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Prière de Dévotion du pécheur envers le Crucifix

Prières > sur la Piété

Voici la Prière de Dévotion du pécheur envers le Crucifix qu'il est bon de pratiquer et de faire pratiquer particulièrement tous les vendredis « Ô mon Jésus, c'est donc Vous que je vois mort et étendu sur cette Croix ! » du Bienheureux Julien Maunoir (1606-1683), Prêtre Jésuite, Prédicateur et Missionnaire dans les campagnes bretonnes connu comme « l’Apôtre de la Bretagne » qui nous a laissé les résolutions de sa jeunesse sur la Charité envers Dieu et le prochain, abrégé de toutes les Vertus.



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La Prière de Dévotion du pécheur envers le Crucifix « Ô mon Jésus, c'est donc Vous que je vois mort et étendu sur cette Croix ! » du Bienheureux Julien Maunoir :

Il est donc vrai, Jésus est mort, mon Jésus est mort ! Celui-là est mort, qui ne devait jamais mourir ! Celui-là est mort dont la vie valait infiniment mieux que toutes celles des autres hommes ! Celui-là est mort qui donne la vie à tout le monde ! Le Fils de Dieu est mort pour le Fils de l'homme ! L'Agneau est mort pour les loups ! Le Seigneur pour les esclaves ! L'Innocent pour les coupables !

Ô mon Jésus, c'est donc Vous que je vois mort et étendu sur cette Croix ! C’est donc Vous-même, ô mon Jésus, qui ne respirez qu'Amour et que Bénédiction sur toutes les créatures, que je vois sans respiration et sans haleine ! Tout froid, et tout mort que je Vous vois, je Vous aime, je Vous bénis et je Vous adore de tout mon cœur.

C'est donc Vous, ô Tête adorable, qui êtes adorée dans le Ciel par tous les esprits Bienheureux, qui tant de fois, pendant Votre vie en ce monde, avez été couchée sur du foin, sur de l'herbe, sur la terre sans avoir une pierre pour Vous reposer ; qui avez été tant de fois baignée de pluie, battue des vents ; que je vois percée de toutes parts, couronnée d'épines, couverte de Sang et penchante sans respiration et sans sentiment ! Ah ! Je m'abaisse devant Vous encore plus de cœur que de corps jusqu'à l'abîme de mon néant, et de là je Vous révère, je Vous honore, je Vous bénis et je Vous adore de tout mon cœur.

C'est donc Vous, ô Face adorable, plus belle mille fois que le Soleil, que les Anges ne se lassent jamais de regarder, que je vois salie de vilains crachats, meurtrie de coups et rougie de ruisseaux de Sang, qui coulent des plaies de votre Tête couronnée d'épines ! Je Vous regarde avec des yeux de compassion et de respect, et Vous adore de tout mon cœur.

C'est donc Vous, ô doux Yeux de mon Sauveur, qui avez tant pleuré pour nous, qui avez regardé votre Croix et vos Souffrances avec joie pour l'Amour de nous, et qui nous avez regardé nous-mêmes avec tant de compassion et de pitié ! C’est donc Vous que je vois rempli de sang et de poussière, sans vie et sans mouvement ! Ah que je n'ouvre plus les miens que pour voir les Vôtres fermés par la mort, et Vous adorer de tout mon cœur.

C'est donc Vous, ô Bouche bénite, qui avez fait tant de Miracles en faveur des hommes, qui nous avez donné de si belles Instructions pour bien vivre, et pour arriver au Ciel, que je vois abreuvée de fiel et de vinaigre dans Votre soif extrême ! Lèvres divines, qui avez donné au monde la Vérité, je Vous bénis, je Vous loue et Vous adore de tout mon cœur.

C'est donc Vous, ô Mains toutes-puissantes, qui avez créé le ciel et la terre, qui avez fait tant de merveilles et qui nous soutenez encore, maintenant dans l'être et dans la vie, que je vois dans l'impuissance pour Vous-même, parce que Vous l'avez bien voulu, et clouées à cette Croix. Ô Mains, sacrées Mains, divines Mains, si libérales et si bienfaisantes, je Vous embrasse, je Vous baise et je Vous adore de tout mon cœur.

C'est donc Vous, ô Pieds adorables, qui avez tant marché tout nus pour moi, qui avez tant fait de pas et de voyages pour moi, que je vois attachés et cloués à ce bois ! Je fléchis les genoux et tout moi-même devant Vous, et avec Votre permission, je Vous embrasse, je Vous baise, et je désire de Vous embrasser et de Vous baiser, avec le même cœur et le même amour que le fit Sainte Magdeleine.

