Voici une Prière à Saint François de Paule (1416-1507) pour obtenir la Vertu d'abstinence et du jeûne « Grand Saint, vrai miroir d'Abstinence, obtenez-moi le don de sobriété afin que jamais je ne tombe dans les excès de boire et de manger » du Père Louis de Bouvignes (1630-1701), Frère mineur Capucin ordonné Prêtre vers 1655 qui fut chargé de la Prédication, un ministère qu'il exercera avec zèle, notamment à Lille et à Verdun et auteur d’un petit ouvrage composé en faveur des personnes Religieuses, qui peut servir à tous ceux et celles qui font profession de Vertus.
Saint François de Paule mourut l'an 1507 âgé de 91 ans. L'Église célèbre sa Fête le 2 avril.
La Prière à Saint François de Paule pour obtenir la Vertu d'abstinence « Grand Saint, vrai miroir d'Abstinence, obtenez-moi le don de sobriété afin que jamais je ne tombe dans les excès de boire et de manger » du Père Louis de Bouvignes :
C’est en vous, glorieux Saint, que l'on voit l’effet de la sentence universelle du Sauveur du Monde, qui assure, que quiconque s'humiliera, sera exalté. Vous avez été très-humble devant Dieu et très-humble devant les hommes, vous avez refusé d'être Prêtre pour demeurer toute votre vie en l'humble condition de Frère laïc. Vous avez trouvé de pieuses inventions, pour ne pas attribuer à vos mérites, la gloire des miracles que Dieu faisait par votre moyen ; nous voulant enseigner par-là, que nous devons rendre à Dieu l'honneur et la gloire de tout le bien que nous faisons, parce qu'Il en est le premier principe ; et que ce serait une espèce de larcin et de sacrilège d'en user autrement.
Vous vous êtes humilié jusqu’à prendre le titre de Minime parce que vous vous êtes estimé le moindre des Serviteurs de Dieu ; vous avez fait porter le même nom à vos enfants, qui sont le petit troupeau, à qui le Père céleste a eu la complaisance de promettre et de donner son Royaume ; vous êtes exalté jusqu’au sommet de la plus éminente de toutes les vertus, qui est la Charité qui fait votre emblème et votre devise. Vous avez bien fait connaître par les effets, que le Royaume de Dieu ne consiste pas au boire, ni au manger, mais en la justice, en la paix et en la joie au Saint-Esprit. Vous avez mené une manière de vivre très austère, qui était plus convenable à un pécheur pénitent, qu'à un homme saint et innocent comme vous avez été toute votre vie, laquelle n'a été qu'un Carême, non de quarante jours, comme celui qui précède la Pâque du Seigneur, mais de quatre-vingt-onze ans, comme celui qui précède et qui ouvre le passage de l'Éternité, où vous êtes parvenu à la fin de vos jours.
Étant âgé de quatorze ans, vous vous êtes retiré dans le désert, comme un autre Saint Jean-Baptiste et y avez passé six ans menant une vie aussi austère, qu'ont fait les plus grands et les plus fervents Anachorètes ; votre Pénitence a été continuelle depuis votre enfance, jusqu’à la mort, jamais vous n'avez bu de vin, jamais vous n'avez mangé de chair, jamais vous n'avez dépouillé le cilice et vous n'avez couché que sur des planches ou sur la terre ; jamais vous ne vous avez relâché dans vos veilles, dans vos disciplines et dans vos jeûnes. Les Rois et les plus fins courtisans ont étudié votre vie, et ne l'ont jamais vu se démentir ; et nonobstant cette étonnante austérité, on ne voyait en vous qu'une grande égalité d'esprit, une paix inaltérable et une joie céleste, qui reluisait en la modestie de votre homme extérieur. Cela confond la folie de certains hommes sensuels, qui mènent une vie molle et relâchée dans les Monastères ; et il semble à la manière, dont ils vivent, que pour être Religieux, c'est assez d'en porter l'habit et d'en avoir le nom ; ils ne considèrent pas que les plaisirs de la sensualité sont des funestes poisons, qui tuent l'âme en chatouillant le corps ; et nous savons trop bien, que nos premiers parents pour avoir mangé du fruit défendu, ont donné la mort à tous les hommes, avant de leur avoir donné la vie.
