Voici en vidéo l’« Office des Ténèbres du Vendredi Saint » chanté dans la nuit du Jeudi Saint au Vendredi Saint par la Communauté Saint-Martin en l’Abbaye d’Evron avec les Antiennes, Psaumes, Versicules, Leçons et Répons des Premier, Deuxième et Troisième Nocturne sur la Nuit ténébreuse de Gethsémani, préfigurant cette nuit qui s’étendra sur le monde quand le Christ expirera sur la Croix, nuit de l’abandon divin, mais aussi nuit de l’aveuglement des puissances démoniaques se condamnant elles-mêmes en crucifiant le Seigneur de Gloire
1er Nocturne
Pendant le chant des psaumes et du cantique, on éteint progressivement 14 des 15 cierges placés dans un chandelier triangulaire, appelé « herse », et allumés avant l'Office des Ténèbres. Après le chant « Benedictus », on prend le quinzième cierge, celui qui est placé au sommet du chandelier, et on le cache derrière l'Autel jusqu'à la conclusion de l'Office, à moins que l'Autel ne soit pas dans l'abside mais « versus populum », auquel cas on le cache dans une lanterne de bois
Psaume 2 (« Quare fremuerunt gentes ») avec son antienne « Astiterunt reges terrae » ; on éteint le premier cierge du chandelier triangulaire, et ainsi de suite ;
Psaume 21 (« Deus, Deus meus, respice in me ») avec son antienne « Diviserunt sibi » ;
Psaume 26 (« Dominus illuminatio mea ») avec son antienne « Insurrexerunt in me » ;
Versicule « Diviserunt sibi » ;
Pater Noster en silence ;
1ère leçon : tirée des Lamentations du prophète Jérémie (Lm 1, 1-5) : « Aleph — Comment ! La voilà donc assise, solitaire, la ville si populeuse, semblable à une veuve, la reine des nations, souveraine des peuples, devenue esclave ! Beth — Elle pleure, elle pleure dans la nuit, les larmes couvrent ses joues : personne pour la consoler parmi ceux qui l’aimaient ; ils l’ont trompée, tous ses amis, devenus ses ennemis. Guimel — Elle est déportée, Juda, misérable, durement asservie ; assise au milieu des nations, elle ne trouve pas de repos. Tous ses persécuteurs l’ont traquée jusque dans sa détresse. Daleth — Les routes de Sion sont en deuil, car personne ne vient à ses fêtes : toutes ses portes sont à l’abandon, ses prêtres gémissent, ses vierges s’affligent ; elle-même est dans l’amertume ! Hé — Ses adversaires la dominent, ses ennemis sont rassurés, car le Seigneur l’afflige pour ses fautes sans nombre ; ses petits enfants s’en vont, captifs devant l’adversaire » ;
1er répons : « Omnes amici mei » ;
2ème leçon : suite des Lamentations (Lm 1, 6-9) : « Waw — De la fille de Sion toute splendeur s’est retirée ; ses princes, comme des cerfs ne trouvant plus de pâturages, sont partis à bout de forces devant le persécuteur. Zaïn — Jérusalem se rappelle tous les plaisirs des jours d’autrefois, aux jours de misère et d’errance quand son peuple tombe aux mains de l’adversaire ; la voyant privée de secours, ses adversaires rient de sa ruine. Heth — Elle a péché, elle a péché, Jérusalem : elle n’est plus que souillure ; tous ceux qui la glorifiaient la méprisent voyant sa nudité ; elle aussi gémit et se détourne. Teth — Son impureté a taché sa robe ; elle n’avait pas imaginé une telle fin : elle est descendue au plus bas ; personne pour la consoler. « Vois, Seigneur, ma misère : l’ennemi a triomphé ! » ;
2ème répons : « Velum templi » ;
3ème leçon : suite des Lamentations (Lm 1, 10-14) : « Yod — L’adversaire a fait main basse sur tous ses trésors : oui, elle a vu les païens entrer dans son sanctuaire, alors que tu leur avais ordonné : « Vous n’entrerez pas dans mon assemblée. » Kaph — Son peuple tout entier gémit, en quête de pain ; il troque ses trésors contre de la nourriture, pour reprendre vie : « Vois, Seigneur, et regarde comme je suis méprisée ! » Lamed — « Ô vous tous qui passez sur le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la douleur que j’endure, celle dont le Seigneur m’afflige, le jour de sa brûlante colère ! » Mem — D’en haut il lance un feu dans mes os et les piétine ; il tend un filet sous mes pas, il me rejette en arrière ; il me livre à l’abandon, malade à longueur de jour. Noun — Il attache de sa main le joug de mes péchés ; ils sont entrelacés et posés sur mon cou : ma force en est brisée ; le Seigneur me livre à des mains qui m’empêchent de me relever » ;
3ème répons : « Vinea mea electa ».