C'est donc Vous, ô Cœur Sacré de mon Jésus, en qui sont renfermés tous les Trésors de la Divinité et qui avez eu tant d'Amour pour moi ! C'est donc Vous que je vois percé et verser jusqu'à la dernière goutte de votre Sang pour moi ! Je Vous adore avec tous les bons cœurs du Ciel, de ce monde et du Purgatoire, que Vous avez remplis de votre Amour. Ô mon Jésus, que par cette Plaie de Votre côté, votre Cœur vienne dans moi, ou que le mien aille dans Vous pour être tout transformé en Vous. Ô Cœur, ô Cœur, Source adorable de tout l'Amour qui a purifié et sanctifié tant de cœurs, purifiez et sanctifiez aussi le mien, afin que je sois tout amour pour Vous, comme Vous avez été et comme Vous êtes encore tout Amour pour moi.

Mais, mon Jésus, pourquoi et par qui avez-Vous été traité de la sorte ? Qui Vous a attaché à cette Croix ? Hélas, ce n'ont pas été les Turcs, ni les Barbares ; ce n'ont pas même été les Juifs seuls ! Qui donc ? Mon Sauveur, qui ? Ah ! Quelle horrible, mais véritable réponse ! C’est moi, mon Dieu, oui, c'est moi-même qui Vous ai craché au visage, qui Vous ai déchiré de coups, qui Vous ai couronné d'épines, qui, dans Votre soif extrême, Vous ai présenté du fiel et du vinaigre, qui Vous ai percé les pieds, les mains et le côté ; c'est moi qui ai été votre meurtrier et votre bourreau ; je l'avoue, mon Sauveur, et je le confesse à la vue du ciel et de la terre, à votre Gloire et à ma confusion, j'ai péché ; et ce sont mes péchés qui Vous ont obligé à souffrir et à mourir pour me racheter.

Mais, mon Jésus, puisqu'après tant de cruautés que j'ai exercées sur votre Divine Personne, Vous me conservez encore la vie et que Vous me présentez vos Grâces, ah, je Les reçois de tout mon cœur, et je Vous proteste que je ne serai plus jamais votre meurtrier, ni votre bourreau, en commettant de nouveaux péchés ; je Vous promets que je ne serai plus ce rocher dur et insensible pour Vous, comme j'ai été ; les rochers mêmes à Votre mort se fendirent ; que mon cœur, ô mon Jésus, ne soit pas plus dur que le rocher.

Moi, par qui et pour qui Vous avez tant pâti, je ne Vous compatirais pas. Ah ! Je voudrais ramasser dans mon cœur toutes les compassions les plus tendres, qui n'ont jamais rempli les cœurs de tous ceux qui ont eu plus de tendresse, plus d'amour et plus de compassion pour Vous, afin de les employer toutes à compatir à vos Souffrances. Saint Jean et Sainte Magdeleine, chers amis de Jésus, mais surtout Vous, ô Sainte Vierge, qui ne connaissez point de douleurs au Ciel où Vous habitez, faites couler dans mon cœur toute la douleur dont Vous fûtes pénétrée, en voyant Votre cher Fils souffrant, mourant, et enfin mort entre Vos bras. Ah ! Si mon Sauveur est mort, en pâtissant pour moi, que je meure aussi, oui, que je meure en Lui compatissant.

Mais, mon Jésus, puisque Vous voulez que je reste encore en vie, je me jette à Vos pieds, comme votre meurtrier et comme votre bourreau, et Vous demande pardon de tous mes crimes, avec toute la confusion, tous les regrets et toute la douleur dont je suis capable. Je voudrais, ô mon Jésus, verser des larmes de sang pour les pleurer, je voudrais que mon cœur se fondit et se brisât en pièces par la violence de la douleur, ainsi qu'il est arrivé à quelques-uns de Vos serviteurs.

