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Prière de l'Abbé François-Xavier Coulin

Prières > au Saint-Esprit

Voici une Prière qui paraphrase le Veni Sancte Spiritus « Ô Saint-Esprit, venez, et envoyez du haut du ciel, le rayon de votre Lumière » de Monsieur l’Abbé François-Xavier Coulin (1800-1887), Chanoine de Marseille et Directeur du Grand Catéchisme de Marseille, Missionnaire apostolique, Auteur de nombreux ouvrages de dévotion, et Fondateur en 1830 d’une association féminine pour l’étude de la Religion.



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La Prière de l'Abbé François-Xavier Coulin « Ô Saint-Esprit, venez, et envoyez du haut du ciel, le rayon de votre Lumière » :

Ô Saint-Esprit, venez, et envoyez du haut du ciel, le rayon de votre Lumière
L'âme qui n'est pas éclairée par le Saint Esprit ne possède que sa propre lumière ; c'est le comble du malheur. En voyant son indigence et sa profonde misère, son ignorance et l'imperfection de sa prétendue sagesse, elle pousse un cri de détresse, et la foi qui la soutient encore la porte à regarder en haut ; de là cette fervente prière : « Ô Saint Esprit, Esprit de Dieu, annoncé et promis par Jésus Christ, venez, ne demeurez pas loin de moi, descendez dans mon intelligence, visitez mon cœur, et, des profondeurs du ciel que Vous habitez, dirigez vers moi le Rayon lumineux de cette Clarté surnaturelle et divine, sans laquelle mon âme demeurerait éternellement plongée dans la profonde nuit de l'ignorance et de l'erreur ».

Venez, Père des pauvres ; venez, Distributeur des dons ; venez, Lumière des cœurs
L'âme qui se connaît bien s'écrie avec le prophète : « Oui, moi je suis cet homme qui voit sa pauvreté et son indigence. Comme elle est heureuse cette âme ! La voilà qui entre dans le chemin du ciel ; car la vue de son extrême indigence lui fait pousser ce cri plein d'humilité et de confiance : « Venez, père des pauvres ! » Oui, le Saint Esprit est le vrai Père des indigents, des délaissés, de ceux qui n'ont rien ou qui ont tout perdu. Il est leur Père, parce qu'Il possède tous les dons surnaturels, tous les biens de la grâce dont Il est le Distributeur. Jésus-Christ nous a mérité ces dons et ces biens ; le Saint Esprit en est le Donateur, c'est à Lui qu'appartient l'œuvre de notre sanctification ; Il enrichit les cœurs dont Il est la grande Lumière. Oh ! Comme j'aime cette invocation : « Venez, Père des pauvres, venez, Distributeur des dons surnaturels ! Venez, ô éternelle Clarté qui seule dissipez par votre Présence les sombres et funestes obscurités du cœur humain abandonné à lui-même ! Père des pauvres, il n'y a peut-être pas une âme plus indigente que la mienne, venez à elle, et les dons qui Vous accompagnent toujours m'enrichiront des seuls biens que je désire.

Consolateur excellent, doux et aimable hôte de l'âme, délicieux Rafraîchissement
Oh ! Oui, sur cette terre d'exil, dans cette vallée de larmes, j'ai besoin d'un Consolateur qui me soutienne, en me montrant la vanité des joies et des plaisirs du monde présent, en relevant mon courage par l'espérance des biens de la grâce et de la gloire. Jésus-Christ m'a promis ce Consolateur. C'est Vous, ô Saint Esprit ! Venez, venez à moi ! Mais venez, pour habiter au dedans de moi ! Qu'elle est heureuse l'âme qui Vous possède, l'âme dont Vous avez fait votre Sanctuaire ! Doux Habitant, Hôte aimable de mon cœur, comment pourrais-je consentir à Vous éloigner de moi par mes infidélités ? Non, jamais ! Soyez tout et toujours dans mon âme. Cette âme infortunée est souvent altérée par la soif du bonheur, et le bonheur la fuit, parce qu'il n'est pas dans les choses créées ; cette âme qui Vous appelle est brûlée, desséchée par l'ardeur des passions et par des vents furieux ; que serait-elle sans Vous, ô céleste et ineffable Rafraîchissement qui apaisez la soif, qui calmez les ardeurs mauvaises, qui, par une rosée divine, rendez la fécondité à la terre la plus desséchée ? Ô venez, venez, Rosée bienfaisante, Hôte divin, aimable et doux Consolateur.

