Voici une très belle Fresque sur la Célébration d’un Mariage « Le Mariage est l'icône de l'Amour de Dieu pour nous » de Domenico Ghirlandaio (1449-1494) à l’Oratoire dei Buonomini di San Martino à Florence en Italie. Lorsqu'un homme et une femme célèbrent le Sacrement du Mariage, Dieu, pour ainsi dire, se "reflète" en eux, Il imprime en eux ses traits et le caractère indélébile de son Amour par l’Alliance, cet anneau nuptial qui est le signe du « Oui » échangé entre deux cœurs pour l’éternité devant et avec Dieu.
Le Mariage se déroule sous un portique, ouvert sur un paysage vallonné, et met en scène, au centre, sous le regard des parents de la promise vêtus de noir, l'échange et le consentement des jeunes fiancés. A gauche, au premier plan, un notaire procède à l'enregistrement de l'acte civil. Toute la composition repose sur l'étrange ballet des mains qui signent le Mariage : la main du père qui donne sa fille, la main du frère de la compagnie des Buonomini, reconnaissable à sa coiffe et sa cape rouges, qui donne au fiancé la dot qu'il vient de tirer de sa bourse, les mains enfin, des jeunes époux qui s'enlacent et échangent l'anneau nuptial. Pour la dot qui était indispensable au Mariage, c'est la générosité des "anges de Florence" qui a permis l'alliance d'une modeste jeune fille avec un jeune homme élégamment vêtu et donc de condition plus élevée.
Mais le véritable pivot de la composition de cette fresque, plus encore que le don de la dot et donc l'exaltation de la charité des Buonomini, est bien l'échange des consentements, et l'alliance que le jeune homme passe délicatement au doigt de la jeune fille. Cet anneau qui est le signe du « Oui » échangé entre deux cœurs. Et qui montre que le Mariage n'est pas seulement un contrat, mais qu'il est une Alliance. À l'image et ressemblance de celle que Dieu a scellée avec son peuple. À l'image et ressemblance de la Communion Trinitaire, modèle par excellence, comme l'a rappelé, à maintes reprises, Jean-Paul II : « À la lumière du Nouveau Testament, il est possible d'entrevoir que le modèle originel de la famille doit être cherché en Dieu même, dans le mystère Trinitaire de sa vie. Le « Nous » divin constitue le modèle éternel du « nous » humain, et avant tout du « nous » qui est formé de l'homme et de la femme, créés à l'image de Dieu, selon sa ressemblance » (Saint Jean-Paul Il, Lettre aux familles, 1994).
Par Grâce sacramentelle, le Mariage chrétien, appelé à signifier la communion Trinitaire, devient, à l'image des noces de l’Agneau, des épousailles rédemptrices du Christ et de son Eglise. Et sa vocation ne peut s'accomplir que dans le don. Don conjugal ou don sponsal, mais don total de son être. Ce que Gustave Thibon résumait par cette formule lapidaire : « Il faut que l'homme se donne ou qu'il se tue » . Ce don, dans le Mariage, est immédiatement visible. Il s'incarne dans l'anneau que l'époux et l'épouse s'échangent. Dans cette alliance des mains, dans ce don des cœurs qui est recueilli dans le don des corps. Qu'elle est belle et qu'elle est grande, cette vocation ! Qu'il est beau, ce Sacrement où se scellent, par grâce, le don et l'union : « Lorsqu'un homme et une femme célèbrent le Sacrement du Mariage, Dieu, pour ainsi dire, se "reflète" en eux, Il imprime en eux ses traits et le caractère indélébile de son Amour. Le Mariage est l'icône de l'Amour de Dieu pour nous. En effet, Dieu Lui aussi est communion : les trois Personnes du Père, du Fils et du Saint-Esprit vivent depuis toujours et pour toujours en unité parfaite. Et c'est précisément cela le Mystère du Mariage : Dieu fait des deux époux une seule existence » (Pape François, Audience du 2 avril 2014).