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Méditation du Vendredi de Pâques du R-P Pététot

Sermons - Homélies - Méditations > pour Pâques

Voici la Méditation du Vendredi après Pâques sur l’Apparition de Notre-Seigneur Ressuscité sur la montagne de Galilée dans l’Évangile selon Saint Matthieu XXVIII, 16-20 « Ô Seigneur, apprenez-moi donc à être Chrétien comme Vous voulez que je Le sois » du Révérend Père Louis-Pierre Pététot (1801-1887), Prêtre Oratorien ordonné en 1824 puis Vicaire et Curé à Paris de Saint-Louis d'Antin et de Saint-Roch et enfin Supérieur Général de l'Oratoire de France de 1852 à 1884.



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La Méditation du Vendredi de Pâques sur l’Apparition de Notre-Seigneur Ressuscité sur la montagne de Galilée (Matthieu XXVIII, 16-20) « Ô Seigneur, apprenez-moi donc à être Chrétien comme Vous voulez que je Le sois » du Révérend Père Louis Pététot :

POINT I : Notre-Seigneur envoie ses Apôtres prêcher à toute la terre et leur promet sa Présence avec eux, jusqu'à la consommation des siècles. Merveilles de l'accomplissement de cet Ordre et de cette Prophétie sous nos yeux.

POINT II : Quelle admiration, quelle reconnaissance et quelle obéissance ne devons-nous pas à Notre-Seigneur ! On n'est vraiment Chrétien qu'en pratiquant sans aucun retranchement tout ce qu'Il a enseigné.

RÉSOLUTION : Ne pas faire un choix entre les différents devoirs de la Vie Chrétienne, les pratiquer tous, même les plus difficiles : l'Humilité, la Pénitence et la Charité.

L'Évangile du Vendredi après Pâques nous montre Notre-Seigneur réunissant ses Apôtres sur une montagne de Galilée. Quelques-uns sont encore dans l'incertitude et le doute, quelques autres commencent à croire à sa Résurrection. Il s'approche d'eux, et Il leur dit : Toute Puissance m'a été donnée dans le Ciel et sur la terre ; allez donc prêcher à tous les peuples, Baptisez-les et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé, et voilà que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles.

Ô mon Sauveur, c'est une des plus solennelles Paroles que Vous ayez prononcées pendant Votre vie ; nous sommes à même de voir si Vous L'avez accomplie, si Vous avez tenu vos Promesses, et si les choses se sont faites comme Vous l'aviez annoncé. Vous avez dit que Toute Puissance Vous avait été donnée dans le Ciel et sur la terre, et voilà qu'en effet sur la terre votre Puissance est reconnue, Vos ennemis eux-mêmes Vous respectent. Vous avez dit à Vos Apôtres d'aller prêcher partout, ils Vous ont obéi, et l'œuvre de leur prédication se continue tous les jours ; votre Évangile est prêché jusqu'aux extrémités du monde ; partout on Baptise au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Vous avez dit : Voilà que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des siècles, et voilà déjà dix-huit siècles que votre Église subsiste au milieu de la confusion, des bouleversements, des persécutions de tout genre ; votre Église est debout, la chaire de la vérité n'est pas renversée ; votre Évangile est arrivé jusqu'à nous dans toute Sa pureté, les passions des hommes n'ont pu L'altérer ; Il est aujourd'hui ce qu'Il était au commencement, et Il sera certainement jusqu'à la fin ce qu'Il est aujourd'hui.

Évidemment, Seigneur, Vous êtes avec votre Église ; évidemment Vous La soutenez, Vous La défendez : sans cela il y a déjà bien longtemps qu'Elle aurait péri. Béni soyez-Vous, Seigneur ; oui, je Vous dois d'immortelles actions de grâces pour avoir laissé arriver jusqu'à nous, à travers tous les siècles, la lumière de la Vérité. Oui, encore aujourd'hui vos Apôtres, par leurs successeurs, nous enseignent tout ce que Vous leur avez enseigné Vous-même. Voilà Votre grand Bienfait qui mérite toute notre reconnaissance. Voilà un Prodige de votre Puissance divine qui mérite toute notre admiration ; mais voilà aussi, Seigneur, ce qui m'impose à moi des obligations sérieuses ; car Vous avez dit : Enseignez-leur à pratiquer tout ce que je leur ai commandé. Voilà, ô mon Dieu, tout ce que Vous exigez. Vous n'êtes pas venu enseigner aux hommes des théories abstraites, mais Vous voulez qu'on pratique ce que Vous enseignez. On n'est Votre disciple qu'à cette condition. Et comment ne pas remarquer les termes dont Vous Vous servez : « Toutes les choses que je vous ai commandées, dites-vous, enseignez-leur à les observer ». Oui, toutes sans exception, sans restriction, sans retranchements. Ce n'est donc pas une partie de l'Évangile que je dois pratiquer, c'est l'Évangile tout entier. Et quoi de plus juste ? Puisque l'Évangile tout entier vient de Vous, pourquoi en retrancher quelque chose, et qu'est-ce que je retrancherais ?