Vous êtes le Repos dans le travail, Vous délivrez de la chaleur en la modérant, Vous apportez la consolation au milieu des larmes
Ce sont presque les mêmes pensées, l'Eglise y revient pour que je m'en nourrisse mieux. Mais quelle douceur et quels charmes dans ces images sous lesquelles se cachent les plus intimes communications de l'Esprit Saint à l'âme fidèle ! Oui, ici-bas le travail et la peine. Certes, personne n'arrive à la sainteté, sans de nombreuses et cruelles violences. Ne faut-il pas l'abdication de soi-même, le renoncement, la Croix, pour suivre Jésus Christ ? Mon Dieu, le travail est long et pénible ; qui le supportera longtemps ? Qui le continuera toujours avec courage ? L'Eglise me le dit : « Ce sera l'âme visitée par le Saint Esprit » ; Il est le Repos, le Repos en Dieu ; sa Présence délasse ; l'âme supporte tout avec joie, quand le Saint Esprit est avec elle. Qu'importe le poids de la chaleur et du jour, pour l'âme qui travaille et qui marche dans la voie laborieuse du ciel ? Le Saint Esprit est là ; Il tempère cette chaleur qui pourrait nous accabler ; son Souffle céleste établit un doux printemps dans le cœur des justes. Non, les amis de Dieu ne pleurent pas, à cause de la peine qu'il faut prendre pour arriver au ciel, ou s'ils pleurent, ils ne se désolent jamais. Le Saint Esprit les soutient, Il leur prodigue les consolations divines, il est le vrai Soulagement qui vient d'En-Haut, et qui rend douces toutes les larmes versées dans l'oraison et sur les Pieds de Jésus.

Ô bienheureuse Lumière, remplissez le fond des cœurs de Vos fidèles
Après ce qui vient d'être dit, il n'est pas étonnant de voir l'Eglise élever vers le ciel Sa voix toujours mélodieuse, et faire entendre cette exclamation : « Ô bienheureuse Lumière ! » Sans doute, le Saint Esprit est cette Lumière qui nous vient de l'éternité, et qui porte avec elle tous les genres de satisfactions et de joies. Les âmes pures, les âmes fidèles le savent. Qui dira ce qu'elles reçoivent dans le silence de la prière ? Pourquoi faut-il que l'on voie un si grand nombre de chrétiens privés des faveurs singulières du Saint Esprit ? Oh ! Vous qui méditez les belles paroles de l'Eglise, criez vers le ciel, criez bien fort, obtenez la réalisation de ce vœu ardent : « Bienheureuse Lumière, remplissez tous les cœurs, faites-en des cœurs fidèles, toujours dociles à l'impulsion du Saint-Esprit ! »

Sans votre Assistance divine, il n'y a rien, non, il n'y a rien du pur dans l'homme
Telle est la vérité. Où est le bien, où est la vertu, où est l'innocence, si le Saint Esprit est loin ? Des apparences trompeuses, on pourra les rencontrer ; la réalité, jamais. Sans les dons surnaturels de la Grâce, il y a des vertus humaines ; mais que sont ces vertus ? Hélas ! L’histoire du genre humain est là pour faire pousser par un grand génie ce gémissement profond : beaucoup sont loués sur la terre, tandis qu'ils brûlent dans l'enfer. Voilà ce que confesse l'Eglise, quand elle dit au Saint Esprit que, sans son Assistance divine, il n'y a rien de bon dans l'homme. Ô mon Dieu, comme je comprends bien cette parole ! Sans la Grâce du Saint Esprit, sans les Lumières qu'Il m'a prodiguées, sans cette Onction divine qui a si souvent pénétré mon cœur, de quelle vertu étais-je capable ? Que serais-je devenu ? Ô Saint Esprit, venez ! Vous seul pouvez rendre mon cœur capable de voir Dieu, parce que Vous seul pouvez le rendre pur de la Pureté que Dieu exige.

Lavez ce qui est sale, arrosez ce qui est aride, guérissez ce qui est blessé
Que de Grâces sont renfermées dans ces paroles ! Grâces demandées par l'Eglise au Saint Esprit qui en est le Distributeur. Hélas ! Je le sais bien ; tout n'est pas propre, tout n'est pas pur dans beaucoup d'âmes ; que de taches ! Que de souillures ! Mais qui lave les âmes et les consciences ? Qui purifie les cœurs ? Le Saint Esprit. N'ai-je rien à Lui demander sous ce rapport ? Mon âme est-elle plus blanche que la neige, comme le Roi-Prophète voulait la sienne ?... Et puis encore, n'y a-t-il pas des cœurs qui sont semblables à une terre aride et desséchée ? Je me suis plaint souvent du mien qui me semblait incapable de rien produire dans l'ordre du salut ; j'avais tort. Le Saint Esprit arrose, Il donne la fécondité. Oh ! Si je savais dire comme il faut, et répéter souvent cette prière : « Riga quod est aridum ! » Ce n'est pas tout encore, car mon âme est souvent blessée par ses ennemis, elle a des plaies, et elle en souffre bien. Qu'elle fasse monter vers le ciel ce vœu ardent : Ô Saint Esprit, venez et guérissez mes maux, fermez toutes mes plaies : « Sana quod est saucium ».

