Voici un Poème sur la Visitation de la Très Sainte Vierge Marie à sa cousine Elisabeth « La Mère de Saint Jean-Baptiste regarde la Mère de mon Dieu ! » de Paul Claudel (1868-1955), le « Poète de la Prière » élu à l'Académie Française en 1946, qui véhicule sa Foi Catholique fervente après sa conversion à 18 ans le Jour de Noël 1886.
Le Poème sur la Visitation de Paul Claudel « La Mère de Saint Jean-Baptiste regarde la Mère de mon Dieu ! » :
« Le Prêtre Zacharie d'Hébron, père de Jean, était une espèce de pope ou comme l'un de nos Curés,
Car les Prêtres dans ce temps-là avaient la permission de se marier.
Et sans doute aussi qu'il avait un petit jardin derrière son presbytère,
Tout plein de ces fleurs qui ont une odeur très forte, spéciales aux jours caniculaires.
C'est là que Marie, abiens in montana, est allée voir Sa sœur Elisabeth.
Elle, la regarde, et dit : Ah ! Elle dit : Ah ! seulement et baisse la tête,
Car Elle a tout compris d'un seul coup, Son sein a profondément tressailli,
Et joignant Ses deux mains de pauvre femme, Elle dit bien bas : Unde hoc mihi ?
Et il me semble aussi que je suis là, qui regarde tout.
Et je vois les coins de la pauvre bouche qui tremblent et les larmes qui apparaissent tout-à-coup,
Ces larmes profondes des gens qui ne sont plus jeunes, d'un cœur qui manque et qui s'anéantit,
Et cette grimace que l'on fait quand on pleure comme quelqu'un qui rit.
Elle pleure, mais la Joie incommensurable est dans Ses yeux.
La Mère de Saint Jean-Baptiste regarde la Mère de mon Dieu !
Ô Bienheureuse Elisabeth, qui vis Marie dans le Premier Stabat,
La Sagesse éternelle de Dieu récitant le Magnificat !
Ah, puissions-nous, comme Vous ce soir-là dans le petit jardin judaïque,
Refaire cette promenade pas à pas que font tous les Fidèles Catholiques,
Et quand nous avons bien ouvert notre cœur coupable et que nous avons tout dit,
« Je Vous salue, Marie, pleine de Grâce, le Seigneur est avec Vous, Vous êtes Bénie ».
Ainsi soit-il.
Paul Claudel (1601-1680) – « Corona benignitatis anni Dei », Poème sur la Visitation de la Très Sainte Vierge Marie à sa cousine Elisabeth, pages 185-199, aux éditions de la nouvelle revue française, 1915
Voir également de Paul Claudel :
- La Prière de Paul Claudel « Mon Dieu, il est dur de garder tout son cœur »
- La Prière de Paul Claudel « Seigneur, Vous nous êtes entièrement désirable »
- La Prière de Paul Claudel « Seigneur, je Vous remercie de m'avoir ainsi attaché ! »
- La Prière Mariale de Paul Claudel « Parce que Vous êtes Marie, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! »
- La Prière de Paul Claudel « Ô Dieu caché dans la femme ! »
- La Prière de Paul Claudel « Ô Seigneur, éclaire-moi que je n'aille pas comme un dort-debout à ma perte ! »
- La Prière de Paul Claudel « Ô mon Dieu, je suis devant Vous passionné, hagard, misérable »
- La Prière de Paul Claudel « Dieu, mon Dieu, pourquoi T’es-Tu mis à m’abandonner ? »
- Le Poème de Paul Claudel sur Saint Joseph « Quand les outils sont rangés à leur place et que le travail du jour est fini »
- La Prière de Paul Claudel « Joseph, obtenez-nous le silence ! »
- La Prière de Paul Claudel à son Ange Gardien « Nulle route n'est si raide qu'un Ange ne nous précède »
- La Prière de Paul Claudel pour le Dimanche matin « En ce Septième Jour que Vous fîtes, Seigneur, quel est votre Repos, si ce n'est dans mon cœur ? »
- Le Poème sur la Visitation de Paul Claudel « La Mère de Saint Jean-Baptiste regarde la Mère de mon Dieu ! »
- Le Chant de marche de Noël de Paul Claudel « Allons, il est l'heure de partir, y sommes-nous tous, les enfants ? »
- Le Chant de l'Épiphanie de Paul Claudel « En ce petit matin de l'An tout neuf dans le rayonnement de l'Épiphanie »
- Le Poème sur la Présentation de Jésus au Temple de Paul Claudel « Quand Marie monte au Temple de Jérusalem pour y présenter son Fils premier-né »
- Le Poème de Paul Claudel sur la Transfiguration du Seigneur « Montons au Thabor avec Lui : Jésus est mûr »
- La Prière de Paul Claudel sur la Nuit de Pâques « Entre le Samedi-Saint et Pâques, la nuit n’est pas faite pour dormir ! »