Ailleurs Vous avez dit : Il n'y a pas un seul point, un seul iota qui puisse être retranché de la Loi. Quoi de plus décisif, de plus absolu que cette Doctrine ? Elle nous fait entendre toute l'étendue de l'obligation du Fidèle ; on n'est pas chrétien à demi, on L'est ou on ne L'est pas. Un demi-chrétien n'est pas un Chrétien : tel est le sens de cette Parole.

Dans un autre endroit de votre Évangile, il est question de ceux qui n'en auront pratiqué qu'une partie, et voici la Sentence sévère qui les attend : « Vous avez observé tel et tel point de la Loi, cela était bien ; il fallait pratiquer tout cela, mais il ne fallait pas omettre le reste, c'est-à-dire qu'il fallait tout pratiquer ».

Ô mon Dieu, n'est-ce pas là pour moi une condamnation ? Il y a peut-être dans la Loi des points que j'observe avec fidélité, avec scrupule : ainsi je ne voudrais pas être détenteur du bien de mon prochain, je me croirais déshonoré à mes propres yeux, si j'avais dans mes mains le plus petit objet qui ne m'appartînt pas ; je respecte la propriété d'autrui, mais puis-je dire que je respecte également sa réputation ? Je ne voudrais pas toucher au bien de mes frères, puis-je dire que je ne touche pas à leur honneur ? Et cet examen ne pourrais-je pas l'étendre bien loin ? Qu'est-ce que ma conscience, ma religion, mon christianisme ? Qu'est-ce que l'Évangile pour moi ? C'est un Livre, j'ose le dire, en partie double : dans l'une est renfermé ce que je fais, ce que j'ai choisi ; dans l'autre ce que je ne fais pas. De ces deux parties, quelle est la plus considérable, et surtout qu'est-ce que j'ai choisi ? J'ai choisi ce qui m'est le plus facile, ce à quoi ma nature me porte, ce qui n'exige ni soins ni sacrifice ; mais ce que je trouve difficile, contraire à mes goûts, voilà ce que je mets de côté, et encore est-ce le plus important que je pratique ou que je néglige ?

Il y a dans la Religion Trois grandes Vertus : l'Humilité, la Pénitence, la Charité. Encore si je pratiquais celle-là, mais c'est avec tant d'exceptions ! Et cependant Vous avez dit : Allez, Baptisez toutes les nations, et apprenez-leur à pratiquer sans exception tout ce que je vous ai commandé.

Ô Seigneur, apprenez-moi donc à être Chrétien comme je dois L'être, comme Vous voulez que je Le sois ; je ne puis L'être qu'en Vous obéissant en toutes choses. Les difficultés que j'éprouve pour certaines Vertus, certains devoirs ne sont que trop réelles ; mais je n'ai d'autre ressource que de les vaincre, coûte que coûte. Ces difficultés ne sont pas pour moi des motifs de dispense ; ce sont, au contraire, des raisons de plus pour Les pratiquer. Je ne serai pas admis à Vous dire : l’Humilité, la Pénitence, la Charité, sont des Vertus trop difficiles ; non, il faut que je Les aborde de front, que je Les pratique, et puisque Vous m'en avez fait un devoir, faites donc, ô mon Dieu, que j'y sois fidèle.

Ô Humilité, ô Pénitence, ô Charité Chrétiennes ! Jusques ici, Vous n'avez pas régné dans mon cœur, Vous avez tenu peu de place dans ma vie. Je veux dès aujourd'hui en ce Vendredi après Pâques qu'il en soit autrement, je veux Vous donner la part qui Vous appartient, je veux être Chrétien, et je reconnais qu'on ne peut L'être quand on Vous néglige. C'est ma résolution, bénissez-la, ô mon Dieu, votre Grâce seule peut la rendre efficace.

Ainsi soit-il.