Rendez flexible ce qui est raide, échauffez ce qui est froid, dirigez ce qui sort de la voie
Ô mon Dieu, voilà bien la pauvre nature humaine avec sa grande misère. Mais telle qu'elle est, voici le Saint-Esprit tout prêt à la réformer, en venant à elle. Il y a bien des âmes difficiles à plier, bien des cœurs que la grâce trouve peu flexibles. Si j'examine mes rapports avec les maximes, avec l'esprit de l'Evangile, je serai forcé d'avouer qu'il a toujours existé en moi, ce principe de résistance qui m'a constamment empêché de plier et de m'abaisser, pour descendre jusqu'au niveau de la véritable humilité chrétienne. Il appartient au Saint Esprit de corriger mon inflexibilité, de me rendre pliable et flexible sous l'action de la Grâce. Quelquefois c'est la chaleur qui manque à ma volonté ; le froid glacial de l'indifférence me jette dans une funeste torpeur ; et je ne marche pas. L'Eglise veut que je m'adresse au Saint Esprit, parce que Lui seul étant le Feu éternel de l'Amour, pourra fondre la glace de mon cœur, si le froid est parvenu à le gagner. Enfin l'imperfection de mes lumières et surtout de mon jugement, dans les choses de Dieu, me fait souvent quitter la voie droite et simple tant recommandée par Jésus Christ. Alors je dévie, je sors du vrai sentier ; de là mille faux pas qui m'éloignent de Dieu, et de la perfection à laquelle il m'invite. Ô Saint Esprit, redressez mes jugements, conduisez-moi comme on conduit un homme qui n'y voit pas bien, et je ne quitterai jamais la route que m'a indiquée mon Sauveur Jésus, et que tous les Saints ont suivie ! Ô Saint Esprit, Principe de rectitude, habitez en Souverain mon âme tout entière.

Donnez à tous vos fidèles qui mettent en Vous leur confiance vos Sept Dons sacrés et divins
Oh ! Les Sept Dons du Saint Esprit, comme Ils sont désirables ! L'âme du juste Les connaît, elle s'en occupe, elle Les désire, elle Les aime. Ces Dons sont appelés saints et sacrés ; ne sont-ils pas divins ? Le Saint Esprit en est le Principe et la Source. C'est Lui qui les distribue. Heureuse l'âme qui sait dire avec l'éloquence du cœur : « donnez, ô Esprit sanctificateur, donnez-moi ces Dons précieux ; je le sais, Ils sont pour Vos fidèles, pour les cœurs dociles qui s'ouvrent afin de les recevoir. Pourquoi ne seraient-Ils pas pour moi ? »

Donnez-moi le mérite de la vertu, donnez-moi le perfectionnement de l'œuvre de mon salut, donnez-moi la joie qui n'a point de fin
Quelle vivacité et quelle ardeur dans ces demandes, dans ces vœux et ces désirs de l'âme qui apprécie les Grâces dont le Saint Esprit est le Distributeur continuel ! Oui, le mérite de la vertu, voilà l'objet de la pure et noble ambition du fidèle ami de Jésus ; le mérite, et non la gloire qu'une certaine vertu pourrait obtenir de la part des hommes ; le mérite, le mérite, et rien autre ici-bas, ô mon Dieu ! Ce mérite ne vient que des vertus dont le Saint Esprit est le Principe et l'Auteur. L'Eglise ajoute : « Donnez le perfectionnement du salut ; la persévérance finale, voilà la perfection de la vie chrétienne » ; c'est un don gratuit. Oh ! Qui ne le demanderait avec une vive ardeur ? Bien commencer, c'est quelque chose ; marcher longtemps c'est davantage ; mais persévérer et mourir dans l'amour, voilà l'absolu nécessaire. Comme je le sens, ô mon Dieu !... Enfin l'âme fidèle s'écrie avec l'Eglise : « Da perenne gaudium », donnez-moi, ô Saint Esprit, la joie qui n'a pas de fin ! Que d'autres cherchent les joies de la vie présente, s'ils les apprécient, je les plaindrai beaucoup. Pour moi, ô Saint Esprit, je veux les pures joies qui viennent de Vous seul, je veux les Joies de Jésus et de Marie, je veux les Joies du Ciel qui enivrent les élus dans le séjour de l'éternelle Béatitude. Amen ! Oh ! Oui, qu'il en soit ainsi ! Je le demanderai tous les jours de ma vie, à chacun des instants qui doivent composer mon existence. Amen ! Amen !

Abbé François-Xavier Coulin (1800-1887) - « Saint Esprit »

Voir également de M. l'abbé Coulin :
La Prière de M. l'abbé Coulin « Seigneur, sanctifiez-moi avec toutes mes infirmités et mes misères »
La Prière du Chanoine Coulin « Divin Jésus, ayez pitié de ces pauvres âmes qui se perdent en s'éloignant de Vous »
La Prière du Chanoine François-Xavier Coulin « Ô Divin Jésus qui avez institué le Sacrement adorable qui nous met en possession de votre Corps sacré »
La Prière de l'Abbé François-Xavier Coulin « Ô Saint-Esprit, venez, et envoyez du haut du ciel, le rayon de votre Lumière »
La Prière de l'Abbé François-Xavier Coulin « Où irai-je donc chercher le Cœur Adorable de mon Jésus ? »