Voici la Prière pour la Fête de Notre-Dame des Sept Douleurs (Septem Dolorum Beátæ Maríæ semper Vírginis) célébrée le 15 septembre « Ô Mère des Sept Douleurs, je Vous en conjure par la Passion de votre Fils et par votre Compassion, obtenez-nous de nous tenir avec Vous au pied de la Croix » donnée par le Révérend Père Dominique Bouix (1808-1870) entré dans la Compagnie de Jésus à 17 ans, Vicaire général du diocèse de Versailles, Théologien au 1er Concile du Vatican (1869-1870) et auteur de Méditations pour Tous les Jours de l'année

La Prière à Notre-Dame des Sept Douleurs « Ô Mère des Sept Douleurs, je Vous en conjure par la Passion de votre Fils et par votre Compassion, obtenez-nous de nous tenir avec Vous au pied de la Croix » du R. P. Dominique Bouix :

Ô Vierge Sacrée, comme Sion, dont parle le Prophète, Vous n'avez point cessé de pleurer toute la nuit, et Vos joues sont trempées de Vos larmes. De tous ceux qui Vous sont chers, il n'y en a pas un qui Vous console. Plorans ploravit in nocte, et lacrymæ ejus in maxillis ejus non est qui consoletur eam ex omnibus charis ejus (Thren. I, 2). A qui Vous comparerai-je, Fille de Jérusalem ? Où trouverai-je rien d'égal à Vos maux, et comment Vous consolerai-je, ô Vierge fille de Sion ? Votre douleur est grande comme la mer : qui Vous apportera quelque remède ? Cui comparabo te ? Vel cui assimilabo te, filia Jerusalem ? Cui exæquabo te, et consolabor te, virgo filia Sion ? Magna est enim velut mare contritio tua : quis medebitur tui ? (Thren. II, 13). Votre Divin Fils Jésus, qui Seul pouvait Vous consoler et Vous réjouir, a Lui-même ouvert sur Vous les digues des eaux amères de sa Passion. Votre douleur est d'autant plus intolérable que l'Amour que Vous Lui portez est plus ardent. Ce Fils qui souffre est Vôtre, Il Vous appartient ; et toutefois plus généreuse qu'Abraham, Vous Vous conformez à la Volonté du Père qui nous L'a donné et à Celle du Fils qui S'est livré pour nous. Vous voulez coopérer à notre Rédemption, et Vous L'offrez à la Mort avec une très-grande Charité. Qu'il nous soit donc permis, en reconnaissance d'un si grand Bienfait, de nous joindre à Vous pour L'accompagner dans le chemin du Calvaire, avec Magdeleine la pénitente, et Jean le disciple bien-aimé. Obtenez-nous de nous tenir avec Vous au pied de la Croix, pour être arrosés du Sang qui en découle à grands flots. Ô femme véritablement forte, Bénie entre toutes les femmes ; femme que le Seigneur avait promise lors de la chute, et qui en ce Jour écrasez la tête du serpent par la Mort de votre Fils ; un torrent de larmes coule jour et nuit de Vos yeux, la prunelle de Votre œil ne se tait point. Deduc quasi torrentem lacrymas per diem, et noctem neque taceat pupilla oculi tui (Thren. II, 18). Vous Vous écriez dans Votre douleur : Vous tous qui passez par le chemin, considérez et voyez s'il est une douleur semblable à la mienne : Ovos omnes, qui transitis per viam, attendite, et videte si est dolor sicut dolor meus (Thren. I, 12) ; et cependant Vous Vous tenez debout et intrépide (Stabat Mater Intrepida. S. Ambr.) près de la Croix de votre Fils mourant. Vous contemplez avec des yeux pleins de compassion ses Blessures et les instruments de son Supplice, les crachats, les soufflets, les coups de fouet, les clous, le fiel, la myrrhe, l'éponge, la lance, les épines. Je Vous salue, ô Femme Généreuse, Première Rose des Martyrs, Lys des Vierges. Ave, Princeps generosa, Martyrumque prima rosa, Virginumque lilium (8° Resp. de Festo.). Ô Mère, je Vous en conjure par la Passion de votre Fils et par votre Compassion, daignez être ma Mère. Souvenez-Vous que je suis Votre Benoni, le fils de Votre douleur, que Vous avez engendré au pied de la Croix. Ô Mère, Fontaine d'Amour, faites-nous sentir la violence de la douleur, afin que nous pleurions avec Vous et que nous ressentions le Fruit de la Passion du Seigneur. Et comme votre Fils Jésus est Mort et Ressuscité pour nous, faites que nous mourions aussi, pour ressusciter avec Lui. Eia, Mater, fons amoris, fac nos sentire vim doloris, ut tecum lugeamus, et Dominicæ passionis fructum sentiamus. Ut sicut filius tuus Jesus pro nobis mortuus est, et resurrexit : ita et nos commortui cum eodem resurgamus (Resp. VIIIº de fest. inf. Hebd. pass.)

