Voici la Prière « Praeconium Paschale » sous la forme d’un poème de l’Abbé Louis Le Cardonnel (1862-1936), en religion « Frère Anselme », Poète français né à Avignon et ordonné Prêtre en 1896 à 34 ans.
La Prière de Louis Le Cardonnel « Praeconium Paschale » :
« Le temps est revenu de nos fêtes sereines, voici finir les jours de désolation. Que l’on n’entende plus, en lamentables thrènes, gémir l’opprobre de Sion. Relevez-vous, ô fronts prostrés dans la poussière ; retrouvez des élans joyeux, cœurs pénitents. Voyez, tout se ranime et rit dans la lumière. C’est la vie, et c’est le printemps. Avril, l’ardent avril étreint la terre éprise, et, tandis qu’au zénith monte l’astre vermeil, le cycle de la vieille et toujours jeune Église nous ramène le vrai Soleil. Que les purs chants latins s’exaltent à sa gloire : et, pour la figurer surgissant du tombeau sous ta riche tunique, et d’un air de victoire, ô Diacre, lève ton flambeau ! Annonce que demain, le Fort, le Pacifique les fera ruisseler, nos larmes, de bonheur... La clarté brille enfin de ce jour, magnifique entre les fastes du Seigneur. Le Pontife joyeux, que la foule contemple, saint vieillard qui verra d’autres Pâques encore, en des vapeurs d’encens, vers l’abside du temple, trône dans ses vêtements d’or. Le peuple est ressaisi par l’esprit des ancêtres, plus d’un homme incliné gémit comme un enfant ; la voix de l’orgue éclate, et tout le chœur des prêtres acclame le Christ triomphant. Salut à ce héros de la Sainte Louange ! C’est lui que le Prophète, au fond des temps montra, pareil au vendangeur, rouge de sa vendange, qui vient d’Édom et de Bosra. Lui qui nous a lavés de l’antique anathème, dans les flots généreux de son sang répandu, et qui voulut pour nous, en rachetant Lui-même, rouvrir plus beau le ciel perdu. Voyez-la resplendir la victime pascale : prémice de ceux-là qui seront couronnés. Tout son sang lui devient une pourpre royale, devant les Anges prosternés. Il exulte, l’Agneau, dans sa vigueur divine ; son règne commencé n’aura pas de déclin, c’est le vainqueur, qui porte, ouvert sur sa poitrine, le livre, aux sceaux brisés enfin ! Mais le temps est rapide, et la dernière antienne s’éteint avec le jour, qui commence à pâlir, Il meurt... Ah ! que du moins, notre vie en retienne le reflet, pour s’en embellir. Bien morts, avec le Christ, à tout ce qui nous souille, sentant l’homme nouveau tressaillir dans nos cœurs, ne la reprenons pas, notre vieille dépouille, de ce monde, et de nous, vainqueurs, sourions à l’espoir de notre récompense, et qu’à nos fronts rayonne une telle clarté, qu’il semble que pour nous, dès ici-bas, commence la Pâque de l’Éternité. Amen. »
Abbé Louis Le Cardonnel (1862-1936)
Voir également de l’Abbé Louis Le Cardonnel (Frère Anselme) :
La Prière du soir d’été de l’Abbé Louis Le Cardonnel « Ô Reine au manteau constellé, assiste-nous en ce soir d’été »
La Prière du Matin de l’Abbé Louis Le Cardonnel « Seigneur, je Vous ai reçu ce matin à la Messe »
La Prière de Consécration de l’Abbé Louis Le Cardonnel « Ô Dieu, à présent me voilà tout entier dans Vos mains »
La Prière de l’Abbé Louis Le Cardonnel à Saint Michel Archange « Michaël, demande que mon âme soit toujours plus vibrante au nom de Jésus-Christ »
La Prière Mariale de Frère Anselme « Ô Virgini Matri, répands dans mon âme le Souffle inspirateur »
La Prière de Frère Anselme « Ô Seigneur, je veux me reposer sur les collines saintes »
La Prière de l’Abbé Louis Le Cardonnel « Près du cloître, j’abandonne en priant mon âme tout entière »
La Prière de Louis Le Cardonnel « Praeconium Paschale »
La Prière de l’Abbé Louis Le Cardonnel « Dieu jaloux, cachez moi dans votre Nuit sacrée »
La Prière de l’Abbé Louis Le Cardonnel « Ô mon Dieu, Vous courez chercher les cœurs misérables »