Ô combien y a-t-il d'Esaüs au monde, qui renoncent à l'honneur de leur primogéniture pour jouir de la satisfaction passagère d'un plaisir de bouche, qui finit aussitôt qu'il a commencé. Cela est odieux à ceux qui ont tant soit peu de vraie sagesse, car nous sommes nés à des choses plus grandes, qu'à nous rendre les esclaves de nos ventres. La viande est pour le ventre, et le ventre pour les viandes, dit le grand Saint Paul, mais Dieu détruira l'un et l'autre ; les paroles de Saint Bernard sur ce sujet, sont dignes d'être remarquées : Les Religieux sensuels, dit-il, ne s'occupent que des soins de leur bouche et de leur ventre ; le boire et le manger sont le sujet le plus ordinaire de leur murmure ; ils ne sont presque jamais satisfaits de la nourriture qu'on leur donne ; et quelque soin qu'on prenne de diversifier ou d'apprêter les viandes, elles sont toujours la matière de leurs entretiens et de leurs plaintes. Ils ne veulent pas de cette doctrine de Saint Paul qu'il faut toujours porter la mortification de Jésus-Christ sur son propre corps. Dieu leur veuille ouvrir les yeux, leur toucher le cœur, et leur donner des sentiments plus dignes de la Sainteté de leur condition. Ces sortes de gens avilissent leur profession, ils en effacent le caractère de Pénitence, qui en doit être le lustre et le principal ornement.
Ô grand Saint, voilà la basse inclination de ma sensualité, laquelle fait passer sous le titre de nécessité une infinité de recherches de ses commodités. Et je dirai avec Saint Augustin : ma chair est ma cavale, je devrais faire le voyage de la Jérusalem céleste, mais ma bête m'emporte hors du vrai chemin, comme un homme tout terrestre, et je n'ai rien davantage dans le cœur et dans la bouche, que la gourmandise : que ferai-je donc pour brider ses insolences ? L'unique expédient qu'on puisse prendre pour remédier à ce désordre, c'est qu'il faut lui ôter l'avoine, et la dompter par le jeûne et l'abstinence. C'est le propre d'une âme basse et ravalée de servir à son corps ; l'homme sage en a soin, non pas comme s'il vivait pour lui, mais parce qu'il ne peut vivre sans lui ; il lui accorde quelque liberté, mais il n'a garde de se rendre son esclave. Il sait bien, qu'on ne vit pas pour manger, mais qu'on mange pour conserver la vie et réparer les forces du corps, que le travail affaiblit. C'est vouloir mourir, que d'avoir tant d'amour pour un corps, qui tout vivant qu'il est, ne laisse pas d'être le sépulcre de son âme. Il vaut bien mieux le conserver en l'affligeant, que de le perdre éternellement avec l'âme en le flattant. Cette doctrine est inconnue aux enfants des hommes qui ne goûtent que les choses de la chair et du sang.
Grand Saint, vrai miroir d'Abstinence, j'ai recours à la puissance de vos intercessions, pour m'obtenir le don de sobriété afin que jamais je ne tombe dans les excès de boire et de manger, ni dans les transgressions des jeûnes commandés de l'Église, ou acceptés par mortification, ou usités dans ma Religion, mais que je soupire avec Job avant de manger, me voyant assujetti aux mêmes bassesses que les bêtes. Moi, dis-je, qui ai une âme immortelle, appelée à la compagnie des Anges, qui selon l'avis de l'Ange Raphael à Tobie, se nourrissent d'une viande invisible, où les yeux des hommes ne peuvent atteindre. Que ma viande principale donc, soit comme celle de notre Sauveur, de faire la Volonté du Père céleste, et de perfectionner l'ouvrage de mon Salut, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit avec le même Père et le Saint-Esprit en tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Père Louis de Bouvignes (1630-1701) - « Miroir de l'âme Religieuse » : méthode aisée pour s'acquitter des exercices journaliers qui se pratiquent dans les Cloîtres et les Monastères, Prière à Saint François de Paule pour obtenir la Vertu d'abstinence, pages 389-393, chez Charles Albert, 1696
Voir également du Frère Capucin Louis de Bouvignes :
- La Méditation au Jardin des Olives « Ô Seigneur, que votre Passion Vous sera douloureuse puisque sa seule représentation Vous fait suer le Sang » du Père Louis de Bouvignes
- La Méditation sur la très cruelle Flagellation de Jésus « Ô Seigneur, que jamais plus je Vous flagelle par aucun péché volontaire » du Père Louis de Bouvignes
- La Méditation sur le Couronnement d'épines du Christ « Ô véritable Roy du Ciel, couronné sur la terre avec une couronne autant ignominieuse que douloureuse » du Père Louis de Bouvignes
- La Méditation sur Jésus conduit au Calvaire portant sa Croix « Ô Sainte Dame, n'est-ce pas un assez grand tourment pour Vous de savoir qu'on va faire mourir vôtre Fils sans vouloir encore assister à sa Mort ? » du Père Louis de Bouvignes
- La Méditation sur Jésus élevé en Croix entre deux Larrons « Âme chrétienne, venez et voyez, voilà votre Sauveur pendu en l'air à trois clous » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière pour la date anniversaire de notre Baptême « Seigneur, je viens renouveler à Vos pieds le Serment de Fidélité que je Vous ai fait au Baptême » du Père Louis de Bouvignes
