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Prière de Sœur Thérèse de Saint-Augustin

Prières > à Dieu le Père

Voici la Prière « Ô mon Dieu, toute ma vie j’aurai donc le bonheur de m’entretenir avec Vous » de Louise-Marie de France (1737-1787), fille de Louis XV, entrée en religion au Carmel de Saint-Denis sous le nom de Sœur Thérèse de Saint-Augustin comme Maîtresse de 13 jeunes Novices qu'elle doit diriger, guider et parfois modérer dans leur enthousiasme.



La Prière de Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Ô mon Dieu, toute ma vie j’aurai donc le bonheur de m’entretenir avec Vous » :

« Il dépendait, Seigneur, de votre Volonté souveraine de me laisser pour jamais ensevelie dans les abîmes du néant, plutôt que de m’élever à l’existence, comme Vous l’avez fait. Après le bienfait de la vie, Vous étiez libre de m’abandonner, comme tant d’autres, aux ténèbres d’une de ces conditions obscures et nulles, selon les préjugés du monde. Eh ! que serait-ce encore de la Grâce d’être née, que serait-ce des avantages divers dont il Vous a plu de gratifier tous les temps de ma vie, que serait-ce du privilège d’une naissance qui semble me transporter dans une sphère étrangère à la plupart des hommes, si Vous n’eussiez placé mon berceau dans un Royaume qui s’honore plus encore du titre de Royaume Très-Chrétien, que du nom antique et célèbre qui le distingue des autres Empires du monde, où votre Nom est adoré, où votre Culte est béni, où votre Religion Sainte compte dans tous les ordres de citoyens, des sanctuaires vivants, et des temples aussi augustes que ceux que Vous élève la main des hommes ? Mais, Seigneur, en me rappelant vos Bienfaits, quels souvenirs affligeants viennent en même temps se retracer à mon esprit ! Vous ne m’avez placée dans ce monde que pour être Chrétienne ; et j’ai à peine commencé à l’être. A cette vocation générale qui m’est commune avec tout ce qui reconnaît ici la religion de Charlemagne et de Saint Louis, vous en avez ajouté une particulière pour moi, celle du haut rang où Vous m’avez fait naître : et le dernier peut-être des citoyens qui forment ce vaste Empire, est plus grand à Vos yeux que moi. Au milieu des exemples pieux qui m’environnent, au milieu des pièges et des dangers dont je suis investie de toutes parts, quels motifs d’émulation auxquels je me suis trop souvent dérobée ! Que d’obstacles à la fois arrêtent encore les saints désirs que Vous m’inspirez sans cesse ! Si quelquefois des affections célestes m’élancent vers Vous, comme à l’instant les inquiétudes d’un rang qui ne fait pas le bonheur me font retomber au-dessous des résolutions que je prends, et des promesses que je Vous fais. D’où me viennent, Ô mon Dieu ! Ces agitations pénibles et redoutables pour ma faiblesse : car je le sens trop, je n’ai pas encore mérité de souffrir. Eh, que je suis loin d’apprendre à la mériter ! Ce ne sont pas des épreuves qu’il faut à mon âme : et quoique Vous soyez le Dieu de force et de vertu, quoique vos Serviteurs ne soient jamais plus puissants, que quand ils sont dans le creuset de la tribulation, ah ! J’ai besoin de ne goûter de Votre joug que ses douceurs. Vous m’avez fait, Seigneur, une âme sensible, et dont l’activité ne peut se reposer que dans Votre sein. Tout ce qui est autour de moi semble m’inviter à m’arrêter sur cette terre, en apparence, riante et heureuse : tout ce qui est dans moi me crie qu’elle n’est en effet qu’une terre d’exil et de pèlerinage, et qu’il est ailleurs une patrie qui seule peut être l’asile de la paix, l’image de la félicité. Seigneur, mon âme Vous interroge et Vous écoute. Venez fixer ses irrésolutions, dissiper ses tristesses et ses langueurs ; venez y assurer à jamais votre Empire. Dès mes plus tendres années, mon cœur déjà prévenu par votre Grâce, déjà détrompé sur l’éclat trop souvent perfide de ces honneurs, de ces distinctions qui font les grands de la terre, cherchait dans vos Tabernacles le calme et la félicité qu’il ne trouvait pas encore la terre. Détachez-le de plus en plus de tous les liens qui pourraient l’y retenir. Dieu, qui commandez aux orages et aux tempêtes, apaisez les troubles intérieurs qui pourraient empêcher votre Voix de se faire entendre toute seule au-dedans de moi ; calmez, s’il le faut, jusqu’à mes espérances ; anéantissez en moi jusqu’aux regrets ; remplissez mon âme de cette sérénité pure qui fait le vœu de toutes ses puissances, et qui surpasse tout sentiment. Dieu d’Amour et de Paix, paraissez pour toujours au milieu de moi ; régnez sur tout mon cœur, et rendez-le digne de Vous posséder dans le Mystère de votre Amour. Que chacune des Solennités établies par l’Église pour être des époques plus particulières de sanctification, soit pour moi une occasion de ferveur et de pieuses résolutions : que chacun des intervalles qui les séparent, soit un cercle perpétuel de préparation et d’actions de grâces, pour la participation aux saints Mystères : que chaque année soit une suite toujours renouvelée d’exercices et de Méditations, inspirées et dirigées par Vous-même, pour la gloire de votre Nom, et pour ma sanctification. Toute ma vie j’aurai donc le bonheur de m’entretenir avec Vous, ô mon Dieu ! De converser avec votre Grâce qui parlera à mon cœur : bonheur ineffable, dont j’anticipe les jouissances par les vœux les plus ardents ! Esprit Saint ! Apprenez à mon cœur la science du salut, la science qui fait les Saints, et que Vous seul pouvez faire descendre sur la terre ; ramenez à Vous le désordre de mes idées, mais surtout renversez l’idole de la vanité ; consumez toute flamme qui n’est pas celle de la charité ; disposez-moi à la célébration des Mystères et de l’avènement de notre Rédempteur, en m’inspirant Vous-même les obligations que je dois me prescrire, et surtout, en me donnant la Grâce de les accomplir. Ah ! Si mon cœur venait à oublier ces saintes résolutions, ce papier tout muet qu’il est, s’élèvera contre moi, il m’accusera hautement de mes prévarications, et si je puis devenir un jour infidèle, au moins ne serai-je point parjure au serment que je fais de ne l’être qu’un moment. »