Mais puisque Vous ne voulez pas que ni la compassion de Vos peines, ni la contrition de mes crimes m'ôtent la vie, j'ose Vous prier très-humblement de me les pardonner : je ne le mérite pas, non ; je ne suis digne que de l'Enfer que j'ai mérité mille et mille fois ; mais mon Sauveur, le Pardon que Vous avez accordé à tant d'autres me fait espérer que Vous me l'accorderez aussi : Vous avez pardonné à Pierre, votre Apôtre qui, après tant de faveurs qu'il avait reçues de votre Bonté, Vous avait si lâchement renié ; Vous avez promis et octroyé le pardon au Larron, dès lors qu'il Vous l'a demandé ; Vous avez prié pour vos bourreaux, lors même qu'ils Vous maltraitaient et qu'ils se moquaient de Vous. Votre Prière, mon Sauveur, s'étend aussi bien à moi qu'à eux, puisque j'ai été un de vos bourreaux, et si je Vous en demande pardon, c'est Vous-même qui me poussez à Vous le demander, et la prière que je Vous en fais est un effet de Celle que Vous avez faite pour moi ; Vous ne me portez pas sans doute à Vous la faire pour me la refuser et rendre ainsi inutile, non seulement ma prière, mais encore la Vôtre, puisque la Vôtre, non plus que la mienne, n'aurait pas son effet si je n'obtenais pas le Pardon de mes crimes.

De plus, mon adorable Sauveur, la Prière que Vous avez faite à votre Père pour moi dépend maintenant de Vous, parce qu'Il Vous a mis tout son Pouvoir entre les mains et qu’Il Vous a constitué le Juge Souverain des vivants et des morts. Accordez-nous donc, s'il Vous plaît, ô notre Charitable Sauveur, accordez-nous le Pardon que Vous avez non seulement désiré, mais demandé pour nous, et qui dépend à présent de Vous.

Nous Vous le demandons les uns pour les autres, et pour tous ceux à qui nous sommes plus obligés, et particulièrement pour tous ceux que nous avons par quelque façon que ce soit engagés au péché. Nous Vous le demandons par vos Plaies Sacrées, et par votre Précieux Sang qui a été versé par sept fois à votre Circoncision, à votre Agonie au Jardin des Olives, à votre horrible Flagellation, à votre Couronnement d'épines, lorsque l'on Vous dépouilla de Vos habits collés par votre Sang à votre Corps, à votre Crucifiement, et lorsque d'un coup de lance on Vous ouvrit le Côté. Nous Vous le demandons par ce Sang qui a été versé non seulement par nous, mais pour nous. Nous Vous le demandons par ce Sang qui Vous crie, non pas vengeance contre nous, mais Miséricorde pour nous. Enfin, nous Vous le demandons par ce Sang dont les Mérites vont infiniment au-delà de tous nos crimes. Nous Vous crions avec Lui et par Lui, Miséricorde, ô bon Jésus, Miséricorde, Miséricorde ; versez-en une goutte dans chacun de nos cœurs, pour en effacer nos péchés.

Mais le Pardon que nous Vous demandons, et que nous espérons, ne fera qu'augmenter nos reconnaissances et nos regrets de ce qu'après tant d'offenses, Vous avez encore tant de bonté que de nous pardonner. Ah ! Bon Jésus, quel excès de nos cruautés envers Vous ! Et quel excès de vos Bontés envers nous ! Ah ! Mon Jésus, je n'en puis plus ; le regret de mes péchés, la reconnaissance de vos Bontés, la compassion de vos Souffrances, l'excès de votre Amour, m'ôtent la parole ; les soupirs et les sanglots me pressent si fort qu'ils m'étouffent, mon cœur se fend en moi-même, et la douleur dont il est saisi ne permet plus à ma langue de parler. Et puisque je ne puis plus parler, permettez, mon adorable Jésus, que je me retire à l'écart, et que là je me jette à Vos pieds, pour donner lieu à mon cœur de Vous dire ce que ma langue ne peut exprimer. Ah Jésus ! Ah péché ! Ah cruauté ! Ah Bonté ! Ah Amour, Amour, Amour !

Ainsi soit-il.

Bienheureux R. P. Julien Maunoir (1606-1683) - « Comment Jésus-Christ doit être aimé et pourquoi ? », Prière de Dévotion du pécheur envers le Crucifix, pages 108-117, Obertmur (1875)

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Voir d’autres Prières de Dévotion du pécheur envers le Crucifix dans « Toutes les Prières à Notre Seigneur Jésus-Christ », dans « Toutes les Prières sur la Piété » et dans « Toutes les Prières sur la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ » (une centaine)