Révérend Père Louis-Pierre Pététot (1801-1887) - « Méditations sur tous les Évangiles du Carême et de la Semaine de Pâques » : Cinquante-Deuxième Méditation du Vendredi de Pâques sur l’Apparition de Notre-Seigneur Ressuscité sur la montagne de Galilée (Matthieu XXVIII, 16-20), p. 369-374, Librairie Poussielgue Frères (1889)

Voir la Prière du Vendredi de l’Octave de Pâques « Ô Jésus, Commandez et je Vous obéirai » de Monsieur l’Abbé Jean-Baptiste La Sausse

Voir également du Très Révérend Père Louis-Pierre Pététot :
- La Prière du R. P. Louis-Pierre Pététot « Jusques à quand, Seigneur, Te serai-je infidèle ? »
- La Prière de M. l'Abbé Louis Pététot « Ô Marie qui fut ici-bas comme nous une enfant »
- La Prière du Révérend Père Pététot « Viens, ô Jésus Rédempteur, réparer Ton ouvrage »
- Les Conseils aux malades sur l'usage des Sacrements dans la maladie du R. P. Pététot « Confessez-vous et Communiez Saintement au début et dans le cours d'une maladie sérieuse »
- La Prière d’un Agonisant du R. P. Louis-Pierre Pététot « Seigneur, je sais que je mourrai prochainement »
- Les Devoirs de ceux qui entourent le Malade du R. P. Pététot « Je n'ose lui parler d'un Prêtre, je crains de l'effrayer »
- La Prière pour le Mercredi des Cendres du Père Louis Pététot « Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu dois retourner en poussière »
- La Prière pour le Premier Dimanche de Carême du Père Louis Pététot « Ô mon Dieu, que ma foi est pauvre ! »
- La Prière pour le Deuxième Dimanche de Carême « Seigneur, préservez mon âme de toutes souillures » du Père Louis Pététot
- La Prière pour le Troisième Dimanche de Carême « Ô mon Dieu, je prends la résolution au Saint Temps de Carême » du Père Louis Pététot
- La Prière pour le Quatrième Dimanche de Carême « Ô mon Dieu, comme le Ciel me paraît désirable quand je regarde la terre » du Père Louis Pététot
- La Prière pour le Dimanche de la Passion « A ma place que ferait, que dirait, que voudrait Jésus-Christ ? » du Père Louis Pététot
- La Prière pour le Dimanche des Rameaux « Seigneur, n’ai-je pas trop méconnu, négligé, profané le Sacrement de votre Autel ? » du Père Louis Pététot
- La Prière pour le Jeudi Saint « Ô mon Sauveur, présent dans la Sainte Eucharistie, en ce Jour où l'Église célèbre l'Institution de ce Divin Mystère » du Révérend Père Louis Pététot
- La Prière pour le Vendredi Saint « Ô Croix du Calvaire, apprends-moi à détester le mal, à me repentir, et à le chasser de mon cœur » du Révérend Père Louis Pététot
- La Prière pour le Dimanche de Pâques (Marc XVI, 1-7) « Je me jette à Vos pieds, comme Madeleine, et comme elle je Vous dis : Rabboni » du Révérend Père Louis Pététot
- La Prière du Lundi de Pâques sur le chemin d'Emmaüs (Luc XXIV, 13-35) « Ô mon Dieu, je ne Vous vois pas, et cependant je crois en Vous » du Révérend Père Louis Pététot
- La Méditation du Mardi de Pâques sur la Deuxième Apparition de Notre-Seigneur Ressuscité à ses Apôtres (Luc XXIV, 36-47) « Ô mon Dieu, quelle est l'impression que je dois ressentir en votre divine Présence ? » du Révérend Père Louis Pététot
- La Méditation du Mercredi de Pâques sur la Troisième Apparition de Notre-Seigneur Ressuscité à ses Apôtres (Jean XXI 1-14) « Oui, Seigneur, Vous voulez que je marche enfin seul comme Vos Apôtres » du Révérend Père Louis Pététot
- La Méditation du Jeudi de Pâques sur l’Apparition de Notre-Seigneur Ressuscité à Marie Madeleine (Jean XX, 11-18) « Ô Seigneur, donnez-moi quelque chose du cœur de Madeleine, un peu de son amour et quelques-unes de ses larmes » du R-P Louis Pététot
- La Méditation du Vendredi de Pâques sur l’Apparition de Notre-Seigneur Ressuscité sur la montagne de Galilée (Matthieu XXVIII, 16-20) « Ô Seigneur, apprenez-moi donc à être Chrétien comme Vous voulez que je Le sois » du Révérend Père Louis Pététot