Ainsi soit-il.

Voir sur Notre-Dame des Sept Douleurs :
- La « Sainte Messe de Notre-Dame des Sept Douleurs » (Septem Dolorum Beátæ Maríæ semper Vírginis) célébrée le 15 septembre (Vidéo + Textes Liturgiques)
- Le « Stabat Mater dolorosa » du Franciscain Jacopone da Todi
- Le Stabat Mater Dolorosa « A l’école de Notre-Dame des Sept Douleurs » de Monsieur l’Abbé Patrick de La Rocque
- L’Hymne de Patrice de La Tour du Pin à N-D des Douleurs « Console-toi, fille des hommes, dans sa Mort ton Christ te rejoint »
- La Prière à Notre-Dame des Douleurs « Sainte Vierge, ce petit ouvrage vient se rendre à vos Pieds sacrés » du Très Vénérable Abbé Henry-Marie Boudon
- La Prière à Notre Dame des Douleurs « Ô Vierge sacrée, votre Peine a été la plus grande qu'une pure créature ait jamais endurée » de Saint Anselme de Cantorbéry
- La Prière à Notre Dame des Douleurs « Nous Te louons, Mère des sept Douleurs ! » de Guy Jampierre
- Les « 7 Prières à Notre-Dame des sept Douleurs » de Saint Alphonse de Liguori
- La Prière de Saint Bonaventure à la Mère de Douleurs « Souvenez-Vous, ô très miséricordieuse Marie, des prières que nous répandons maintenant en Votre présence »
- La Prière de Mgr Louis-Edouard Pie à Notre-Dame des Douleurs « Ô Vierge Marie, par la vertu de tant de Douleurs, faites que nous moissonnions enfin la joie dans le Royaume céleste ! »
- La Prière de Mgr Félix Dupanloup « Ô Mère de douleur, souffrez donc que nous Vous appelions notre Mère »
- La Prière d’Édith Stein « Notre-Dame des Douleurs, c’est au pied de la Croix que Vous êtes devenue notre Mère »
- La Prière à Notre-Dame des Douleurs « Ô douloureuse Mère, c’est Votre chair crucifiée qui saigne sur cette Croix » de Serge Barrault
- La Prière de Salutation Mariale à Notre-Dame des Douleurs « Je Vous salue, Marie, pleine de douleurs » de Saint Bonaventure
- La Prière « Notre-Dame des Douleurs, c’est au pied de la Croix que Vous êtes devenue notre Mère » de Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix
- La Prière à Notre-Dame des Sept Douleurs « Ô Mère des Sept Douleurs, je Vous en conjure par la Passion de votre Fils et par votre Compassion, obtenez-nous de nous tenir avec Vous au pied de la Croix » du R. P. Dominique Bouix
- Le Sermon du 15 septembre sur Notre-Dame des Sept Douleurs « Un Cœur Douloureux mais Immaculé » de Monsieur l’Abbé Denis Puga
- Le Sermon sur les Sept Douleurs de la Très Sainte Vierge Marie « L'art de mal souffrir et l'art de bien souffrir » Monsieur l’Abbé François-Marie Chautard
- Le Sermon sur la Séquence du Stabat Mater Dolorosa « Le Stabat, École de Sainteté » de Monsieur l’Abbé Gabriel Billecocq

PREMIÈRE DOULEUR : Lorsque les jours de la Purification de Marie furent accomplis, Elle porta l'Enfant Jésus au Temple, accompagnée de Joseph, pour Le présenter au Seigneur. Siméon, homme juste et craignant Dieu, Le reçut entre ses bras, louant le Seigneur à haute voix. Puis il Les bénit, et dit à Marie, sa Mère : Le glaive de la douleur transpercera votre Âme : Tuam ipsius animam pertransibit gladius (Luc II, 34).