Voir également du Bienheureux R. P. Julien Maunoir :
- La Prière pour un Amour Universel de Dieu « Ô mon Dieu, qu'il Vous plaise de nous donner à tous Votre Saint Amour » du R. P. Julien Maunoir
- La Prière à Dieu qui m'aime d'un Amour Infini « Ô Dieu d’Amour, Vous êtes Infini et moi je suis fort petit et fort borné » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière pour chercher, trouver et aimer Notre Dieu « C'est Vous, mon Dieu, c'est Vous-même que je cherche » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière pour aimer Dieu toujours davantage « Ô Dieu d’Amour, je veux mourir en Vous aimant et Vous aimer en mourant » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière à Notre Très-Aimable Seigneur Jésus-Christ « Ô mon Jésus, que Vous êtes infiniment Aimable ! » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière à Notre-Seigneur Jésus-Christ pour Lui demander son Amour « Ô mon Jésus, Vous aimer est aussi ce que je Vous demande » du Bienheureux Père Maunoir
- La Prière pour avoir davantage d’Amour pour Jésus « Ô Amour de Jésus si peu cultivé, si peu pratiqué sur la terre, que Tu es estimé, que Tu es regretté, que Tu es souhaité dans les Enfers ! » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière devant le Très Saint Sacrement « Ô mon Jésus, je Vous adore dans ce Sacrement d'Amour » du Bienheureux R. P. Julien Maunoir
- La Prière au Saint-Esprit pour demander le Divin Amour « Venez donc, Divin Amour, remplissez nos cœurs qui soupirent après Vous » du R. P. Julien Maunoir
- La Prière pour la Pentecôte « Ô Jésus, daignez me laisser votre Esprit pour me consoler, m’éclairer et me conduire » du Bienheureux R. P. Julien Maunoir
- La Prière pour le renouvellement des Promesses du Baptême « Dieu de Bonté, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous renouvelle de tout mon cœur les Promesses que je Vous ai faites dans mon Baptême » du Révérend Père Julien Maunoir
- Les « Dix Commandements de la Croix du Christ » selon le Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière sur l'opposition de la Vie de Jésus-Christ à la nôtre « Si je continue ainsi à Lui être contraire durant ma vie, que dois-je attendre de Lui à la mort ? » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière aux Cinq Plaies de Jésus Crucifié pour nous « Ô Bon et Très-Doux Jésus, je me prosterne à genoux en votre Présence » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière de Dévotion du pécheur envers le Crucifix « Ô mon Jésus, c'est donc Vous que je vois mort et étendu sur cette Croix ! » du Bienheureux Julien Maunoir
- L’Exercice pendant la Sainte Messe de « l’Horloge de la Passion de Jésus-Christ » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière d'Union avec Jésus-Christ par la Sainte Communion « Jésus et moi, moi et Jésus, ne sommes qu'Un, qu’Une même Hostie, qu’Une même Victime » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière à Marie, Mère de la Pureté et de la Chasteté, « Ô ma Bonne Mère, gardez-moi, défendez-moi comme Votre bien et Votre propriété » du Révérend Père Julien Maunoir
- La Prière de Mortification pour s'exciter à la haine de soi-même « Ô cœur, si Aimé de Jésus et qui aime si peu Jésus ! » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière pour s'exciter à la Contrition de nos péchés « Ô mon Sauveur, il est bien juste que mon cœur se fende de regret, que ma poitrine éclate en soupirs et que mes yeux fondent en larmes pour Vous avoir si maltraité » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière à Jésus Crucifié pour demander la Contrition « Ô Contrition du Cœur de Jésus, faîtes couler dans mon cœur cette Sainte Contrition » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière de Conversion pour demander le changement de notre cœur « Faites, ô Cœur de Jésus, que mon cœur soit semblable au Vôtre » du Bienheureux Julien Maunoir
- La Prière pour une Bonne Mort « Ô mon Jésus, je Vous demande la Grâce d’une Bonne Mort en votre Amour » du Bienheureux R. P. Julien Maunoir
- La Prière pour une Personne Agonisante « Partez de ce monde, âme chrétienne » du Bienheureux R. P. Julien Maunoir
- La Prière à une Personne Mourante « Je vous recommande à Dieu Tout-Puissant, mon très-cher frère » du Bienheureux R. P. Julien Maunoir
- La Prière au Dernier Soupir d’un Agonisant « Nous Vous recommandons, Seigneur, l'âme de votre serviteur » du Bienheureux R. P. Julien Maunoir
- La Prière Universelle pour tout ce qui regarde le Salut « Ô mon Dieu, faîtes que je craigne votre Jugement, que j'évite l'Enfer et que j'obtienne enfin le Paradis » du Révérend Père Julien Maunoir