Voici une Prière à Sainte Scholastique (480-543), la sœur chérie de Saint Benoît, le Père des moines, qui se consacra comme son frère au Seigneur dès sa jeunesse et entra au Ciel sous la forme d’une Colombe le 10 février 543.
Sainte Scholastique (480-543) était la sœur de Saint Benoît, le législateur des moines d'Occident. Elle mena la vie consacrée au pied du mont Cassin, où Benoît avait fondé son célèbre monastère, et elle précéda de peu son frère dans la mort. C'est pourquoi les moniales bénédictines honorent Sainte Scholastique comme leur mère spirituelle. Sous l’aspect d’une colombe, l’âme innocente de Sainte Scholastique s’envola vers le ciel ; C’est Saint Benoit qui priant à la fenêtre de sa cellule le 10 février 543, aperçut cette âme bienheureuse monter au ciel sous la forme d'une colombe environnée d'une éblouissante lumière. Puissions-nous, nous aussi, vivre dans l’innocence et parvenir aux joies éternelles.
Prière à Sainte Scholastique :
Glorieuse sœur de Saint Benoît, Sainte Scholastique, vous qui avez généreusement échangé les joies du siècle et le luxe d'une condition brillante contre les austérités et les saintes tristesses de la pénitence, demandez pour nous à Dieu, que si nous n'avons pas, comme vous, le courage de renoncer au monde, et de nous enfermer dans un cloître, nous ayons au moins celui de ne pas nous attacher aux vanités, et de vivre chrétiennement dans la condition ou il à plu au Seigneur de nous placer. Ainsi soit-il.
Autre Prière à Sainte Scholastique :
Heureuse épouse du Christ, Scholastique, colombe des vierges, les habitants du Ciel te comblent de louanges ; nos cœurs te saluent en faisant monter vers toi l'hommage d'un joyeux concert. Tu foulas aux pieds les honneurs du monde et ses couronnes ; dirigée par les enseignements de ton frère et les préceptes de sa Règle Sainte, attirée par l'odeur des Grâces Célestes, tu appris de bonne heure à prendre le chemin de la patrie. Ô force invincible de l'amour ! Ô victoire à jamais glorieuse, en ce jour où, par la force de tes larmes, tu fais descendre les pluies du Ciel, et contrains le Patriarche de Nursie à continuer ses entretiens Célestes. Aujourd'hui tu brilles, au plus haut des Cieux, de l'éclat de cette lumière vers laquelle tu soupirais ; les feux de la charité, les splendeurs de la grâce embellissent ton front ; unie à l'Époux, tu reposes au sein de la gloire. Daigne donc maintenant écarter du cœur des fidèles les nuages d'ici-bas, afin que le Soleil éternel, versant sur nous sa splendeur sereine, nous comble des joies de la Lumière sans fin. Chantons Gloire au Père et Gloire au Fils unique ; hommage égal au Paraclet Divin ; Honneur éternel à celui qui créa les siècles et qui les gouverne. Ainsi soit-il.
La Prière à Sainte Scholastique pour demander la Pureté « Ô Grande Sainte, qui avez inspiré par vos rares exemples la Pureté à tant de bonnes âmes » du Père Louis de Bouvignes
Prions : O Dieu, qui, pour manifester l'innocence de votre Bienheureuse vierge Scholastique, avez fait entrer son âme dans le ciel sous la forme d'une colombe, accordez-nous, par ses mérites, de vivre nous-mêmes avec tant d'innocence que nous méritions de parvenir aux mêmes joies; par Jésus, le Christ notre Seigneur.
Sainte Scholastique, Priez pour nous !
La force de Prière de Sainte Scholastique :
Saint Grégoire le Grand, Pape de 590 à 604, parle ici de Sainte Scholastique, la propre sœur de saint Benoît, qui alla voir son frère trois jours avant de mourir.
La sœur de Benoît, nommée Scholastique, consacrée dès l'enfance à Dieu tout-puissant, avait l'habitude de venir voir son frère une fois par an. L'homme de Dieu descendait à sa rencontre non loin de la porte, dans une dépendance du monastère. Un jour, elle vint comme de coutume, et son vénérable frère descendit avec des disciples pour la voir. Toute la journée se passa à louer Dieu et à parler de choses saintes. Les ombres de la nuit tombaient quand ils prirent leur repas. On était encore à table à parler de choses saintes et il se faisait tard, quand la religieuse sa sœur pria Benoît en ces termes : « Je t'en prie, ne me quitte pas cette nuit, jusqu'au matin parlons des joies de la vie céleste. » II répondit : « Que dis-tu là, ma sœur ! Rester hors du monastère, je ne le peux absolument pas. » Le ciel était alors d'une sérénité parfaite, sans un nuage. La religieuse, à ce refus de son frère, posa sur la table ses mains, les doigts entrelacés, et inclina la tête dans ses mains pour prier Dieu. Quand elle la releva, ce fut un éclat violent d'éclairs, tonnerre, pluie diluvienne, tant et si bien que ni le vénérable Benoît ni les frères qui l'accompagnaient ne pouvaient franchir le seuil du lieu où ils se trouvaient. Alors l'homme de Dieu commença à se plaindre, tout triste : « Que Dieu tout-puissant te pardonne, ma sœur ! Qu'est-ce que tu as fait là ? » Elle répondit : « Voilà ! Je t'ai prié, et tu n'as pas voulu m'écouter. J'ai prié mon Seigneur, et il m'a écoutée. Maintenant donc, si tu peux, sors ! Laisse-moi, et rentre au monastère. » Mais lui ne pouvait sortir au-delà du toit. Il n'avait pas voulu rester de bon gré, il resta là de force. Et voilà comment ils passèrent toute la nuit à veiller, en se rassasiant mutuellement de saints propos sur la vie spirituelle. Ce n'est pas étonnant qu'une femme en cette occasion ait été plus forte que lui : elle voulait voir plus longtemps son frère. Selon la parole de Jean, Dieu est amour (1 Jn 4,8), et par un jugement tout à fait juste, elle fut plus puissante parce qu'elle aima davantage.
Le lendemain, avant le lever du soleil, l'orage étant complètement passé, ils se quittèrent pour ne plus se revoir en ce monde. Trois jours après, sainte Scholastique assembla ses filles, leur recommanda, avec sa douceur ordinaire, de continuer à servir Dieu avec générosité; puis, bénissant le Seigneur dans l'effusion de son cœur, plein d'amour et d'allégresse, elle rendit sa belle âme à son Créateur, sans maladie et sans souffrance, le 10 février 543. Au même moment, Saint Benoit qui priait à la fenêtre de sa cellule, aperçut cette âme bienheureuse monter au ciel sous la forme d'une colombe environnée d'une éblouissante lumière. Ravi de cette vision, il récita un cantique d'actions de grâces, puis envoya quelques-uns de ses disciples pour lever le corps de la Sainte; le fit placer dans le tombeau préparé pour lui-même, « afin, dit saint Grégoire, que le même sépulcre réunit les corps de ceux dont les âmes avaient été si intimement unies pendant leur vie ». Cette union dernière ne se fit pas longtemps attendre, car saint Benoit mourut quarante jours après sa soeur, le 21 mars 543.
Saint Grégoire le Grand (540-604), docteur de l'Église, fut préfet de Rome, moine et fondateur, diacre, légat, puis Pape de 590 à 604.
Voir la Prière à Saint Benoît et à Sainte Scholastique pour les « Familles »