Ainsi soit-il.


Sœur Thérèse de Saint-Augustin (1737-1787)

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Voir également de Mère Thérèse de Saint-Augustin :
- La Prière au moment de prendre le Voile de Madame Louise de France qui devient Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Quelles Grâces n'ai-je point à Vous rendre, ô mon Dieu, de m'avoir amenée dans Votre Sainte Maison »
- La Prière pour le renouvellement des Promesses du Baptême de Madame Louise-Marie de France « Ô Sauveur Bienfaisant, Vous avez rompu les chaînes qui m'auraient captivée pour jamais sous la domination de Votre ennemi »
- La Prière à Marie dans l'Eucharistie de Mère Thérèse de Saint-Augustin « Ô Marie, ma tendre Mère, que chacune de mes Communions serve de réparation à ma tiédeur »
- La Prière de Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Ô mon Dieu, toute ma vie j’aurai donc le bonheur de m’entretenir avec Vous »
- La Prière au Saint Nom de Jésus de Sr Thérèse de Saint-Augustin « Ô Dieu, faites-nous la Grâce de jouir dans le Ciel de la vue de Celui dont nous honorons le Nom sur la terre »
- La Prière de Thérèse de Saint-Augustin « Vous m’avez aimée, divin Jésus »
- La Prière de Mère Thérèse de St Augustin « Ô Jésus, que votre Nom forme un doux cantique à mon oreille »
- La Prière de Conversion de tous les pécheurs de Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Ô Sauveur adorable, faites Grâce à ces pécheurs, en faveur desquels je sollicite les Mérites de Votre Dernier Sacrifice »
- La Prière à l’Immaculée Conception de Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Je m’unis aujourd’hui, Vierge Sainte, à tous les hommages que Vous rendent le Ciel et la terre »
- La Prière de Sœur Thérèse de St-Augustin « Obtenez-moi, Vierge Sainte, le goût pour l’Humilité »
- La Prière sur la Visitation de Sr. Thérèse de St Augustin « Ô Vierge Sainte, obtenez-moi le même Bonheur et que je le mérite par les mêmes Vertus »
- La Prière pour la Fête de l'Épiphanie de Mère Thérèse de Saint-Augustin « Ô mon Divin Jésus, communiquez-moi ces vives ardeurs, qui embrasèrent dans ce Jour le cœur des Mages »
- La Prière pour la Fête-Dieu de Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Agréez, ô mon Bien-Aimé, ce cœur qui brûle d’être à Vous »
- La Prière pour la Fête de l'Ascension de Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Ô Dieu Glorifié, accordez-moi la Grâce de me détacher du monde »
- La Prière pour la Fête de la Pentecôte de Sœur Thérèse de Saint-Augustin « Esprit de Sainteté, accordez-moi tous les Dons que Vous répandîtes avec tant d'abondance sur les Apôtres »
- La Prière pour l'Assomption de la Sainte-Vierge de Madame Louise-Marie de France « Ô Marie, l'univers tout entier se réunit au Ciel, en ce Jour, pour célébrer votre Triomphe »
- La Prière à la Sainte Croix de Mère Thérèse de Saint-Augustin « Ô Croix de mon Jésus, protégez-moi contre tous les ennemis de mon Salut »
- La Prière pour la Fête de la Toussaint de Mère Thérèse de Saint-Augustin « Saints et Saintes que je révère dans cet heureux Jour, faites passer dans mon cœur le zèle ardent dont le Vôtre brûla pour la Sainteté »
- La Prière de Protection de l'Ange Gardien de Mère Thérèse de Saint-Augustin « Ô Dominateur suprême des Anges, Vous avez préposé un Ange à ma garde spéciale »
- La Prière de Louise-Marie de France « Glorieux Archange Saint Michel, vainqueur des attentats de Lucifer »
- La Prière de Thérèse de St Augustin « Puissé-je et vivre et mourir comme Vous, Saint Joseph, entre les bras de Jésus et de Marie ! »
- La Prière à Saint Jean-Baptiste de Madame Louise de France « Ô grand Saint Jean-Baptiste, obtenez-moi vos Vertus qui vous rendirent si grand »
- La Prière à Saint Louis de Madame Louise de France « Ô Saint Louis, dont une Couronne immortelle fait la Récompense dans les Cieux »
- La Prière à Saint François Xavier de Madame Louise-Marie de France « Ô Divin Jésus, soyez Béni de toutes les Grâces que Vous avez communiquées à Saint François-Xavier »