Voici le Poème sur la Purification de la Sainte Vierge et la Présentation de Jésus au Temple « Quand Marie monte au Temple de Jérusalem pour y présenter son Fils premier-né » de Paul Claudel (1868-1955), le « Poète de la Prière » élu à l'Académie Française en 1946, qui véhicule sa Foi Catholique fervente après sa conversion à 18 ans le Jour de Noël 1886.
Le Poème sur la Présentation de Jésus au Temple de Paul Claudel « Quand Marie monte au Temple de Jérusalem pour y présenter son Fils premier-né » :
« Quand Marie se met en marche, et, les Quarante Jours complétés,
Monte au Temple de Jérusalem pour y mettre son Fils premier-né
Entre les bras du Grand Prêtre qui est qualifié pour représenter toute l'Expectation antique,
A part ce très-vieux homme, à part Anne la dévouée dans un coin de la Basilique,
Qui espère l'Espérance encore et qui est-ce qui lit les Prophètes ?
C'est en vain que Daniel a prédit le temps, et Michée le lieu, et que l'histoire complète,
Avec le Nom même de Jésus à chaque ligne, se trouve dans David et dans Isaïe,
Tout ça, c'est des histoires de bouquins et des superstitions de sacristie.
C'est bien plus intéressant de lire le journal et de faire de la politique contre les Romains.
Aussi convient-il à ce temps de l'An qui croît et à ce froid crépuscule du matin
Que cette transmission de pouvoirs qui se fait de la Synagogue à l'Église
Ait quelque chose de rapide et presque de clandestin.
Je vois Marie sans forme ni visage sous son capuchon et son manteau tout trempé de laine grise,
Tel à peu près qu'en portent aujourd'hui les Petites Sœurs des Pauvres et les Clarisses.
Je vois le ciel noir avec à l'Est une seule raie couleur de citron,
Je vois Joseph avec (le prix est dessus encore) les deux colombes dans une cage de jonc,
Et le vieux Prêtre d'or, avec l'Enfant dedans, sur le seuil, qui chante le Nunc dimittis.
Lumen ad revelationem gentiumt la Lumière pour la révélation des gens !
Non point le soleil propre à tout qui sur tous reluit indifféremment,
Mais le feu confidentiel et fragile d'un cierge pur
Qui nous sert moins à voir qu'à faire voir notre figure.
Faites qu'aujourd'hui, Seigneur, nous recevions en grande pureté
Cette espèce d'ange portatif qui nous guide au travers de l'année,
Image du Verbe splendide, le Fils indivisible du Père,
La Sagesse qui est issue avant l'étoile lucifère !
Cette longue semence blanche que nous recevons en grand secret
Du feu, à la Messe basse de sept heures, quand apparaît
Aux fenêtres la face pâle et menaçante de l'hiver
(Il y a un enfant malade à la maison et j'attends de mauvaises nouvelles de mon père,)
Cette semence du jour futur et de l'éternel Désir
Que nous recevons dormante et ensevelie dans la cire,
Qu'elle s'enracine jour à jour à la fois dans notre corps et dans notre âme,
Réduisant le corps à la cendre, aspirant l'esprit dans la flamme ! »
Ainsi soit-il.
Paul Claudel (1601-1680) – « Corona benignitatis anni Dei », Poème sur la Présentation de Jésus au Temple, pages 25-27, aux éditions de la nouvelle revue française, 1915
Voir également de Paul Claudel :
- La Prière de Paul Claudel « Mon Dieu, il est dur de garder tout son cœur »
- La Prière de Paul Claudel « Seigneur, Vous nous êtes entièrement désirable »
- La Prière de Paul Claudel « Seigneur, je Vous remercie de m'avoir ainsi attaché ! »
- La Prière Mariale de Paul Claudel « Parce que Vous êtes Marie, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! »
- La Prière de Paul Claudel « Ô Dieu caché dans la femme ! »
- La Prière de Paul Claudel « Ô Seigneur, éclaire-moi que je n'aille pas comme un dort-debout à ma perte ! »
- La Prière de Paul Claudel « Ô mon Dieu, je suis devant Vous passionné, hagard, misérable »
- La Prière de Paul Claudel « Dieu, mon Dieu, pourquoi T’es-Tu mis à m’abandonner ? »
- Le Poème de Paul Claudel sur Saint Joseph « Quand les outils sont rangés à leur place et que le travail du jour est fini »
- La Prière de Paul Claudel « Joseph, obtenez-nous le silence ! »
- La Prière de Paul Claudel à son Ange Gardien « Nulle route n'est si raide qu'un Ange ne nous précède »
- La Prière de Paul Claudel pour le Dimanche matin « En ce Septième Jour que Vous fîtes, Seigneur, quel est votre Repos, si ce n'est dans mon cœur ? »
- Le Poème sur la Visitation de Paul Claudel « La Mère de Saint Jean-Baptiste regarde la Mère de mon Dieu ! »
- Le Chant de marche de Noël de Paul Claudel « Allons, il est l'heure de partir, y sommes-nous tous, les enfants ? »
- Le Chant de l'Épiphanie de Paul Claudel « En ce petit matin de l'An tout neuf dans le rayonnement de l'Épiphanie »
- Le Poème sur la Présentation de Jésus au Temple de Paul Claudel « Quand Marie monte au Temple de Jérusalem pour y présenter son Fils premier-né »
- Le Poème de Paul Claudel sur la Transfiguration du Seigneur « Montons au Thabor avec Lui : Jésus est mûr »
- La Prière de Paul Claudel sur la Nuit de Pâques « Entre le Samedi-Saint et Pâques, la nuit n’est pas faite pour dormir ! »