- Les Étincelles de Grâces après une Sainte Communion « Ô mon Rédempteur, je crois que Vous êtes dans mon estomac aussi véritablement que Vous êtes à la droite de votre Père éternel » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Antoine pour vaincre les Tentations « Ô Saint Antoine, Patriarche des Anachorètes, en qui Dieu a fait paraître la force de ses Grâces à terrasser les furies des Démons » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Basile pour demander une Foi vive « De quoi servira la Foi au Chrétien, si elle ne lui sert de règle pour ses mœurs ? » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Jérôme pour craindre les Jugements de Dieu « Grand Saint, obtenez-moi du Ciel cet esprit de Crainte pour opérer mon Salut » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Augustin pour obtenir l'Amour de Dieu « Quoi donc, un cœur si petit peut-il aimer un Dieu si Grand ? » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Benoît pour demander l'Humilité « Grand Saint Benoit, impétrez-moi la grâce d'une profonde Humilité » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière pour une vraie Humilité « Ô Dieu de Bonté, ayez pitié de nos misères » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Bruno pour aimer la Solitude « Glorieux Saint Bruno, Patriarche des Solitaires, vous nous apprenez que vivre seul avec Dieu seul en solitude, c'est déjà vivre d'une vie bienheureuse » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Norbert pour se mortifier « Grand Saint Norbert, obtenez-moi de Dieu cet esprit de Pénitence et de Mortification pour crucifier ma chair avec ses vices et ses concupiscences » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Bernard pour être dévoué à la Sainte Vierge « Ô Dévot Père Saint Bernard, faites que le Saint Nom de Marie soit toujours en ma bouche » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Jean de Matha envers les Misérables « Ô grand Saint, impétrez-moi de Dieu un cœur de la trempe du vôtre qui me rende sensible aux misères de mon prochain et libéral à le secourir » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Albert de Jérusalem pour une meilleure Oraison « Grand Saint, obtenez-moi la Grâce de vivre tranquille hors des agitations du siècle et de rompre les liens qui m'attachent à la terre » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Dominique pour le Salut des Âmes « Glorieux Saint Inquisiteur de la Foi, allumez dans nos cœurs ce zèle du Salut des Âmes dont vous avez été pénétré » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint François d'Assise pour un esprit de Pauvreté « Séraphique Patriarche des pauvres, obtenez-moi de Grâce cette richesse de Simplicité dans la Pauvreté » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint François de Paule pour obtenir la Vertu d'abstinence « Grand Saint, vrai miroir d'Abstinence, obtenez-moi le don de sobriété afin que jamais je ne tombe dans les excès de boire et de manger » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint Ignace pour la Conversion des Infidèles « Ô grand Zélateur de la Gloire de Dieu, vous portiez dans votre cœur tous les Infidèles et brûliez d'une affection très ardente pour le Salut de leurs âmes » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Saint François de Sales pour être Débonnaire « Ô Saint Évêque, quels charmes avez-vous eu pour attirer les cœurs sans violence au service et à l'amour de Dieu ? » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Sainte Scholastique pour demander la Pureté « Ô Grande Sainte, qui avez inspiré par vos rares exemples la Pureté à tant de bonnes âmes » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Sainte Claire pour faire Pénitence « Ô grande Sainte, Miroir de Pénitence, impétrez-moi la Grâce de faire des fruits dignes de Pénitence » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Sainte Brigitte pour aimer Jésus-Christ crucifié « Ô Sainte Princesse, impétrez-moi un ardent amour qui me transforme en la Passion de mon Rédempteur » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière à Sainte Thérèse d'Avila pour être plus Charitable « Ô Sainte Épouse de Jésus, priez-Le qu'Il convertisse et purifie mon âme par les ardeurs de sa Charité » du Père Louis de Bouvignes
- La Dernière Prière d’un Agonisant « Mon Sauveur Jésus-Christ, je Vous offre ma mort et le dernier instant de ma vie » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière sur la gloire du Paradis « Ô mon Dieu, faites que mon âme s'envole librement au Ciel » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière quotidienne pour les Fidèles Trépassés « Ô Cour Céleste, délivrez de leur affreuse solitude les Fidèles Trépassés » du Père Louis de Bouvignes
- La Prière pour nos défunts au Purgatoire « Seigneur Dieu, Père de Miséricorde, ayez pitié des pauvres âmes du Purgatoire » du Père Louis de Bouvignes