DEUXIÈME DOULEUR : L'Ange du Seigneur apparut à Joseph pendant son sommeil, et lui dit : Lève-toi, prends l'Enfant et sa Mère, et fuis en Égypte : demeures-y jusqu'à ce que je t'avertisse ; car Hérode cherchera l'Enfant pour Le faire mourir. Surge, et accipe puerum, et matrem ejus, et fuge in Ægyptum (Matth. II, 13).

TROISIEME DOULEUR : L'Enfant Jésus ayant atteint l'âge de douze ans, se rendit avec ses Parents à Jérusalem pour y célébrer la Fête de Pâques. Mais comme ils s'en retournaient, Il resta seul dans la ville sans qu'ils s'en aperçussent. Après L'avoir cherché pendant trois jours, ils Le trouvèrent dans le Temple, au milieu des docteurs, et sa Mère Lui dit : Mon Fils, pourquoi avez-Vous agi de la sorte avec nous ? Votre père et moi, nous Vous cherchions fort affligés. Fili, quid fecisti nobis sic ? Ecce pater tuus, et ego dolentes quærebamus te (Luc II, 48). Jésus leur répondit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être occupé aux choses qui regardent mon Père ? Quid est quod me quærebatis ? Nesciebatis quia in his, quæ Patris mei sunt, oportet me esse ? (Luc II, 49).

QUATRIÈME DOULEUR : Une multitude de femmes suivaient Jésus, chargé de sa Croix. Elles pleuraient et se lamentaient à son sujet. Le Sauveur se tournant vers elles : Filles de Jérusalem, leur dit-Il, ne pleurez point sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants. Filiæ Jerusalem, nolite flere super me, sed super vos ipsas flete, et super filios vestros (Luc XXIII, 28). La Très Sainte Vierge, accompagnée de Jean et des Saintes femmes, rencontra Notre-Seigneur au pied de la montagne. La vue de son Divin Fils couronné d'épines, couvert de plaies, écrasé sous le poids de la Croix, transperça déjà son Cœur de douleur ; comme aussi les Souffrances du Sauveur s'accrurent des tourments de sa Mère. Sans qu'ils échangeassent une parole, il se fit de l'un à l'autre un flux et reflux de douleur et d'amour.

CINQUIÈME DOULEUR : Lorsqu'on fut arrivé au sommet du Calvaire, Jésus fut crucifié entre deux larrons. Sa Mère se tenait debout près de sa Croix. Notre-Seigneur La voyant, et Saint Jean auprès d'Elle, Lui dit : Femme, voilà Votre fils. Puis Il dit au disciple : Voilà votre Mère. Stabat autem juxta crucem Jesu mater ejus. Cum vidisset ergo Jesus matrem, et discipulum stantem, quem diligebat, dicit matri suæ : Mulier, ecce filius tuus. Deinde dicit discipulo : Ecce mater tua (Jean XIX, 25).

SIXIÈME DOULEUR : Après la Mort de Jésus, les soldats ne Lui rompirent point les jambes ; mais l'un d'eux Lui ouvrit le Côté avec une lance, et aussitôt il en sortit du Sang et de l'Eau. Le Corps inanimé du Sauveur ne pouvait ressentir la douleur de ce coup de lance ; mais l'Âme de sa Mère en fut transpercée. Ferrum lanceæ militaris latus quidem Salvatoris, animam vero transivit virginis Matris (R. V° de Fest. infra. Hebd. pass.)

SEPTIÈME DOULEUR : Joseph d'Arimathie ayant obtenu de Pilate le Corps de Jésus, Le déposa de la Croix. Sa Mère Le reçut entre Ses bras. Sunamite désolée, Elle soutint son Fils mort sur Son sein et sur Ses genoux. Dolens Sunamitis, sinu, et genibus suis sustinuit mortuum Filium (R. VIº de Fest.). Joseph et Nicodème, après avoir oint d'aromates le Corps du Seigneur, L'enveloppèrent d'un linceul, et Le déposèrent dans le Sépulcre que Joseph avait fait tailler dans le roc. La Sainte Mère, accompagnée des femmes dévotes, Le suivit pénétrée de douleur.