2ème Nocturne
Psaume 37 (« Domine, ne in furore tuo ») avec son antienne « Vim faciebant » ;
Psaume 39 (« Expectans expectavi Dominum ») avec son antienne « Confundantur et revereantur » ;
Psaume 53 (« Deus, in nomine tuo salvum me fac ») avec son antienne « Alieni insurrexerunt in me » ;
Versicule « Insurrexerunt in me » ;
Pater Noster en silence ;
4ème leçon : tirée des Commentaires de saint Augustin sur les psaumes (psaume 63, 2) ;
4ème répons : “Tamquam ad latronem” ;
5ème leçon : suite des Commentaires (Ps 63) ;
5ème répons : « Tenebrae factae sunt » ;
6ème leçon : suite des Commentaires (Ps 63) ;
6ème répons : « Animam meam dilectam ».
3ème Nocturne
Psaume 58 (« Eripe me de inimicis meis ») avec son antienne « Ab insurgentibus in me » ;
Psaume 87 (« Domine Deus, salutis meae ») avec son antienne « Longe fecisti » ;
Psaume 93 (« Deus ultionum Dominus ») avec son antienne « Captabunt in animam justi » ;
Versicule « Locuti sunt adversum me » ;
Pater Noster en silence ;
7ème leçon : tirée de l'Épître aux Hébreux (He 9, 11-14) : « Le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir. Par la tente plus grande et plus parfaite, celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à cette création, il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive. S’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la chair, le sang du Christ fait bien davantage, car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ; son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant » ;
7ème répons : « Tradiderunt me »;
8ème leçon : suite de l'Épître aux Hébreux (He 9, 15-22) : « Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau : puisque sa mort a permis le rachat des transgressions commises sous le premier Testament, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel jadis promis. Or, quand il y a testament, il est nécessaire que soit constatée la mort de son auteur. Car un testament ne vaut qu’après la mort, il est sans effet tant que son auteur est en vie. C’est pourquoi le premier Testament lui-même n’a pas été inauguré sans que soit utilisé du sang : lorsque Moïse eut proclamé chaque commandement à tout le peuple conformément à la Loi, il prit le sang des veaux et des boucs avec de l’eau, de la laine écarlate et de l’hysope, et il en aspergea le livre lui-même et tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l’Alliance que Dieu a prescrite pour vous. Puis il aspergea de même avec le sang la tente et tous les objets du service liturgique. D’après la Loi, on purifie presque tout avec du sang, et s’il n’y a pas de sang versé, il n’y a pas de pardon » ;
8ème répons : « Jesum tradidit impius » ;
9ème leçon : suite de l'Épître aux Hébreux (He 9, 23-28) : « S’il est nécessaire que soient purifiées par ces rites les images de ce qui est dans les cieux, les réalités célestes elles-mêmes doivent l’être par des sacrifices bien meilleurs que ceux d’ici-bas. Car le Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, figure du sanctuaire véritable ; il est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu. Il n’a pas à s’offrir lui-même plusieurs fois, comme le grand prêtre qui, tous les ans, entrait dans le sanctuaire en offrant un sang qui n’était pas le sien ; car alors, le Christ aurait dû plusieurs fois souffrir la Passion depuis la fondation du monde. Mais en fait, c’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice. Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés, ainsi le Christ s’est-il offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude ; il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent » ;
9ème répons : « Caligaverunt oculi mei ».
Laudes
Psaume 50 (« Miserere ») avec son antienne « Proprio Filio suo » ;
Psaume 142 (« Domine, exaudi orationem meam ») avec son antienne « Anxiatus est in me » ;
Psaume 84 (« Benedixisti, Domine ») avec son antienne « Ait latro ad latronem » ;
Cantique d'Habacuc (3, 2-19) avec son antienne « Dum conturbata fuerit » ;
Psaume 147 (« Lauda, Jerusalem, Dominum ») avec son antienne « Memento mei, Domine Deus » ;
Versicule « Collocavit me » ;
Cantique de Zacharie (Benedictus) avec son antienne « Posuerunt super caput ejus » ;
Le graduel « Christus factus est pro nobis oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Le Christ s'est fait pour nous obéissant jusqu'à la mort, et la Mort sur la Croix » ;
Pater Noster en silence ;
Oraison : « Respice, quaesumus, Domine, super hanc familiam tuam… Regarde, Seigneur, nous T'en prions, la famille qui T'appartient : c'est pour elle que Jésus, le Christ, Notre Seigneur, ne refusa pas d'être livré aux mains des méchants ni de subir le supplice de la Croix ».
Voir « Office des Ténèbres » du Samedi Saint chanté par le Chœur des Moines Bénédictins de l’Abbaye de Solesmes