Voici la Prière « Ô Vierge qui n'as point été flétrie par la commune souillure » du Frère Luis de Léon (1528-1591), Moine augustin qui professait la théologie à l'université de Salamanque qui composa cette Prière à la Vierge Marie lors de son emprisonnement de cinq années par l'Inquisition pour sa traduction en castillan du texte hébraïque du Cantique des cantiques remettant en question la valeur de la Vulgate, la version officielle de la Bible imposée par le concile de Trente.
La Prière de Luis Ponce de Léon « Ô Vierge qui n'as point été flétrie par la commune souillure » :
« Vierge qui, à la sublime prière de l'ange, répondit par un « Oui » aussi humble que pudique, Vierge que les Cieux désirent contempler, voilà que, les bras liés, les yeux privés de la lumière, je suis en butte à mille flèches qui sifflent autour de moi, jalouses de me percer. Je sens la douleur, mais je ne vois pas la main qui me frappe ; je ne peux ni fuir, ni me défendre. Que Ton divin Fils, ô Mère d'amour, daigne me délivrer à cause de Toi. Vierge, étoile chérie, Guide assuré au milieu d'une mer tempétueuse, et dont le saint éclat apaise les vents, d'horribles vagues précipitent vers l'abîme un vaisseau privé de voiles et de gouvernail, et qui flotte au gré de l'humide élément ; la nuit s'épaissit, le tonnerre gronde dans les airs ; le navire tantôt monte jusqu'aux cieux, tantôt descend jusqu'au fond des mers ; l'antenne brisée gémit; viens me secourir, avant que je sois jeté sur l'affreux écueil. Vierge qui n'as point été flétrie par la commune souillure, ni par le premier mal qui pesa sur l'espèce humaine, Tu sais bien que j'espère en Toi dès mon jeune âge, et si l'indigne puissance qui m'a dompté rend indigne de la divine Protection ma vie pécheresse, Ta clémence voudra se montrer d'autant plus grande que ma faute est plus honteuse, et que je mérite peu d'être protégé. Ô Vierge, la force de ma douleur enchaîne ma langue, et ne veut pas que ma voix publie tout ce qu'elle désirerait publier ; mais écoute mon âme affligée qui ne cesse de crier vers Toi ».
Ainsi soit-il.
Fray Luis de León (1528-1591)
Voir également de Fr. Luis Ponce de Léon :
La Prière de Luis de Léon « Ô Vierge et Mère, daigne regarder un malheureux enfermé dans une dure prison de ténèbres et de tristesse »
La Prière de Luis Ponce de Léon « Ô Marie, ma triste vie ne respire que lorsque je me tourne vers Toi »
La Prière de Fr. Luis Ponce de Léon « Ô Vierge qui n'as point été flétrie par la commune souillure »
La Prière de Louis Ponce de Léon « Ô Christ, reçois ces larmes avec lesquelles je lave tes Plaies sacrées »