Voici une Prière sur le Jeûne du Mercredi des Cendres « Ô mon Dieu, je reviens à Vous parce que le monde ne peut me satisfaire » de Mgr Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), Oratorien, Professeur, Évêque de Clermont-Ferrand et grand Prédicateur qui prêcha en 1700 l’Avent à Versailles devant le Roy Louis XIV.
La Prière de Mgr Massillon pour le Mercredi des Cendres « Ô mon Dieu, je reviens à Vous parce que le monde ne peut me satisfaire » :
« Grand Dieu ! Je n'ai jamais goûté un plaisir véritable loin de Vous. Je le confesse aujourd'hui en votre Présence, et je rends cette gloire à votre Grâce. Ne rejetez pas ces faibles commencements de mon repentir. Je ne reviens à Vous, il est vrai, que parce que le monde ne peut me satisfaire. L'ennui du crime me rappelle à Votre Loi sainte, plutôt que le désir de la vertu ; et si les plaisirs injustes pouvaient toujours avoir pour moi de nouveaux charmes, ah ! Sans doute, Seigneur, je ne penserais jamais à Vous offrir un cœur qu'ils occuperaient tout entier. Mais n'est-ce pas votre Grâce elle-même, qui répand sur les joies du monde les amertumes que j'y trouve ? Combien est-il de pécheurs qui ne s'en dégoûtent jamais ; en qui l'ivresse dure toujours ; et qui, ensevelis jusqu'à la fin dans une paix profonde, n'ouvrent enfin les yeux que lorsqu'il n'est plus temps, et que frappés de mort, et déjà jugés, ils sont sur le point d'aller paraitre devant Votre tribunal redoutable ? Conduisez donc, ô mon Dieu, ces premières agitations que Vous opérez dans mon cœur, jusqu'à ce trouble heureux qui opère une véritable pénitence ; et ajoutez au dégoût des plaisirs, que Vous me laissez, le goût de la justice et de la vertu, qui achève de triompher d'un cœur corrompu, et de faire d'un vase de colère et d'ignominie, un vase d'honneur et de miséricorde. »
Ainsi soit-il.
Mgr Jean-Baptiste Massillon (1663-1742) – « Œuvres de Massillon : le Mercredi des Cendres sur le Jeûne », Seconde partie, p. 213, chez Beaucé (1817).
Voir également de Mgr Jean-Baptiste Massillon :
- La Prière de Mgr Jean-Baptiste Massillon à la Providence « Ô mon Dieu, c'est avec Vous seul que je veux oublier tous mes maux, toutes mes peines et toutes les créatures »
- La Prière de Mgr Massillon pour le Mercredi des Cendres « Ô mon Dieu, je reviens à Vous parce que le monde ne peut me satisfaire »
- La Prière de Mgr Massillon pour le Carême sur la Prière « Ô mon Dieu, répandez donc sur nous cet Esprit de grâce et de prière »
- La Prière de Mgr J-B Massillon pour le Vendredi Saint « Ô mon Sauveur, plus Vous nous paraissez rassasié d'opprobres, plus notre foi s'augmente, plus notre espérance est ferme, plus notre amour s'enflamme »
- La Prière de Mgr Massillon sur le Pardon des offenses « Grand Dieu, Vous avez promis de remettre nos fautes dès que nous les remettons à nos frères »
- La Prière de Mgr Massillon après la Confession « Seigneur, je sais que Vous êtes le Meilleur de tous les Maîtres »
- La Prière de Mgr Massillon sur la Fidélité « Laissez-Vous toucher, Seigneur, au danger de mon état »
- La Prière de Mgr Jean-Baptiste Massillon lorsque Jésus pleure sur Jérusalem « Seigneur Jésus, ne suis-je pas aussi infidèle que Jérusalem ? »
- La Prière sur le Psaume 1 de Massillon « Le bonheur d'une âme qui après avoir été engagée dans les passions du monde s'en désabuse et revient à Dieu »
- La Prière sur le Psaume 3 de Jean-Baptiste Massillon « Le Sentiment d'une âme pénétrée de l'énormité de ses crimes passés, et en même temps pleine de confiance en la Miséricorde du Seigneur »
- La Prière sur le Psaume 4 de Mgr Massillon « Continuez, grand Dieu, de me regarder avec ces Yeux de Miséricorde »
- La Prière sur le Psaume 6 de Mgr Massillon « Grand Dieu, rendez-Vous Maître d'un cœur que je n'ose Vous présenter »
- La Prière sur le Psaume 8 de Mgr Massillon « Seigneur, notre souverain Maître, que la gloire de votre Nom parait admirable dans toute la terre »
- La Prière sur le Psaume 16 de Mgr Massillon « Laissez-Vous fléchir, Seigneur, par mon innocence, et écoutez ma prière »
- La Prière sur le Psaume 30 de Massillon « Seigneur, j'ai mis en Vous toute mon espérance »