbre.
R/. Dulce lignum dulces clavos, dulce pondus sústinet.
R/. Ô doux bois aimable, ô doux clous, quel doux fardeau vous supportez !
Hoc opus nostræ salutis / ordo depopiscerat ; multiformis proditoris / ars ut artem falleret, et medelam ferret inde, / hostis unde læserat.
Cette Œuvre de Salut, l'Ordre divin L'exigeait, pour vaincre par la ruse la ruse multiforme du Malin, et porter le remède d'où venait la blessure.
R/. Crux fidélis, inter omnes arbor una nóbilis : nulla silva talem profert fronde, flore, gérmine.
R/. Ô Croix, objet de notre confiance, arbre illustre entre tous : nulle forêt n’en produit de semblable par le feuillage, les fleurs et les fruits.
Quando venit ergo sacri / plenitudo temporis, missus est ab arce Patris / Natus, orbis Conditor ; atque ventre virginali / caro factus prodiit.
Quand vint donc la plénitude du temps, le Fils, Créateur du monde, fut envoyé d'auprès du Père. Il s'avança, devenu chair dans un sein virginal.
R/. Dulce lignum dulces clavos, dulce pondus sústinet.
R/. Ô doux bois aimable, ô doux clous, quel doux fardeau vous supportez !
Vagit infans inter arcta / conditus præsepia : membra pannis involuta / Virgo Mater alligat : et manus pedesqu(e), et crura / stricta cingit fascia.
L'Enfant pleure et vagit, couché dans une étroite mangeoire : la Vierge, sa Mère, L'emmaillote en de pauvres langes, et voici les mains et les pieds d'un Dieu enserrés dans des liens !
R/. Crux fidélis, inter omnes arbor una nóbilis : nulla silva talem profert fronde, flore, gérmine.
R/. Ô Croix, objet de notre confiance, arbre illustre entre tous : nulle forêt n’en produit de semblable par le feuillage, les fleurs et les fruits.
Lustra sex qui iam perégit, tempus implens córporis, sponte líbera Redémptor passióni déditus, Agnus in Crucis levátur immolándus stípite.
Le temps de six lustres est écoulé, la durée de Sa vie mortelle est accomplie : le Rédempteur, de Lui-même, se livre aux tourments de sa Passion ; Agneau divin, Il est cloué à la Croix, Bois très saint sur lequel Il s’immole.
R/. Dulce lignum dulces clavos, dulce pondus sústinet.
R/. Ô doux bois aimable, ô doux clous, quel doux fardeau vous supportez !
Felle potus ecce languet : spina, clavi, láncea mite corpus perforárunt, unda manat et cruor : terra, pontus, astra, mundus, quo lavántur flúmine !
On L’abreuve de fiel ; Il languit ; les épines, les clous et la lance transpercent le doux Corps ! De l’Eau jaillit ; avec Elle, du Sang. Terre, océan, astres, monde, que le Fleuve vous purifie !
R/. Crux fidélis, inter omnes arbor una nóbilis : nulla silva talem profert fronde, flore, gérmine.
R/. Ô Croix, objet de notre confiance, arbre illustre entre tous : nulle forêt n’en produit de semblable par le feuillage, les fleurs et les fruits.
Flecte ramos, arbor alta, tensa laxa víscera, et rigor lentéscat ille, quem dedit natívitas : et supérni membra Regis tende miti stípite.Flecte ramos, arbor alta, tensa laxa víscera, et rigor lentéscat ille, quem dedit natívitas : et supérni membra Regis tende miti stípite.
Ploie tes rameaux, Arbre sublime, relâche tes fibres tendues, fléchis cette rigidité rugueuse que t’a donnée la nature. Offre un soutien plus doux aux membres sacrés du Roi du Ciel.
R/. Dulce lignum dulces clavos, dulce pondus sústinet.
R/. Ô doux bois aimable, ô doux clous, quel doux fardeau vous supportez !
Sola digna tu fuísti ferre mundi víctimam : atque portum præparáre arca mundo náufrago : quam sacer cruor perúnxit, fusus Agni córpore.
Ô Croix, seul arbre digne entre tous de porter la Victime du monde, seul digne de façonner l’arche qui guide au port le monde naufragé, car Tu fus empourprée du Sang divin qui s’échappe du Corps de l’Agneau.
R/. Crux fidélis, inter omnes arbor una nóbilis : nulla silva talem profert fronde, flore, gérmine.
R/. Ô Croix, objet de notre confiance, arbre illustre entre tous : nulle forêt n’en produit de semblable par le feuillage, les fleurs et les fruits.
Gloria et honor Deo / usquequaqu(e) altissimo, una Patri, Filioque, / inclito Paraclito : cui laus est et potestas / per æterna sæcula. Amen.
Gloire et honneur à jamais au Dieu très-haut, ensemble Père, Fils, et illustre Consolateur ; louange et puissance pour les siècles éternels. Ainsi soit-il.
R/. Dulce lignum dulces clavos, dulce pondus sústinet.
R/. Ô doux bois aimable, ô doux clous, quel doux fardeau vous supportez !
Saint Venance Fortunat (530-609)
Lire la Prière de Saint Paulin de Nole « Ô Croix, preuve du grand Amour de Dieu » pour l’Ostension solennelle et l’Adoration de la Sainte Croix du Vendredi Saint
Voir également de Saint Venance Fortunat :
L’Hymne de Saint Venance Fortunat à la Sainte Croix « Ô Crux fidelis » (Ô Croix fidèle)
La Prière de St Venance Fortunat « Ô Croix bénie à laquelle le Seigneur est pendu en chair »
La Prière de Saint Venance Fortunat « Sur la Croix, le Sang du Christ lave le venin dont l’infernal serpent L’a infecté »
L’Hymne de Saint Venance Fortunat pour le temps de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ « Vexilla Regis prodeunt » (Les étendards du Roi s'avancent) à l’Office des Vêpres
L’Hymne de Saint Venance Fortunat pour le temps de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ « Lustris sex qui jam peractis » (Trente années achevées) à l’Office des Laudes
L’Hymne de Saint Venance Fortunat pour le temps de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ « Pange lingua gloriosi » (Chante ma langue la Gloire) aux Offices des Matines ou des Vigiles